Numéro spécial 20: Numéro spécial sur la jeunesse et l'agriculture, à l'occasion de la session 2011 du Conseil des Gouverneurs du FIDA - Février 2011

Message du Directeur

 
 

 

Mahamadi Ganemtore, 24 ans, exploite une pompe à eau utilisée pour irriguer sa petite ferme avec de l'eau d'un barrage à proximité à Kouni, Burkina Faso.

Nous avons le plaisir de vous offrir ce numéro spécial de FIDACTION, préparé à l'occasion de la session 2011 du Conseil des gouverneurs du FIDA et consacré à la jeunesse et l'agriculture. La réunion du Conseil des gouverneurs offre l'opportunité de présenter la riche moisson d'expérience pratique accumulée par les projets travaillant, à travers le monde, avec les jeunes ruraux. Ce numéro de FIDACTION décrit quelques réussites exemplaires et résultats obtenus par des jeunes travaillant dans le domaine de l'agriculture en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Chaque année, des centaines de milliers de jeunes Africains, hommes et femmes, abandonnent les communautés rurales à la recherche d’une vie meilleure dans les centres urbains. Ils sont nombreux à dire ainsi adieu à leurs familles pour migrer vers des villes comme Brazzaville, Lagos, Dakar et Bamako, cherchant à échapper à la pauvreté. D’autres vont jusqu’à risquer leurs vies, en tentant de gagner l’Europe par terre ou par les mers, pour y demander asile ou pour y trouver de meilleures opportunités économiques. Mais bien souvent, le rêve est très loin de la réalité. Confrontés à la féroce compétition pour les emplois, beaucoup de jeunes migrants finissent par se tourner vers des activités illégales pour joindre les deux bouts.

Compte tenu de leur nombre et de leur impact potentiel, les jeunes ruraux doivent jouer un rôle de premier plan dans toute équation concernant les solutions immédiates et à long terme aux problèmes de la sécurité alimentaire, de la croissance des revenus et du développement durable. Nous mettons en lumière, dans ce numéro, quelques-unes des réussites exemplaires et des initiatives en cours de mise en œuvre en Afrique de l'Ouest et du Centre. Le Projet d'appui aux entreprises rurales, au Ghana, rend compte de la manière  dont le développement économique local a appuyé les jeunes entrepreneurs et accru les possibilités d'emploi dans les zones rurales. Trois récits décrivent comment, au Bénin, le micro-élevage, une ferme-école opérationnelle et une activité agricole créative ont aidé les jeunes actionnaires à doubler ou tripler leurs revenus. Au Sénégal, le programme Saloum Métal met en relief les possibilités offertes dans des professions se situant aussi bien en amont qu'en aval de l'agriculture, ainsi que la génération d'occasions de constitution de réseaux entre jeunes. Au Nigeria, dans le delta du Niger Delta, le projet de développement des ressources naturelles à assise communautaire rend compte du succès d'un programme d'exploitation agricole dans lequel des jeunes à l'histoire perturbée s'appliquent à la culture maraîchère, apportant ainsi une réponse à un triple objectif – réduire la migration, réduire la criminalité et améliorer les régimes alimentaires, et donc les niveaux de vie, des populations locales. Enfin, la Promotion de l'initiative locale pour le développement à Aguié explique comment des jeunes guident les paysans dans l'utilisation des techniques de gestion des ressources naturelles.

Tous ces exemples ont été choisis et examinés au cours d'un atelier qui s'est récemment tenu au Centre Songhaï, près de Cotonou (Bénin). Pour rappel, ce Centre a été fondé en 1985 par le Révérend-Père Godfrey Nzamujo. Le FIDA est fier d'être partenaire du Centre Songhaï pour élargir les opportunités de formation des jeunes ruraux aux techniques de l'agriculture moderne et à l'entreprenariat. Bien que l'agriculture ne soit pas, et ne puisse pas être, la solution pour l'ensemble de la jeunesse rurale, les expériences des projets appuyés par le FIDA et celles du Centre Songhaï démontrent qu'en donnant aux jeunes un accès à la technologie, à la connaissance et aux ressources, on leur donne la clé d'un monde de possibilités à saisir.

Je suis convaincu que le développement d'une agriculture moderne est une composante fondamentale de la solution au chômage et à l'agitation des jeunes, et je voudrais remercier les projets qui ont contribué à ce numéro. Ils participent à rendre plus productives la vie des jeunes des zones rurales.

