Progress in Eastern and Southern Africa

Numéro 9 - Septembre 2008

Message du Directeur

Le contexte économique dans lequel les ruraux pauvres s’efforcent de gagner leur vie a subi une profonde transformation au cours des vingt dernières années.

Dans la plupart des pays en développement, le secteur privé, désormais à l’origine de la majorité des emplois et des possibilités créatrices de revenus, est devenu le moteur de la réduction de la pauvreté. Le secteur agricole, en particulier, repose sur des opérateurs privés, qu’il s’agisse de petits exploitants (dans notre région, essentiellement des femmes), de négociants ou de distributeurs. Un aspect de la stratégie du FIDA est de s’engager aussi souvent que possible auprès du secteur privé et d’encourager la création d’entreprises par le biais de ses multiples projets et programmes. Cette stratégie s’articule autour de trois grands axes: la concertation destinée à favoriser le développement du secteur privé local; l’investissement à l’appui du développement du secteur privé local; et le partenariat avec le secteur privé pour mobiliser des investissements supplémentaires et diffuser les savoirs en milieu rural. La Division Afrique orientale et australe peut déjà faire état d’exemples de réussite de partenariats public‑privé. Les projets et programmes en cours, au stade de la conception comme de l’exécution, comportent également d’importants volets consacrés au secteur privé. Néanmoins, nous souhaiterions accéder à davantage de partenaires privés pour donner encore plus de poids à nos initiatives de réduction de la pauvreté. Nous invitons les partenaires privés à participer à nos projets de façon à ce que tous puissent en tirer parti, en particulier les ruraux pauvres, femmes et hommes.

Ides de Willebois

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Le partenariat public privé: moteur de la réduction de la pauvreté

Public-private partnership: a driving force for poverty reduction  
 

Valerie Nyirandikuryayo, membre de la coopérative COTHENK, contrôle la qualité du thé qui sera vendu à l’usine de Nshili Kivi.

 

Le secteur privé représente de plus en plus le moteur des économies rurales de nombreux pays en développement, en particulier en Afrique. L’État s’est progressivement retiré des activités productives, dans lesquelles il jouait un rôle clé, pour céder la place aux entreprises privées. Cependant, ce passage généralisé à l’économie de marché ne sert pas nécessairement les intérêts des ruraux pauvres. Sans soutien et sans possibilité de s’exprimer, ces derniers, femmes et hommes, ont du mal à saisir les chances offertes par ce nouvel environnement. Le FIDA, dont la vocation première est de venir en aide aux populations rurales pauvres, doit adapter ses approches à cette nouvelle réalité et veiller à ce que ces populations soient à même d’interagir plus équitablement avec les forces du marché.

Encourager des acteurs privés en mesure d’offrir des services commercialement viables et des marchés devient un élément essentiel des programmes en faveur du développement rural durable. «Le partenariat public‑privé est en quelque sorte une expression polyvalente», affirme Dan Vadnjal, économiste régional par intérim. «Elle prend son sens lorsque l’on s’engage sur le plan opérationnel. Le FIDA peut travailler avec le secteur privé par le biais de programmes spécifiques ou avec des organisations non gouvernementales [ONG].» En tant qu’institution donatrice, le FIDA accorde des prêts et des dons aux gouvernements et aux ONG et n’est pas habilité à traiter directement avec le secteur privé. Il peut néanmoins forger des partenariats public‑privé par l’entremise de ses projets et programmes ou en collaborant avec d’autres organisations. La Division Afrique orientale et australe peut citer de nombreux exemples de partenariats réussis avec le secteur privé, grâce à des projets ou à des dons à des associations professionnelles.

Le projet de développement des cultures de rente et d’exportation en cours au Rwanda était l’un des premiers projets de ce type dans le cadre duquel le FIDA a forgé un partenariat avec le secteur privé. Le but du projet était de remettre en état une plantation de thé gérée par le gouvernement, à Nshili, en aménageant 1 200 hectares de parcelles et en renforçant les capacités des associations de travailleurs du thé à former des coopératives. Cependant, il n’existait pas d’usine de transformation du thé dans les environs. Avant de réaliser des investissements matériels, le projet a facilité la création de Nshili Kivu Tea Factory, une coentreprise réunissant des investisseurs privés et la coopérative, pour diriger une nouvelle théerie qui transformerait le thé provenant de sa propre plantation et celui fourni par les petits exploitants.

«Obtenir l’engagement du secteur privé pour financer le projet s’est révélé une tâche difficile», explique Claus Reiner, chargé de programme de pays au FIDA. «Le FIDA a persévéré et, à la fin, cela en a valu la peine.» Les partenaires privés ont octroyé 2 millions d’USD pour construire une usine de transformation à proximité de la plantation et ont apporté le savoir‑faire nécessaire sur le plan de la technique et de la commercialisation, tandis que le FIDA a fourni 5,2 millions d’USD pour moderniser la plantation du gouvernement, dont une partie a été ensuite cédée à bail à l’entreprise, et l’autre distribuée aux petits planteurs ainsi que pour créer de nouvelles plantations de thé et des parcelles boisées pour les petits planteurs. Il a également dégagé 300 000 USD pour permettre aux petits planteurs d’acheter 15% de la société. À partir de cette année, 2 500 petits producteurs vendent à l’entreprise du thé provenant de leurs propres parcelles et travaillent en plus sur la plantation. Le prix qu’ils perçoivent a augmenté d’environ 60% et, en tant qu’actionnaires, ils font partie du conseil d’administration et peuvent garantir des prix à la production équitables. Pour ce qui est des investisseurs privés, la production supplémentaire des petits planteurs permet d’optimiser l’utilisation de l’usine. Le projet du FIDA a commencé à appuyer une autre plantation de thé à Mushubi, en vue de reproduire ce modèle en créant un partenariat public‑privé analogue.

