FIDAction

Numéro 3 - Mai 2006

Le message du directeur de la division Afrique de l'Ouest et du Centre

Il est prouvé que pour réduire la pauvreté rurale, améliorer les conditions de vie des agriculteurs et générer de la croissance, il faut encourager l'émergence et le développement d'institutions et politiques adéquates.

C'est dans ce contexte-là et en accord avec le premier pilier du Cadre Stratégique du FIDA, que le premier trimestre de l'année 2006 a été largement consacré à capter et à échanger des informations sur le développement communautaire et sur l'analyse institutionnelle. Des représentants des gouvernements, des agents des organisations internationales de développement, des directeurs de projet, des agriculteurs et des chercheurs, ont participé à deux ateliers du 14 au 18 mars 2006 à Accra, au Ghana, puis du 29 au 31 mars 2006 à Montepulciano, Italie. Ces ateliers nous ont donné l'occasion d'échanger des expériences précieuses sur ces deux sujets.

Pourquoi reparler de développement communautaire? Le FIDA a adopté une approche de type développement communautaire dans divers projets. D'excellents résultats ont été obtenus mais des défis à relever subsistent. L'atelier d'Accra a permis non seulement d'échanger et partager les connaissances sur le développement communautaire mais aussi de préparer la voie pour des opérations futures.

L'atelier de formation sur l'analyse institutionnelle a donné lieu à la présentation de concepts pratiques et d'outils permettant de mieux comprendre les institutions et combien elles sont essentielles pour les stratégies de réduction de la pauvreté et le développement rural.

Le manioc était aussi à l'ordre du jour en ce premier trimestre 2006 de façon prédominante. De fait, les marchés de production agricole sont au centre de tout développement rural durable. Du 14 au 22 mars 2006, le FIDA a organisé à Accra, un atelier de lancement de l'initiative régionale pour la production et la commercialisation du manioc. Encore une fois, nous avons beaucoup appris de l'échange des expériences, en particulier des dix années et de la centaine de millions que le FIDA a investi dans le manioc en Afrique de l'Ouest et du Centre. Les participants ont identifié les possibilités d'améliorer la production du manioc ainsi que les perspectives de commercialisation aux niveaux régional et national. L'Afrique produit la moitié du manioc mondial, essentiellement dans le cadre d'une agriculture de subsistance rudimentaire. En fait, les tubercules et les feuilles pourraient contribuer à la réduction de la pauvreté rurale si les filières de transformation et de commercialisation adéquates sont mises en place. Il s'agit là d'un défi à relever alors que nous travaillons à réduire la pauvreté dans la région.  

Développement communautaire, analyse institutionnelle et manioc: trois sujets totalement différents mais orientés vers le même objectif. Ils ont trait tous les trois à l'autonomisation des populations rurales au niveau local.

Dans cette édition, vous trouverez des informations sur les résultats de ces ateliers que nous estimons importants pour la réalisation des objectifs de la division Afrique de l'Ouest et du Centre. L'un des résultats les plus significatifs est la décision de promouvoir des communautés de pratique autour de ces trois thématiques. La mise en valeur des leçons et l'harmonisation des efforts sont essentielles si nous voulons accélérer la réduction de la pauvreté dans la région.

Bonne lecture !

Mohamed Béavogui

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Le développement communautaire: une révolution et ses écueils

Le FIDA procède actuellement à l'élaboration d'une approche cohérente du développement communautaire (community-driven development - CDD) en Afrique de l'Ouest et du Centre. A cet effet, un atelier régional sur le CDD a été organisé à Accra, au Ghana, du 14 au 17 mars 2006 ; le Ghana qui a, a-t-il été souligné, une expérience positive en matière de décentralisation et de développement communautaire.

"Le développement communautaire est un changement dans l'approche du développement, en vertu duquel les communautés se retrouvent en situation de diriger, de créer et de gérer leur propre développement", a expliqué Mohamed Manssouri, chargé de programme de pays du FIDA pour le Ghana et le Cap-Vert, à l'ouverture de l'atelier. "Quand on y songe, c'est une petite révolution. De bénéficiaires, elles deviennent décideurs".

La division Afrique de l'Ouest et du Centre du FIDA a commencé à appuyer les projets de type CDD à la fin des années 1990, et a acquis une riche expérience concernant l'utilisation de l'approche et de certains de ses mécanismes associés, tels que les fonds de développement communautaire.

"Quand on met en pratique l'approche du CDD, on se heurte à toutes sortes de problèmes en termes de gestion financière, difficultés politiques et institutionnelles et luttes de pouvoir" a déclaré M. Manssouri pendant l'atelier. "C'est précisément pour cette raison que nous sommes réunis, afin d'identifier et de définir les écueils potentiels".

