FIDAction

Numéro 5 – decembre 2006

Le message du directeur de la division Afrique de l'Ouest et du Centre

L'Afrique a démontré à plusieurs reprises qu'elle a la capacité d’accroitre sa production agricole pour nourrir sa population et exporter, générant ainsi de précieuses recettes en devises. Les exemples sont nombreux. La production de manioc a quadruplé au cours des dix dernières années. Grâce à des conditions climatiques favorables, les récoltes de mil et de sorgho ont récemment atteint des niveaux record dans le Sahel. Cependant, ces bons résultats sont souvent réduits à néant parce que les agriculteurs ne peuvent accéder facilement aux marchés pour écouler leurs produits agricoles. Ils en arrivent paradoxalement à réduire, voire à interrompre cette production.

Il y a une dizaine d'années, la plupart des réseaux de distribution d'intrants et de commercialisation de produits agricoles étaient administrés par des offices publics, dont les agriculteurs étaient largement tributaires. Depuis les réformes et les programmes d'ajustement introduits au cours des années 90, ces offices publics ne jouent plus qu'un rôle limité quand ils n’ont pas totalement disparu. Les agriculteurs se sont dès lors trouvés confrontés à un environnement nouveau et à des marchés de plus en plus ouverts à la concurrence internationale.

Pendant ce temps, la population africaine s’accroît rapidement. D'ici à 2050, le nombre d’habitants du continent devrait plus que doubler pour passer de 906 millions en 2005 à plus de 1,9 milliard. Pourtant, l'agriculteur africain ne tire pas assez parti du potentiel économique qu'offrent les marchés locaux et régionaux. Des études réalisées par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique indiquent que le continent importe chaque année des denrées alimentaires pour une valeur de 15 à 20 milliards de USD.

De plus, un énorme débouché se profile à l’horizon pour les petits exploitants, dans les grandes agglomérations. L'Afrique est le continent où l'urbanisation est la plus rapide (le taux d'accroissement urbain y est de 4,5%). D'ici à 2030, plus de la moitié de la population africaine vivra en ville. Son approvisionnement est un immense marché que les agriculteurs Africains doivent explorer et exploiter.

Pour répondre à ce marché, la production globale doit être accrue. Pour cela, il faudra faciliter l’accès des agriculteurs aux semences, aux engrais et aux nouvelles technologies. Il faudra en outre mettre en œuvre des politiques agricoles et des systèmes de production incitatifs appropriés. De nombreux agriculteurs ont déjà relevé le défi mais une très grande majorité reste confrontée à la difficulté d’accéder au marché le plus proche.

Pour permettre aux petits exploitants de répondre efficacement à cette demande nouvelle, il faudrait mieux comprendre le marché et adapter les schémas de production des petites exploitations, de même que les méthodes de transformation et de conditionnement aux exigences des filières locales, nationales et régionales.

Au FIDA, nous sommes convaincus que, pour développer des filières agricoles, il est indispensable de promouvoir le partenariat entre les organisations de producteurs et les grandes entreprises privées. C’est dans l'intérêt de tous. Des résultats assez remarquables sont déjà enregistrés dans la région, c’est notamment le cas avec le projet de promotion des cultures biologiques de cacao à Sao-Tomé-et-Principe et le projet de développement des cultures de mil et de sorgho en Afrique de l'Ouest.

Notre tâche principale consiste à stimuler la capacité des petits exploitants à devenir des agriculteurs tournés vers le marché afin qu’ils tirent profit de la vente de leurs produits agricoles. Cela est possible s’ils reçoivent les appuis adéquats. Construire des routes, promouvoir la contractualisation des relations entre producteurs et vendeurs, améliorer l’information sur les marchés constituent autant d’actions qui faciliteraient l’accès des petits agriculteurs aux marchés, permettant ainsi l’accroissement de leurs revenus. A cet égard, plusieurs expériences innovatrices prêtes à être répliquées d’un pays à un autre ou d’une région à une autre sont disponibles. Il est essentiel que ces expériences soient partagées. C’est la raison pour laquelle la Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA a décidé d’organiser en 2007 une foire de l’innovation en collaboration avec ses partenaires clés de la région.

