Tenir bon: un programme appuyé par le FIDA protège les actifs ruraux – et les revenus qu'ils assurent

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Tenir bon: un programme appuyé par le FIDA protège les actifs ruraux – et les revenus qu'ils assurent

Temps de lecture estimé: 5 minutes

©FIDA/Chris McMorrow

Lorsque les premiers cas de COVID-19 sont apparus dans les campagnes pakistanaises, le quotidien s’est soudain figé.

Les magasins ont baissé le rideau. Les vendeurs ambulants de fruits et légumes se sont envolés. Et les passants aux visages familiers ont déserté les rues. Les mesures de restriction des déplacements et les couvre-feux mis en place par le Gouvernement du Pakistan pour endiguer la propagation du virus ont redessiné le paysage rural. Or, comme dans beaucoup d’autres endroits du monde, les mesures de restriction ont porté un sérieux coup à l’économie pakistanaise. Bien que pensées pour préserver la sécurité et la santé des populations, ces mesures auraient pu infliger de graves pertes à de nombreuses entreprises rurales si le Pakistan n’avait pu compter sur l’intervention de programmes tels que le Programme national d’affranchissement de la pauvreté (également connu par son acronyme en anglais NPGP) et sa composante NPGP-Plus, qui bénéficient du soutien du FIDA.

Une question de valeur: les actifs en temps de pandémie

Sado Mai vit dans le district rural de Dera Ghazi Khan, au Pakistan. Étant tous deux journaliers, Sado Mai et son époux sont fortement tributaires de l’activité économique locale pour subvenir aux besoins des dix membres de leur ménage. Avant la pandémie, ils n’avaient aucun mal à trouver du travail, mais depuis le début du confinement, le travail se fait beaucoup plus rare et n’est souvent disponible qu’à une grande distance de chez eux.

Il y a quelque temps, la famille de Sado Mai a adhéré au Programme national d’affranchissement de la pauvreté (NPGP), initiative appuyée conjointement par le FIDA et le Gouvernement du Pakistan afin d’aider les ménages ruraux pauvres et extrêmement pauvres à sortir de la pauvreté. Le programme a permis de distribuer des actifs à la famille de Sado Mai, comme à beaucoup d’autres familles, pour qu’elles puissent lancer leur petite entreprise. Sado Mai et quelques autres participants ont reçu des animaux d’élevage, tandis que d’autres ont obtenu des outils et du matériel.

Toutefois, au plus fort du confinement, Sado Mai s’est mise à douter de sa capacité à entretenir les têtes de bétail qu’elle avait reçues. Peinant à trouver du travail, elle s’est demandé s’il était bien judicieux d’utiliser les maigres revenus que le ménage parvenait encore à gagner pour nourrir et mettre à l’abri le bétail. Si l’un des membres du ménage tombait malade, elle savait que vendre les animaux serait la seule solution pour payer les soins de santé.

Très vite, les partenaires d’exécution du NPGP présents sur le terrain ont fait savoir que de nombreux autres ménages étaient confrontés au même dilemme. Dans tout le pays, des familles ont perdu une grande part de leurs revenus et certaines ont même dû réduire leurs dépenses alimentaires. Dans une période de confinement prolongée et un contexte financier de plus en plus tendu, de nombreux participants se sont trouvés tiraillés entre deux choix: conserver leurs actifs dans l’espoir de gagner un revenu plus tard, ou les vendre pour combler en partie leurs besoins immédiats en liquidités. Machines à coudre, ciseaux de barbier, chalumeaux: la valeur des objets qui avaient représenté un temps leur porte de sortie de la pauvreté semblait à présent changer du tout au tout d’un jour sur l’autre.

NPGP-Plus: l’aide immédiate ouvre de nouvelles perspectives

Dès les premiers jours du confinement, les équipes du NPGP et leurs partenaires d’exécution ont entrepris d’évaluer la situation dans laquelle se trouvaient les participants. Grâce aux discussions tenues avec les partenaires d’exécution et aux évaluations réalisées par le programme, la réponse n’a pas tardé à venir. Pour tenir compte des réalités du terrain et éviter que les ménages ne doivent vendre leurs actifs à prix bradés, il était nécessaire d’apporter une aide immédiate aux participants sous forme de transferts monétaires. C’est de là qu’est née l’idée de lancer le NPGP-Plus.

Cette composante supplémentaire, qui s’inscrit dans le prolongement de la structure du NPGP, vise à allouer une certaine somme d’argent à chacun des ménages participants afin de leur constituer un capital de démarrage ou de roulement, qu’ils utiliseront spécifiquement pour protéger les actifs qu’ils ont reçus. Par exemple, les ménages qui ont obtenu des animaux d’élevage peuvent dépenser cette somme pour acheter du fourrage. D’autres peuvent financer les frais mensuels de leur petite épicerie ou encore les frais de maintenance de leurs machines. .

Sado Mai et ses petits-enfants prennent la pose avec leur veau

Les sommes versées au titre du NPGP-Plus sont imputées aux provisions du NPGP pour la distribution des actifs. Elles viennent compléter les autres formes d’aide immédiate, dont les plans d’aide et les décaissements qui sont gérés par le biais du fonds d’urgence COVID-19 par le fonds pakistanais pour l’atténuation de la pauvreté, l’agent principal du NPGP dans le pays.

La famille de Sado Mai récolte déjà les fruits de l’initiative. Agréablement surprise de recevoir la visite de l’équipe du NPGP, la famille a sauté de joie quand l’équipe lui a procuré les actifs dont elle avait besoin. Dans quelques mois, le veau produira assez de lait pour nourrir les enfants de Sado Mai et la famille pourra même vendre la production excédentaire attendue. Sado Mai et sa famille sont reconnaissantes de l’assistance qui leur a été apportée dans le cadre des diverses aides mises en place.

Aujourd’hui, le personnel du NPGP affiche un optimisme prudent. Les actifs, les formations et les prêts à taux zéro destinés aux près de 177 000 ménages pauvres et extrêmement pauvres participant au programme sont en cours de distribution. L’équipe espère que, couplés à ces interventions, les fonds disponibles au titre du NPGP-Plus permettront aux participants de conserver leurs actifs face aux effets de la pandémie, actifs qu’ils pourront alors utiliser à nouveau lorsque la situation se sera améliorée. Non seulement cette initiative donnera aux participants la possibilité d’exploiter au maximum et pour le plus longtemps possible les actifs qu’ils ont reçus, mais elle leur offre aussi un sésame pour imaginer développer une entreprise rentable et accéder à toutes les perspectives associées, au sortir de la crise.

En savoir plus sur l’action du FIDA au Pakistan.