En Ouganda, un partenariat public‑privé pour la production d’huile végétale, créé en 1998, constitue un exemple de réussite (voir description ci‑après).

PhytoTrade, l’association professionnelle créée il y a six ans en Afrique australe grâce à un don d’assistance technique de 1,5 million d’USD, est un autre exemple intéressant d’engagement du FIDA auprès du secteur privé. Elle assure la promotion de remèdes naturels fondés sur les savoirs traditionnels des agriculteurs locaux et met en relation les microproducteurs qui vivent dans les zones reculées de la région avec des consommateurs dans le monde entier. Le FIDA a été le premier et plus important donateur à appuyer PhytoTrade et, ce faisant, a joué un rôle essentiel dans son implantation. En 2007, près de 15 500 producteurs primaires ont vendu plus de 80 000 kg de produits naturels, à l’état brut ou semi-transformés, aux membres de PhytoTrade (essentiellement des entreprises cosmétiques ou alimentaires évoluant sur le marché des produits naturels). «Dans ce cas, l’association professionnelle sert à véhiculer l’argent public vers les circuits commerciaux», précise Dan Vadnjal.

En ce qui concerne la microfinance, un exemple caractéristique est apporté par le Kenya avec Equity Bank Kenya, un fonds d’investissement créé en tant que composante du programme de commercialisation en faveur des petits horticulteurs, appuyé par le FIDA. Un partenariat a été instauré entre le FIDA et le Ministère de l’agriculture et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), afin d’utiliser le fonds pour aider les petits exploitants à mettre sur pied des activités commerciales viables. Les trois partenaires ont participé au fonds à hauteur de 2,5 millions d’USD chacun. Equity Bank a été en mesure d’offrir des taux d’intérêt plus bas et propose à présent toute une gamme de services financiers et un soutien commercial à l’intention des petits exploitants, de l’approvisionnement en intrants à la commercialisation. Des négociations sont en cours afin de fournir une assurance aux petits agriculteurs.

Un programme prévu prochainement au Mozambique comportera également des composantes public‑privé. Il s’agit du programme de promotion des marchés ruraux, négocié en juillet dernier et dont l’entrée en vigueur est prévue pour début 2009, qui encouragera des partenariats commerciaux en introduisant des contrats d’achat entre les entreprises agricoles de transformation existantes et les petits exploitants. Cela permettra aux entreprises de partager les coûts de la création d’un partenariat et contribuera en même temps à renforcer les capacités des organisations paysannes. «Le programme opérera avec des entreprises privées existantes», affirme Alessandro Marini, chargé de programme de pays au FIDA. En attendant, au Malawi, le programme d’amélioration des moyens de subsistance des populations rurales et de l’économie récemment approuvé se concentrera sur le développement de chaînes de valeur des produits et fournira des dons de contrepartie aux partenariats public-privé, aux consortiums et aux groupes paysans. Il convient également de citer le programme de promotion des revenus ruraux à Madagascar (voir la description ci-après) qui aide les petits producteurs agricoles à introduire et commercialiser de nouveaux produits en créant des «pôles de partenariats».

Enfin, le Fonds de développement des entreprises en Afrique, qui a bénéficié d’un don de 200 000 USD, est une des plus récentes opérations du FIDA qui couvre toute l’Afrique. Ce fonds, d’une valeur totale de 50 millions d’USD, est accueilli par l’AGRA et dirigé par KPMG, une société de conseils en entreprise. Il octroie aux petites et moyennes entreprises, sur tout le continent africain, des dons de contrepartie qui ont manifestement profité aux personnes particulièrement pauvres vivant en milieu rural ainsi qu’à l’économie rurale.

Lorsqu’il s’agit d’entreprendre des partenariats public‑privé, le FIDA reste en quelque sorte limité par les instruments à sa disposition. Comme l’explique Ed Heinemann, économiste principal au FIDA, «le Fonds ne prête pas au secteur privé, ce qui constitue une limite en soi. Il s’efforce toutefois de trouver un moyen de modifier ses instruments de prêt pour pouvoir s’engager plus directement auprès du secteur privé.»

Pour obtenir de plus amples informations, vous pouvez vous adresser à:

Marian Bradley
Chargée de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

Alessandro Marini
Chargé de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

Claus Reiner
Chargé de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

Benoît Thierry
Chargé de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

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Exemples de réussite sur le terrain


Prêt rotatif de bétail au Burundi

Burundi: revolving livestock scheme  
 

Pour bénéficier du prêt d’une vache, il faut avoir un abri adéquat.