Aujourd’hui, nous travaillons avec les gouvernements Africains pour améliorer leurs politiques de développement agricole et rural. Il s’agit d’améliorer les cadres institutionnels du secteur, de promouvoir l’investissement dans le cadre de relations commerciales équitables avec les petits agriculteurs et d’établir les conditions requises au niveau local, national et régional pour que les petits agriculteurs opèrent sur des exploitations viables.

Nous demandons à tous et à chacun, de nous rejoindre dans cette entreprise.

Mohamed Béavogui

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Sur le terrain

Cameroun: des champs écoles mis en place pour les producteurs de manioc

CassavaLa demande de manioc augmentant rapidement au Cameroun, il a été organisé ces deux dernières années sur l'ensemble du territoire national, dans le cadre du Programme national de développement des racines et tubercules (PNDRT), de nouveaux stages pratiques visant à améliorer la productivité des agriculteurs.

En 2005, plus de 300 agriculteurs ont été formés à l'utilisation d'une nouvelle enveloppe technologique qui aide à accroître la production et à protéger les cultures.

"Le programme a si bien réussi que nous avons décidé de doubler le nombre de stages pratiques pour le porter à 20 cette année" souligne André Mbairanodji, chargé des activités de production et de transformation dans le cadre du PNDRT.

Ces stages pratiques sont organisés dans les villages où vivent les agriculteurs participants. Habituellement, deux lopins de terre sont cultivés côte à côte: l'un selon les connaissances traditionnelles locales et l'autre selon les nouvelles technologies introduites dans le cadre des stages.

"Il est montré aux stagiaires plusieurs techniques de labour et il leur est enseigné des méthodes de conservation des sols, qui ont une importance capitale dans le cas du manioc, car on sait que c’est une culture qui appauvrit la terre » explique André Mbairanodji. « On leur apprend également à combattre les parasites en utilisant des moyens biologiques, par exemple grâce à des insectes 'utiles' qui attaquent les 'mauvais' insectes ravageant les cultures. Les stagiaires se familiarisent aussi à l’utilisation de produits chimiques si les méthodes biologiques ne donnent pas de résultats. Simultanément, il est utilisé des variétés améliorées de manioc, plus saines et plus productives".

Les deux séries de cultures sont suivies une fois par mois pour que les agriculteurs constatent d’eux-mêmes à quel point elles progressent différemment. Ils peuvent voir comment des feuilles ont poussé ou si des maladies apparaissent. À la fin du stage, la production des deux lopins de terre est pesée et leur productivité est comparée.

Environ 80% des stagiaires sont des femmes, la production de racines et tubercules étant traditionnellement leur domaine. Les hommes participent également à la formation en accomplissant les travaux plus rudes, comme retirer des souches d'arbre ou construire des monticules. "Notre objectif est de doubler assez rapidement la production nationale de manioc", poursuit André Mbairanodji. "Mais nous avons également l'intention de centrer nos efforts sur d'autres cultures comme l'igname, la pomme de terre et la patate douce".

Les stagiaires ont également été familiarisés avec des rudiments de techniques de commercialisation pour se préparer à vendre leur production qui doit bientôt s’accroître. L’objectif principal étant de faciliter l'échange d'informations tout au long de la chaîne de commercialisation.

"Il arrive que les agriculteurs ne sachent que faire de leur récolte alors que des acheteurs seraient prêts à en prendre livraison à seulement quelques kilomètres de là seulement, et inversement » précise André Mbairanodji. « Ce qu'il faut, c'est que les uns et les autres commencent à se parler".

Pour de plus amples informations, contacter:
Abdoul Wahab Barry, Chargé du programme de pays
Thomas Ngue Bissa, Coordonnateur du programme
André Mbairanodji, Chargé des activités de production et de transformation du PNDRT

Lien utile :
La pauvreté rurale au Cameroun

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Congo: reconstruire le grenier à pain après le conflit

CongoLe dernier programme approuvé par le FIDA pour le Congo doit commencer en décembre 2006 aux alentours de Dolisie, dans le sud-ouest du pays. Pendant les guerres civiles des années 90, cette région a été le théâtre de destructions à grande échelle.

Les moyens de production agricole ont été annihilés, les trois quarts des animaux d'élevage sont morts ou ont été volés et les civils massivement cherché refuge dans la capitale, Brazzaville, et à Pointe-Noire, principal port du pays sur le littoral atlantique.