Je vous souhaite une agréable lecture

Mohamed Beavogui
Directeur, Division Afrique de l'Ouest et du Centre

Haut du page


Autonomiser la jeunesse rurale: le modèle du Centre Songhaï

 
 

 

Formation de jeunes apprentis au Ghana

 L’avenir de l’agriculture en Afrique dépend de notre capacité à pousser nos jeunes les plus talentueux à suivre des formations professionnalisantes dans ce domaine. Toutefois, du fait de l'absence d'un accès à des formations et aux technologies, beaucoup de jeunes ne voient aucune perspective dans l’agriculture et préfèrent se tourner vers des emplois dans les centres urbains. C’est pour renverser cette tendance et promouvoir l'entreprenariat-- essentielle au progrès de toute économie-- que le Centre Songhaï basé à Porto Novo au Bénin a été créé en 1985. Véritable centre d’incubation pour les jeunes entrepreneurs socio-économiques, c'est aussi un lieu de recherche et de formation pour les jeunes agriculteurs Africains : ils y apprennent l’aquaculture ainsi que la production de cultures et de bétail. Mieux encore, ils apprennent à appliquer le développement durable dans leur quotidien, réalisant ainsi chaque jour un peu plus leurs rêves. Enfin, les jeunes apprennent à participer à la reconstruction socio-économique et à réduire la pauvreté dans leurs communautés.

Le Révérend Godfrey Nzamujo est le fondateur du Centre. "[Il] a été capable d'établir un lien unique entre l'agriculture, et l'industrie et le commerce, grâce à un effort intégré axé sur la promotion d'un entrepreneuriat et sur le renforcement des capacités de mobilisation efficace des ressources locales," dit-il. "Songhaï forme de jeunes entrepreneurs agricoles qui, une fois établis, deviennent des exemples de réussite – capables d'inspirer le respect et d'attirer les populations environnantes vers le nouveau type d'agriculture pratiqué par le Centre. Cette formation ne prend pas fin avec l'acquisition et la maîtrise de techniques de production agricole. Songhaï assure en permanence le suivi des étudiants qui y ont été formés, depuis la phase préalable à la création jusqu'à la création de leur exploitation et même au-delà", explique-t-il. "Ce cadre est déjà une réussite; Songhaï est utilisé comme modèle dans plusieurs pays, comme le Bénin, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria", a-t-il ajouté.

Au Nigeria, le gouvernement du Rivers State a entrepris d'adapter le modèle du projet Songhaï à ses besoins. Le gouvernement fournit l'infrastructure, tandis que le ministère de l'Agriculture et des consultants du Centre Songhaï conçoivent et orientent la réalisation du programme d'étude. Le projet vise à contribuer à la réduction de la pauvreté par le biais du développement des compétences pour la création d'emplois dans le secteur agricole. Il espère, en stimulant la croissance d'entrepreneurs et d'entreprises à base agricole, susciter un intérêt et créer parmi la jeunesse une nouvelle catégorie d'agriculteurs.

Le Centre Songhaï a également signé un protocole d’accord avec le Programme communautaire de gestion des ressources naturelles, financé par le FIDA dans la région du delta du fleuve Niger. "Notre action, dans les fermes Songhaï dans Rivers State, a pour but de changer l'état d'esprit des jeunes, afin qu'ils passent de la violence à des entreprises productives, par le biais de la production alimentaire, de la transformation et du service", a déclaré le Révérend Godfrey Nzamujo dans une interview publiée par le journal nigérian "Tide News Online".

Le FIDA a établi un partenariat avec le Centre Songhaï afin de faire participer les jeunes des communautés rurales aux activités agricoles. Le FIDA travaille en partenariat avec le Centre Songhaï pour inciter les jeunes des communautés rurales à travailler dans l’agriculture. Le programme proposé dénommé Programme de Développement des Jeunes Ruraux et de l’Agri-business en Afrique de l’Ouest et du Centre a pour ambition de soutenir la mise à l’échelle au niveau régional des activités du Songhaï Centre, promouvoir l'accès des jeunes, hommes et femmes, à de bonnes qualifications en entreprenariat, leadership et gestion. Ce, afin qu'ils puissent participer efficacement à la création d'entreprises agroalimentaires viables. Ces activités renforceront les capacités fondamentales du Centre Songhaï, en lui permettant de servir de plate-forme pour l'établissement d'un réseau de centres de formation agricole destinés à la jeunesse, en liaison avec des projets de développement financés par le FIDA.

Le Centre Songhaï est un modèle "inédit" de développement en Afrique. Il doit être soutenu et amélioré afin de devenir une référence pour l'émergence du continent africain. Il a été fondé en 1985 au Bénin, avec pour but la création de contextes socio-économiques viables en Afrique. Le Centre, qui doit son nom au célèbre empire malien du XVe siècle, reçoit environ 4000 visiteurs par an, et a réalisé de grandes avancées depuis sa fondation.

