Comment l’élevage au Lesotho s’adapte aux changements climatiques

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Comment l’élevage au Lesotho s’adapte aux changements climatiques

Temps de lecture estimé: 12 minutes

Améliorer la gestion des troupeaux est une part essentielle de la solution © Phomolo Lebotsa/Projet d’appui à la production de laine et de mohair


L’élevage est l’un des principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, avec une contribution à hauteur de 14,5%. Mais les animaux pâtissent également gravement des changements climatiques, puisque les sécheresses et les inondations réduisent la disponibilité de l’eau et des fourrages, aggravent la dégradation des terres et de la qualité des aliments et accroissent le taux de mortalité animale. Ce cercle vicieux nuit non seulement aux animaux, mais aussi aux populations humaines, compte tenu du nombre élevé de communautés vulnérables qui dépendent des produits d’origine animale

Comment pouvons-nous atténuer les changements climatiques tout en produisant, de manière durable, une quantité suffisante de nourriture saine pour tout le monde? Une étude menée par le FIDA et la FAO au Lesotho nous donne quelques éléments de réponse précieux.

Mesurer ce qui compte
En vertu de l’Accord de Paris, le Lesotho vise, d’ici 2030, à atteindre la neutralité de la dégradation des terres et à réduire de 35% ses émissions de gaz à effet de serre. L’amélioration de la gestion du bétail est un élément essentiel de la solution.

Pour comprendre comment ces objectifs peuvent être atteints, des analystes ont calculé les émissions actuelles du secteur lesothan de l’élevage en s’aidant de la version interactive d’un outil en ligne gratuit développé par la FAO appelé Modèle d’évaluation environnementale de l’élevage mondial (GLEAM-i). Cet outil a également été utilisé pour estimer les réductions d’émissions réalisables dans le cadre du projet Régénération des paysages et des moyens d’existence (ROLL) financé par le FIDA, qui vise à promouvoir des pratiques qui régénèrent les paysages et soutiennent les moyens d’existence durables.

Les conclusions de cette étude sont encourageantes: ROLL a le potentiel de stimuler la production animale et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en maintenant approximativement le même nombre d’animaux. Cela est possible grâce à une combinaison de mesures qui améliorent la santé animale, la quantité et la qualité de nourriture animale et la qualité des sols grâce à une meilleure gestion du fumier.

La santé et la productivité des animaux vont de pair
L’amélioration de la santé et de la reproductibilité des animaux peut entraîner une meilleure production de protéines sans pour autant entraîner une hausse du nombre d’animaux. Cela passe par une meilleure accessibilité et une meilleure qualité des services de santé et de vaccination animales, et par l’utilisation de races locales capables de résister à des conditions météorologiques plus difficiles. Ces étapes réduisent la mortalité et augmentent la production de lait, de viande et de fibres.

Quelle leçon avons-nous apprise? La santé animale et l’amélioration de la productivité agricole vont de pair.

Nous sommes ce que nous mangeons
Les pratiques agricoles doivent être adaptées aux effets des changements climatiques, puisque les températures plus élevées peuvent avoir des effets négatifs sur les rendements du maïs. La création de variétés de maïs résistantes au stress et aux pénuries d’eau et capables de mûrir rapidement peut aider les petits exploitants à faire preuve d’une résilience accrue face au climat.

Cela permet d’améliorer la disponibilité et la qualité du fourrage et offre une source alternative de protéines, tout en aidant à réduire la dépendance du Lesotho aux importations de soja.

Il faut adapter les pratiques agricoles aux effets des changements climatiques © Phomolo Lebotsa/Projet d’appui à la production de laine et de mohair


Protéger les sols
En l’absence de sols et de terres en bonne santé, les plantes qui nourrissent les animaux, qui à leur tour nourrissent la population humaine, ne peuvent pousser. Les pratiques d’adaptation climatique, comme le repos des pâturages, les pâturages tournants, la conservation des ressources d’eau et la gestion de la croissance des troupeaux, protègent les sols et donnent aux terres une chance de se régénérer.

Les animaux jouent également un rôle essentiel en nourrissant le sol. Le fumier est une source riche en nutriments et une substance organique essentielle à la santé des sols. L’investissement dans des systèmes de gestion du fumier contribue à une bioéconomie circulaire et durable.

Ces approches, associées à une gestion améliorée des terres de parcours, ont le potentiel de réduire les émissions et de renforcer la résilience climatique en améliorant l’efficacité, en réduisant le gaspillage et en piégeant le carbone dans le sol.