"Les départements du Niari, de la Lekoumou et de la Bouenza étaient, avant le début du conflit, le grenier à pain dont étaient tributaires les nombreuses populations du sud du pays" rappelle Luyaku Nsimpasi, chargé du programme du FIDA au Congo.

La plupart des donateurs dans le pays ont concentré leurs efforts sur les opérations d'urgence et les secours. Le FIDA, quant à lui, s'attache surtout à restaurer les moyens de production. Les priorités consistent à approvisionner les populations rurales en eau potable et à améliorer les semences et les boutures des principales cultures vivrières comme le manioc. Le projet de développement rural dans les départements du Niari, de la Bouenza et de la Lekoumou tendra également à faciliter l'accès aux marchés grâce à la construction et à l'entretien de routes de desserte.

Le principal problème à résoudre, dans une situation post-conflictuelle, consiste à pallier l'absence d'institutions formelles dans la zone du programme.

«Cela a constitué un obstacle majeur » explique Luyaku Nsimpasi. «Tout programme, quel qu'il soit, doit être appuyé par les institutions locales. Lorsque celles-ci ont virtuellement disparu ou sont extrêmement précaires, comme cela est le cas dans les situations post-conflictuelles, nous devons nous en remettre aux organisations paysannes, aux communautés locales et aux ONG pour établir un lien entre le FIDA et les populations rurales".

Luyaku Nsimpasi formule l'espoir que le programme pourra commencer comme prévu en décembre 2006, l'accord de prêt ayant été signé en mai. "L'objectif est de faire en sorte que la région méridionale du pays redevienne le prospère grenier à pain qu'elle était jadis."

Pour de plus amples informations, contacter:
Luyaku Loko Nsimpasi, Chargé du programme de pays du FIDA

Lien utile :
La pauvreté rurale au Congo

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Sénégal: de nouvelles méthodes d'irrigation aident à créer des emplois pour les jeunes

SenegalLes nouvelles méthodes de micro-irrigation mises à l'essai le long du fleuve Sénégal offrent aux agriculteurs pauvres de nouvelles possibilités d'accroître et de diversifier leur production. Les débouchés qui existent pour ces produits aident à créer des possibilités d'emploi pour des jeunes qui seraient autrement tentés par l'aventure de l'immigration illégale.

Les familles rurales vivant dans la région ciblée par le Projet de développement agricole de Matam (PRODAM) ont toujours été tributaires de l'agriculture pluviale ou de l'élevage extensif mais, les précipitations n'ayant guère dépassé 300 à 400 millilitres par an en moyenne ces dernières années, leur productivité a très considérablement diminué.

La micro-irrigation apparaît aujourd'hui comme une expérience extrêmement intéressante pour la région. Les agriculteurs qui produisaient jusqu'alors surtout du riz et des céréales ont pu s'orienter, à un coût raisonnable, vers les cultures maraîchères. Pastèques, laitues, carottes, pommes de terre, choux et oignons sont aujourd'hui offerts sur les marchés locaux.

Grâce à plusieurs récoltes par an, aussi bien la situation nutritionnelle que les revenus des familles participant au projet se sont améliorés. Si le projet continue de se développer, les agriculteurs pourraient même commencer à vendre leur production sur les marchés plus éloignés de Dakar, à 700 kilomètres de distance.

Avant le lancement du PRODAM, les activités commerciales autres que l'agriculture ne constituaient pas pour les familles locales une source de gains supplémentaires suffisants.

"Leurs gains étant très limités et les perspectives d'emploi très rares, beaucoup de familles ont économisé de l'argent pour envoyer les jeunes hommes de la région de Matam à Dakar pour qu'ils essaient de construire une vie nouvelle dans la capitale » explique Mamadou Kane, représentant du FIDA sur le terrain au Sénégal et en Gambie. « Nombreux sont aussi ceux qui se sont lancés dans le long et dangereux voyage qui mène aux pays de l'Union européenne."

