Projet de relance de la production agropastorale dans les savanes

En République centrafricaine, les moyens d'existence de 74% de la population dépendent du secteur agropastoral, qui représente également 52% du PIB du pays. La crise humanitaire et les problèmes de sécurité de 2013-2015 conjugués à la persistance des conflits ont eu un effet dévastateur sur l'économie, compromettant la sécurité alimentaire et augmentant la fragilité du pays jusqu'à aujourd'hui. Si bien que la pauvreté touche environ 67% de l'ensemble de la population.

Outre l'impact des conflits sur l'économie, les principales causes de la pauvreté sont la mauvaise performance du secteur agropastoral, le manque d'infrastructures,notamment routières, et de services publics dans les zones rurales, la vulnérabilité face aux changements climatiques, aux inondations et aux sécheresses, ainsi que le manque de perspectives économiques, notamment pour les jeunes.

Le Projet de relance de la production agropastorale dans les savanes (ou PREPAS) ciblera 30 000 ménages vulnérables de producteurs agricoles dans les sous-préfectures de Baoro, Bossemptélé, Bouar et Yaloké, avec une extension éventuelle à Bozoum après l'examen à mi-parcours du projet. Au moins 50% des participants seront des femmes, 30% des jeunes et 10% des chefs de famille des ménages les plus vulnérables.

Le projet vise à développer la production, la transformation et la commercialisation dans les secteurs de l'agriculture (maïs, manioc, arachide, haricots rouges) et de l'élevage (volaille, chèvres, moutons, porcs). Il cherche à promouvoir des pratiques durables qui aideront les agriculteurs à s'adapter aux changements climatiques, en particulier aux sécheresses et aux inondations. Des activités de formation sur les bonnes pratiques alimentaires, la nutrition et l'hygiène seront organisées. Améliorer la disponibilité d'aliments hautement nutritifs sera l'un des objectifs du projet. Afin de réduire les tensions et de promouvoir la durabilité à long terme, le projet prévoit également d'encourager le dialogue entre les éleveurs de bétail et les agriculteurs.

En outre, le projet permettra la création de 800 groupements agricoles, agropastoraux et maraîchers tout en développant des cultures maraîchères équipées de dispositifs d'irrigation à énergie solaire. Par ailleurs la construction de 12 entrepôts de produits et 8 entrepôts d'intrants est prévue, et des activités de formation touchant à la transformation, à la commercialisation ou aux services seront proposées à 450 jeunes dans certaines filières sélectionnées (produits de l'agriculture ou de l'élevage).