Jusqu'à maintenant, le débat a porté principalement sur les aspects méthodologiques et les approches novatrices. Alors que les projets privilégiant le CDD ont été fortement favorisés par la plupart des organisations internationales de développement, y compris le FIDA, entre 1998 et 2001, bon nombre des projets actuellement exécutés par l'organisation en Afrique proposent à leurs groupe cibles un éventail de solutions plus modeste. Aujourd'hui, ces projets de CDD requièrent des approches simples, rapides, peu onéreuses, et orientées de la base vers le sommet.

Compte tenu des processus de décentralisation et du développement rapide de la société civile que l'on observe actuellement en Afrique de l'Ouest et du Centre, le CDD reste une approche parfaitement indiquée pour améliorer l'exécution des programmes et projets du FIDA sur le terrain. Le FIDA et ses partenaires sont encore en pleine phase d'apprentissage. Les équipes chargées de l'identification, de la formulation et de la préévaluation des projets ont besoin d'outils de décision pratiques, susceptibles de les aider à déterminer quand, comment et dans quelle mesure appliquer l'approche du CDD.

Le document de stratégie que prépare actuellement la division Afrique de l'Ouest et du Centre met en exergue un certain nombre de questions à explorer. Par exemple, on s'interroge sur l'utilité du CDD dans un contexte de fin de conflit ou dans une situation de crise, ou encore sur le risque d'investir trop de temps dans les réunions avec les participants au projet, s'agissant des approches participatives de la planification. Le document insistera également sur la nécessité de mieux évaluer l'impact et soulignera le rôle de la communication et du partage des connaissances dans l'approche du CDD.

 

Exposition en marge de l'atelier CDD

Le Projet en faveur des petites entreprises rurales, financé par le FIDA, a organisé une manifestation parallèle à l'atelier sur le développement communautaire, qui s'est déroulé à Accra du 14 au 17 mars 2006. Dix clients du projet, provenant de huit districts, ont reçu une aide pour monter une petite exposition de leurs produits en marge de l'atelier. Cinq femmes et cinq hommes ont ainsi présenté leurs produits.

Faustina Agyei, 28 ans, était l'une des exposantes. A l'issue de sa scolarité, elle a commencé à travailler comme coiffeuse puis a changé d'orientation lorsqu'elle est entrée dans le projet, en se lançant dans la production de savon. Alors que son revenu mensuel moyen était de 30 000 cedis (3,50 USD) en 2001, Faustina estime qu'elle tire aujourd'hui un bénéfice de plus de 600 000 cedis (66,70 USD) par mois de son entreprise de fabrication de savon. Elle a recruté deux apprenties. Faustina et son époux, un chauffeur de taxi, ont pu acheter ensemble leur propre taxi.

Thomas Owusu a 33 ans et est originaire de Jamasi, dans le district d'Afigya-Sekyere de la région Ashanti. Il a un niveau d'instruction de base. Thomas, sculpteur sur bois, produit des articles de toutes sortes. Il a bénéficié d'une formation sur la gestion des petites entreprises et reçu du projet un prêt de 6 000 000 cedis (666,70 USD) . Aujourd'hui, son revenu mensuel moyen se chiffre à quelque 3 000 000 cedis (333,40 USD), et il est membre de l'association des producteurs d'artisanat traditionnel de qualité du district d'Afigya-Sekyere.

Philomena Asiamah, 55 ans, est enseignante à Mampong dans le district Sekyere Ouest de la région Ashanti. Elle produit des pommades et des onguents à base de végétaux. En 2004, elle s'est inscrite à l'un des centres de conseil en entreprenariat, du Projet en faveur des petites entreprises rurales. Elle a bénéficié de services de conseil et créé sa propre entreprise.

 

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Atelier sur l'initiative régionale pour la transformation et la commercialisation du manioc

Regional initiative workshop on cassava processing and marketingUne des clés de la victoire sur la pauvreté et la faim est l'accès aux ressources productives. Le manioc, produit de l'agriculture de subsistance parmi les plus importants dans le monde, est une source essentielle tant de calories que d'argent liquide. En Afrique, la production de manioc a plus que triplé pendant les 45 dernières années. De 33 millions de tonnes métriques en 1961, la production atteint maintenant plus de 100 millions de tonnes métriques par an. Le FIDA a invité tous les principaux acteurs régionaux à se rencontrer au Ghana, du 20 au 22 mars 2006, afin d'examiner le potentiel du manioc en termes de contribution à la réduction de la pauvreté dans la région.

Le FIDA a investi considérablement dans le développement de la filière du manioc en Afrique de l'Ouest et du Centre pendant les dix dernières années. Les programmes consacrés aux racines et tubercules au Bénin, au Cameroun, au Ghana et au Nigeria, ont entraîné des améliorations significatives de la productivité. Cet accroissement de la production de manioc exige maintenant que de gros efforts soient faits dans les domaines de la transformation et du développement des marchés.