Pus de 400 étudiants sont actuellement en formation au centre de Porto Novo et dans les succursales de Savalou, Parakou et Kinwedji. Les stagiaires suivent un programme de cours de 18 mois et acquièrent une expérience pratique dans 250 exploitations agricoles réparties dans l'ensemble du Bénin. Les exploitations sont gérées par les étudiants, sous la conduite d'unités locales de coordination. Chaque année, plus de 300 participants viennent de divers pays suivre des stages de courte durée au Centre.

Le Centre Songhaï compte 150 employés permanents, parmi lesquels des facilitateurs, des techniciens et des administrateurs. Il a noué des relations de partenariat avec plus de 40 institutions, associations, universités et groupes internationaux publics et privés.

Pour plus d’informations, contactez:
Zoumana Bamba
Chargé de la Gestion des savoirs

Haut du page


Conseils de sous-préfecture et promotion des entreprises rurales: une voie vers le développement économique durable et l'emploi des jeunes

 
 

 

Membres de districts participant à une discussion de groupe lors d'un atelier de renforcement des capacités organisé par le Projet de Promotion des micro-Entreprises Rurales en octobre 2010.

Dans les zones en développement de l'Afrique de l'Ouest, comme le Ghana, les jeunes ont 3,8 fois plus de probabilités d'être chômeurs que les adultes. Selon l'Organisation internationale du travail, offrir un travail productif aux jeunes des pays de la zone subsaharienne pourrait se traduire par une augmentation de 12 à 19% du PIB. Afin de contribuer à répondre à ce besoin, le Projet de développement des entreprises rurales (REP) au Ghana vise à renforcer le développement économique local et à créer des solutions durables qui augmenteront les possibilités d'emploi dans les zones rurales. Pour donner naissance à ces possibilités, le Projet met l'accent sur le renforcement des Conseils de sous-préfecture. Ces Conseils ont pour mission, à l'échelon local, de promouvoir un développement économique conduisant à une réduction de la pauvreté, et ils sont donc perçus comme l'un des meilleurs moyens de promouvoir le développement durable des micros et petites entreprise rurales (MPE).

Le REP a débuté sa phase pilote sur un succès, en travaillant avec les Conseils des sous-préfectures de Sekyere West et de Techiman. Dans cette intervention, les Conseils ont  fourni des terrains pour la construction de Centres de conseils aux entreprises (BAC) et de Centre ruraux de technologie (RTF), et des routes, l'eau et l'électricité. Ce succès a conduit à l'extension du projet à onze autres sous-préfectures.

Au titre de la deuxième phase du REP (2003 – 2011), les BAC et les RTF ont été reproduites comme modèles réussis dans 53 nouvelles sous-préfectures. Dans ces circonscriptions, les Conseils sont au centre de la mise en œuvre des projets. Ils mettent à disposition des espaces de bureau, du personnel et des fonds de contrepartie, et créent un comité de promotion des MPE, tout en supervisant les opérations courantes des BAC et des RTF.

Le renforcement de ces Conseils de sous-préfecture a créé un contexte propice au développement durable des MPE. Les BAC et les RTF constituent des sources constantes d'appui au développement des MPE.  Ils fournissent des services comme la formation et le conseil aux entreprises, et facilitent l'accès au crédit. Selon les chiffres de juillet 2010, 6443 personnes  ont reçu une formation dans divers domaines – activités agroalimentaires, teinture batik ou par nouage, élevage et transformation de poissons, apiculture et élevage de pintades. En outre, les RTF contribuent au développement par la production d'équipement pour le secteur agroalimentaire. L'un des résultats les plus prometteurs a été la participation de 3182 jeunes ruraux au programme d'équipement du projet, et le fait que 70% d'entre eux avaient, en septembre 2010, créé leur propre entreprise.

“Bien coordonnées par les Conseils de sous-préfecture, les activités du REP favoriseront l'acquisition de compétences et la création d'emplois.”

Robert B. Forkuo, DCE, Sous-préfecture d'Asante Akyem South.

Le projet a déjà démontré sa capacité d'autonomie. Huit ans après la première phase du projet, les Conseils de sous-préfecture bénéficiaires continuent d'apporter un appui financier aux opérations des BAC et des RTF, dans 12 sous-préfectures, pour un montant total de 249.972 cédis ghanéens. Neuf de ces sous-préfectures ont créé des sous-comités MPE fonctionnels pour soutenir les activités des BAC et des RTF. Deux des sous-préfectures ont aussi créé leurs propres sites d'industrie légère. Par ailleurs, les données recueillies auprès de trois sous-préfectures du projet REP montrent que 1600 clients continuent de bénéficier d'un soutien actif des BAC.

