Réduction des pertes alimentaires
Réduire les pertes alimentaires peut améliorer la sécurité alimentaire mondiale tout en réduisant la pression sur l’environnement.
Environ un tiers de la production alimentaire mondiale est issue d'exploitations de moins de deux hectares. Même si ces petites exploitations ne représentent que 12% des terres agricoles, elles sont essentielles à la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale, en particulier dans les pays en développement.
Pour répondre à l'augmentation de la population mondiale, les petits producteurs et productrices vont devoir produire encore plus. Or, les obstacles qu'ils doivent surmonter ont rarement atteint un tel niveau.
Les changements climatiques altèrent les conditions de végétation et accroissent la fréquence des sécheresses et des inondations. Ces phénomènes météorologiques destructeurs frappent encore plus durement les zones où les sols et les environnements naturels sont déjà dégradés. Résultat: produire présente de plus en plus de risques – et les agriculteurs et agricultrices produisent moins de denrées alimentaires.
Dans ce contexte difficile, nombreux sont les petits producteurs et productrices qui ne gagnent pas assez pour s'en sortir, encore moins pour investir dans leur exploitation. Certains ont recours à des pratiques non durables, qui dégradent encore plus les ressources naturelles, comme la surconsommation d'eau. Ils entrent alors dans un cercle vicieux qui les exposent encore davantage aux crises de demain.
Dans le même temps, dépourvus de la possibilité d'améliorer leurs pratiques productives, d’un accès aux marchés, d’infrastructures de stockage, d’infrastructures rurales ou d’installations de transformation et de stockage après récolte, les agriculteurs et agricultrices perdent souvent une grande partie de leur récolte avant même qu'elle n'atteigne le marché. Il en résulte non seulement une baisse de la quantité de denrées alimentaires disponibles pour la consommation, mais également un gaspillage des ressources naturelles et économiques investies dans leur production.
Les petites exploitations agricoles pourraient nourrir une part toujours plus importante de la population mondiale, en augmentation, tout en préservant l'environnement. En fait, dans les mêmes conditions et avec le même accès aux intrants, les petites exploitations sont plus productives à l'hectare que les grandes – et sont souvent plus durables.
Par exemple, elles affichent souvent une plus grande variété de cultures que les exploitations plus vastes. Cette situation profite non seulement à la biodiversité, mais aussi aux agriculteurs et à leur communauté, qui bénéficient d'un régime alimentaire diversifié et nutritif. De plus, cette diversité des cultures joue un rôle de filet de sécurité: si la récolte d'une espèce est mauvaise, les autres permettent aux communautés rurales de traverser les périodes difficiles.
Mais pour que les petites exploitations prospèrent, elles ont besoin d'un soutien pour adopter des pratiques durables et s'adapter aux changements climatiques. Elles ont besoin d'un meilleur accès aux services de vulgarisation, à des financements et aux informations financières. Elles ont besoin de solutions techniques et technologiques spécifiques et d’intrants de qualité, tels que des semences et des engrais adaptés. Quand ils disposent de ces ressources, les petites producteurs et productrices agricoles peuvent investir dans la production durable de denrées alimentaires en quantité suffisante pour nourrir leur famille et vendre le reste.
L'approche du FIDA en matière d'agriculture dépend du contexte. Nous aidons agriculteurs et agricultrices à surmonter les difficultés particulières qu'ils rencontrent pour accroître leurs rendements, notamment par une gestion durable des sols et des ravageurs, par un accès à des semences de qualité et par une diversification des cultures.
Nous mettons au point des solutions garantissant l'adaptation des systèmes agricoles existants aux changements climatiques. Ces solutions sont conçues de manière à être accessibles et financièrement abordables pour les petits exploitants, et adaptées aux conditions locales. Parallèlement, nous soutenons l'adoption d'un large éventail de solutions techniques destinées à accroître la production tout en préservant la nature.
En partenariat avec des instituts de recherche, nous promouvons des méthodes innovantes telles que la culture intercalaire, qui protège les cultures contre les chaleurs extrêmes. Nous appuyons le développement de solutions numériques afin que même dans les régions les plus reculées on puisse accéder aux intrants et aux conseils. Citons notamment les coupons électroniques, les services d'information météorologique, les applications fournissant des conseils agricoles et les services financiers en ligne.
Nous réduisons les pertes alimentaires en aidant les producteurs et productrices des zones rurales à améliorer la manipulation et le stockage des denrées après récolte.
Nous travaillons avec des organisations du secteur privé pour bénéficier d'offres groupées de services et d'intrants et assurer un accès aux marchés et à des financements, en promouvant activement les pratiques durables.
Nous encourageons les pratiques agroécologiques telles que l'exploitation mixte cultures- élevage, l'agroforesterie, le paillage, le compostage, les engrais verts, le labour minimum et la culture d'espèces fixant l'azote. En étroite collaboration avec les agriculteurs et les agricultrices, nous encourageons une utilisation efficace des sources organiques et inorganiques de nutriments. Lorsque des engrais inorganiques sont nécessaires, nous minimisons leurs coûts et leur impact sur l'environnement grâce à des pratiques telles que le microdosage et l'épandage d'engrais en profondeur.
Nous permettons aux exploitants d'accéder aux semences et aux engrais en les mettant en relation avec des négociants en produits agricoles ou en les aidant à produire leurs propres semences, par exemple par une production semencière communautaire.
Nous aidons les agriculteurs et agricultrices à restaurer et à conserver les écosystèmes, à protéger les ressources naturelles, à améliorer la qualité des sols et à augmenter la matière organique disponible pour l'alimentation du bétail, la couverture des sols, le compost ou le captage du carbone.
Nous renforçons les organisations paysannes afin qu'elles puissent mieux répondre aux besoins de leurs membres, obtenir des intrants et des services de vulgarisation et veiller à ce que les ressources naturelles soient gérées de manière durable.