 

En raison de la guerre civile qui a récemment touché le Burundi, un grand nombre d’agriculteurs ont perdu leur bétail. Les sols surexploités sont de moins en moins fertiles et le volume des récoltes est insuffisant pour nourrir correctement les familles. Dans un pays où plus de 94% de la population est tributaire de l’agriculture, la situation est de plus en plus difficile. Malgré la persistance des combats, le programme de relance et de développement du monde rural financé par le FIDA continue d’apporter un soutien aux communautés rurales dans quatre des 16 provinces du Burundi. Le programme a contribué à remettre sur pied le secteur de l’élevage et à améliorer la productivité agricole dans les provinces de Cibitoke, de Gitega, de Kayanza et de Karusi grâce à une chaîne de solidarité communautaire entre éleveurs. Ce programme de prêt rotatif de bétail est très apprécié et a également un équivalent pour la distribution de semences.

Une approche novatrice pour l’appropriation et le partage communautaires

Le programme, mené en collaboration avec des responsables locaux et des ONG, telles que ACORD, PREFED, AFRICARE, TWITEZIMBERE et OXFAM, a commencé par créer des comités de développement communautaire (CDC). Ces organisations à assise communautaire sont chargées de planifier et de gérer les processus de développement au niveau local, et notamment de s’assurer du bon fonctionnement du prêt rotatif de bétail. Les CDC sélectionnent les participants, les aident à comprendre et à remplir les conditions, et veillent à ce qu’ils respectent les règles et prêtent à leur tour les animaux à d’autres membres de la communauté.

La première tâche est de répartir le bétail. De petits animaux ont été attribués aux ménages les plus pauvres pour leur permettre d’économiser le coût de l’élevage du gros bétail. «Pour participer au système, les fermiers doivent avoir une capacité de production fourragère suffisante et disposer d’un abri adéquat. Tant qu’ils ne remplissent pas ces conditions, le bétail est prêté à une autre personne», explique Yves Minani, coordonnateur du programme. «Les communautés sont très strictes sur ce point car le bétail appartient au groupe, et non à un individu.»

Burundi: revolving livestock scheme  
 

L’une des principales raisons pour lesquelles les éleveurs prennent grand soin des animaux est que les autres membres de la communauté, futurs bénéficiaires du système, veillent au bien être des animaux.

 

Pour bénéficier du prêt d’un taureau ou d’une vache, les agriculteurs doivent avoir une production fourragère suffisante et construire un abri. Les conditions sont moins rigoureuses pour les chèvres et les porcs; toutefois, qu’il s’agisse de petit ou de gros bétail, les agriculteurs doivent vivre sur l’exploitation pour prendre soin des animaux, soumettre une demande de prêt et s’engager à céder la progéniture.

Les bénéficiaires d’une génisse pleine doivent concéder le premier veau femelle. Ceux qui reçoivent un taureau doivent l’utiliser pour féconder 50 vaches, après quoi le taureau est donné à un paysan d’une autre zone pour éviter les problèmes de consanguinité. Lorsque le taureau est âgé, le CDC le vend pour acheter une autre bête. Le propriétaire gagne de l’argent en faisant payer aux éleveurs les services du taureau et il reçoit une génisse ou trois chèvres pleines lorsqu'il se sépare de l’animal. Les exploitants préfèrent souvent obtenir le revenu régulier tiré des services de fécondation et bénéficier de la grande quantité de fumier produite par le taureau; ils demandent donc fréquemment au CDC d’échanger leur taureau contre celui d’un autre village.

Les ménages très pauvres qui ne remplissent pas les conditions pour élever une vache reçoivent trois chèvres pleines, ce qui exige beaucoup moins de terre. Le nombre de chèvres prêté est plus important que celui des vaches puisqu’il est d’environ 33 000 contre 1 000 vaches et taureaux. Il est toutefois plus compliqué d’assurer le suivi du prêt de chèvres. Un exploitant peut échelonner le remboursement des trois chèvres au lieu de le faire en une seule fois, ce qui rend le suivi des transferts plus difficile.

Les paysans pauvres qui ne possèdent pas de bétail mais qui ont assez de terre pour en élever peuvent bénéficier du système. Ils signent un contrat par lequel ils s’engagent à donner à d’autres participants le premier veau femelle né de la génisse qu’ils ont reçue en prêt et dont ils deviennent ensuite propriétaires. Le contrat est un accord conclu entre le bénéficiaire et tous les autres membres du CDC, la communauté et l’administration locale. Une fois que le bénéficiaire potentiel affirme être prêt à recevoir un animal, le CDC s’assure que toutes les conditions sont remplies.

Les membres de la communauté, en particulier ceux inscrits sur la liste d’attente, surveillent les animaux prêtés de l’un à l’autre pour s’assurer qu’ils sont bien soignés par leurs propriétaires. Chaque participant bénéficie des services d’assistance technique de la division provinciale du Ministère de l’agriculture et de l’élevage, notamment d’une formation à l’élevage et de l’accès à des services vétérinaires appropriés.

Améliorer les races locales et utilisation optimale du fumier

Burundi: revolving livestock scheme  
 

Les taureaux produisent plus de fumier que les vaches, mais il est plus onéreux de les élever.