Les acteurs de la filière manioc reconnaissent que les centres de recherche, les organisations de vulgarisation et les projets de développement ont été relativement performants pendant les dernières décennies en ce qui concerne la sélection et la diffusion de matériel végétal amélioré. Cependant, les programmes nationaux ont rencontré davantage de difficultés pour mettre au point et diffuser des technologies de transformation du manioc appropriées, aider les agriculteurs à accéder effectivement à de nouveaux marchés, et structurer les circuits d'approvisionnement.

Les programmes au Bénin, au Cameroun, au Ghana et au Nigeria investissent encore 30 à 40 pour cent de leurs fonds dans la production, qui reste une nécessité. Cependant, ils mettent désormais l'accent sur l'amélioration de la productivité et la diminution des coûts de production, et pas seulement sur l'augmentation de la quantité produite.

En outre, les projets consacrés au manioc adoptent désormais une approche plus en prise sur la demande, en s'attaquant à l'amélioration de la transformation et de la commercialisation. Par ailleurs, en Afrique du Centre, la lutte contre la mosaïque du manioc reste au coeur des stratégies pour la sécurité alimentaire.

Dans le prolongement de ses quatre programmes consacrés au manioc, la division Afrique de l'Ouest et du Centre travaillera en partenariat avec le secteur privé à l'élaboration de son initiative régionale pour la transformation et la commercialisation du manioc. Celle-ci reliera les producteurs de manioc aux marchés. "Le lien avec le secteur privé est essentiel" a déclaré Mohamed Béavogui, directeur de la division Afrique de l'Ouest et du Centre, pendant l'atelier d'Accra. "Le manioc revêt une dimension stratégique pour les générations futures. Avec l'urbanisation croissante dans la région, les produits à base de manioc peuvent contribuer à répondre à la demande de plus en plus importante de produits alimentaires qui exigera, sinon, une augmentation des importations".

Le commerce transfrontalier en expansion ouvre un grand nombre de perspectives. Il existe ainsi à court terme, des possibilités de développement pour la farine de manioc de qualité supérieure. A moyen et long terme, il y a un fort potentiel de développement pour les circuits d'approvisionnement des industries de l'amidon, de l'éthanol et des aliments pour animaux.

L'initiative régionale pour la transformation et la commercialisation du manioc demandera de nouveaux investissements dans le matériel végétal amélioré, la transformation à petite échelle et les technologies post-récolte.

A la suite de l'atelier d'Accra, la division Afrique de l'Ouest et du Centre travaille à finaliser un plan d'action visant à:

 

L'ambassadeur d'Italie au Ghana évoque la coopération FIDA -Italie

Italian ambassador in Ghana on IFAD–Italy cooperation Au lendemain de l'atelier d'Accra, dans une lettre adressé à ses pairs dans la région, l'ambassadeur italien au Ghana, Fabrizio De Agostini, a souligné que, pendant la cérémonie d'ouverture de l'atelier, le ministre de l'agriculture s'est chaudement félicité de cette initiative, a remercié le gouvernement italien pour son appui, et n'a pas manqué de signaler son intérêt personnel étant lui-même planteur de manioc.

L'ambassadeur a évoqué le rôle important joué par le FIDA dans la lutte contre la pauvreté et rappelé l'appui que l'Italie fournit au FIDA, en particulier par le biais de sa contribution financière à l'initiative régionale pour la transformation et la commercialisation du manioc. L'engagement du FIDA dans le secteur des racines et des tubercules remonte à près de dix ans, en 1996, avec une série de programmes et projets tels que le programme d'amélioration des racines et tubercules au Ghana, soulignant qu'à ce jour plus de 100 millions de USD ont été investis par le FIDA dans cinq programmes et projets en Afrique de l'Ouest et du Centre.

L'initiative régionale pour la transformation et la commercialisation du manioc améliorera la coordination au niveau de la région Afrique de l'Ouest et du Centre, en mettant en place un réseau régional pour les programmes nationaux, les organisations de recherche et les entrepreneurs du secteur privé. Le réseau favorisera l'échange d'informations et de connaissances, et le cofinancement de projets communs de recherche pour les pays participant à l'initiative sur le manioc.

 

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Comprendre les institutions

La division Afrique de l'Ouest et du Centre a organisé un atelier de formation sur l'analyse institutionnelle, à Montepulciano en Toscane, en Italie, du 29 au 31 mars 2006. Financé au titre de l'Initiativedu FIDA pour promouvoir et internaliser l'innovation, l'atelier a réuni 18 participants, dont des membres du personnel du FIDA, des consultants et des partenaires du FIDA. L'atelier portait sur les concepts pratiques et les outils permettant de mieux évaluer les aspects institutionnels dans la conception et la mise en oeuvre des projets et politiques de développement rural.