L'augmentation récente de la production agricole pourrait être une occasion d'associer un plus grand nombre de jeunes à l'économie locale. Prolongement direct de l'introduction de méthodes de micro-irrigation, il est prévu dans le cadre du programme de lancer une initiative pilote d'aménagement, à proximité des champs, de kiosques où seront vendus les produits cultivés, d'autres devant être établis dans les agglomérations et à proximité pour y vendre une partie de la production.

"Les jeunes de la localité, qui ont déjà une instruction élémentaire, pourraient y recevoir une formation un peu plus poussée et gérer les ventes, pour peu qu'ils aient un téléphone leur permettant de se tenir en contact avec des acheteurs potentiels » explique Mamadou Thierno Bâ, directeur du PRODAM. « Cela constituerait une réelle innovation dans ce pays et aiderait les agriculteurs à prévenir l'éclatement des familles en associant leurs enfants à leurs activités. En vendant directement leurs produits dans les champs ainsi que le long des axes routiers de la région, les producteurs pourraient également se passer des intermédiaires, lesquels, trop souvent, sont ceux qui dictent les prix."

Pour de plus amples informations, contacter:
Sylvie Marzin, Chargée de programme de pays
Mamadou Thierno Bâ, Directeur du projet
Mamadou Kane, représentant du FIDA sur le terrain au Sénégal et en Gambie

Lien utile :
La pauvreté rurale au Sénégal

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Sao Tomé-et-Principe: les cultures biologiques de cacao prospèrent en dépit des invasions de parasites

Sao TomeSur l'île de Sao Tomé, 20 communautés de paysans se livrent à la culture biologique de cacao, exclusivement pour le marché d'exportation. Leur acheteur est la société française KAOKA, avec laquelle les intéressés ont signé en 2005 un contrat quinquennal par l'entremise de la Coopérative pour l'exportation et la commercialisation du cacao biologique (CECAB). Ce projet expérimental a été intégré au Programme d'appui participatif à l'agriculture familiale et à la pêche artisanale (PAPAFPA).

Quelque 1 100 agriculteurs, dont 42% de femmes, pratiquent la culture biologique de cacao dans l'île. Jusqu'à présent, ils sont satisfaits des résultats de leurs efforts, du fait de l’augmentation de leurs revenus. Mais ils cherchent néanmoins à accroître leur modeste production. Depuis le lancement du projet, les agriculteurs de Sao Tomé ont vendu à la KAOKA, en moyenne, 150 tonnes de fèves de cacao séchées par an, chiffre inférieur aux 400 tonnes attendues par la société française, volume qui permettrait également à la CECAB de réaliser un bénéfice.

Pour y parvenir avant l'expiration du contrat, les agriculteurs doivent régler un certain nombre de problèmes d'irrigation et planter un plus grand nombre de cacaoyers pour accroître la densité des cultures par hectare. Ils doivent également combattre les maladies attaquant les arbres et les parasites détruisant partie des récoltes. Tout cela doit se faire au moyen de méthodes respectueuses de l'environnement leur permettant de conserver le label international d'agriculture biologique.

Plusieurs techniques ont déjà été mises à l'essai avec des résultats positifs. Les agriculteurs utilisent du sulfate de chaux pour empêcher l’apparition de maladies. En outre, la plantation de grands arbres pouvant faire assez d'ombre pour maintenir la fraîcheur dans les plantations permet d'écarter les insectes localement appelés robocintos quisont attirés par la chaleur des feuilles.

Les rongeurs continuent toutefois de poser un problème. Encore une fois, sans vouloir recourir l’usage de produits chimiques, les cultivateurs de cacao ont essayé plusieurs méthodes pour s'en débarrasser. Mais les différentes recettes anti-rongeurs essayées tour à tour, faisant appel à du ciment ou à des flocons de maïs ou de banane mélangés à des fragments de verre, ont toutes échoué. André Deberdt, PDG de la KAOKA, a suggéré aux agriculteurs de Sao Tomé d'essayer une méthode traditionnelle qui a déjà fait ses preuves en Amérique latine, appelée "pain de sucre", un mélange de sucre et de levure dont l'ingestion est fatale aux rongeurs.

De petits sachets de ce mélange sont préparés et suspendus dans les cacaoyers, entre les feuilles. Pour qu'elle donne des résultats, cette technique doit être appliquée par tous les agriculteurs de la communauté, et les sachets doivent être disposés en même temps dans toutes les plantations. L'expérience tentée à Sao Tomé a déjà eu certains résultats positifs. Les agriculteurs ont pu accroître leur production tout en protégeant le précieux label biologique de leur cacao.

