Les populations rurales face à la crise. Dernières actualités du FIDA
Les populations rurales face à la crise. Dernières actualités du FIDA
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Les communautés rurales partout dans le monde font face une myriade de difficultés
De l’Amérique latine à l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient et jusqu’aux Îles du Pacifique, les communautés rurales pauvres et les petits producteurs ruraux se heurtent à une multitude de facteurs de crise, dont la guerre en Ukraine, la pandémie qui s’éternise, les changements climatiques, l’inflation et la fragilité financière, sociale ou politique.
Les coûts de l’alimentation, de l’engrais et du carburant ont explosé, sur fond de crises convergentes, notamment des conflits et des déplacements de population.
Dans le cadre de l’action incessante du FIDA pour renforcer de la résilience aux chocs des populations rurales, l’Initiative de riposte à la crise a été mise en place pour répondre aux nouveaux besoins des communautés vulnérables, protéger les moyens d’existence des petits producteurs et préserver les progrès engrangés ces dernières années en matière de développement.
Si les premiers rapports montrent que le portefeuille du FIDA résiste face à ces crises, un nombre croissant de projets financés par le FIDA voient les passations de marchés fortement perturbés et les coûts d'exécution en augmentation, ce qui signifie que certains projets et budgets doivent être revus.
Voici quelques témoignages des conséquences de la crise rapportées par nos équipes sur le terrain.
Novembre 2022
Amérique latine et Caraïbes
- La hausse des prix des engrais incite certains participants aux projets du FIDA à réduire l'utilisation des engrais de synthèse voire à se convertir aux engrais organiques.
- La Côte d'Ivoire a réintroduit un plafonnement des prix du riz, du sucre, de la tomate concentrée, du lait, des pâtes, de l'huile de palme raffinée et du bœuf.
- L'agriculture a également subi les effets négatifs des facteurs climatiques, avec une réduction significative des saisons de culture au Niger, au Mali et au Burkina Faso.
- En Éthiopie, où les réserves de change ont été soumises à une pression supplémentaire en raison de crises multiples, le gouvernement a lancé une campagne nationale de semis de blé pour augmenter la production nationale, dans le but d'amortir l'impact de la hausse du coût du blé importé.
- Les conflits renforcent l'inflation dans la région et ralentissent la reprise économique post-pandémie, y compris les investissements dans l'agriculture.
- Au Sri Lanka, les petits exploitants de thé et de caoutchouc soutenus par le FIDA ont été fortement affectés par la difficulté d’approvisionnement en engrais, qui a irrémédiablement retardé la croissance des arbres.
- Au Bhoutan, la hausse du coût des intrants signifie que certains agriculteurs produisent pour la consommation domestique plutôt que pour le marché. Le coût de la main-d'œuvre a également augmenté, ce qui pose un problème aux petits producteurs qui ont recours à une main-d'œuvre salariée. Dans le même temps, les journaliers signalent que certains gros employeurs ne paient pas leurs salaires.
Amérique latine et Caraïbes
- Les prix élevés de l’alimentation et du carburant ont donné lieu à des troubles sociaux dans plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes, et les groupes cibles du FIDA sont ceux qui ont le plus pâti de la hausse des prix de l’engrais.
- Au Brésil, en Équateur et au Paraguay, la légère baisse des prix de l’alimentation constatée depuis juillet n’a pas réellement atténué l’insécurité alimentaire qui perdure au sein des communautés rurales.
- Entre les manifestations contre la hausse des prix de l’alimentation et du carburant en Sierra Leone et l’état d’urgence alimentaire déclaré au Tchad, la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre connaît une période de grande instabilité, laquelle pourrait s’aggraver alors que s’accroît le nombre de pays lourdement endettés voire surendettés.
- Les communautés agricoles isolées de la région se préparent à la hausse des prix des intrants et du carburant à l’approche de la nouvelle saison, qui débute en octobre.
- L’insécurité qui règne au Liban et en Tunisie depuis des années a été exacerbée par la pénurie d’aliments de base et la baisse du pouvoir d’achat.
- L’accès limité à des produits essentiels, dont le blé, le sucre, le café et le lait, a tout particulièrement des répercussions sur les zones reculées.
- L’Afghanistan entrevoit une petite lueur d’espoir à la suite de la reprise de l’exportation de certaines céréales en provenance d’Ukraine et d’une bonne récolte de blé. Selon les spécialistes sur le terrain, cela pourrait atténuer une partie des pressions qui pèsent sur les moyens d’existence et la sécurité alimentaire des populations rurales mais la situation demeure extrêmement fragile.
- Au Sri Lanka, où les communautés rurales étaient déjà en proie à une crise économique, la flambée des prix de l’engrais et du carburant, et la dévaluation de la monnaie locale ont aggravé une situation déjà volatile.
- Près de 2 000 personnes ont perdu la vie dans les inondations qui ont touché le Pakistan au cours de l’été. Outre les pertes humaines, ces inondations ont perturbé la chaîne d’approvisionnement alimentaire du pays, d’où un besoin accru des importations de blé, de semences et d’engrais.
Ces informations sur la crise alimentaire mondiale recueillies par le FIDA montrent à quel point un conflit dans une région peut avoir des répercussions sur le reste du monde, et en particulier sur les communautés qui vivent en-deçà du seuil de pauvreté ou dans des zones reculées, ou les deux.
L’Ukraine et la Russie étant de grands fournisseurs de blé, de gaz, d’engrais et d’autres matières premières, l’insécurité alimentaire restera un problème, pesant lourdement sur les gouvernements et les citoyens