De la réalité virtuelle aux visites virtuelles sur le terrain – Comment grâce à la technologie le FIDA est resté en contact avec les populations rurales malgré la pandémie de COVID

Il y a deux ans, les restrictions induites par la COVID-19 nous ont tous tenus à distance – mais une approche créative de la technologie nous a aidés à maintenir le contact.

Avant la pandémie, le manque d’infrastructures de communication compliquait la mission du FIDA qui consiste à atteindre les populations rurales les plus pauvres et à faire entendre leur voix. Aujourd'hui, alors que les géants de la technologie promettent de tous nous emmener dans le nouvel univers virtuel du Métavers, le FIDA explore comment des technologies innovantes peuvent nous aider à voir le monde à travers les yeux des autres et apprendre mutuellement de nos expériences.

Partons en voyage virtuel au Mozambique, à la rencontre d’une entrepreneuse admirable dont la vie a changé grâce au projet ProPESCA, et d’agriculteurs bénéficiaires du projet ProCAVA pour comprendre comment ce dernier répond à leurs besoins.

 

Des visiteurs du FIDA découvrent le monde de Mariamo grâce à la réalité virtuelle

Une réalité vécue

Au fil des ans, Mariamo Fermino a assisté à l’essor de son entreprise de pêche, qu’elle a développée grâce à des formations commerciales et à des fonds obtenus par le biais de ProPESCA. Elle a acheté son propre navire de pêche et recruté six pêcheurs, et a même payé pour la formation d’enseignant du primaire de son époux. Grâce à ses économies, elle a pu s’en sortir malgré la chute des ventes due aux restrictions liées à la COVID-19. Elle rêve encore aujourd’hui de posséder une flottille de cinq navires.

Juste avant le début de la pandémie, une équipe soutenue par le Défi de l’innovation du FIDA est partie à la rencontre de Mariamo, dans le village de Zalala. Grâce à un matériel de tournage virtuel dernier cri, l’équipe a pu suivre Mariamo dans son quotidien, étudier le contexte dans lequel elle développe son activité et en apprendre davantage sur les effets des changements climatiques sur sa communauté.

Ces vidéos ont ensuite été transformées en expérience immersive à 360 degrés.

« C’était une façon de raconter l’histoire de ce village, l’histoire de ces personnes, et l’histoire de Mariamo. Et une expérience extraordinaire ! », explique Narciso Manhenje, Analyste de programme de pays du FIDA pour le Mozambique, à l’origine de la visite.

La meilleure façon de vivre l’histoire de Mariamo est au travers d’un casque de réalité virtuelle. Avant la pandémie, bon nombre de nos visiteurs ont eu la chance d’en enfiler un et de pénétrer dans le village de Zalala. Mais lorsque cela s’est avéré plus délicat avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour permettre à quiconque de faire de même, où qu’ils et elles se trouvent. Aujourd’hui, n’importe quel appareil peut servir de vitrine sur le monde de Mariamo.

Entrez dans le village de Zalala par ce portail.

Un kit de connexion à distance utilisé pendant une visite sur le terrain dans le district de Limpopo, au Mozambique

Visites virtuelles sur le terrain

Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, les restrictions aux déplacements ont empêché le FIDA de s’acquitter de l’une de ses tâches les plus importantes: se rendre dans ses zones d’intervention, partout dans le monde, pour faire le point sur les progrès réalisés et maintenir le lien avec les bénéficiaires pour mieux comprendre leurs besoins.

« Pour de nombreuses communautés, l’arrivée de visiteurs est synonyme de jour de fête », explique Narciso. « Durant la pandémie, elles n’ont pu avoir de liens physiques, obtenir de conseils de la part d’agents vulgarisateurs ou de membres du personnel du projet, ou communiquer leur propre feedback. »

Comme le reste du monde, le FIDA a innové, en créant des liens numériques assurant la sécurité de son personnel et de ses bénéficiaires. Dès 2021, Narciso et ses collègues au Mozambique étaient prêts à tester une nouvelle façon d’effectuer des visites sur le terrain dans le cadre de ProCAVA et d’autres projets.

L’idée était simple: le personnel du bureau de pays local du FIDA se rend sur place, armé des technologies nécessaires pour connecter virtuellement 20 à 30 collègues et consultants du FIDA disséminés sur la planète.

Il n’a besoin pour cela que d’équipements simples récupérés par le bureau de pays: un smartphone, un trépied, un haut-parleur portable Bluetooth et du ruban adhésif pour l’attacher au trépied. Ajoutez un ou deux interprètes, et la mission est prête à emmener les spécialistes du FIDA sur le terrain pour parler aux bénéficiaires des projets. Et tout ça pour moins de 100 USD.

Dans certaines régions, les équipes ont fait preuve d’inventivité pour faire face aux problèmes de réception: un routeur Internet portable doté d’une carte SIM, un petit chargeur pour le faire fonctionner sur le terrain et plein de câbles, le tout installé au sommet d’un arbre voisin pour capter un signal.

Ces mesures ont donné lieu à une série de conversations, à l’occasion desquelles les participants aux projets ont partagé leurs expériences avec les professionnels du FIDA du monde entier.

« Lorsque nous donnions la parole à une collègue en visioconférence et disions: “elle s’appelle X ou Y et elle est à Rome”, les communautés étaient ravies d’interagir avec une personne si éloignée », sourit Narciso. « Elles voyaient que les personnes étaient présentes, elles pouvaient voir leur visage, entendre leur voix et répondre directement à leurs questions. »

L’avenir est déjà là

Les géants technologiques explorent les mondes virtuels, et le FIDA exploite ces nouvelles technologies pour mieux comprendre celui dans lequel nous vivons.

Les populations rurales des pays en développement sont en première ligne face aux changements climatiques. Elles sont la clé de voûte des systèmes alimentaires durables. Elles sont les premières à être touchées par les changements climatiques et détiennent certaines des solutions pour y faire face. Au Mozambique, nos collègues du FIDA ont prouvé que la technologie pouvait aider le reste du monde à voir leur réalité et entendre leur voix.

Grâce aux technologies de pointe, nous pouvons travailler ensemble pour comprendre et lutter contre les plus grands défis d’aujourd’hui, prévenir les pandémies futures, construire des systèmes alimentaires qui nourrissent tout le monde, préserver les écosystèmes, atténuer les effets des changements climatiques et s’y adapter… si nous donnons la priorité à l’être humain.

 

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Date de publication: 10 mars 2022