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Allocution de Sem M. Belkacem BELGAID, Directeur des Affaires Economiques et Financières Internationales au Ministère des Affaires Etrangères, Republique Algerienne Democratique et Populaire

Monsieur le Président du Conseil des Gouverneurs,
Monsieur le Président  du FIDA,
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs,
Honorable Assistance,

C’est avec un grand plaisir que je prends part aujourd’hui, à vos côtés, à la 39ème  session du Conseil des Gouverneurs du FIDA dont le thème central porte sur la «Investissement inclusif: Populations rurales, Etat et entreprises dans le programme pour l’après–2015».

Je saisis l’occasion qui m’est offerte pour adresser mes vifs remerciements à Monsieur le Président Kanayo Nwanze, pour l’organisation de cette importante rencontre et saluer le rôle éminemment positif joué par le FIDA dans le cadre de la recherche d’un développement équilibré et durable des territoires ruraux.

Cette Session est pour moi une opportunité pour rendre un vibrant hommage Kanayo Nwanze, Président  du FIDA et à ses prédécesseurs, pour les efforts méritoires, l'abnégation et le dévouement qu'ils n'ont cessé d’imprégner à leur tâches au sein de notre institution pour qu'elle vienne réellement en aide à des  millions de personnes qui subissent les affres de la pauvreté et de la faim.

Monsieur le Président  du FIDA,
Mesdames et Messieurs,
Honorable Assistance,

L’après-2015 sera sans aucun doute plus exigeant, en raison de l’augmentation tendancielle de la population mondiale et du contexte de baisse significative des surfaces agricoles cultivées, de diminution des ressources hydriques disponibles, d’érosion sensible de la biodiversité et de turbulences climatiques majeures et hautement préjudiciables à l’agriculture.

Ceci est d’autant plus vrai pour les pays en développement que les chocs économiques auxquels ils sont périodiquement confrontés accentuent leur vulnérabilité, affectent sérieusement la résilience de leurs populations rurales et posent de manière souvent dramatique la question lancinante de la sécurité alimentaire et de la malnutrition.

C’est pourquoi, l’investissement inclusif dans l’agriculture particulièrement en milieu rural sera, sans aucun doute, la clef principale qui rendra possible l’amélioration de la vie des habitants de ces zones et leur permettra de s’adapter aux changements climatiques, de répondre à une demande croissante en produits alimentaires, d’impulser une dynamique de développement durable de l’économie rurale.

De même que le  renforcement de la diversification des activités économiques en milieu rural contribuera à la dynamique de transformation en cours dans de nombreux pays en développement. La création, à l’initiative du FIDA, d’entreprises extra-agricoles en milieu rural relève d’une stratégie opportune qui porte déjà ses fruits.

Monsieur le Président  du FIDA,
Mesdames et Messieurs,
Honorable Assistance,

Dans la perspective que je viens d’évoquer, permettez-moi de dire quelques mots sur l’expérience que nous menons dans ce domaine avec succès en Algérie, sous la conduite clairvoyante de Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République.

L’Algérie inscrit l’évolution de sa politique de développement agricole et rural dans la perspective des objectifs contenus dans l'agenda de développement à l'horizon 2030.

Ceci exigera de mettre les populations locales au cœur de notre politique en renforçant leurs capacités par l’accès à la connaissance, la maitrise de nouvelles technologies appropriées qui permettent l’intensification agricole, l’accès aux services et aux marchés, l’adoption de stratégies d’adaptation au changement climatique et de renforcement de la résilience de ces populations. Cette approche d’un développement rural durable est conditionnée par la création de partenariats multi dimensionnels axés à la fois sur le développement économique et le développement social.

En ce sens le partenariat public-privé sera stimulé et renforcé car nous le considérons comme un levier essentiel d’un développement harmonieux du monde rural. Et l’économie nationale offre actuellement de larges possibilités de montage de partenariats pour investir dans le monde rural.

