Une moisson de récompenses pour le groupe de jeunes Gilani Umoja

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Une moisson de récompenses pour le groupe de jeunes Gilani Umoja

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© FIDA/Edward Echwalu

Cette série sur l’Afrique orientale et australe porte sur les réalisations de cinq entreprises agricoles dirigées par des jeunes dans les comtés de Nakuru et Kilifi, au Kenya. Ces cinq entreprises, qui ont toutes remarquablement réussi, nous livrent un enseignement précieux en matière de développement rural, applicable à d’autres projets. Les groupes présentés dans cette série bénéficient tous de l’appui du Vijabiz, un projet financé par le FIDA qui, grâce au mentorat et à l’entrepreneuriat agricole, vise à donner aux jeunes les moyens de leur autonomie.

« Nous sommes vraiment nombreux dans ce village. Il faut bien les nourrir, tous ces gens! »

Pour Francis Kangara Wangari, sa communauté avait deux problèmes majeurs: le chômage, à un taux très élevé, en particulier chez les jeunes, et l’absence sur le marché d’une entreprise spécialisée dans la vente de céréales (maïs, riz, grains). Après tout, ces aliments de base essentiels pour la quasi-totalité des membres de la communauté constituent l’un des ingrédients d’un grand nombre de plats locaux. Francis s’est donc décidé, en 2017, à fonder le groupe de jeunes Gilani Umoja, dans l’optique de créer des emplois pour les jeunes de sa communauté et de garantir un approvisionnement stable en produits de base à son village.

Au début, le groupe se contentait d’acheter et de vendre des céréales non transformées, mais il s’est vite retrouvé en difficulté. Comme bon nombre d’autres entreprises naissantes dans la région, ses membres ne parvenaient pas à obtenir les fonds et équipements nécessaires à la bonne marche de leur petite affaire, ils n’arrivaient pas à vendre leurs produits aux prix souhaités, entraînant de faibles marges bénéficiaires, et, sans présence en ligne, ils manquaient de la visibilité nécessaire pour attirer de nouveaux clients.

Un jour, une annonce pour l’initiative Vijabiz, qui proposait une formation commerciale et un programme de mentorat aux jeunes entreprises agricoles ainsi que des dons aux groupes admissibles, attire l’attention du groupe. Son dossier rapidement accepté par l’initiative, le groupe suit des cours consacrés au marketing numérique, à la tenue de registres et à la définition de stratégies de valorisation des produits, et reçoit à la fin du programme un don de 15 000 USD: 10 000 USD pour l’achat de nouveaux équipements servant à ajouter de la valeur à l’entreprise et 5 000 USD pour renforcer sa contribution à la filière des céréales.

La métamorphose opérée par le groupe de jeunes Gilani Umoja est spectaculaire: une partie du don a été consacrée à l’achat d’un moulin à maïs, qui sert à transformer certaines céréales en farine. Cet investissement et le développement de la gamme de produits proposés qui en découle ont ainsi entraîné une hausse des revenus du groupe.

De même, Gilani Umoja a recruté des meuniers et meunières pour faire fonctionner le moulin, créant ainsi de l’emploi dans la communauté. Aujourd’hui, le groupe non seulement soutient ses membres, mais contribue également aux moyens d’existence d’autres familles de la région.

C’est le cas notamment de Catherine Ndida, membre du groupe et étudiante en statistiques à l’Université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta toute proche. Le revenu que lui verse le groupe lui assure une autonomie financière complète. Elle finance désormais ses études et ses dépenses courantes. Grâce aux formations de Vijabiz, elle a également acquis des compétences commerciales, qui l’aident à gérer ses propres finances.

Le bouleversement majeur entrepris par le groupe a sans doute été le passage au numérique. Après avoir suivi le cours de marketing numérique proposé par Vijabiz, il a créé un compte Facebook pour vendre ses produits, ce qui lui a permis d’augmenter sa visibilité et d’attirer une clientèle plus importante. La capacité de faire du commerce en ligne est plus importante que jamais en pleine pandémie de COVID-19.

Bilan de l’expérience

L’investissement des jeunes dans l’agriculture est essentiel si nous voulons atteindre l’objectif « Faim zéro » (objectif de développement durable 2). Les jeunes entrepreneurs agricoles ont souvent des idées innovantes pour résoudre des problèmes de longue date et tirer parti de leurs compétences dans différentes filières, tout en créant de nouveaux emplois. Comme nous le rappelle le cas de Gilani Umoja, il est essentiel d’accompagner ces jeunes avec des programmes de mentorat dans le domaine commercial, avec des formations aux compétences entrepreneuriales et avec des dons (comme dans le cas de Vijabiz) qui puissent les aider à améliorer leurs compétences et à donner corps à leurs idées.

Découvrez l’action du FIDA au Kenya.
Écoutez les jeunes du groupe Gilani Umoja vous raconter leur projet ici.

Retrouvez les trois premiers épisodes de la série:
     1- De nouveaux horizons pour le groupe des jeunes d’Ingobor
     2- Les jeunes du groupe Greenthumb lancent leurs filets
     3- Comment le groupe des Lare Milk Dealers a trouvé son public