À la fin de septembre 2010, les 27 BAC avaient organisé au niveau des sous-préfectures un total de 55 réunions en tables rondes associant divers groupes d'intérêts. D'autres institutions appuyant les MPE, comme des ONG et des banques, et d'autres projets actifs au niveau des sous-préfectures collaborent avec les BAC et les RTF. L'expérience du projet REP a montré que la collaboration entre diverses parties prenantes est le meilleur moyen pour parvenir à réduire la pauvreté dans les zones rurales. À plus long terme, le programme vise à transformer l'expérience du REP en un programme d'ampleur nationale, couvrant la totalité des 161 sous-préfectures rurales, à améliorer les conditions de vie des ruraux pauvres grâce à une augmentation de leurs revenus, et à contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté dans ces 161 sous-préfectures rurales du Ghana.

On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec:

Haut du page


Micro-élevage au Bénin: comment les aulacodes améliorent les moyens de subsistance à Dasso

 
 

 

Elias, jeune entrepreneur tenant un aulacode

Dans la ville béninoise de Ouinhi, l'aulacode est au menu du dîner. Cette agglomération de taille moyenne, avec ses 38 300 habitants, est le site d'un PADER (Programme d'appui au développement rural) dont l'objet est de former à l'élevage des aulacodes des jeunes chômeurs ayant un potentiel. Bien que l'agriculture, la pêche et la chasse soient les principales activités à Ouinhi, le chômage y est élevé et de nombreux jeunes sont partis pour Cotonou, Porto Novo et d'autres villes plus importantes à la recherche de meilleures conditions de vie.

Pour un groupe de jeunes actionnaires de l'Association de services financiers (ASF) d'Ouinhi, toutefois, l'aulacode a changé du tout au tout leurs moyens de subsistance. Ce gros rongeur, parfois appelé "rat des roseaux", constitue une source très appréciée de viande sauvage dans les zones tropicales de l'Afrique de l'Ouest. Partant de cette donnée, le PADER a introduit un système d'élevage intensif, et recruté un groupe initial de six jeunes volontaires. Le programme, lancé avec un budget initial de 2,1m CFA, est l'une des solutions au problème de l'exode rural observé parmi les jeunes de Ouinhi. Les volontaires ont reçu cinq aulacodes – un mâle et quatre femelles – pour démarrer leur élevage, et on leur a appris à prendre soin des animaux, à les élever et à les vendre pour leur viande. À la fin de leur formation, ils ont reçu des ressources matérielles et financières à utiliser comme fonds de roulement pour leur activité. Le Centre communal de promotion agricole (CCPA) voisin leur a apporté une aide sur le plan vétérinaire.

On a constaté, après la phase de formation, que les revenus des volontaires avaient fait un bond, passant de 10 000 CFA par mois en moyenne à 50 000 CFA. Trois des jeunes ont pu se construire de nouvelles maisons, tandis que deux autres faisaient l'acquisition de motocyclettes pour améliorer leur mobilité. Un autre a agrandi sa terre, et acheté 1,5 hectare où il cultive du maïs et du manioc.

"En deux ans de travail avec les aulacodes, j'ai produit au total 75 animaux. Ces jours-ci, je vends sur place environ 200 couples, avec une marge bénéficiaire totale de 400 000 CFA par an."

Elias, éleveur d'aulacodes

Il existe, naturellement, des problèmes et des difficultés, parmi lesquels les maladies et les épidémies affectant les aulacodes, et le coût élevé des matériaux pour la construction des clôtures et d'autres équipements. Mais les jeunes comme Elias portent au crédit du programme l'accroissement de la richesse et les nouvelles possibilités offertes à la jeunesse de Ouinhi. Le programme permet aux jeunes de jouer un rôle dans la société, de renforcer leur amour-propre et d'acquérir de la confiance en soi et en leur capacité de réussir. Le message est contagieux: malgré les difficultés de la vie dans les communautés rurales, les jeunes peuvent réussir.

On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec:

Haut du page


Une ferme-école opérationnelle au Bénin: un outil pour mobiliser les jeunes et réduire la pauvreté rurale

 
 

 

Mme Ahogle Lucie, jeune fermière à Tohouékpota (District de Bohicon, Bénin). Photo PADER/CBDIBA.

Dans la communauté de Lokozoun-Willy, une ferme-école est en train de transformer les moyens de subsistance de jeunes ruraux jusqu'alors découragés. Les futurs jeunes agriculteurs, dont beaucoup ont quitté l'école faute de moyens financiers ou de motivation, poursuivent leur formation dans une ferme opérationnelle.

L'école est en même temps une  ferme opérationnelle, ce qui signifie qu'aucune des ressources ni aucun des matériaux ne sont sous-utilisés. Les jeunes suivent des cours sur la production agricole, l'élevage, la construction de bâtiments, la fertilisation et l'entrepreneuriat. L'exploitation peut produire chaque année 300 aulacodes, 80 porcelets, plus de 2000 lapins et de 3000 poussins.

