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Statement by Mali to the Twenty-Eighth Session of the IFAD Governing Council

Allocution du S.E M Seydou Traoré
Ministre de l'Agriculture, République du Mali

Monsieur le Président du Conseil,
Monsieur le Président du FIDA
Excellences, Mesdames et Messieurs les Gouverneurs,
Mesdames et Messieurs les Délégués,

Je voudrais tout d'abord, au nom de la délégation qui m'accompagne et au mien propre, adresser à vous Monsieur le Président et aux membres du bureau mes sincères félicitations.

Permettez-moi ensuite, de m'associer à mes prédécesseurs pour souhaiter plein succès aux travaux de la présente session et une bonne et heureuse année 2005 à tous les participants. Je voudrais ici exprimer toute notre compassion et notre solidarité aux pays et en particulier aux familles touchées en ce début d'année par les effets de catastrophes naturelles et d'incidents divers comme le Tsunami en Asie, qui ont endeuillé des familles entières.

Le Gouvernent a eu manifesté concrètement sa solidarité aux pays touchés malgré ses propres difficultés. C'est aussi pour nous l'occasion de lancer un appel afin que tous les autres Tsunamis « silencieux » sévissant tous les jours particulièrement en Afrique ne soient pas oubliés.

Monsieur le Président,

La présente session se tient à quelques jours seulement du lancement simultané dans plus de cent pays du monde du Rapport sur le Projet du Millénaire avec comme but d'impulser l'atteinte des objectifs de développement du Millénaire dans différents pays, fixés il y a cinq ans de cela lors du Sommet du Millénaire.

En consacrant le thème central de notre présente session aux investissements et politiques requis pour lutter contre la pauvreté, nous avons décidé de soulever une question essentielle et légitime à laquelle nous sommes confrontés au quotidien au Mali, comme dans la plupart des pays en développement.

Vous me permettrez d'adresser au Président du FIDA toutes nos félicitations pour son initiative d'organiser lors de nos sessions une Conférence plénière et des Tables Rondes sur des thèmes portant sur des questions essentielles pour la lutte contre la pauvreté dont nos pays souffrent tant.

Le Mali fait partie des pays sahéliens enclavés, faiblement dotés en infrastructures rurales et agricoles, avec un niveau d'équipement insuffisant, et dont la croissance économique est fortement sous emprise des conditions climatiques aléatoires avec une influence négative sur les productions agricoles et pastorales principales sources de revenus de ces pays.

La pauvreté touche actuellement 63,8% de la population du Mali estimée à environ 11.800.000 habitants. Elle est fondamentalement rurale et concerne plus particulier ment les femmes.

Notre économie est à la merci des fluctuations des prix de matières premières sur le marché international, notamment les prix du coton et de l'or (84% des recettes d'exportation du pays), malgré la compétitivité de notre secteur coton avec un coût de production à l'hectare les plus faibles du monde (222$US contre 1110$US pour les Etats-Unis).

Pour faire face aux contraintes dont notre agriculture et notre développement rural souffrent, le pays s'est résolument orienté vers des transformations structurelles profondes pour tirer un meilleur parti de ses innombrables atouts et potentialités comme entre autres la disponibilité de 2,2 millions d'hectares de terres irrigables sont seulement 420.000 ha sont aménagées avec 100.000 ha en maîtrise totale de l'eau, une population rurale réceptive aux innovations technologiques, l'existence des marchés porteurs au niveau sous –régional.

Il vient d'être lancé seulement le 7 Février 2005, par le Président de la République Amadou Toumani Touré le processus d'élaboration de la Loi d'Orientation Agricole sensée tracer la voie à une véritable révolution de l'Agriculture malienne qui doit passer du stade familial et d'auto subsistance au stade agro-industriel.

Monsieur le Président,

La 3ème République née à la suite des événements de mars 1991 a instauré la démocratie multipartite, mis en œuvre la décentralisation du pays, instauré la bonne gouvernance en vue d'asseoir une économie forte et ouverte sur le marché, prenant en charge les aspirations concrète des populations rurales pauvres.

Les nouvelles orientations politiques et stratégiques de notre pays sont soutenues par le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) adopté en 2002, et évalué positivement par les Donateurs et Partenaires de développement lors de la Table Ronde des Bailleurs de Fonds tenue à Genève (Suisse) en 2004, et le Schéma Directeur du Secteur Développement Rural (SDDR), et la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire.

Le C.S.L.P. vise à réduire l'incidence de pauvreté de 63,8% en 2001 à 47,5% en 2006 et à atteindre une croissance moyenne du PIB de 6,7% par an.

L'objectif principal de notre politique agricole est de contribuer à la sécurité alimentaire par une augmentation de la production et de la productivité et de lutter contre la pauvreté en améliorant le niveau et les conditions de vie des acteurs par une meilleure organisation. Elle s'harmonise parfaitement avec le Cadre Stratégique du FIDA.

Pour concrétiser, sa politique de développement rural la sécurité alimentaire l'Etat malien s'efforce avec l'aide de ses Partenaires de réaliser des investissements conséquents dans de nombreux domaines tels la maîtrise de l'eau, l'approvisionnement en intrants, l'équipement agricole, la sécurité foncière, les actions génératrices de revenus non agricoles, la prévention des crises, la santé et l'environnement.

Le Mali entend ainsi répondre concrètement à l'engagement pris par les Chefs d'Etat et de Gouvernement africains au Sommet de Maputo en 2004 de consacrer 10% de leur budget national sur cinq ans aux investissements dans le secteur agricole. Un tel challenge réussi amènerait sûrement les pays développés à consacrer davantage de leur PIB à l'aide au développement et atteindre le quota de 0,7% fixé depuis 35 ans.