Pour de plus amples informations, contacter:
Norman Messer, Chargé de programme de pays
Helder Pinto, Coordonnateur du projet PAPAFPA
Antonio Alvaro da Graça, responsable de la chaîne du cacao biologique du PAPAFPA

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Actualités et événements

Le Conseil d'administration du FIDA approuve pour 46,29 millions de USD de prêts et de dons pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre

À sa quatre-vingt-huitième session (13-14 septembre 2006), le Conseil d'administration du FIDA a approuvé de nouveaux prêts pour appuyer la réalisation de programmes et de projets de développement rural et améliorer les moyens de subsistance en Gambie, au Nigéria et au Sénégal. Le Conseil a également approuvé, au titre du guichet mondial/régional, un certain nombre de dons visant à accroître la productivité et à renforcer la sécurité alimentaire, à améliorer la gestion des ressources naturelles, à développer les services financiers ruraux, à aider à combattre les parasites et les maladies et à fournir un appui aux petits agriculteurs, aux femmes rurales et aux institutions de microfinance de la région.

Gambie: fourniture de services financiers aux ruraux pauvres
Le projet de finance rurale, qui doit être réalisé en République de Gambie à un coût de 8,7 millions de USD, sera financé en partie par le FIDA au moyen d'un prêt de 6,1 millions de USD et d'un don de 400 000 USD, le reste devant être couvert par le Gouvernement gambien et par les participants aux activités du projet. Le projet a pour but de fournir à 180 000 clients, dont plus de la moitié sont des femmes, une large gamme de services d'appui judicieusement ciblés pour consolider les institutions existantes de microfinance et renforcer leur capacité d'offrir des services financiers à la population rurale pauvre économiquement active. Un organisme faîtier sera créé pour appuyer les associations villageoises d'épargne et de crédit et fournir les fonds nécessaires à l'organisation d'une formation à tous les niveaux, notamment pour les membres des associations et les membres des comités de gestion.

Nigéria: mise en place d'institutions financières rurales
Le FIDA aidera, au moyen d’un prêt de 27,2 millions de USD et d’un don de 400 000 USD, à financer le Programme de renforcement des institutions financières rurales qui doit être réalisé au Nigéria à un coût de 40,0 millions de USD. Le Gouvernement nigérian fera l'apport d'une contribution de 6,2 millions de USD, et les autres institutions participantes de 4,8 millions de USD. En outre, la Fondation Ford devrait fournir un financement de 500 000 USD et les participants apporter une contribution de 985 100 USD. Le programme a pour but de renforcer les institutions de microfinance et d'établir des liens entre ces institutions et les institutions financières formelles dans 12 États du Nigéria dans le but de créer un système viable et durable de services financiers ruraux qui puisse desservir les populations rurales pauvres. L'intention est de développer l'agriculture et les micro et petites entreprises rurales et d'améliorer leur productivité ainsi que de réduire la pauvreté rurale, en particulier chez les femmes, les jeunes et les handicapés. L'on estime que quelque 345 000 familles devraient bénéficier directement de ce projet, dont au moins 138 000 ménages dirigés par des femmes.

Sénégal: appui aux services agricoles et aux organisations de producteurs
La phase II du projet de services agricoles et organisations de producteurs au Sénégal sera financée en partie par le FIDA au moyen d'un prêt de 6,0 millions de USD et d'un don de 300 000 USD. La valeur totale de ce projet, d'une durée de quatre ans, atteint au total 47,0 millions de USD, le reste de son financement devant provenir du Gouvernement sénégalais, à concurrence de 20,7 millions de USD et d'un cofinancement de la Banque mondiale, à hauteur de 20,0 millions de USD. Ce projet, qui constitue la deuxième des trois phases du programme prévu, a pour objet de réduire la pauvreté dans les régions rurales du Sénégal en permettant aux petits agriculteurs d'avoir plus facilement accès à l'innovation et à des services agricoles durables et diversifiés. D'autres objectifs clés sont de diversifier et de stabiliser la production agricole, d'accroître les revenus des petits exploitants et de renforcer la sécurité alimentaire des ménages. Le projet renforcera le cadre institutionnel mis en place pendant la première phase, élargira la couverture des services de conseils agricoles à l'ensemble du territoire national, appuiera l'apparition de prestataires de services privés, renforcera les moyens de recherche et aidera les organisateurs de producteurs à cibler et à renforcer leur action tout en améliorant leur responsabilité sociale et leur représentativité.