L'objectif majeur est de réduire le chômage dans la région et d'encourager les jeunes à acquérir un sentiment de participation utile à la société. Le projet a aussi pour objectifs de former 95 agriculteurs potentiels aux techniques agricoles. Disposant d'une superficie commune de culture de 2 hectares, les stagiaires peuvent acquérir une précieuse expérience agricole sans devoir investir pour avoir leur propre terre et leurs propres matériaux et équipement.

Dépenses et ressources de la ferme-école opérationnelle de Lokozoun-Willy

Équipement: 121m CFA
Infrastructure: 21m CFA
Ressources pour la formation: 17m CFA
Activités d'intégration des jeunes: 44m CFA

Sur les 95 stagiaires, 53 ont obtenu un diplôme en élevage et 15 autres en production animale. Dix-neuf autres jeunes n'ont pas réussi, pour des raisons non précisées, à achever leur formation. De nouveaux financements doivent être trouvés pour pouvoir accueillir un nouveau groupe de futurs agriculteurs potentiels.

On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec:

Haut du page


Sénégal: Saloum Métal forge un avenir d’acier pour les jeunes de la région de Sokone

 
 

 

Mamadou Khalifa Dione, Chef d’entreprise et propriétaire de Saloum Métal. Second picture : Exemples d’outils fabriqués par Saloum Métal. (Photos PROMER).

Il y a quelques années encore, Pape, 23 ans, était tenté de quitter son village de la jolie région de Sokone, dans le delta du Saloum, au Sénégal, pour le gravier urbain de Kaolack, à 45 Km de là. La région de Sokone est l'une des principales zones de production des noix de cajou en Afrique de l'Ouest mais elle a très peu à offrir aux jeunes souhaitant mener leur vie en dehors de l'agriculture. C'est ainsi que lorsque le PROMER a lancé Saloum Métal, une organisation professionnelle fondée dans le double but d'offrir des emplois aux jeunes et de fournir des services de travail des métaux aux agriculteurs locaux, Pape était parmi les premiers à se présenter. "J'ai toujours voulu faire un travail manuel, mais les revenus de l'agriculture peuvent être faibles, et je ne suis pas attiré par les travaux des champs," dit-il. "Saloum Métal m'a donné la formation dont j'avais besoin pour démarrer mon propre atelier de travail des métaux, et je n'ai pas eu besoin d'aller à Kaolack. J'ai pu rester ici avec ma famille."

Les jeunes sénégalais tournent de plus en plus le dos aux zones agricoles traditionnelles comme Sokone, mais le PROMER espère que la création d'autres formes d'emploi, parmi lesquelles le travail des métaux, pourra les encourager à rester. La migration des zones rurales vers les villes est un phénomène courant dans les villages à faible revenu du Sénégal, où les gens relativement pauvres se sentent poussés dehors et les gens moyennement riches connaissent le même sentiment. Ce sont les villes comme Dakar, la capitale du Sénégal, qui supportent la plus grande partie de ce fardeau et doivent faire face à l'afflux de personnes en provenance des zones rurales.

 
 

 

Groupes de jeunes à Avlékété (Bénin) et champs de pastèques cultivés par de jeunes agriculteurs à Avlékété (Bénin).

Avec ses 12 700 habitants, Sokone constituait une cible idéale pour le programme Saloum Métal. Ses objectifs, lors de son lancement, étaient de mettre en relief les possibilités offertes dans des professions se situant aussi bien en amont qu'en aval de l'agriculture, de réduire le chômage des jeunes, et de générer des occasions de constitution de réseaux, pour les jeunes et pour les parties prenantes. En 2007, 21 micro-entreprises et 252 emplois avaient été créés dans le sillage du programme. Les jeunes qui avaient été formés par Saloum Métal ont vu leur revenu mensuel s'accroître d'environ 50 000 CFA. Les bénéficiaires se sont montrés moins enclins à quitter la région. Le secteur agricole en a également retiré des avantages, puisque de plus en plus d'agriculteurs ont modernisé leurs techniques d'exploitation grâce aux équipements métalliques qu'ils sont désormais en mesure d'acquérir, et notamment des charrettes à ânes et des houes durables.

Selon le PROMER, la qualité du travail local des métaux s'est améliorée grâce au renforcement des capacités des jeunes de la région. L'organisation explique que la hausse des rendements agricoles a permis d'accroître l'autosuffisance des agriculteurs et d'améliorer la transformation après récolte. Cela ne signifie pas que le programme soit à l'abri des difficultés; les coupures de courant et la concurrence l'empêchent de concrétiser tout son potentiel. Le transport des matières premières depuis Kaolack et, plus loin, depuis Dakar constitue également un problème. PROMER estime néanmoins qu'une meilleure organisation du secteur du travail des métaux pourrait contribuer à rendre ces problèmes moins pressants.

