Le contexte

L’Azerbaïdjan est un pays à revenu intermédiaire, dont le revenu national brut par habitant s’élève à 4 760 USD (2016) et qui compte 9,9 millions d’habitants (2018). Le secteur pétrolier et gazier contribue à près de 60% au produit intérieur brut du pays.

En 2016, l’Azerbaïdjan a traversé une crise multiforme, marquée par la contraction de l’économie induite par la faiblesse des cours du pétrole, couplée à une dévaluation de la monnaie et à une montée de l’inflation. Le Gouvernement a depuis adopté plusieurs stratégies pour diversifier son économie et renforcer le secteur agricole. Ce regain d’intérêt pour le secteur agricole est un important pas en avant car, bien que l’agriculture ne contribue qu’à hauteur de 6% au produit intérieur brut du pays, elle peut grandement aider à stimuler la croissance du secteur non pétrolier, à créer des emplois et à renforcer la sécurité alimentaire dans le pays.

La production animale, principalement l’élevage bovin et ovin, est à l’origine de près de la moitié de la production agricole (en valeur). La plupart des exploitations agricoles se composent de plusieurs parcelles de 1 à 3 hectares chacune, et un élevage type se limite souvent à 3 à 10 têtes de bétail seulement.

Les petits exploitants ont généralement de maigres moyens financiers et ne tirent que des profits limités de leur activité agricole. Les changements climatiques génèrent des difficultés croissantes pour les paysans, tandis que l’érosion des sols menace la durabilité. Le Gouvernement s’emploie à mettre en œuvre des stratégies pour gérer ces aléas et aider les ruraux pauvres à améliorer durablement leur niveau de vie.

La stratégie

Le FIDA est engagé de longue dans un partenariat solide et fructueux avec le Gouvernement de l’Azerbaïdjan à l’appui de la réduction de la pauvreté rurale et du développement agricole global, des interventions ciblées étant menées dans des zones reculées du pays où subsistent des poches de pauvreté. Le programme d’options stratégiques pour le pays axé sur les résultats (COSOP-AR 2014-2020), établi par le FIDA pour l’Azerbaïdjan, est centré sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des communautés rurales défavorisées. Plus particulièrement, les projets du FIDA aident les ruraux pauvres à accéder aux actifs et aux services dont ils ont besoin pour gérer durablement les ressources naturelles, ce qui comprend l’amélioration de la gestion de l’irrigation et des terres de parcours, et le renforcement de l’accès des agriculteurs à des chaînes de valeur rentables.

Le programme d’options stratégiques pour le pays s’articule autour de trois grands objectifs:

• Accroissement durable de la productivité, par une gestion renforcée des ressources naturelles
• Chaînes de valeur rurales accessibles et inclusives, proposant des produits de qualité
• Amélioration des capacités et de la gouvernance des institutions clés pour une croissance rurale inclusive.

Le FIDA a soutenu à ce jour six projets en Azerbaïdjan contribuant à hauteur de plus de 90 millions d’USD au financement de ces opérations, dont le montant total s’élevait à plus à 230 millions d’USD et dont plus de 100 000 ménages ont été des bénéficiaires directs. Les projets achevés ont produit de bons résultats. Par exemple, dans le cadre du projet ayant accompagné la privatisation des terres agricoles, une initiative pionnière de redistribution des terres a été entreprise, ce qui a permis de relancer le secteur rural et d’accompagner la transformation de l’Azerbaïdjan en économie de marché. Le projet a aussi permis l’enregistrement des titres fonciers et contribué à l’émergence d’un marché foncier. Par ailleurs, pour la première fois, des associations d’usagers de l’eau ont été créées et ont bénéficié d’un soutien, démontrant la faisabilité de la gestion participative de l’irrigation. Le Programme de développement rural pour les zones de montagne et de hautes terres s’est concentré sur le développement participatif communautaire et l’investissement dans l’infrastructure sociale, y compris l’appui à la génération de revenus dans les secteurs de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits de l’agriculture et de l’élevage. Le programme a enregistré de bons résultats concernant l’adoption des services d’amélioration de l’élevage, la mise en place de groupes locaux et d’associations d’éleveurs, l’introduction de l’apiculture, la fourniture de services financiers ruraux, la création d’entreprises et l’intégration de l’égalité des sexes.