Il convient de souligner à e titre que le renforcement du plan d'investissements notamment dans les domaines de la maîtrise de l'eau et du désenclavement des zones rurales, le développement des principales filières agricoles, la gestion durable des ressources naturelles, et le renforcement des capacités des ruraux constitue un des éléments clés de notre stratégie de développement rural.

Les différentes initiatives ont permis d'atteindre ainsi des résultats appréciables dans le cadre de l'amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté rurale.

Malgré ces résultats, force est de reconnaître que la majeure partie des agriculteurs et éleveurs peinent toujours à disposer de moyens indispensables pour suivre en raison des facteurs tant endogènes qu'exogènes.

Je voudrais ici remercier le FIDA pour la constance de l'appui porté au Mali pour le financement de projets novateurs comme le FODESA (Programme Fonds de Développement dans les Régions Sahéliennes du Mali), dans les domaines du désenclavement, de la micro-finance, l'accessibilité aux marché de produits agricoles et du renforcement des capacités organisationnelles et de gouvernance des organisations paysannes.

C'est aussi le lieu de le remercier également pour l'effort qu'il déploie pour l'Afrique et ses ruraux pauvres, car en effet 52% des projets financés au niveau mondial depuis 2001 sont en Afrique pour n'évoquer que cela.

Ces actions ont eu des effets favorables sur les bénéficiaires notamment au niveau de la sécurité alimentaire, l'accroissement de la production et des revenus, la création d'emplois pour les jeunes, la promotion des activités féminines, l'amélioration de la santé, le désenclavement, et l'accès au système financier rural.

Elles s'intègrent parfaitement à notre Schéma Directeur de Développement Rural (SDDR) et le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP)

Monsieur le Président,

Il est impératif de conforter ces acquis, et les défendre contre les périls du genre que nous avons connu en 2004. Je veux parler du péril acridien qui a fait peser une menace sans commune mesure sur la sécurité alimentaire et le développement agricole dans notre pays et dans bien d'autres, du Nord à l'Ouest de l'Afrique.

Notre pays a affronté la situation en mettant en place une organisation quasi militaire pour venir à bout de cette menace. Il y a réussi avec l'appui des partenaires du Mali et l'assistance des Organisation comme le FIDA, le PAM sous la coordination de la FAO. Qu'ils reçoivent ici nos remerciements les plus profonds.

Le Mali étend désormais ne plus baisser la garde et a élaboré à cet effet un Plan d'Action de Lutte contre le Criquet Pèlerin avec un coût de 12.536.761 francs CFA que nous entendons mettre en œuvre avec l'aide de tous nos partenaires désireux de nous accompagner dans ce combat qui vise à préserver et réduire la pauvreté rurale.

Pour mesurer toute la gravite de la situation et l'impact sur nos ressources déjà faibles, nous rappelons qu'en 2003 nous avons consacré 150 millions de francs CFA à la lutte contre le criquet pèlerin pour une superficie de 40.000 ha. En 2004, 8 milliards de francs CFA pour 390.000 ha et en 2005 12,5 milliards de francs CFA sont prévus pour 1.000 ha. Nous devons dire halte à ce fléau sinon l'agriculture dans nos pays sera en manque de ressources indispensables à son développement.

Monsieur le Président,

Ma Délégation a procédé à un examen approfondi des différents documents soumis à la présente session.

Notre pays suit avec un grand intérêt l'élargissement de la présence du FIDA sur le terrain, qui concernera 8 pays d'Afrique dans un premier temps, et nous gardons bon espoir de voir notre tour venir. Nous ne ménagerons aucun effort pour y parvenir, car nous estimons que ce ne serait que rendre justice aux pays enclavés comme le nôtre, si souvent pour cette unique raison.

Nous adressons nos félicitations au FIDA et aux membres du Conseil d'Administration pour l'adoption d'un système d'allocation des ressources fondé sur la performance, comme l'avait demandé notre Conseil. Nous voulons néanmoins recommander la plus grande rigueur dans la collecte des informations qui serviront à asseoir les bases de calcul pour l'affectation des quotas aux pays. Nous invitons par conséquent le Conseil à suivre sa mise en œuvre, veiller à son évaluation périodique, et rendre compte au Conseil des Gouverneurs.

L'évaluation externe indépendante du FIDA au stade d'achèvement devrait permettre d'impulser une plus grande efficacité, efficience, pertinence et durabilité des impacts de ses interventions à tous les niveaux.

Je voudrais dire ici toute notre fierté pour avoir participé au processus comme représentant désigné de l'Afrique au titre de liste C au Comité Directeur de cette évaluation. Que les pays membres trouvent ici l'expression de notre gratitude pour la confiance placée en nous.

Nous approuvons les Etats financiers vérifies par le FIDA au 31 décembre 2004 ainsi que le Rapport du commissaire aux comptes y relatifs et félicitons le FIDA pour les résultats obtenus et l'exhortons à œuvrer davantage dans le sens des recommandations formulées.

Nous approuvons de même le budget administratif du FIDA et de son Bureau d'Evaluation pour 2005.

Concernant la reconstitution des ressources du FIDA nous espérons que la septième Reconstitution des Ressources permettra de doter le FIDA des ressources nécessaires dans la mesure de l'attente de ses membres.

Nous saluons le bon déroulement de l'élection du Président du FIDA, qui a vu l'actuel Président bénéficier de la confiance des membres pour son second mandat. Nous encourageons à persévérer dans l'œuvre commencée et lui adressons nos félicitations les plus vives. Qu'il sache pouvoir compter sur tout notre soutien.

Enfin, je ne puis terminer sans exprimer toute ma satisfaction et mes félicitations au Secrétariat du FIDA pour la qualité de l'organisation de la présente session.

Je vous remercie