Un petit pas... Renforcer les capacités des micro-entreprises et des PME en Asie du Sud

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Un petit pas... Renforcer les capacités des micro-entreprises et des PME en Asie du Sud

Temps de lecture estimé: 7 minutes

© Alex Hudson/Unsplash

Tout le monde s'accorde à reconnaître que les microentreprises et les petites et moyennes entreprises (MPME) jouent un rôle central dans l'économie des pays en développement. Pourtant, ce qui est quelque peu paradoxal, peu de services sont proposés à ces entreprises.

Les MPME sont essentielles à la création d'emplois décents et durables, en particulier dans les pays en développement, où elles contribuent à maintenir l'économie à flot. En Asie du Sud, elles représentent en moyenne plus de 40% du produit intérieur brut (PIB). Elles sont aussi une source de revenus – en particulier pour les femmes et les jeunes.

Cependant, des millions de MPME n'ont pas accès aux capitaux leur permettant de développer leur activité. C'est pourquoi le FIDA collabore avec les pouvoirs publics pour investir dans les MPME rurales et l’entrepreneuriat agricole, afin de stimuler la productivité, d'améliorer les revenus et les moyens d'existence et de créer des emplois.

Voici quelques exemples de la manière dont le FIDA, par ses investissements, a aidé des femmes et des hommes de toute l'Asie du Sud à développer leur activité et à améliorer leurs conditions de vie.

Bangladesh

Reshma Begum a toujours rêvé d'élever des chèvres. "On était toujours à court d'argent. Mon mari travaille comme journalier agricole, et nous n'avions jamais assez d'argent pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos quatre enfants", explique-t-elle. "Nous avions un terrain qui n'était pas exploité. Je me suis donc dit, pourquoi ne pas élever des chèvres pour compléter nos revenus? Mais elles sont toutes mortes et nous étions encore plus endettés qu'avant".

La situation a changé quand Reshma a rencontré un médiateur de la filière du Projet d'appui à la commercialisation et aux entreprises dans le secteur agricole (PACE), mené par le FIDA. En 2016, elle a suivi une formation sur l'élevage des chèvres dans le cadre du projet PACE et a obtenu un prêt de 235 USD pour acheter quatre chèvres.

En un an, les quatre chèvres de Reshma ont donné naissance à 13 chevreaux. En 2017, Reshma a tiré 1 300 USD de la vente de 10 chèvres, une coquette somme qui lui a permis de payer le mariage de sa fille aînée. Maintenant, son élevage compte toujours au moins 30 chèvres.

Grâce au succès de son élevage de chèvres, Reshma est devenue une célébrité locale. Son mari a quitté son emploi de journalier et travaille aujourd'hui à ses côtés. Ils ont assez d'argent pour envoyer leurs enfants à l'école. Et Reshma continue de rêver: forte de son expérience réussie, elle espère doubler le nombre de chèvres de son exploitation.

Bhoutan

Âgé de 32 ans, Sangay Jamtsho a quitté son poste d'instituteur pour devenir agriculteur. "Mes parents sont agriculteurs. Depuis l'enfance, j'ai toujours voulu diriger une exploitation laitière", confie-t-il. Il y a huit ans, après avoir obtenu un prêt de 32 000 USD de la Rural Enterprise Development Corporation et de la Loden Foundation, il est retourné vivre dans son village natal pour lancer l'entreprise de ses rêves.

Il a pu s'offrir six vaches holstein et du matériel de base. En 2018, grâce au Programme d'amélioration de l'agriculture commerciale et de la résilience des moyens d'existence (CARLEP), soutenu par le FIDA, Sangay a rénové ses étables et acheté de nouvelles machines. Il a également suivi des formations et des ateliers pratiques sur la production de lait cru de qualité, l’amélioration du fourrage et d'autres sujets.

Son activité n'a cessé de se développer. À l'heure actuelle, il produit plus de 40 litres de lait par jour pour le centre de transformation laitière de la ville de Yangtse. Avec l'assistance du programme CARLEP, Sangay a également ouvert un magasin de produits laitiers dans le village de Doksum, situé à un emplacement stratégique. Ce magasin, qui relie les producteurs laitiers aux marchés, reçoit chaque jour plus de 500 litres de lait. On y vend aussi des produits laitiers comme du lait, du fromage, du lait ribot, des yaourts, du beurre, du beurre clarifié (ghee), du lait caillé et du lait fermenté battu (lassi).