Ces concepts et outils aident les utilisateurs à répondre, d'une manière adaptée au contexte, à des questions telles que:

Au demeurant, loin d'être une préoccupation intellectuelle abstraite, "la bonne gouvernance" devient une question extrêmement concrète au niveau local. A ce niveau, en effet, elle concerne les relations de la population avec les interventions de projet financées par le FIDA et d'autres donateurs en général, et avec les institutions - les "règles du jeu" - en particulier. Par conséquent, elle concerne les relations de la population avec les unités administratives décentralisées, les organismes techniques, les prestataires de services privés, les ONG, les institutions de finance rurale et les autres acteurs de ce type.

Les directives proposées par la division Afrique de l'Ouest et du Centre pour l'analyse institutionnelle proposent une série simple de cadres et d'outils qui aident les utilisateurs à mieux comprendre les institutions, en commençant par la négociation des résultats escomptés, en évaluant les résultats, en les décomposant en fonctions, elles-mêmes décomposées en rôles et en relations, pour construire ainsi des architectures de projet, des instruments et des partenariats de la base vers le sommet. 

Les participants à l'atelier de mars 2006 ont suggéré d'utiliser le cadre et les outils pour l'évaluation du secteur rural du système d'allocation des ressources fondé sur la performance, l'élaboration des exposés des options et stratégies d'intervention de pays, les bilans et évaluations à mi-parcours, les ateliers annuels d'évaluation par les bénéficiaires, la préparation des manuels de procédures des projets et, bien entendu, la conception des projets et la résolution des problèmes liés à l'exécution.

Le prochain atelier de formation portera sur le personnel de projet et se déroulera en Afrique de l'Ouest francophone.

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Sur le terrain

Bénin : innover avec le manioc et l'igname

BeninAprès avoir accru leurs capacités de production, 312 villages impliqués dans le Programme de développement des racines et tubercules (PDRT) se lancent dans la transformation et la commercialisation de dérivés du manioc et de l'igname, qui sont la base de l'alimentation quotidienne. « Leur objectif est de mettre sur le marché des produits nouveaux, sains, de qualité et à un prix raisonnable », explique Eric Patric TETEGAN, responsable du projet.

Le PDRT est organisé en différentes composantes dont l'une s'articule autour de trois axes : transformation, recherche et développement, et commercialisation.

Dans le domaine de la transformation, l'accent a été mis sur les technologies de transformation du manioc et de l'igname en divers produits dérivés. Ces actions ont été accompagnées de formation sur l'utilisation et la construction de fours traditionnels puis des structures de stockage d'ignames. D'ailleurs, immédiatement, des fours ont été construits spontanément dans les localités de l'Atacora-Donga et du sud Bénin. A partir de farine de manioc, les groupements de transformatrices produisent des biscuits et des pains salés ou sucrés. Ce sont des produits très consommés qui devraient permettre une amélioration substantielle des revenus des membres des groupements. Un accent particulier est mis sur l'hygiène des produits et leur emballage.

Dans le domaine de la recherche et du développement, les travaux effectués en collaboration avec l'Institut National de la Recherche Agricole du Bénin ont permis de sélectionner cinq technologies de transformation de la patate douce et du manioc. Il s'agit de technologies à vulgariser et qui pourraient être diffusées dans les villages afin de diversifier leurs gammes de produits dérivés pour la consommation humaine et animale:

Dans le domaine de la commercialisation, des programmes innovants sont proposés en parallèle aux formations classiques sur l'élaboration de comptes d'exploitation. Pour améliorer la gestion de leurs stocks, les membres des groupements de transformation et des associations inter villageoises de commercialisation reçoivent une formation à la construction et à l'utilisation des structures de stockage d'ignames. Ils sont aussi formés aux techniques de commercialisation et de marketing, afin d'inciter les consommateurs  à préférer leur produit de bonne qualité et vendu à un prix raisonnable à celui de leur concurrent.
 
Pour plus d'information, contacter: Eric Tetegan - PDRT - [email protected]


Guinée : appuyer un développement décentralisé participatif

GuineaConçu pour une période de douze ans, le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV) est la preuve qu'avec le développement décentralisé participatif, les communautés rurales sont capables de prendre en charge leur présent en même temps que leur avenir à long terme. Son impact peut se révéler d'autant plus déterminant que depuis la fin de l'année 2005, près de la moitié des communautés rurales de développement (CRD) de Guinée sont déjà appuyées.

