Au Myanmar, le doux parfum du succès

Daw Khin Than Myint fabrique des confiseries à la gelée chez elle. Elle habite à côté du village d'Aung Zay Ya, au Myanmar. Un commerçant viendra plus tard dans la journée et lui achètera ses confiseries qu'il transportera ensuite au marché local pour les revendre. Elle a récemment relancé son activité – elle vendait des confiseries par le passé, mais sans pouvoir  en tirer profit, car elle devait emprunter de l'argent pour acheter les matières premières aux prêteurs locaux, à un taux d'intérêt de 10 % par mois. Grâce à la composante Entreprises rurales du Projet de renforcement de la relance du secteur agricole au Myanmar (FARM) soutenu par le FIDA, elle peut désormais emprunter de petites sommes d'argent à un cinquième de ce taux d'intérêt.

Dans le cadre du projet FARM, des installations locales appelées Centres  de connaissances sont en cours de création au niveau local dans plusieurs villages du Myanmar. Ces centres opèrent dans des zones couvrant quelques villages chacun et sont gérés par du personnel détaché par le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'irrigation, formés grâce au projet FARM pour appuyer les agriculteurs et les villageois sans terre dans leurs communautés. Les villageois sans terre peuvent indiquer le type de soutien dont ils ont le plus besoin auprès leur centre de connaissances.

©IFAD / Irshad Khan

U Kyaw Tun Lin est un ferblantier qui vit près du village d'A Lar, au Myanmar. Il a récemment emprunté une petite somme dans le cadre du projet FARM pour acheter des outils et des matières premières nécessaires à son commerce qu'il remboursera dans les 12 mois.

Aux micro-entrepreneurs est offert une formation financière et professionnelle, des réunions par groupes d'intérêt commun, une aide pour leurs dossiers de demande de  microcrédits et pour la mise en place de fonds renouvelables, et ils apprennent à administrer de manière autonome  et à décider de l'affectation de ces fonds. Les membres du groupe d'intérêt commun "Toe Thet Aung Myin", auquel appartient U Kyaw Tun Lin, ont reçu au total 200 000 kyats (environ 180 dollars à ce moment-là) et ont réparti l'argent entre quelques-uns d'entre eux voulant investir dans leur activité. Une fois que ces membres auront remboursé leur prêt au fonds renouvelable des groupes d'intérêt commun, d'autres membres pourront emprunter aux mêmes conditions.

©IFAD / Irshad Khan

U Myint Oo, photographié ici devant sa maison avec son père et sa femme, est un riziculteur près du village de Mezali Kone. Grâce au Centre de connaissances local, U Myint Oo cultive maintenant du riz pour une entreprise locale qui le paie au début de la saison pour cultiver les semences, puis se rembourse en récupérant une partie de sa récolte. Il est libre ensuite de faire ce qu'il veut du restant de celle-ci.

©IFAD / Irshad Khan

Des ouvriers trient et calibrent la récolte de gombo du matin par taille, près d'un champ aux abords du village de Si Pin Thayar au Myanmar. L'entreprise pour laquelle ils travaillent achètera la part qui correspond à ses besoins, la congèlera dans un établissement local et l'exportera au Japon où elle sera utilisée pour des repas d'hôpitaux. Le gombo a été cultivé sous contrat par U Myint Khaing, un agriculteur qui était en lien avec cette entreprise privée et qui a aidé le directeur du centre de connaissances local à négocier le contrat. U Myint Khaing, est très heureux d'avoir conclu cet accord avec l'entreprise: il estime qu'à la fin de la saison, il aura multiplié ses profits par dix par rapport à l'année précédente où, dans ce champ, il cultivait des tomates. Il va étendre la surface de la production de gombo l'année prochaine, et des agriculteurs locaux ont visité ses champs et envisagent maintenant de signer des contrats pour la production d'autres légumes.

 

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