Don de 1,5 million de USD au Centre mondial d'agroforesterie (CIRAF)
Ce nouveau don servira à financer en partie le coût, de 2,7 millions de USD, du programme d'introduction de l'agriculture de conservation parmi les petits producteurs d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Les activités du Centre mondial d'agroforesterie sont appuyées par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). Ce programme, d'une durée de quatre ans, tend à réduire la pauvreté rurale en Afrique de l'Ouest et du Centre en améliorant l'accès des populations rurales pauvres à la technologie et aux ressources naturelles, notamment à la terre et à l'eau. Le programme vise à promouvoir les méthodes de gestion des ressources naturelles répondant à l'initiative des communautés et des petits exploitants, à encourager l'échange de connaissances et à renforcer les systèmes agricoles. Un réseau d'innovation agricole doit être établi pour faciliter l'adaptation à grande échelle des systèmes agricoles de l'Afrique du Centre.

Octroi d'un don de 1,3 million de USD à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) appuyé par le GCRAI
Ce don servira à financer en partie le programme de lutte intégrée contre les ravageurs et les maladies du manioc qui menacent les moyens d'existence des ruraux, d'une valeur de 2,6 millions de USD. Ce programme, qui durera trois ans, a pour but d'améliorer la productivité des cultures de manioc et de renforcer les moyens de subsistance des agriculteurs en réduisant les pertes causées aux récoltes par les ravageurs et les maladies en Afrique subsaharienne. En outre, il est prévu de mettre au point et d'appliquer à titre expérimental des technologies durables de gestion intégrée des parasites, en collaboration avec différents partenaires dans cinq pays d'Afrique subsaharienne: le Bénin, le Cameroun, la Guinée, la République démocratique du Congo et la République-Unie de Tanzanie.

Don de 800 000 USD au Groupe de microfinance participative pour l'Afrique (PAMIGA)
Ce don aidera à financer la réalisation, pendant une période de cinq ans, du programme de promotion de la microfinance participative en Afrique. Ce programme repose sur une approche novatrice de renforcement du rôle joué par les populations rurales pauvres dans les structures de prise de décisions et contribuera à autonomiser les pauvres en leur qualité d'usagers et d'associés des institutions financières locales.

Octroi d'un don de 1,3 million de USD à Sasakawa Global 2000
Ce don couvrira en partie le coût – 1,9 million de USD – de la phase II de l'initiative destinée à appuyer le développement par le jeu des mécanismes du marché de la culture du mil et du sorgho en Afrique de l'Ouest et du Centre, qui doit s'étendre sur une période de quatre ans. Cette initiative, qui vise à consolider les résultats obtenus et à exploiter les enseignements retirés pendant la première phase, aura pour effet de renforcer la sécurité alimentaire dans les zones semi-arides de l'Afrique de l'Ouest et du Centre en stimulant la consommation de céréales traditionnelles, en particulier de mil et de sorgho, et en accroissant les revenus dans le secteur traditionnel des céréales.

Octroi d'un don de 990 000 USD au Fonds d'équipement des Nations Unies (FENU)
Ce don aidera à financer le programme visant la construction de secteurs financiers accessibles à tous en Afrique de l'Ouest et du Centre (BIFSA) qui doit être mis en œuvre sur une période de trois ans. Le don a pour but de resserrer la collaboration entre le FENU et le FIDA pour pouvoir ainsi mettre en œuvre la stratégie de promotion des services de finance rurale élaborée par le FIDA pour la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre pour la période allant de 2006 à 2009, de sorte que les deux institutions puissent ainsi coopérer plus étroitement à la mise en œuvre du programme BIFSA. Celui-ci permettra aux populations rurales pauvres de la région d'avoir plus facilement accès à des services financiers appropriés et durables.