Dialogue - Dans le cadre du PACV, chaque communauté a dû élaborer un Plan de Développement Local et des Plans Annuels d'Investissements. Ces plans furent le résultat de nombreux débats et arbitrages sur les microprojets à réaliser. Dans le processus, le rôle des élus et la cohésion sociale des communautés ont été renforcés. Les bénéficiaires se sont approprié la démarche des projets, leur donnant, de fait, un caractère irréversible.

Dynamique - La mise en oeuvre du PACV a généralement provoqué une véritable dynamique locale de développement en associant au processus les élus, les agents de l'administration, la société civile, les groupes vulnérables, les ouvriers et le secteur privé (bureaux d'études et petites et moyennes entreprises - PME). Le programme a injecté dans l'économie locale des sommes importantes créant notamment de nombreux emplois pour les jeunes. Au 31 décembre 2005, l'exécution de 738 micros projets a été confiée par les collectivités à des PME locales qui les ont réalisés avec satisfaction.

Long Terme - Comme tous les programmes de développement, décentralisé participatif, l'action du PACV concours à des objectifs à long terme. Le renforcement de la gouvernance locale et de la société civile dans les zones rurales guinéennes, la promotion de l'environnement économique et sociale, en particulier pour les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables, en sont les principaux.

Les infrastructures réalisées avec l'appui du projet participent à la promotion sociale des groupes vulnérables ; les écoles vont favoriser l'éducation des enfants et en particulier la scolarisation des jeunes filles. Les centres de santé seront déterminants pour les femmes et les enfants en permettant l'accès aux vaccinations et aux soins de santé primaires et aux médicaments essentiels. Les points d'eau, en plus de contribuer à l'hygiène collective, soulagent les femmes traditionnellement chargées des corvées d'eau. Elles seront, par ailleurs, intimement impliquées dans la gestion de ces points d'eau. Et puis la construction de pistes et de ponts a aidé au désenclavement, d'échanges entre villages et régions.

Les répercussions du PACV ne s'arrêtent pas là. Le rôle des conseils communautaires, qui sont les gouvernements des CRD, a été renforcé par la formation, l'équipement, et le transfert de fonds. La mobilisation des impôts et taxes a été améliorée par les conseils pour appuyer le financement des plans annuels d'investissement.

L'objectif global de la deuxième phase du PACV est de mettre en oeuvre, à l'échelle nationale et dans les secteurs prioritaires, la stratégie de développement décentralisé et participatif à développer durant la première phase de manière à lutter contre la pauvreté rurale en Guinée.

Pour plus d'informations, contacter : Mme Camara Aminatou Barry au PACV: [email protected]


Mali : favoriser femmes et jeunes pour lutter contre la précarité

maliEn pleine 'bande sahélienne', la zone d'intervention du programme Fonds de Développement en Zone Sahélienne du Mali (FODESA) se caractérise par une dégradation progressive des facteurs de production due aux sécheresses successives. Elle est, en outre, une zone de prédilection des criquets migrateurs et des sauteriaux, qui dévastent végétation et cultures.
 
Qu'elle soit sédentaire, nomade ou semi nomade, la population y est particulièrement pauvre. Pauvre, parce que vivant dans la précarité et la difficulté d'accès aux services essentiels : eau, centre de soins… Pauvre, parce que vivant dans la hantise permanente des déficits pluviométriques et leurs effets pervers sur les récoltes et le cheptel.

C'est dans cet environnement physique difficile que le FODESA a décidé d'innover en favorisant, dans sa deuxième phase, les femmes et les jeunes dont les projets furent souvent ignorés par le passé. Lors de la première phase du programme, un seul projet par village pouvait être financé et exécuté chaque année. Ce dispositif d'intervention ne favorisait que les projets fédérateurs, touchant un nombre important de membres de la communauté, ce qui contribuait à renforcer la cohésion autour des autorités villageoises. Les projets provenant de groupes spécifiques tels que les femmes et les jeunes avaient alors très peu de chance d'être soumis et financés.

Après une évaluation du premier cycle, le programme a défini et mis en application des mesures incitant la participation des plus vulnérables à ses activités et services. Ces mesures portent sur une série de dispositions pratiques:

Depuis 2005, la promotion de l'équité des genres dans le traitement des demandes de micro projets a permis une nette progression des apports du programme en faveur des groupes vulnérables, les femmes et les jeunes surtout. A titre d'illustration, seuls 16,5 % des projets exécutés avant l'application de ces mesures étaient réalisés par des groupements de femmes ou de jeunes, contre 24,8 %, un an après leur application.  

Plusieurs bénéficiaires nous ont affirmé qu'en donnant la chance aux villages d'amorcer un véritable développement associant toutes les couches de sa population, le programme contribue également à minimiser les frustrations et la pression des groupes dominants sur les plus faibles.

