Le contexte

La République coopérative du Guyana, pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, est, après le Suriname et l'Uruguay, le plus petit pays d'Amérique du Sud. Il compte environ 745 000 habitants, qui vivent à 90% sur le littoral, et 72% de la population est considérée comme rurale.

Le Guyana a l’un des taux d’émigration les plus élevés au monde, puisqu’on estime que 55% de ses citoyens vivent à l’étranger. Dans l'arrière-pays rural, 73,5% de la population était classée comme pauvre, alors que sur la bande côtière, la pauvreté touchait 37% de la population.

Le Guyana est devenu un pays producteur de pétrole en 2019, et il devrait rapidement devenir le pays produisant le plus grand nombre de barils par habitant. 

Comme dans de nombreux autres pays de la région, la part de l'agriculture dans le PIB a diminué depuis le milieu des années 1990, représentant environ 12% du PIB en 2019, et employant autour de 16% de la population.

L'agriculture est essentiellement le fait de paysans qui cultivent des parcelles de moins de cinq hectares.

Dans l'arrière-pays, on pratique traditionnellement une agriculture paysanne principalement de subsistance, mêlant agriculture, élevage, cueillette, chasse et pêche. Les peuples autochtones, appelés Amérindiens, pratiquent, conformément à leur culture traditionnelle, un système de culture par rotation, sur brûlis, ou itinérante, et la plupart des familles cultivent le manioc. Dans la savane, c'est l'élevage qui prévaut.

La crise de la COVID-19 a remis en exergue le rôle de l'agriculture et relancé l'ambition du Guyana de devenir le grenier à blé des Caraïbes et de réduire sa facture d'importations alimentaires.

La stratégie

Lorsqu'il a commencé à intervenir au Guyana, il y a plus de 30 ans, le FIDA a privilégié les régions côtières et le développement des possibilités s'offrant aux petits producteurs ruraux ainsi que le renforcement de leur capacité à créer de petites entreprises.

Après les conséquences qu’a eu la pandémie de COVID-19, l’objectif des financements du FIDA est d’accompagner un changement systémique dans le système alimentaire du pays et de promouvoir un système alimentaire plus inclusif et durable. En s’appuyant sur les nouvelles tendances qui se font jour au Guyane (agrotourisme, gastronomie, secteur des services en pleine expansion, etc.), nous voulons aider les petits producteurs, les femmes et les jeunes à produire et à consommer des aliments nutritifs, locaux, durables et abordables. Pour nous assurer que les changements soient durables dans le temps, nous assurons une concertation avec les pouvoirs publics et plaidons pour que les besoins des populations rurales pauvres soient prises en compte dans les politiques qui les concernent le plus.

Le FIDA encourage également l'autonomisation des communautés amérindiennes de l'arrière-pays (interior). Nous investissons dans le capital humain et social pour que les communautés puissent concevoir et mettre en œuvre leurs propres plans d'investissement de manière participative, dans le but de renforcer leur résilience et leur capacité à gérer les risques économiques et climatiques. 

Un principe clé de l’action du FIDA dans le pays est la promotion de la transparence dans les structures de gouvernance pour toutes les opérations.

Les principales activités prévoient notamment:

• d'aider les communautés à comprendre où investir pour mieux gérer les risques économiques et climatiques, de manière participative;
• d’investir dans des plans d'affaires pilotés collectivement et dans des plans d'investissement collectifs/publics qui améliorent l'accès aux services de base (eau, énergie, informatique et communication, etc.);
• de fournir une formation et un soutien technique pour l'exécution des plans d'affaires et d'investissement communautaire;
• de sensibiliser aux principales problématiques de développement liées à l’égalité femmes-hommes, à la nutrition et à la préservation durable de l’environnement;
• de renforcer les savoirs et les capacités des institutions publiques dans leurs relations avec les petits producteurs, les peuples autochtones et d'autres groupes marginalisés;
• d’apporter soutien et contributions aux politiques relatives à la gestion de l'eau et des ressources naturelles ainsi qu'à la réduction de la pauvreté;
• de donner les moyens de leurs ambitions aux institutions, aux organisations non gouvernementales et aux communautés locales