La résilience des campagnes en Syrie: quand l’esprit d’entreprise vient à bout de la précarité

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La résilience des campagnes en Syrie: quand l’esprit d’entreprise vient à bout de la précarité

Temps de lecture estimé: 3 minutes
© Wikimedia Commons

La détermination et la persévérance sont la clé du succès pour un entrepreneur. C’est encore plus vrai dans un pays tel que la Syrie, où les conflits perpétuels perturbent le quotidien de la population depuis dix ans. Pour les personnes handicapées, les obstacles peuvent être encore plus grands.

Samir Saleh vient du petit village syrien d’Alhatriya, à 80 kilomètres au nord de la ville côtière de Tartous. Vivant avec une incapacité permanente depuis un grave accident de voiture survenu pendant son enfance, il a longtemps peiné à trouver un travail décent, mais le Projet de développement intégré de l’élevage, mené avec l’appui du FIDA, a offert à Samir l’occasion qu’il attendait.

“Je cherchais un bon travail pour subvenir aux besoins de ma famille. J’ai entendu parler du Projet de développement intégré de l’élevage et j’ai contacté l’équipe”, explique-t-il.

Il ne savait pas vraiment en quoi il pourrait participer, mais il a décidé de visiter l’unité de transformation laitière du projet, située près de chez lui. Depuis lors, il a été formé pour élever des vaches laitières et en prendre soin. À sa grande surprise, il est aujourd’hui producteur laitier.

“J’aimais beaucoup l’idée de devenir producteur laitier, car je peux gagner de l’argent en vendant mon lait”, indique Samir. “Et je peux aussi vendre mes veaux.” 

Samir sur ses terres agricoles. © FIDA/Mouhab Alawar

Samir a obtenu un prêt grâce au projet, a acheté une vache et a commencé à gagner un modeste revenu en vendant son lait. Ce n’était toutefois pas suffisant. Il a pris contact avec le personnel du projet pour réduire les coûts qu’il engageait pour nourrir sa vache. Le personnel l’a orienté vers une variété spéciale de plante fourragère, qu’il pouvait cultiver en culture intercalaire entre les pieds d’olivier de sa petite exploitation agricole. Samir a également reçu des feuilles de cactus à planter pour former une haie autour de la ferme, feuilles qu’il découpe par ailleurs en petits morceaux pour nourrir la vache. Depuis qu’il a réduit ses dépenses, ses revenus ont augmenté de façon proportionnelle. Il vend en outre les fruits du cactus sur le marché local.

Porté par son esprit d’entreprise, Samir en voulait encore plus. Et comme il nous le raconte avec fierté, “les esprits curieux ne cessent jamais de rechercher des idées innovantes”. Il a commencé à discuter avec d’autres producteurs laitiers du village au sujet de son expérience et des obstacles qu’ils rencontraient. Il a ainsi appris que nombre de producteurs peinaient à commercialiser leur lait, et une idée novatrice lui est venue à l’esprit.

Samir a décidé de collecter le lait des autres producteurs pour le livrer à l’unité de transformation laitière. Il a ensuite entrepris d’utiliser le lait transformé pour confectionner du shanklish, un fromage bleu très apprécié dans la région et qu’on peut aisément vendre à bon prix.

“J’ai aidé les éleveurs à commercialiser leur lait pour en obtenir un meilleur prix”, explique-t-il. “Dans le même temps, je me suis prouvé à moi-même, à ma famille et à la communauté tout entière que j’étais capable de m’adapter malgré mon handicap et d’assurer un très bon revenu à ma famille.”

Découvrez l’action du FIDA en Syrie.