Pour plus d'information, contacter : Kadidiatou Sidibe - FODESA - [email protected]


Niger : foire aux semences sous les auspices du PPILDA

NigerLes foires de diversité des semences ont pour but de promouvoir l'utilisation et la conservation d'une large diversité génétique agricole au profit des producteurs. Le 02 décembre 2005, le PPILDA a initié sa première foire aux semences à Guidan Tangno au Niger.

En collaboration avec le projet IPGRI/FAO, le PPILDA a sponsorisé au cours de la campagne agricole 2005, trois champs de recherche pour la multiplication et la diversification des semences sur les sites de Guidan Tangno, Dan Saga et El Guéza. Ces sites regroupent chacun des producteurs de plusieurs villages déterminés à partager et recevoir des connaissances pratiques sur l'amélioration de la production agricole.

L'événement a drainé une foule importante venant des villages, ainsi que des représentants des projets partenaires. Les participants ont présenté une grande diversité phytogénétique. Certaines espèces tel le cassia tora, étaient jusqu'ici menacées de disparition et d'autres considérées impropres à la consommation.

La foire va aider à consolider et pérenniser des relations inter -villages et permettre aux groupes villageois partenaires du PPILDA de participer activement aux activités du projet. Les prix attribués aux différents lauréats visent à encourager les populations à persévérer dans le processus de l'innovation.

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Actualités 

Le Conseil d'administration du FIDA approuve des prêts et des dons en faveur de l'Afrique de l'Ouest et du Centre

La 87ème session du Conseil d'administration du FIDA, qui s'est déroulée à Rome du 19 au 20 avril 2006, a approuvé de nouveaux prêts et dons pour appuyer des programmes et des projets de développement rural dans la région.

Le projet de développement rural dans les départements du Niari, de la Bouenza et de la Lékoumou, au Congo, d'un montant de 20,8 millions de USD, contribuera à développer l'accès des communautés rurales pauvres aux marchés, aux intrants agricoles améliorés et aux ressources financières. Le projet s'adressera aux producteurs pratiquant une agriculture de subsistance et dont la survie dépend de cultures non irriguées et des produits de la forêt. La participation des femmes et des jeunes sera une priorité.

Quelque 30 000 ménages en général bénéficieront directement ou indirectement du projet, soit la moitié de la population totale des départements ciblés. Les coûts de transport et l'inefficacité des marchés étant les principales contraintes rencontrées par les petits exploitants, le projet visera à améliorer les infrastructures rurales, telles que les axes routiers, pour faciliter l'accès aux marchés. Il renforcera les organisations de producteurs afin qu'elles puissent négocier la vente groupée des produits et identifier les créneaux commerciaux.

Le projet appuiera également le développement des systèmes de finance rurale existants afin qu'ils soient en mesure de fournir des services financiers convenant aux ruraux pauvres. Des intrants de meilleure qualité seront distribues en grand nombre. Il s'agit, en particulier, de boutures de variétés de manioc résistantes aux maladies. Le FIDA appuiera le projet en octroyant un prêt d'un montant approximatif de 8,4 millions de USD.

Un don, d'un montant de 500 000 USD, en faveur de l'institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) contribuera au financement du programme d'appui au processus du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Le programme favorisera la concertation des diverses parties prenantes sur les politiques, en promouvant les investissements et les priorités budgétaires conformément aux documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté, afin de répondre aux besoins des ruraux pauvres.


Un nouveau prêt du FIDA vise à stimuler les activités non agricoles au Bénin

Le programme d'appui au développement rural donnera à plus de 56 000 ruraux pauvres du Bénin un accès aux services financiers, aux technologies et aux marchés, améliorant leur niveau de vie et leurs revenus.

Le programme, d'un montant de 14,8 millions de USD,  sera financé par un prêt du FIDA d'un montant de 10 millions de USD. Un nouvel accord de prêt a été signé le 17 février 2006 au siège du FIDA à Rome par le Président du FIDA, Lennart Båge, et le ministre de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche de la République du Bénin, Fatiou Akplogan.

Ce programme profitera aux agriculteurs, en introduisant des technologies post-récolte telles que les installations d'entreposage qui protègent les récoltes des insectes et des maladies, et en reliant les agriculteurs aux marchés par le biais de programmes de formation visant l'amélioration de la qualité des produits. Une composante majeure du programme sera l'amélioration de l'accès à l'épargne et au crédit grâce à la consolidation et à l'expansion de 200 banques villageoises appelées associations de services financiers.

Avec ce programme, le FIDA aura contribué au financement de neuf prêts en faveur du Bénin, représentant un investissement total de 226,35 millions de USD.


