Riposte à la pandémie de COVID 19 - N'oublions pas les communautés rurales!

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Riposte à la pandémie de COVID 19 - N'oublions pas les communautés rurales!

Lorsqu’une crise éclate, ce sont immanquablement les plus pauvres et les plus vulnérables qui en souffrent le plus. Ils en subissent souvent les effets directs, parfois les conséquences économiques indirectes, et la plupart du temps les deux. Invariablement, l’histoire se répète.

Alors que la pandémie de COVID-19 progresse, nous nous inquiétons bien évidemment des répercussions qu’elle pourrait avoir sur les populations rurales pauvres auprès desquelles nous intervenons. On ne sait pas encore dans quelle mesure la maladie se propagera aux régions rurales des pays en développement, où vivent plus des trois quarts des populations les plus pauvres au monde. Cependant, nous savons que les moyens d’existence de ces populations s’en trouvent déjà profondément perturbés.

Le FIDA prend actuellement des mesures pour que les femmes et les hommes des zones rurales puissent continuer de produire de la nourriture tout au long de cette période difficile, sans sombrer plus encore dans la pauvreté. Nous engageons nos partenaires – en particulier les gouvernements, les organismes multilatéraux, les institutions financières internationales, le secteur privé et les organisations de la société civile – à unir leurs efforts aux nôtres dans le cadre d’une riposte concertée à l’échelle mondiale.

Tendances régionales

La situation est extrêmement changeante. En ce qui concerne les régions dans lesquelles le Fonds intervient, la prévalence de la maladie est à ce jour la plus élevée en Asie et dans le Pacifique. Parallèlement, les niveaux de prévalence augmentent dangereusement dans les régions Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe centrale, et Amérique latine et Caraïbes. S’agissant du nombre de cas, les pays d’Afrique subsaharienne sont pour l’instant relativement épargnés. Toutefois, leurs populations ressentent déjà les effets des mesures prises par les autres pays pour stopper la propagation du virus et du ralentissement de l’économie mondiale qui s’ensuit.

Impact de la COVID-19 sur les populations rurales

La COVID-19 a des retombées d’ordre sanitaire – directement provoquées par le virus –, mais aussi économique et social. Il convient d’accorder une attention particulière à ce que cela signifie pour les régions rurales.

Les personnes vivant en milieu rural ont rarement accès à une eau propre et salubre. Pourtant, comme tout le monde, elles doivent pouvoir se laver les mains pour se protéger du virus. De plus, le travail de la terre étant lié aux saisons, les petits agriculteurs ne peuvent pas se permettre de rester chez eux. D’ailleurs, le reste de la population ne le peut pas non plus: plus que jamais, on a besoin de la nourriture qu’ils produisent.

En outre, avec la COVID-19, les personnes souffrant de complications doivent pouvoir être traitées en quelques heures, mais l’accès des populations rurales aux médicaments et aux soins de santé est généralement limité.

Les restrictions au commerce et à la liberté de circulation compliquent déjà l’accès des petits producteurs aux marchés, qu’il s’agisse d’acheter des intrants essentiels, les semences par exemple, ou de vendre leurs produits. À certains endroits, le manque de saisonniers va nuire à la production, en particulier pour les cultures à forte intensité de main‑d'œuvre comme les fruits et les légumes. En outre, les activités non agricoles, dont dépendent de nombreux ménages pour diversifier leurs revenus, vont probablement diminuer, tout comme les envois de fonds des migrants.

Les groupes les plus marginalisés et les plus pauvres souffriront le plus – avec, en tête, les femmes et les jeunes des régions rurales. Les femmes vont voir leur charge de travail augmenter du fait de la fermeture des écoles et des soins à apporter aux membres de la famille qui vont tomber malades. Vu qu’elles travaillent plus souvent dans des conditions informelles ou précaires, nombre d’entre elles pâtiront aussi de la hausse du chômage. De même, les jeunes, qui éprouvent plus de difficultés que les autres à trouver un emploi décent, risquent davantage d’être exclus et marginalisés.

Protéger et autonomiser les plus vulnérables en temps de crise

Nous veillons à ce que les interventions mises en place par le Fonds pour faire face à cette crise soient réalisables, souples et non préjudiciables. Par ailleurs, nous travaillons avec nos partenaires au niveau national et mondial pour mener une action concertée.

Nous avons déjà commencé à réaffecter, autant que possible, les ressources au sein de nos projets afin de protéger la vie et les moyens d’existence des populations rurales. Nous répondons aux besoins immédiats en fournissant notamment des semences et des engrais, et nous mettons en relation agriculteurs et acheteurs pour compenser la fermeture de certains marchés locaux liée aux mesures de restriction à la liberté de circulation. Par ailleurs, nous travaillons avec les établissements de microfinance pour trouver des solutions souples permettant aux exploitants d’avoir accès à des crédits et d’être en mesure de les rembourser pendant la crise. Nous étudions également la possibilité d’élargir notre appui aux plateformes numériques destinées aux populations rurales pour pallier les difficultés d’accès à l’information actuellement rencontrées. Nous ajustons aussi nos méthodes de travail pour pouvoir réagir rapidement et avec souplesse.

Nous ne pouvons pas laisser la pandémie de COVID-19 réduire à néant des années de progrès en matière de lutte contre la pauvreté rurale. Cette période difficile nous rappelle toute l’importance de la coopération internationale et la nécessité d’avoir un système multilatéral solide, à même de faire face aux effets immédiats de la crise et de répondre aux besoins des plus vulnérables. Dans le cadre de la riposte mondiale concertée à la pandémie de COVID-19, nous devons bien veiller à ce qu’aucune personne ni aucun groupe ne soit laissé pour compte.