Un des objectifs que se fixe l’Algérie pour l’Après 2015 est de donner une impulsion considérable au développement  de l’emploi rural pour éviter l’exode des populations rurales et renforcer leur résilience. Pour se faire, notre stratégie est conçue  dans le sens du renforcement des dispositifs favorisant la création d’activités génératrices de revenus, l'augmentation de l’offre d’emploi en milieu rural  ainsi que la création d’un environnement qui favorise l’épanouissement social des populations rurales, notamment la frange jeune de cette population.

Cela nécessitera de renforcer l’approche intégrée, grâce à la participation et la coopération avec tous les secteurs socio-économiques concernés, tels que l’éducation, la santé, le travail et l’emploi, la formation professionnelle, la solidarité sociale, l’environnement, sans oublier le secteur du commerce.

Nous devrons également maitriser l’ensemble de la chaine de valeurs, de la production à la commercialisation. C’est une exigence majeure qui guidera la politique de développement des territoires ruraux en Algérie durant les prochaines années.

L’expérience l’a  montré et les objectifs de développement inclus dans le programme 2030 l’attestent: il ne peut y avoir d’amélioration des conditions de vie des populations rurales en agissant uniquement en amont. L’accroissement de la productivité agricole doit aller de pair avec l’amélioration de l’accès au marché pour les petits exploitants. C’est un vaste chantier qui s’ouvre pour les prochaines années et l’Algérie s'attèle à multiplier les efforts pour relever ce défi important et sera intéressée de connaître et de bénéficier de l'expérience des autres pays établie en la matière.

Le programme 2030 se veut déjà une ère de partage et d’échanges pour un monde meilleur, le monde que nous voulons, où vivront des populations dignes et prospères. En ce sens nous considérons la coopération Sud-Sud comme un cadre idoine pour l’échange d’expériences, le renforcement des capacités et l’apport en expertise ciblée. La coopération Nord-Sud est également un créneau important qui permettra la réalisation des objectifs du programme 2030, notamment ceux qui  touchent à la lutte contre la pauvreté extrême, la faim et le renforcement de la sécurité alimentaire dans le monde.

 

Monsieur le Président  du FIDA,
Mesdames et Messieurs,
Honorable Assistance,

 

L'Algérie a engagé beaucoup d'efforts ces dernières années pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ainsi, elle a réalisé l'objectif numéro 1 qui concerne la lutte contre la pauvreté avant terme: l'extrême pauvreté a été quasiment éradiquée et la pauvreté générale a reculé. C'est le même constat qui est établi pour d'autres objectifs notamment en matière d'égalité des genres  et d'autonomisation des femmes où le Parlement algérien compte actuellement une représentation de plus de 31% de femmes députés.

Ces efforts ont également permis d’atteindre un taux de raccordement des territoires ruraux en énergie électrique de l’ordre de 99% et de désenclaver l’ensemble des régions pour faciliter aux paysans l’accès à leurs exploitations et leur assurer les meilleures conditions de stabilité.

Les actions réalisées dans ce cadre ont été également à l'origine d’améliorations des conditions de vie des populations rurales et ont permis de développer des activités économiques souvent créatrices d’actifs. Ainsi en est-il de la réalisation de milliers de logements au profit de ces dernières, de la construction d’établissements scolaires et d’unités de santé publique dans les villages les plus reculés, du raccordement de ces populations au gaz naturel, à l’eau potable et à l’assainissement. Les revenus de ces populations se sont nettement améliorés, permettant de les fixer durablement sur leurs territoires et de contribuer à la revivification de ces  derniers.

Monsieur le Président du FIDA
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,

Avant de terminer cette allocution, je voudrais vous faire part de la satisfaction avec laquelle nous avons enregistré les résultats positifs du Bureau Indépendant de l’Evaluation (IOE) du FIDA et féliciter les responsables de cette honorable organisation pour le travail qu’elle a déjà accompli.

Je voudrais enfin réaffirmer le soutien de l’Algérie aux efforts déployés par le FIDA, rappeler son engagement dans la voie que ce dernier préconise et souligner qu'un partenariat efficace avec les gouvernements et la société civile et une coopération étroite avec les organisations internationales et les agences spécialisées lui permettront de poursuivre avec succès les nouveaux objectifs qu’il s’est fixé.

Je vous remercie pour votre bienveillante attention.