Pour de plus amples informations, contacter:
Karim Hussein, Économiste régional

Lien utile :
Le Conseil d'administration du FIDA approuve un montant de 96,7 millions de USD pour lutter contre la pauvreté rurale

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 »Mieux communiquer pour lutter contre la pauvreté »

Le premier Congrès mondial sur la communication pour le développement a eu lieu à Rome du 25 au 27 octobre 2006 et a réuni des centaines de participants du monde entier. A cette occasion, FIDAction a interviewé Mouhamed Drabo, qui travaille sur le Projet national de gestion des terroirs au Burkina Faso.

FIDAction: "La communication pour le développement": ce concept est-il véritablement pertinent dans un pays comme le Burkina Faso?

M DraboMouhamed Drabo: L'idée se répand dans le pays. Les associations et les réseaux et, de manière plus générale, tous ceux qui participent aux efforts de développement rural utilisent cette approche dans leurs activités sur le terrain. Mais les avis divergent manifestement en ce qui concerne les définitions du concept et son application. C'est ce que je constate directement parmi les membres du réseau de communication sur la gestion des terres et le développement local que je dirige depuis six ans. Il importe, surtout au Burkina Faso, d'entreprendre une analyse approfondie pour déterminer comment ce concept pourrait être appliqué dans notre activité professionnelle quotidienne. Cela aidera les décideurs et donateurs à bien comprendre quel est le rôle de la communication dans le processus de développement.

FIDAction: Comment cette idée s'applique-t-elle dans la pratique?
Mouhamed Drabo: Il s'agit de trouver ensemble des solutions aux problèmes auxquels sont confrontés les ruraux pauvres dans leur vie quotidienne. Il s'agit de communiquer, de parler, de discuter. Or, l'on peut y parvenir de bien des façons. Les chefs traditionnels et les griots peuvent être associés au processus pour respecter la tradition orale. À l'autre extrémité du spectre, Internet devient aussi manifestement un outil essentiel. L'important est de faire en sorte que l'information coule et voyage. Des partenariats peuvent être établis entre les projets de développement et les journalistes pour susciter une prise de conscience générale des questions de développement.
FIDAction: Que pensez-vous avoir retiré de ce congrès?

Mouhamed Drabo: J'avais, avant de venir, deux objectifs en vue. Premièrement, je voulais comprendre comment ce nouveau concept de communication pour le développement est appliqué dans les différentes régions du monde. Je voulais voir quel est réellement l'impact que cette idée peut avoir sur les résultats des projets de développement.

J'ai constaté que l'importance de la communication entre les acteurs du développement, et surtout entre les décideurs, est généralement admise. Il s'est également dégagé un consensus sur le fait que, dans notre domaine d'activité, la communication est un outil qui doit être utilisé en priorité.

Il est apparu néanmoins pendant la discussion que nous devons faire preuve d'une grande circonspection quant au choix des moyens de communication à utiliser. Les méthodes de communication employées dans les pays développés peuvent parfois être si lointaines qu'elles sont pratiquement incompréhensibles par une grande majorité de la population, généralement illettrée, d'un pays en développement. Je crois que cet aspect n'a pas été suffisamment approfondi pendant le congrès.

FIDAction: Quelle influence concrète les débats du congrès peuvent-ils avoir aujourd'hui sur le terrain?

Mouhamed Drabo: Le congrès a réussi à bien faire comprendre qu'il nous faut investir dans l'aspect communication des projets de développement dès le stade de leur conception. L'une des recommandations du congrès est qu'il faut allouer des ressources appropriées à la composante communication des projets et y associer efficacement les populations. Le réseau que je dirige suivra les recommandations formulées, qui vont dans le sens de celles que nous avons déjà adoptées lors d'un atelier régional qui a eu lieu en juin avec la participation de représentants du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal. D'une manière générale, j'ai été encouragé par les résultats du congrès car nous avons maintenant des arguments convaincants qui nous permettront de mettre en œuvre le plan d'action sur la communication au service du développement durable.

Pour de plus amples informations, contacter:
Mouhamed Drabo, Chef du service d'appui technique, PNGT-II

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Événements

Le Président du FIDA visite le Cameroun

President visit to CameroonÀ la suite d'une invitation officielle du Président de la République du Cameroun, le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Lennart Båge, s'est rendu au Cameroun du 27 novembre au 1er décembre 2006.