On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec:

Haut du page


Culture maraîchère à Avlékété: une réponse à l'insécurité alimentaire

Après les inondations qui ont ravagé les régions côtières du Bénin en 2008, le gouvernement béninois a lancé le Programme d'urgence d'appui à la sécurité alimentaire (PUASA). Ce programme a pour objectif de réduire l'insécurité alimentaire parmi les éléments vulnérables de la population, tout en encourageant les jeunes à participer à une activité agricole créative, et en offrant aux fruits et aux légumes de meilleurs débouchés sur le marché local.

Quels sont les intrants requis pour un hectare de pastèques à Avlékété?

Engrais chimiques
Main-d'œuvre
Semences
Déplacements
Maintenance
Équipement
Engrais naturel
Produits phytosanitaires

Au départ, 57 jeunes ont été choisis pour participer au programme; tous sont membres de l'Association des maraîchers d'Avlékété (AMAv), de la communauté côtière d'Avlékété, particulièrement touchée par les inondations de 2008. Ces jeunes ont été répartis en groupes de travail auxquels ont été fournis des équipements et du matériel agricole, à un coût minime ou à crédit. Des engrais chimiques ont également été offerts à des prix subventionnés.

"Grâce au maraîchage, j'ai pu acheter une parcelle de terre pour y construire ma maison"

Faustin Hounamon, membre de l'Association des maraîchers d'Avlékété

 
 

 

Groupes de jeunes à Avlékété (Bénin)

Un an plus tard, les jeunes maraîchers sont visiblement en train de récolter les fruits de leur travail. La vente des pastèques, des tomates et des melons produits par les participants a rapporté, au total, 63 millions de CFA. Chaque jeune agriculteur a gagné 110 000 CFA par an en moyenne – soit une augmentation de 70 000 CFA par rapport à leurs gains antérieurs. La disponibilité d'une production locale de fruits et de légumes frais a également amélioré les conditions de vie pour la communauté dans son ensemble, et concerne jusqu'à 900 autres personnes. La superficie totale actuellement exploitée par les maraîchers est proche de 9 hectares; en outre, nombre de jeunes maraîchers ont pu acquérir leurs propres parcelles et utiliser leurs bénéfices pour payer les frais scolaires, améliorer leur logement et acheter leur propre moyen de transport. Le programme a permis de créer 150 emplois indirects.

"Le maraîchage est une source de création de richesse pour les jeunes d'Avlékété"

Claude Zossoungbo, président de l'Association des maraîchers d'Avlékété

 
 

 

Champs de pastèques cultivés par de jeunes agriculteurs à Avlékété (Bénin)

Il existe naturellement des défis à relever. Il s'agit notamment de la gestion de l'eau et du travail des sols avec des moyens limités. Le personnel du programme PUASA s'accorde néanmoins à retenir un enseignement: les jeunes de la communauté ont été agréablement surpris de l'effet du maraîchage sur leurs vies. Chacun convient qu'il constitue une nouvelle réponse à l'insécurité alimentaire à Avlékété.

Haut du page


De la petite délinquance aux parcelles maraîchères: les jeunes en difficulté du delta du Niger apprennent le maraîchage de saison sèche

 
 

 

Un jeune récoltant dans un champ de légumes dans Commune de Iguomo, Etat de Edo, Nigeria (Photo: CBNRMP-ND).

Le delta du Niger, la plus vaste zone humide du continent africain, possède une grande richesse sous la forme de ressources naturelles renouvelables ou non renouvelables, parmi lesquelles le pétrole, le gaz, le bitume, le bois, les produits forestiers et les espèces sauvages. Les recettes totales du gouvernement du Nigeria proviennent à 95% de l'exploitation du pétrole et du gaz dans la région, mais la région du delta elle-même demeure en proie à la pauvreté. Lorsque le pétrole y a été découvert, en 1957, un avenir de richesse avait été promis à la région. Le contraire s'est produit, et de nombreux jeunes s'orientent vers une vie de délinquance pour parvenir à joindre les deux bouts dans cette partie troublée et instable du pays. Chaque fois qu'un pipeline a été détruit du fait des troubles dans la région, cette destruction s'est traduite par la perte de nouvelles superficies de terres arables. Jusqu'à une date récente, la viabilité de l'agriculture était en déclin rapide.