 

Pour améliorer les races locales, le programme a introduit des animaux ayant un rendement élevé de production de fumure, de lait ou de viande. «L’une des principales innovations du programme a été d’introduire et de distribuer des animaux mâles présentant des caractéristiques supérieures à la moyenne, ce qui a permis d’améliorer rapidement les races locales», remarque Claus Reiner, chargé de programme de pays du FIDA pour le Burundi. «Grâce aux méthodes de sélection traditionnelles, les bénéficiaires peuvent rapidement améliorer la qualité des troupeaux.»

La production de fumier est l’un des principaux avantages que procure le système aux participants. Étant donné que les engrais minéraux sont très onéreux et difficiles à se procurer en zones rurales, le fumier est le seul moyen de restaurer la fertilité des sols. Depuis le lancement du système de prêt, les rendements agricoles sont de deux à cinq fois plus élevés.

«Les taureaux produisent beaucoup plus de fumier, mais l’élevage revient plus cher. Malgré la grande quantité de fumier et le revenu régulier procuré par les services de fécondation, les exploitants préfèrent recevoir des vaches et des génisses. La production laitière améliore la nutrition de la famille et fournit des revenus supplémentaires; les ménages deviennent également propriétaires des veaux», observe Astère Simbashizweko, responsable du volet du programme relatif à l’appui de la production paysanne.

Avantages supplémentaires

Outre l’amendement des sols, le système offre de nombreux avantages aux ruraux pauvres. Grâce à la culture de graminées fourragères, les paysans ont adopté des techniques agricoles plus performantes, notamment dans le domaine de la conservation des sols. Les graminées fourragères favorisent la fixation des sols et la protection contre l’érosion.

Le mécanisme a été extrêmement important dans des zones où les exploitants n’ont pas accès au crédit. Dans les zones rurales du Burundi, les bêtes – en particulier les chèvres – remplacent l’épargne, car il est possible de les vendre en cas de crise.

La situation nutritionnelle s’est globalement améliorée grâce à la production laitière et aux revenus tirés de l’élevage, et des pratiques culturales plus modernes ont permis à un grand nombre d’exploitants d’obtenir de meilleures conditions de vie. Le programme a également contribué à renforcer la cohésion sociale en instillant un sentiment d’appropriation communautaire, ce qui a permis de réduire sensiblement l’incidence des vols.

Le caractère hautement participatif du programme a permis aux communautés de s’approprier pleinement le système et aidé à protéger le bétail contre les vols des rebelles ou d’autres parties durant le conflit. Le programme n’a perdu que quatre vaches alors que presque tout le bétail distribué par des donateurs et des ONG intervenant au Burundi a été pillé par les rebelles.

La rapidité de la mise en œuvre du système et sa visibilité l’ont rendu très populaire dans les communautés pilotes, et sa réussite en fait un modèle pour une transposition à plus grande échelle. Le programme transitoire de reconstruction après-conflit qui est en cours, et le projet d’appui à la reconstruction du secteur de l’élevage, récemment lancé, s’inspireront des enseignements tirés du système de prêt rotatif de bétail établi dans le cadre du programme de relance et de développement du monde rural. Le projet d’appui à la reconstruction du secteur de l’élevage prévoit également d’introduire la traction animale pour aider les paysans à labourer les champs.

Pour obtenir de plus amples informations, vous pouvez vous adresser à:

Hamed Haidara
Chargé de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

Eric Rwabidadi
Responsable de pays du FIDA pour le Rwanda et le Burundi
Courriel: [email protected]

Yves Minani
Coordonnateur du programme de relance et de développement du monde rural
Courriel: [email protected] / [email protected]

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Madagascar: plantation stratégique – création de chaînes de produits équitables et diversifiés pour accroître les revenus ruraux

Madagascar: strategic planting - establishing equitable and diversified commodity chains for better rural income  
 

Lorsque le pont flottant ne fonctionne pas, les camions attendent parfois plusieurs jours avant de pouvoir traverser le fleuve sur des plateformes.

 

Dans les communautés du nord‑est de Madagascar, à deux heures de route de Tamatave, ville portuaire animée, les agriculteurs vivent au rythme des récoltes de riz et de litchis. Les mois d’abondance sont suivis de périodes maigres qui durent souvent jusqu’à neuf mois par an. Le programme de promotion des revenus ruraux, financé par le FIDA et exécuté par le Gouvernement de Madagascar, a introduit la production de miel et de piment, deux produits peu prisés jusqu’alors par les exploitants de la région, et assure des liaisons avec les marchés pour permettre aux producteurs de vendre leurs produits à juste prix. Les coopératives de producteurs récemment établies dirigent désormais des centres d’accès aux marchés pour l’emmagasinage et la commercialisation et peuvent accéder au crédit grâce à une institution de microfinance qui a renforcé sa présence dans ces zones avec l’aide du programme.

Fénérive Est se situe à cent kilomètres au nord de Tamatave, port grouillant d’activité et deuxième centre économique du pays. Cependant, cette ville est isolée du plus grand marché voisin, pourtant tout proche, à cause d’une route parsemée de nids-de-poule et d’un pont flottant peu fiable.

«Pendant la saison des litchis, si le pont flottant ne fonctionne pas, il n’est pas rare de voir des files de 60 kilomètres de long, formées de camions avec leur chargement qui attendent de pouvoir traverser le fleuve», explique Marcellin Leon, chargé de la communication pour le programme, tout en observant des agriculteurs décharger leurs sacs de clous de girofle d’un camion vers une embarcation locale.

