Forger des outils pour stimuler la production alimentaire au Sénégal

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Forger des outils pour stimuler la production alimentaire au Sénégal

Temps de lecture estimé: 3 minutes

© FIDA/ Barbara Gravelli

En 1992, Khadim Thiam a créé à Tambacounda, au Sénégal, un tout petit atelier de production de matériel agricole: houes, semoirs, charrues ou charrettes à traction animale. Pendant plusieurs années, son entreprise n'avait que quelques clients occasionnels. L'effectif était limité à cinq employés qui travaillaient dans une installation trop petite et rendant impossible tout développement.

La situation a changé en 2014 lorsque Khadim a obtenu de nouveaux débouchés grâce au Programme d’appui au développement agricole et à l’entrepreneuriat rural (PADAER), financé par le FIDA, qui lui a donné accès à 30 organisations paysannes clientes dans le cadre de contrats d'une valeur de 37 millions de CFA (63 500 USD). Le programme lui a également fourni des conseils techniques sur les questions financières et la gestion de son affaire. Grâce à cette aide combinée, ses revenus ont augmenté, ce qui lui a permis de réinvestir ses profits: Khadim a agrandi l'atelier pour en faire une petite usine et a construit un hangar où les ouvriers peuvent fabriquer davantage de matériel. Depuis lors, ses effectifs ont été multipliés pratiquement par cinq et atteignent 24 personnes, pour la plupart jeunes et sous contrat à durée indéterminée.

La production a augmenté parallèlement à la forte demande de matériel agricole au Sénégal et dans les pays voisins. Les produits de Khadim sont vendus dans de nombreuses régions du pays ainsi qu'en Gambie, au Mali et en Mauritanie. Alors qu'il était d'environ 25 millions de CFA (43 000 USD) avant l'intervention du PADAER, son chiffre d'affaires annuel est passé à environ 80 millions de CFA (137 000 USD) par an.

Le matériel de Khadim fait une différence significative dans les champs, améliorant la production qui, sans lui, aurait été manuelle. En fournissant des centaines d'agriculteurs, Khadim contribue indirectement à la croissance de la production alimentaire et de la productivité dans la région, ce qui profite aux agriculteurs, à leurs familles et à leurs communautés.

© FIDA/Barbara Gravelli

Des travailleurs plus qualifiés, des activités plus diversifiées

Cet entrepreneur de 49 ans ne veut pas s'arrêter en si bon chemin et prévoit de développer encore plus son entreprise. Pour cela, Khadim peut compter sur son fils de 26 ans, Moussa, et sur deux autres membres du personnel qui ont participé à une formation intensive sur la fabrication métallurgique, parrainée par le FIDA et assurée par l'Institut sénégalais de recherches agricoles.

Pendant un mois, Moussa et ses collègues ont suivi des séances d'apprentissage quotidiennes à Kédougou et à Saint-Louis. Le cours a été donné à 26 participants, pour la plupart des jeunes. Ceux-ci ont reçu leur diplôme en février 2019 des mains du coordinateur du PADAER, Ngagne Mbao, et sont maintenant qualifiés pour produire et réparer divers équipements, en particulier des machines qui aident à réduire les pertes après récolte et à augmenter les revenus agricoles.

"Nous sommes beaucoup plus habiles qu'avant. Cette formation a été très importante pour notre avenir", dit le jeune Moussa qui supervise et guide les employés de son père. Grâce au renforcement des capacités fourni par le PADAER du FIDA, ces 26 diplômés ont davantage de possibilités d'emploi car ils sont devenus des professionnels aptes à contribuer au développement de petites entreprises et, par association, à faire progresser l'agriculture et la sécurité alimentaire au Sénégal.