Le Programme de développement des ressources naturelles à assise communautaire, appuyé par le FIDA, inclut une approche basée sur le développement communautaire (CDD), apportant des emplois rémunérés à des jeunes en situation difficile. Dans le cadre de ce programme, la communauté locale choisit des emplacements pour des activités de maraîchage de saison sèche, dont la gestion associe la main-d'œuvre locale et la fourniture d’équipement. L'objectif de ce programme d'exploitation agricole était d'encourager des jeunes à l'histoire perturbée de s'appliquer plutôt à la culture maraîchère, apportant ainsi une réponse à un triple but – réduire la migration, réduire la criminalité et améliorer les régimes alimentaires, et donc les niveaux de vie, des populations locales. "Avant l'intervention du programme, on avait observé que les gens mangeaient parfois du gari trois fois par jour, matin, midi et soir, ce qui constituait un régime essentiellement amylacé et exclusivement composé d'hydrates de carbone", déclare le représentant du programme, Jerus Uvieghara. "L'une des conséquences de ce type de régime alimentaire est que les enfants paraissent en mauvaise santé et souffrent de carences vitaminiques."

"Le crime le plus courant parmi la population ciblée avant le lancement du programme était la traite des enfants. Ils envoyaient les filles des communautés dans des grandes villes du Nigeria, comme Lagos et  Abuja, pour servir d'aides ménagères. Parfois aussi elles étaient envoyées vers des pays voisins, avec la promesse d'y trouver des pâturages plus verdoyants. Mais elles se retrouvaient rapidement dans les rues, pour mendier ou se prostituer.  Par conséquent, les enfants ont été confrontés dès leur jeune âge au côté sinistre de la vie dans les sociétés urbaines, avec pour résultats les grossesses adolescentes et la criminalité."

Jerus Uvieghara, Représentant du programme

Les cours d'eau permanents ont été aménagés en vue de la production, en saison sèche, de plantes comme le grassé (pourpier tropical), le ndolé, le gombo, le potiron et le poivron.

On a retenu 120 jeunes agriculteurs potentiels, qui ont été associés au processus de préparation, comprenant l'installation des pompes à eau, l'acquisition de l'équipement et les semis. L'impact du programme est déjà ressenti. Les jeunes qui y participent ont acquis un véritable sentiment d'appartenance, qui leur a permis d'assumer la responsabilité de leurs parcelles de légumes. "Protège ce qui t'appartient" est une formule populaire parmi ces jeunes. En outre, le pourcentage de ménages qui ne consommaient pas régulièrement de légumes est tombé de 97% à 21% au sein de la communauté Woda dans l'État de Cross River. Grâce à leur emploi rémunéré, les jeunes agriculteurs trouvent moins de temps à perdre pour s'adonner à leurs vices, et leurs niveaux de vie se sont considérablement améliorés. On a également relevé une augmentation de 25% du nombre de ménages possédant un compte d'épargne.

Bénéficiaires: 120 jeunes (48 hommes, 72 femmes) âgés de 25 à 40 ans

Calendrier: le programme a débuté en 2008 et se poursuivra jusqu'en 2013

Budget: 4 725 000 NGN

On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec:

Haut du page


Le Niger : Le Centre d’Appui à l’Agriculture engage les jeunes à Aguie

 
 

 

Séance de formation pratique pour les jeunes agriculteurs par les agents de vulgarisation.

Dans le district semi-aride d'Aguié, dans le sud du Niger, le concept de respect a une valeur presque aussi élevée que la sécurité alimentaire. Ici, la pluviométrie et le moment de la récolte peuvent être imprévisibles, et les agriculteurs ne peuvent s'appuyer que sur les vallées cultivées des cours d'eau saisonniers. De nombreuses familles ont connu la faim, et elles manifestent un grand enthousiasme pour l'apprentissage de nouvelles techniques agricoles qui permettront d'améliorer l'autosuffisance alimentaire. C'est néanmoins la promesse du respect qui encourage les jeunes à s'associer au Centre d’Appui à l’Agriculture, un organisme qui – épaulé par le Projet de promotion de l'initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA) – forme des jeunes pour qu'ils enseignent aux agriculteurs des techniques comme la création de demi-lunes et de banquettes, et la bonification de l'horizon pédologique induré.

"Grâce à mon travail avec [le Centre d’Appui à l’Agriculture], je me suis fait beaucoup d'amis, et je jouis du respect de plusieurs villages" dit Chaibou Lali, qui est originaire de la communauté d'El Gueza. Daouda Hakilou, qui vient du village de Dan Saga, déclare que le Bureau d'appui agricole offre des possibilités de travailler en contact étroit avec les autorités locales et d'autres partenaires du développement. "Avec le Centre d’Appui, nous réduisons nos niveaux de chômage" a-t-il dit. Ali Neino, qui habite non loin de là, déclare qu'il n'est désormais plus nécessaire, pour les conseillers agricoles, de venir de loin pour arriver à Dan Saga. "Le développement [ici] d'un appui consultatif aux paysans a réduit la charge de travail des conseillers agricoles. Nous avons rarement besoin de les voir à l'heure actuelle," a-t-il déclaré.