République démocratique du Congo: un nouveau prêt en faveur des agriculteurs pauvres

CongoLes agriculteurs et les pêcheurs pauvres de 55 000 ménages ruraux de la République démocratique du Congo bénéficieront d'un nouveau programme de développement.

Le FIDA a approuvé un prêt, d'un montant de 15,5 millions de USD, et un don, d'un montant de 300 000 USD, destinés à appuyer le programme de réhabilitation de l'agriculture dans la province orientale, dont le coût total se chiffre à 26 millions de USD. Le Fonds belge de survie cofinancera le programme avec un don d'un montant de 5,2 millions d'euros tandis que le gouvernement de la République démocratique du Congo contribuera à hauteur de 3,4 millions de USD. 

L'accord de prêt a été signé le 29 mars 2006 au siège du FIDA à Rome, par le Président du FIDA, Lennart Båge, et le chargé d'affaires ad interim de l'ambassade de la République démocratique du Congo à Rome, en Italie, Innocent Mokosa Mandende.

Le nouveau programme contribuera à la relance des secteurs de l'agriculture et de la pêche, en facilitant l'accès des agriculteurs et des pêcheurs pauvres aux services financiers et aux nouvelles technologies.  

Avec ce programme, le FIDA aura financé cinq programmes et projets en République démocratique du Congo, pour un montant total de 60 millions de USD en prêts et dons.


Sierra Leone: le FIDA et la BAfD lancent deux nouveaux projets

La Sierra Leone est en phase de redressement après une violente guerre civile de dix ans qui a provoqué le déplacement d'une grande partie de la population du pays, et profondément dégradé ses  infrastructures sociales, économiques et physiques. La fin officielle de la guerre, le 18 janvier 2002, a suscité de nouveaux espoirs de paix et de réconciliation et laissé espérer une reconstruction rapide du pays. Le gouvernement mise sur les initiatives qui contribuent à la reconstruction du pays et de son économie détruite.

Deux nouveaux projets, le projet de redressement du secteur agricole, financé par la Banque africaine de développement (BAfD), et le projet de relèvement et de réduction de la pauvreté à assise communautaire, financé par le FIDA, ont été lancés à l'occasion d'un atelier de deux jours organisé à Freetown, les 15 et 16 mars 2006. Le Vice-président de la Sierra Leone, Solomon E. Berewa, a présidé la cérémonie. Il a souligné qu'avec l'aide des partenaires du développement, le gouvernement avait, au cours des cinq dernières années, accompli des avancées significatives en matière de rétablissement des moyens de subsistance et de reconstitution des moyens de production des ménages ruraux et de leurs communautés.

La manifestation a rassemblé un large échantillon des acteurs majeurs du développement agricole dans le pays, notamment, les agriculteurs, les membres des conseils locaux, les dirigeants traditionnels, les parlementaires, les ONG, les diplomates, les fonctionnaires du gouvernement, et plusieurs hommes et femmes d'affaires du secteur privé.

Mohamed Tounessi, chargé de programme de pays du FIDA pour la Sierra Leone, a fait état des mesures positives prises par le gouvernement de la Sierra Leone pour travailler conjointement avec l'AfDB et le FIDA à la réalisation de leurs objectifs communs. Le nouveau projet adoptera une approche communautaire. Les communautés rurales seront associées à la conception, à l'exécution et au suivi des activités du projet.


Conseil des Gouverneurs du FIDA: l'innovation à l'ordre du jour

Les 15 et 16 février 2006, le FIDA a organisé la 29ème session de son Conseil des Gouverneurs. Le thème de la réunion de cette année était: les enjeux de l'innovation pour les ruraux pauvres. Les participants à la conférence-débat ont examiné pendant la réunion les moyens de promouvoir la créativité et la prise de risques. Le rôle du FIDA est d'aider les pauvres à relever les défis auxquels ils sont confrontés par l'innovation. Le FIDA conduit actuellement une initiative, d'une durée de trois ans, visant à renforcer ses capacités en matière d'innovation, l'initiative du FIDA pour promouvoir et internaliser l'innovation, avec un financement du Royaume-Uni.

Clôturant la conférence-débat sur l'innovation, Lennart Båge, Président du FIDA, a souligné que le fait d'appuyer et de promouvoir l'innovation a été identifié comme une caractéristique clé du FIDA. Le développement des innovations performantes est vital si l'on veut qu'elles aient un impact durable en termes de réduction de la pauvreté rurale.

Trois tables rondes ont également été organisées parallèlement à la réunion du Conseil des Gouverneurs. Elles avaient pour thèmes: assurer l'accès des ruraux pauvres à la terre, la recherche adaptative à l'appui des innovations au service des pauvres dans le domaine du développement  rural, et renforcer les institutions rurales pour les pauvres - opportunités et contraintes.