La plupart des exploitants de la région produisent du riz, des litchis et des clous de girofle, produits saisonniers récoltés et vendus une seule fois par an. Payer le transport relève du luxe. Un grand nombre d’entre eux vendent leurs produits à un faible prix à des intermédiaires qui recueillent puis acheminent les marchandises à Tamatave pour les exporter. Dans le cas des agriculteurs les plus pauvres, qui ont un accès limité ou nul à la terre, cela se traduit par trois mois d’autonomie et neuf mois de privation au cours desquels ils sont contraints de solliciter des prêts à des taux d’intérêt élevés.

Pour aider les agriculteurs démunis à accroître leurs revenus et sortir du cycle d’endettement et de dépendance vis‑à‑vis des agents de recouvrement, le programme a introduit de nouveaux produits agricoles, tels que le piment et le miel, qui peuvent être récoltés toute l’année, et a aidé les agriculteurs à accéder aux marchés, aussi bien pour ces nouvelles cultures que pour les traditionnelles, en créant des centres communautaires d’accès aux marchés. Le programme a également apporté un appui technique aux agriculteurs afin de les aider à intensifier leur production pour répondre à la demande.

Le programme travaille autour de «pôles de partenariats» dans sept communes et sur cinq chaînes de produits (miel, piment, riz, litchi et huile de clou de girofle), dont la plupart sont exportés de Tamatave et d’Antananarivo vers l’Asie, l’Europe et les États‑Unis.

Pour établir un lien entre les producteurs et les sociétés d’exportation, le programme a tout d’abord aidé les producteurs à s’organiser en coopératives et a dispensé une formation dans les domaines de la commercialisation, de la gestion de stocks et de l’assurance qualité. En particulier dans le cas de la production de miel, les agriculteurs doivent se plier à des règles d’hygiène strictes pour adhérer aux normes internationales en matière de sécurité sanitaire des aliments. Le miel est analysé à la source, procédé nécessaire pour obtenir la certification requise par les sociétés d’exportation, puis une nouvelle fois avant de pénétrer sur les marchés de l’Union européenne et des États‑Unis. Le programme fournit un appui aux coopératives de manière à garantir qu’elles satisfont aux conditions requises pour obtenir la certification internationale, et les aide à promouvoir leurs produits au niveau international.
                                                     
Le programme a également créé des entrepôts et des centres d’accès aux marchés. Les centres appartiennent à une coopérative chargée d’employer un directeur, de surveiller la production et le stockage ainsi que la répartition des revenus.

«L’objectif du programme est de permettre aux agriculteurs démunis de vendre leurs produits directement à des acheteurs et exportateurs de grande envergure pour accroître ainsi leurs revenus», explique Sesy Soja, coordonnateur du programme. Avec moins d’intermédiaires, les producteurs obtiennent de bien meilleurs prix. En plus de renforcer l’appropriation communautaire de la chaîne de valeur des produits existants, le programme a introduit des produits qui n’étaient pas traditionnellement cultivés dans la région, tels que le piment et le miel, mais pour lesquels il existait déjà des débouchés. «Nous avons suggéré des activités offrant un marché potentiel, telles que l’élevage de porcs. Ce type d’innovation a créé de nouveaux débouchés pour les producteurs locaux», affirme Soja.

«Le programme fait également en sorte que chaque pôle de croissance produise à la fois des cultures d’exportation, comme le clou de girofle et le piment, et des cultures destinées aux marchés locaux, telles que le riz ou le maïs», déclare Benoît Thierry, le chargé de programme de pays du FIDA pour Madagascar. «La production doit être équilibrée pour assurer la sécurité alimentaire de la région.»

L’assurance d’un revenu tout au long de l’année

Madagascar: strategic planting - establishing equitable and diversified commodity chains for better rural income  
 

Elizabeth Tsaramalo a bâti une nouvelle maison après avoir créé sa propre activité d’élevage de porcs.

 

Tous les producteurs qui participent au projet semblent bénéficier de ses activités. «En ce qui me concerne, l’avantage principal de la production de piment est le revenu régulier qu’elle m’assure tout au long de l’année», déclare Joseph Manahirana, membre de la coopérative KOTAM d’Ampasina Maningory. «J’ai toujours de quoi payer les frais de scolarité de mes enfants, le carburant, le sucre, quelques vêtements et de la nourriture pendant la période de soudure. Autrefois, je ne gagnais pas plus de 100 000 ariarys [64,50 USD] par an. En 2007, ma production de piment m’a permis de tripler mon revenu. J’en ai tiré 340 000 ariarys [220 USD]!»

Auparavant, les agriculteurs étaient contraints d’emprunter de l’argent à des taux exorbitants à de riches commerçants ou à des prêteurs, pour joindre les deux bouts durant la période de soudure. Ils étaient pris dans un cercle vicieux, contraints de vendre immédiatement toute leur production à bas prix pour rembourser leurs dettes. À présent, les prêteurs savent qu’ils ne peuvent plus exploiter les agriculteurs.