Sangay ne compte pas s'arrêter là. Bien que sa production laitière lui rapporte déjà en moyenne entre 150 et 290 USD par mois, il a décidé de diversifier ses activités. Avec sa femme, Sangay fournit maintenant des poulettes aux éleveurs du district, ce qui lui rapporte 430 USD de plus par mois. La prochaine étape? Il envisage d'agrandir son unité de transformation du lait. "C'est la meilleure décision de ma vie. Je gagne ma vie en faisant ce dont j'ai toujours rêvé", se réjouit-il.

Inde

Cela fait maintenant sept ans que Nazima dirige une entreprise d'impression de saris dans le célèbre district textile de Kancheepuram (État de Tamil Nadu). Pour Nazima, longtemps salariée d'une autre boutique de saris, tout a changé lorsqu'elle a obtenu un prêt dans le cadre du Programme post-tsunami de promotion de moyens de subsistance durables pour les communautés côtières du Tamil Nadu (PTSLP), soutenu par le FIDA. "J'ai reçu un prêt à taux zéro d'un montant de 2 380 USD par l'intermédiaire de la fédération de mon village", explique-t-elle. "J'ai investi 410 USD sur mes fonds personnels et lancé mon entreprise, Ababeel Saree Printing. Cela a été un grand moment de fierté".

Le fait de diriger sa propre entreprise a entraîné de nombreux avantages. Nazima a pu payer le mariage de sa fille et financer la scolarité de ses deux enfants. En huit ans, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 89 400 USD, soit un joli bénéfice de 39 700 USD. Elle a remboursé son prêt et emploie aujourd'hui des femmes du groupe d'entraide Hameed Aandavar, dont elle est membre.

"En tant que femme pauvre, j'ai de la chance d'avoir eu un prêt sans intérêt. J'ai réussi à monter cette entreprise grâce à mes compétences et à mes connaissances, et je suis heureuse de pouvoir aider à mon tour des femmes comme moi en leur donnant un emploi", témoigne-t-elle.

Népal

Après des années de dur labeur en Arabie Saoudite, Ram Bahadur Bhandari est rentré dans son pays d'origine, le Népal. Il souhaitait mettre à profit les compétences acquises à l'étranger. La réponse est venue lors d'une rencontre organisée dans le cadre du Projet de promotion des entreprises rurales et des envois de fonds (projet Samriddhi) , soutenu par le FIDA, à l'occasion d'un atelier sur le développement de la filière agricole.

Ram voulait créer un point de vente de produits frais dans le district de Sunsari. Il avait assez d'argent pour se lancer, mais avait besoin d'aide pour trouver des fournisseurs de fruits et légumes. C'est là que le projet est entré en jeu. "Le projet Samriddhi m'a permis d'entrer en contact avec des groupes d'agriculteurs. Le premier accord portait sur la fourniture de légumes produits par sept groupes. Je n'aurais jamais pu créer mon entreprise aussi rapidement sans le soutien du projet", explique-t-il.

Aujourd'hui, dans son magasin "Bimbika", Ram reçoit chaque jour six tonnes de produits frais de 800 groupes de producteurs, et il continue d'ajouter de nouveaux groupes à sa liste. Conjointement avec de jeunes migrants rentrés au pays, il détient 30 points de vente répartis dans quatre villes, et il emploie cinq personnes dans son magasin et 30 autres dans les points de vente. Il envisage d'ouvrir d'autres magasins à Dhankuta et Katmandou afin de développer son activité et de livrer des légumes en toute sécurité, sans pertes de produits, de la ferme au consommateur.

Sri Lanka

Maheshika Dilrukshi, qui dirige Canal Corner Flower Garden, à Balangoda, est une entrepreneuse aguerrie. Sa première entreprise était une société de vente de produits pharmaceutiques, mais elle a fait faillite à cause d'un accident. Loin de se laisser abattre, Maheshika a commencé à s'intéresser à la floriculture. Pour obtenir de l'aide dans son nouveau projet, elle a postulé au Programme de production agricole durable (SAPP), soutenu par le FIDA.

"La première proposition que j'ai envoyée au programme SAPP a été rejetée, mais on m'a encouragée à améliorer mon dossier. Je ne me décourage jamais, donc j'ai persévéré et cela a fini par marcher", explique-t-elle. "J'ai conçu Canal Corner Flower Garden comme une plateforme commerciale, qui permet à des centaines de personnes de vendre leurs produits. En partenariat avec des consultants du programme SAPP, nous proposons aussi des formations visant à accroître la productivité des cultivateurs de fleurs".

Aujourd'hui, Maheshika s'approvisionne auprès de plus de 180 producteurs du secteur, qui sont en majorité des femmes.

En savoir plus sur l’action du FIDA dans la région Asie et Pacifique.