Pendant sa visite de trois jours, M. Båge s'est entretenu avec les habitants du village de Bikogo, dans la province du Centre du Cameroun, qui participent au projet d'appui au développement communautaire. À Bikogo, le Président du FIDA a visité un projet d'élevage et d'engraissement de cochons, des mares de pisciculture, un puits et deux salles de classe. Ce projet, qui couvre les provinces de l'Extrême-Nord et du Centre du Cameroun, a pour but de renforcer la sécurité alimentaire et d'accroître les revenus ruraux ainsi que d'autonomiser les communautés locales.

Le Président Båge s'est également entretenu avec les participants au programme national de développement des racines et tubercules et au projet d'appui au Programme national de microfinance. Les habitants ont organisé à Bikogo une exposition des produits des microentreprises locales. Les agriculteurs ont profité de la présence du Président Båge pour parler de ce qu'ils font pour améliorer leur sort ainsi que de l'appui supplémentaire dont ils ont besoin pour combattre la pauvreté.

President Bage receives medalAu cours de ses entretiens avec le Président Biya, les membres du Cabinet ministériel, les principales parties prenantes et les partenaires du développement, le Président du FIDA a discuté du rôle important que l'agriculture peut jouer dans l'expansion économique et la réduction de la pauvreté. Comme il l'a souligné, "Le Cameroun jouit de nombreux avantages, en particulier la paix et une solide base agricole. Il importe de mettre l'accent sur le développement pour consolider la paix". Pour atteindre ces objectifs, il faudra investir dans l'infrastructure routière pour relier les petits exploitants aux marchés. Les dirigeants camerounais ont particulièrement insisté sur le microfinancement, ce qui conduira le FIDA à mettre l'accent sur cette question dans un nouveau programme qui doit être élaboré au Cameroun d'ici à la fin de 2007.

En témoignage de gratitude, le Président du FIDA a reçu une décoration du Premier Ministre du Cameroun et a été nommé Chef du village de Minkoa, près de Lobo, par les participants au projet.

Liens utiles :
Le FIDA au Cameroun
La pauvreté rurale au Cameroun

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Les dirigeants de la FAO, du FIDA et du PAM en visite conjointe au Ghana pour mettre en relief la coopération sur le terrain des institutions de l’ONU basées à Rome

President visit to GhanaLennart Båge, Président du FIDA, Jacques Diouf, Directeur général de la FAO et James Morris, Directeur exécutif du PAM, se sont rendus au Ghana du 3 au 5 décembre pour y démontrer leur ferme volonté d'intensifier les efforts conjoints déployés par leurs institutions pour réduire la faim et la pauvreté au niveau des collectivités locales.

Le Ghana, pays de 21 millions d'habitants, est parmi les premiers pays d'Afrique subsaharienne à avoir atteint et même dépassé l'objectif fixé en 1996, lors du Sommet mondial de l'alimentation, consistant à réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes souffrant de malnutrition. Entre 1990-1992 et 2001-2003, le nombre de ceux qui souffrent de la faim est tombé de 5,8 à 2,4 millions, soit une réduction de 59%. Néanmoins, des poches d'insécurité alimentaire subsistent dans certaines régions, en particulier dans le nord du pays, à Tamale, où se sont rendus les dirigeants de ces trois institutions des Nations Unies.

La FAO, le FIDA et le PAM ont une vision commune, qui est de renforcer la sécurité alimentaire au plan national au moyen d'une approche parallèle qui tend à fournir une assistance immédiate aux ménages qui ont faim pour pouvoir satisfaire leurs besoins dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la nutrition et simultanément créer des moyens de subsistance durables à moyen et à long terme grâce au développement agricole et rural. C'est en ces termes que l'a expliqué Lennart Båge, Président du FIDA: "Investir dans l'agriculture et le développement rural non seulement peut améliorer le niveau de vie des ruraux pauvres, femmes, hommes et enfants, mais encore peut aiguillonner le développement économique d'une région tout entière".

Une approche stratégique commune

Parmi les différents domaines de collaboration entre les trois institutions, l'on peut citer les suivants:

Lien utile :
Visite au nord du Ghana des directeurs exécutifs de la FAO, du FIDA et du PAM