L’introduction de services financiers innovants pour atteindre les plus démunis

La plupart des petites entreprises de la zone ont besoin de terres et d’investissements pour démarrer. Pour veiller à ce que les personnes démunies soient à même de démarrer une microentreprise et d’accroître leur revenu, le projet a aidé OTIV, une institution de microfinance locale, à se délocaliser pour offrir ses services également dans les zones reculées. OTIV propose des comptes d’épargne et du crédit à la population locale à des taux compétitifs, ainsi qu’un crédit spécial pour couvrir la période de soudure.

Un mécanisme de crédit innovant, le grenier commun villageois, permet aux agriculteurs de stocker leur production jusqu’à ce que les prix des produits augmentent, en échange d’un prêt accordé sur la base des perspectives de gains. Elizabeth Tsaramalo, membre d’un groupe d’entraide composé de 10 femmes qui ont décidé de se lancer dans l’élevage porcin, a eu recours au crédit pour acheter quelques porcs en 2006. Deux années plus tard, elle a pu bâtir une nouvelle maison en tôle ondulée et en bois qui lui a coûté 2,0 millions d’ariarys (1 300 USD). La majorité des villageois vivent dans des huttes en bambou et feuilles de palmier.

Pour 70% des personnes privées de terres et de biens, le programme a mis en place un fonds auprès duquel des groupes de quatre à cinq villageois peuvent emprunter de petites sommes d’argent pour des activités commerciales, telles que la vente de thé ou de café, ou l’achat de poisson qu’ils revendent avec un petit profit. Ils opèrent en tant que garants les uns des autres, remboursant collectivement les dettes de chacun des membres.

Bien qu’ils soient plus prospères qu’auparavant, les agriculteurs sont encore vulnérables, en particulier face aux chocs climatiques. Le cyclone de cette année a fortement perturbé les activités agricoles, détruisant les récoltes et inondant de nombreux champs. Il a fallu six mois aux exploitants pour se remettre du désastre et récolter les premiers piments de l’année. La récolte de riz a également été médiocre pour cette campagne, suite à un été exceptionnellement sec.

Protéger les membres contre la flambée des prix des produits

Madagascar n’a pas été épargnée par la hausse des prix des produits alimentaires constatée dans le monde. Les prix du sucre, de l’huile et d’autres produits ont doublé ces deux derniers mois. Lorsque la période de soudure va commencer en octobre, novembre, les prix et la demande devraient s’envoler. «Nous sommes bien conscients de la situation», déclare Jacques Tsaramalo, président de la coopérative KOVI du centre d’accès au marché d’Iazafo. «Nous réservons une partie de notre production dans le grenier commun villageois pour le marché local, de manière à ce que nos membres puissent acheter du riz à des prix raisonnables. S’ils dépensent tout pour se nourrir pendant la période de soudure, il ne leur restera plus assez pour produire l’année prochaine!»

Pour obtenir de plus amples informations, vous pouvez vous adresser à:

Benoît Thierry
Chargé de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

Sesy Soja
Coordonnateur du programme de promotion des revenus ruraux
Courriel: [email protected]

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Ouganda: un exemple réussi de partenariat public privé pour la production d’huile végétale

Uganda: a successful public-private partnership for vegetable oil production  
 

Pour Vincent Munyola, ses palmiers à huile servent de ceinture de protection contre les singes, qui avaient coutume de manger ses cultures.

 

Depuis le début des années 90, la quasi-totalité des besoins en huile végétale de l’Ouganda sont couverts par des importations provenant de l’Asie, alors que les coûts du fret maritime et du transport terrestre de Mombasa à Kampala, villes distantes de nombreux kilomètres, sont élevés. Une étude réalisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’époque a confirmé que les conditions de végétation en Ouganda se prêtaient à la production d’huile de palme, culture potentiellement très rentable dont les bienfaits pour les petits producteurs d'autres pays d’Afrique étaient déjà prouvés. Le Gouvernement ougandais a alors sollicité l’aide du FIDA pour développer sa propre production d’huile végétale et créer une industrie de raffinage dans l’objectif de réduire la dépendance à l’égard des importations et d’assurer un approvisionnement d’huile végétale de haute qualité, produite localement à un prix abordable, même pour les plus démunis. Le projet de développement de la production d’huile végétale a démarré en 1998.

«Les graisses non saturées, telle que l’huile végétale, constituent une part importante d’un régime sain car elles facilitent l’absorption des vitamines A, D, E et K», explique Marian Bradley, chargée de programme de pays du FIDA pour l’Ouganda. «Pourtant, la plupart des Ougandais consomment 30% de moins que les apports lipidiques journaliers recommandés. Le projet aide à améliorer la nutrition de toute la population.»

Intensifier la production des huiles traditionnelles

L’une des composantes du projet vise à aider les petits producteurs à renforcer la qualité des huiles végétales traditionnelles, comme l’huile de tournesol, pour les marchés locaux et nationaux. Le projet travaille en collaboration avec les agriculteurs pour distribuer de meilleures variétés, améliorer les techniques de culture, développer des activités locales de transformation et établir des liens avec les marchés. Dans le cadre du projet, les producteurs ont reçu une formation pour mettre en place des contrôles simples de qualité conformes aux normes nationales, contribuant ainsi à créer des entreprises viables. La qualité s’améliore peu à peu, ce qui renforce la confiance tant des producteurs que des consommateurs. Dans l’ensemble, la culture d’oléagineux a nettement augmenté, même dans le nord du pays dont la situation sécuritaire reste précaire.