La population de la région de Maradi, au Niger, où se trouve Aguié, est l'une des plus vulnérables de toute l'Afrique de l'Ouest. Rares sont les agriculteurs disposant de vastes superficies de terre fertile; en fait, le ratio moyen de terre agricole par personne se situe entre 0,15 et 0,24 hectare. Le revenu annuel moyen est d'environ 105 000 CFA (212 USD) par personne, et peu d'entre elles parviennent à faire face aux dépenses nécessaires – frais scolaires, soins de santé, habillement et cérémonies sociales – et notamment mariages, baptêmes et funérailles.

À ce jour, 1500 chefs de ménages vulnérables – parmi lesquels 25 femmes – ont été formés par le Bureau d'appui agricole. Plus de 17 millions de CFA ont été gagnés par les membres de dix groupements paysans, créés par le Bureau, et qui mettent en commun leur compétence collective pour améliorer les rendements de leurs cultures. Bien qu'ils n'aient pas tous accès à du matériel ou des engrais, la coopération renforcée contient en germe un avenir plus brillant.

On pourra obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec:

Haut du page


Documenter les expériences réussies sur les jeunes et l’agriculture des projets financés par le FIDA

 
 

 

Participants à l’atelier de capitalisation.

Partager les expériences et faire le point sur les progrès sont deux activités essentielles lorsque l'on envisage un passage à une plus grande échelle de projets et de programmes. Toutefois, l'examen à mi-parcours, le suivi et l'évaluation, et la supervision continue ne suffisent pas toujours; ces approches mettent souvent l'accent sur le processus d'exécution et sur les contraintes. Afin de tirer véritablement parti du trésor d'expérience des activités financées par le FIDA, il est essentiel de capitaliser ces expériences et les enseignements qui en ont été tirés. Ces informations peuvent ensuite être répertoriées et partagées avec toutes les parties intéressées.

En 2011, la réunion du Conseil des gouverneurs du FIDA aura pour thème la jeunesse rurale. Dans la perspective de cette réunion, les représentants de diverses activités financées par le FIDA en Afrique de l'Ouest et du Centre se sont réunis à Porto Novo, au Bénin pour cette capitalisation et ce partage des expériences. Les représentants ont fait part de leurs expériences et examiné comment les jeunes hommes et femmes issus de communautés rurales s'impliquent de plus en plus dans des activités d'agriculture durable au sein de leurs communautés. L'approche de la capitalisation a été utilisée afin de faciliter le processus de partage.

Au cours de l'atelier, qui s'est tenu du 17 au 25 janvier 2011 au Centre Songhaï de Porto Novo, la capitale béninoise, les participants ont utilisé l'approche de la capitalisation au cours des séances animées par un modérateur. Le but de l'atelier était de dégager des informations et des éléments de savoir, notamment des fiches d'information sur chaque projet, à partir de méthodes participatives. Il s'est agi d'un processus d'apprentissage conjoint, accompagné par un facilitateur et comportant plusieurs étapes, qui a combiné interactions en face à face et développement des compétences, ce second point mettant l'accent sur la documentation et l'analyse de l'expérience à travers une série de critiques des textes par les pairs.

Sept brefs articles ont été rédigés sur diverses activités impliquant les jeunes, allant du maraîchage à la formation des paysans aux techniques de gestion des ressources naturelles. L'atelier a également porté sur le renforcement des capacités du personnel de projet et sur leur compétence en matière de capitalisation. Il a en outre contribué à affiner la méthode, les procédures et les outils à utiliser dans le processus de capitalisation.

Cette réunion tenue au Bénin était la première d'une série d'ateliers qui utiliseront le processus de capitalisation. Il est important, à ce titre, d'inventorier les enseignements tirés, parmi lesquels la nécessité d'associer les bénéficiaires au processus, en mettant particulièrement l'accent sur les éléments documentaires étayant leurs témoignages – ce qui renforce la validité et la crédibilité de l'information. Les participants ont aussi souligné la nécessité d'être prévenus au minimum 45 jours avant l'ouverture des ateliers, afin d'avoir un délai suffisant pour se préparer. On a également jugé utile d'élaborer une méthode de suivi par laquelle on pourrait évaluer les progrès de l'approche de la capitalisation – et les progrès du personnel de projet formé dans son application – au cours des opérations normales du projet.

Les projets suivants ont participé à l'atelier sur la capitalisation:

  • Programme d'appui au développement rural (PADER) – Bénin
  • Projet de développement des entreprises rurales (REP) Phase II
  • Ghana; Projet de promotion de l'initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA)
  • Niger; Programme de développement des ressources naturelles à assise communautaire – Delta du Niger (CBRNDP-ND)
  • Nigeria; Projet de promotion des micro-entreprises rurales - Phase II (PROMER II) – Sénégal.

Pour de plus amples informations, contactez:

Zoumana Bamba
Chargé de la Gestion des savoirs