Le Forum paysan

Le premier Forum paysan, organisé juste avant la 29ème session du Conseil des Gouverneurs du FIDA, s'est déroulé les 13 et 14 février 2006 à Rome, en Italie. Il a été inauguré par le Président du FIDA. Le Forum paysan est un processus mondial de consultation sur le développement rural et la réduction de la pauvreté qui se réunira tous les deux ans à Rome.

Le Forum a rassemblé les dirigeants de plus de 50 organisations d'agriculteurs représentant les petits cultivateurs et producteurs ruraux du monde entier. Pendant la conférence-débat de haut niveau, au Conseil des Gouverneurs du FIDA, qui a suivi le Forum, Olaseinde Arigbede, de l'Union des petits et moyens agriculteurs du Nigeria a déclaré que les pauvres étaient des innovateurs de la vie. "La vraie question," a-t-il dit, "est: comment le monde développé peut-il mieux épauler la créativité que les agriculteurs expriment chaque jour?"


Visite du Vice-Président du FIDA au Mali

Cyril Enweze, Vice-Président du FIDA, s'est rendu à Bamako, au Mali, du 31 janvier au 3 février 2006 pour assister à la première conférence des ministres africains de l'agriculture et à la 24ème conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

La conférence des ministres africains de l'agriculture a examiné la situation en matière de sécurité alimentaire et les perspectives du développement agricole en Afrique ainsi que les progrès de l'exécution du programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), en mettant l'accent sur les activités conduites au niveau des pays. La fusion en un plan d'action unique du PDDAA et de la Déclaration de Syrte, fruit du Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine sur l'agriculture et l'eau, organisé à Syrte, en Libye, en février 2004, a été également recommandée.

Pendant la conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, les délibérations ont porté essentiellement sur la compétitivité de l'agriculture africaine, la gestion durable des ressources naturelles et la libéralisation comme moteur de la croissance économique. La conférence s'est également penchée sur le programme semences et biotechnologies pour l'Afrique.

L'une des principales conclusions de la réunion a été que l'agriculture pouvait devenir compétitive si l'on renforçait les exploitations familiales, qui en sont les piliers, tout en promouvant parallèlement l'accès aux marchés. La conférence a également souligné la nécessité d'élaborer une stratégie visant à faciliter les partenariats secteur public-secteur privé pour améliorer l'accès des agriculteurs aux sources de financement.

Le Vice-Président du FIDA a eu un entretien avec le Président du Mali, M. Amadou Toumani Touré, et le premier ministre du gouvernement du Mali.


Promouvoir les politiques agricoles africaines

Lancé en 2005, le Projet d'appui à l'agriculture africaine (P3A)  est en cours d'exécution au Cameroun et au Ghana. A travers ce projet, le FIDA, l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le ministère français des affaires étrangères se sont donnés pour objectifs de contribuer à l'amélioration des politiques agricoles et au renforcement des capacités d'experts régionaux dans les pays de la région. Le projet permet notamment de faire profiter les pays de la région de l'expérience que la Direction de l'Agriculture de l'OCDE a acquis dans les pays membres de l'OCDE et, plus récemment, dans plusieurs pays émergents : Chine, Brésil, Afrique du Sud et Inde.

Le Comité de Pilotage du projet P3A s'est réuni le 8 Février 2006 à Paris; occasion de dresser un premier bilan des activités du projet, notamment au Cameroun où le travail d'analyse des politiques agricoles est entamé depuis octobre 2005. Le Comité de pilotage a recommandé une meilleure participation des organisations de la société civile au processus de dialogue politique afin que soit mieux pris en compte les besoins des ruraux pauvres. Le Comité de pilotage s'est également penché sur le lancement en juin 2006, des activités du projet au Mali, troisième pays pilote.

L'existence du projet favorise l'entretien de relations très étroites entre le FIDA et l'OCDE. Cette année, le Forum mondial sur l'agriculture (Paris, 16 et 17 mai 2006) et la Réunion de Dakar (2, 3 et 4 Octobre 2006) les deux grandes réunions internationales qu'organise la Direction de l'Agriculture de l'OCDE traiteront en priorité de l'agriculture africaine et de la réduction de la pauvreté rurale. Le FIDA sera le principal partenaire de l'OCDE dans le cadre de la préparation et de l'exécution de ces deux importants évènements.

Pour plus d'information, contacter: Jean-Paul Pradere - [email protected]
 
Bureau de terrain

Monique Mputu Dieri a été nommée chargée d'appui sur le terrain  dans le cadre du programme pilote de présence sur le terrain pour la République Démocratique du Congo et pour la République du Congo.

Monique Mputu Dieri
BP 7248 Kinshasa, République Démocratique du Congo 
Tél: + 243 998 269 479
Courriel: [email protected] ou [email protected]

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