Créer une industrie d’huile de palme

Uganda: a successful public-private partnership for vegetable oil production  
 

Dans la pépinière de la propriété principale, les jeunes plants sont prêts à être expédiés aux agriculteurs de l’île.

 

Une deuxième composante du projet portait sur l’introduction de la culture de palmiers à huile en Ouganda. Cette huile, qui donne des rendements près de six fois supérieurs à ceux d’autres cultures oléagineuses, devrait à terme compléter la production d'huile végétale à partir de graines oléagineuses traditionnelles. Les palmeraies ont été établies sur l’île de Bugala, qui se situe sur le lac Victoria. Cette île, reculée et très pauvre, était recouverte de prairies dégradées et en grande partie de forêts secondaires; les infrastructures étaient rudimentaires et les possibilités de développement, extrêmement limitées. Ce contexte présentait à lui seul une difficulté majeure pour le projet.

Pour mener à bien le projet de développement de la production d’huile végétale, le FIDA s’est associé au Gouvernement ougandais pour rechercher un partenaire dans le secteur privé susceptible de partager ses compétences techniques en matière d’aménagement de plantations et sa connaissance des méthodes industrielles modernes de raffinage respectueuses de l’environnement tout en garantissant aux consommateurs un produit final de haute qualité conforme aux normes de sécurité sanitaire.

Il n’a pas été facile de trouver une société privée disposée à investir sur le long terme dans ce secteur. Six ans se sont écoulés entre le choix d’un partenaire adéquat et la conduite des négociations. En avril 2003, un accord a finalement été conclu entre le gouvernement et le consortium du secteur privé Oil Palm Uganda Limited (OPUL), composé de Wilmar, qui gère la plantation, de Bidco, responsable de la transformation et de la production de produits à base d'huile de palme et de Kalangala Oil Palm Growers’ Trust (KOPGT), l’association locale d’agriculteurs). La raffinerie d’huile a commencé à fonctionner en novembre 2005.

Pour marquer son engagement à l’égard de l’initiative et dans le souci de réaliser des économies d’échelle plus importantes, Bidco a relevé les montants investis, qui sont passés de 33 millions d’USD à 120 millions d’USD. En collaboration avec le gouvernement, Infraco, une entreprise de développement de projets créée par des bailleurs de fonds, a financé la construction de routes, équipé l’île en eau et électricité, et établi un service de bac transbordeur en 2006.

«Il n’y avait rien sur cette île auparavant: ni routes, ni électricité, ni points d’eau», se souvient Nelson Basaalide, directeur de la KOPGT et natif de Bugala. «Tout a radicalement changé. Depuis la création de la plantation, les gens viennent travailler de loin; les investisseurs privés ont construit des hôtels pour les touristes et nous avons un service de transport fiable entre l’île et la côte.»

Défendre les intérêts des petits exploitants

Uganda: a successful public-private partnership for vegetable oil production  
 

Dans les plantations des petits producteurs, sous la direction de l’OPUL, des cultures couvre-sol comblent les espaces entre les palmiers à huile et permettent de lutter contre l’érosion des sols.

 

Œuvrant de concert, l’OPUL et les exploitants ont planté, au total, 10 000 hectares de palmiers à huile. Un tiers de cette superficie est cultivé par de petits producteurs. L’OPUL gère des plans de cultures satellites pour les petits exploitants, défriche les terres destinées à la plantation de palmiers à huile, distribue des jeunes plants et des engrais, et fournit une assistance technique. Il emploie plus de 1 400 Ougandais sur sa plantation et a aménagé des routes d’accès pour un grand nombre de ménages vivant dans les zones reculées de l’île. Il fournit également un logement et des repas nutritifs à ses employés, et a ouvert un dispensaire local où travaillent une infirmière et un médecin d’un autre établissement. Les employés sont donc en meilleure santé et le nombre de cas de paludisme a considérablement diminué, passant de 100 à 200 autrefois à 30 à 40 par mois.

Si d’autres terres se révèlent adéquates en Ouganda, 30 000 hectares supplémentaires seront plantés. À partir de ce moment-là, l’Ouganda aura une production autonome d’huile végétale.

Le FIDA veille à ce que les petits producteurs bénéficient des investissements dans la nouvelle industrie. Le projet a aidé les petits agriculteurs à établir leurs propres plantations et à créer des associations afin de consolider leur rôle en tant que fournisseurs pour la production commerciale d’huile de palme. Grâce à l’appui financier du FIDA, la KOPGT a été mise sur pied, association qui procure aux exploitants le crédit nécessaire pour démarrer une plantation et la maintenir en activité; elle assure également que les producteurs reçoivent un prix équitable pour les fruits qu’ils vendent à la société Bidco. L’association détient 10% des parts de l’OPUL.

Avantages environnementaux

Uganda: a successful public-private partnership for vegetable oil production  
 

Dans l’usine de raffinage installée à Jinja, Bidco utilise des technologies de pointe pour garantir la haute qualité de ses produits.

