Jordanie
Le contexte
La Jordanie est un petit pays relativement stable qui accueille un grand nombre de réfugiés ayant fui les conflits en Iraq et en Syrie. Par suite de cet afflux, la population de la Jordanie atteignait 9,95 millions d'habitants en 2018, ce qui pèse lourdement sur ses ressources et son économie.
Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, la Jordanie pratique une économie de marché, complétée par l'aide au développement et les envois de fonds des travailleurs émigrés. Le secteur des services, y compris le tourisme, représentait 62% du PIB en 2018, l'industrie 27,5% et l'agriculture seulement 5,6%.
Tandis que 350 000 étrangers présents dans le pays représentaient un quart de la population active de Jordanie en 2013, on estimait qu'un million de Jordaniens travaillent à l'étranger, souvent dans les États arabes du Golfe.
En 2018, le taux de chômage était de 15%, et le chômage des jeunes a atteint un niveau record de 37%. Le taux de participation des Jordaniens au marché du travail était extrêmement faible: seulement 39% parmi la population en âge de travailler et 14% chez les femmes.
En 2018, d'après la Banque mondiale, la population rurale de la Jordanie comptait plus de 800 000 habitants. C'est en milieu rural que le taux de pauvreté est le plus élevé (16,8% en 2010), mais une fraction supplémentaire de 28,8% des ruraux est exposée à la pauvreté, d'après la stratégie nationale de réduction de la pauvreté 2013-2020.
La pauvreté rurale résulte d'une combinaison de facteurs: rapidité de la croissance démographique, dégradation des ressources naturelles et pénurie d'eau chronique. Or elle est amplifiée par l'afflux de réfugiés et les effets des changements climatiques. Nombre de ces éléments risquent d'accélérer la désertification et viennent assombrir encore les perspectives de développement viable de l'agriculture pluviale et de l'élevage.
La stratégie
En Jordanie, le soutien du FIDA vise à accroître la contribution de l'agriculture au PIB, à développer l'emploi, et à aider les femmes et les jeunes à acquérir l'autonomie nécessaire pour pouvoir créer de petites entreprises et améliorer leurs moyens d'existence.
La stratégie du FIDA pour le pays vise à élever les revenus des communautés rurales de Jordanie, afin qu'elles soient plus prospères et moins vulnérables.
Les activités sont ciblées sur les petits éleveurs, les agriculteurs modestes travaillant de petites parcelles, les paysans sans terre et les ruraux pauvres sans emploi.
L'appui du FIDA est aligné sur la stratégie jordanienne de réduction de la pauvreté 2013-2020, la stratégie de développement du secteur agricole 2016-2020, le plan de réponse de la Jordanie à la crise syrienne et le plan de la Jordanie pour la croissance économique (2018-2022). Le FIDA s'efforce de veiller à ce que toutes ces politiques soient bénéfiques pour l'environnement et contribuent à atténuer les effets des changements climatiques.
Les principales activités prévoient notamment de:
- renforcer la résilience des paysans et des éleveurs pratiquant l'élevage artisanal face aux risques climatiques pesant sur la production;
- faciliter l'accès aux services financiers et aux marchés.
Suite à l'évaluation du programme de pays réalisée en 2012 par le Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA, le Fonds et le Gouvernement jordanien sont convenus de mettre en place un nouveau programme de prêts plus précisément centré sur la lutte contre la pauvreté.
Le Projet d'appui à la croissance économique et à l'emploi en milieu rural (REGEP), lancé en mars 2015, est le premier projet à suivre cette approche. Il vise à réduire la pauvreté, la vulnérabilité et les inégalités en milieu rural en créant des emplois et des activités génératrices de revenus pour les ruraux pauvres, en particulier les femmes et les jeunes.
Un autre projet actif, le Projet d’investissement en faveur des petits ruminants et de reclassement pour les ménages en situation de transition (SIGHT), a pour but, d'une part, de contribuer à réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire nationale en Jordanie en améliorant la productivité des petits ruminants et, d'autre part, d'aider les réfugiés syriens et les communautés d'accueil à sortir de la pauvreté en favorisant l'amélioration de leurs moyens de subsistance.
Le pays en quelques chiffres
En 2018, l'agriculture ne représentait que 5.6% du PIB.
L'économie de marché de la Jordanie est l'une des plus petites de la région et manque de ressources naturelles.
Le vaste afflux de réfugiés iraquiens et syriens pèse lourdement sur l'économie et les services.
Le FIDA finance des projets de développement agricole depuis 1981.