 

Le projet a dû répondre aux préoccupations soulevées par l’impact environnemental des palmeraies et de l’usine de raffinage de l’huile brute sur l’île. Il a été interdit d’utiliser la technique du brûlis, et des cultures couvre-sol ont été intercalées entre les palmiers pour protéger les sols tant que les plants sont jeunes. Une barrière de protection de 200 mètres a été érigée sur la rive du lac pour éviter l’envasement résultant de l’érosion des sols ainsi que pour préserver les ressources marines et la qualité de l’eau. La construction de l’usine de raffinage de l’huile brute vient tout juste de commencer; des mesures ont été prises pour que les effluents ne soient pas rejetés dans le lac, et l’énergie nécessaire sera tirée des résidus végétaux des palmeraies.

En associant les producteurs au traitement de l’huile, le projet a par ailleurs éliminé les dégâts à l’environnement provoqués par les techniques de transformation à petite échelle de l’huile de palme.

Avantages pour tous

L’ensemble de la population devrait bénéficier de l’amélioration de la production intérieure d’huile végétale. La consommation d’huile végétale a déjà doublé dans les zones de production les plus arides, dans lesquelles le projet apporte un appui à la culture d’oléagineux traditionnels, tendance qui semble destinée à durer.

La société Bidco commercialise des produits à base d’huile de palme de haute qualité à un prix abordable pour tous. «Nous produisons de l’huile végétale, de la margarine, des savons et des détergents de tailles variées et de marques différentes, pour permettre à tous les Ougandais, riches ou pauvres, d’avoir une alimentation saine et d’améliorer l’hygiène», déclare Kodey Rao, directeur général de Bidco Uganda Ltd.

Bien qu’il faille compter deux ans de plus pour que les petits exploitants puissent tirer pleinement parti des plantations d’huile de palme, le succès du projet est déjà palpable ailleurs. Le nombre de petits moulins à huile traditionnels a augmenté, passant de 6 à 33, dans les centres ruraux, et on estime à 88 000 les ménages dont le revenu s’est accru et qui ont bénéficié de possibilités d’emploi. La concurrence a également permis aux agriculteurs d’obtenir de meilleurs prix sur les marchés pour les oléagineux traditionnels. Dans certains districts, notamment dans la partie orientale de l’Ouganda, des débouchés naissent pour la vente d’huile de citronnelle – utilisée traditionnellement comme répulsif contre les moustiques – en direction du Kenya voisin.

La production d’huile de palme en Ouganda nécessite encore un engagement à long terme. Le pays devrait toutefois devenir autosuffisant dans un proche avenir et exporter de l’huile végétale à terme. Même si le processus a été long en raison des retards et des obstacles rencontrés, les gains escomptés sont considérables tant pour l’économie nationale que pour les petits producteurs.

Pour obtenir de plus amples informations, vous pouvez vous adresser à:

Marian Bradley
Chargée de programme de pays, FIDA
Courriel: [email protected]

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Toute l’actualité


Atelier régional sur l’exécution des programmes et projets 2008

L’atelier régional annuel sur l’exécution des programmes et projets de la Division se déroulera du 10 au 14 novembre à Kampala (Ouganda); sur le thème: «Partenariats public‑privé – défis pour le développement agricole».

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COSOP, prêts et dons présentés au Conseil d’administration à sa session de septembre

Prêts en faveur d’un pays

Madagascar: Prêt de 18,7 millions d’USD et don de 550 000 USD en faveur du projet d’appui au renforcement des organisations professionnelles et des services agricoles (AROPA), destiné à professionnaliser les organisations d’agriculteurs et à fournir un appui aux services agricoles.

Mozambique: Prêt de 31,1 millions d’USD, dont l’accord a été signé le 17 septembre à Rome, en faveur du programme de promotion des marchés ruraux (PROMER). Le coût total du programme est de 40 millions d’USD.

Dons en faveur d’un pays

Ouganda: Don de 680 000 USD, approuvé en 2008, en faveur de l’Organisation des femmes ougandaises pour sauver des orphelins (UWESO), au profit du renforcement des capacités institutionnelles, de la mobilisation des ressources et du développement des services financiers ruraux. Le soutien du FIDA à UWESO a débuté en 1994, grâce à des fonds sous forme de dons octroyés par le Fonds belge de survie, et ce partenariat a dispensé environ 4,1 millions d’USD en 14 ans.

Rwanda: Don de 20,5 millions d’USD – qui sera suivi par un deuxième don de 6,32 millions d’USD lorsque des ressources seront disponibles – en faveur du projet de gestion communautaire des bassins versants de Kirehe, destiné à l’intensification de l’agriculture pour aider les petits exploitants pauvres du district de Kirehe dans le sud-est du Rwanda.

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Nominations

Helen Gillman [photo] a été nommée Chargée de la gestion des savoirs auprès de la Division Afrique orientale et australe. Auparavant, elle occupait le poste de Responsable de l’Unité des publications auprès de la Division de la communication du FIDA.

Hamed Haidara [photo] devient le chargé de programme de pays pour le Burundi et les Comores. Auparavant, il était chargé de programme de pays au sein de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre.

Le bureau de pays du FIDA en République‑Unie de Tanzanie a pourvu deux postes de personnel de soutien à la mi‑septembre, suite à la signature de l’accord avec le pays hôte par le Président du FIDA en juillet.

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Le prochain numéro de ce bulletin sera consacré au thème de l’eau; vos contributions sont les bienvenues.