RAPPORT ANNUEL 2021

RAPPORT ANNUEL
2021

AVANT-PROPOS DU PRÉSIDENT

©FIDA/Daniele Bianchi

©FIDA/Daniele Bianchi

Le monde a abordé l’année 2021 dans un climat de profonde incertitude face à l’extrême urgence de limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C, à l’aggravation de la faim dans le monde et à l’éloignement de la perspective, vers un horizon plus lointain que jamais, de voir se réaliser le deuxième objectif de développement durable. Sans compter que nous nous relevions à peine des effets de la pandémie de COVID-19.

Les populations rurales, qui sont les premières victimes de ces situations, doivent être étroitement associées aux solutions conçues en riposte à ces menaces. En 2021, cet impératif a enfin recueilli une plus grande attention et suscité un élan plus important sur la scène mondiale.

Pendant cette même année, les ruraux, la résilience des collectivités rurales – et le rôle particulier joué par le FIDA – ont occupé une place fondamentale au sein du programme mondial, comme ils ne l’avaient jamais été jusqu’alors. Dans ce contexte, le FIDA poursuit sur sa lancée dans l’optique d’assurer la montée en puissance de ses interventions en faveur de la résilience des moyens d’existence des populations rurales du monde entier.

Les systèmes alimentaires doivent être à même de procurer un travail décent et des revenus décents à toutes celles et à tous ceux qui cultivent, transforment, entreposent et vendent nos denrées alimentaires.

Plusieurs grandes manifestations ont émaillé l’année 2021, parmi lesquelles le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26), qui s’est tenue à Glasgow, ainsi que le Sommet Finance en commun. Il était primordial, lors de ces grandes manifestations mondiales, d’accorder une place de choix aux populations rurales à la table des concertations sur les solutions à mettre en place, et de reconnaître que les investissements en faveur de leurs moyens d’existence constituent la clé d’un avenir plus prospère et plus résilient.

Grâce au savoir sans égal que possède le FIDA, qui éclaire plusieurs études de référence publiées en 2021, nous avons pu faire valoir que les systèmes alimentaires doivent être à même de procurer un travail décent et des revenus décents à toutes celles et à tous ceux qui cultivent, transforment, entreposent et vendent nos denrées alimentaires. Nous avons également pu apporter des solutions spécifiques pour concrétiser cet objectif, qu’il s’agisse par exemple de mobiliser des petites entreprises locales pour favoriser la création des emplois en milieu rural, d’ériger l’adaptation des petits exploitants agricoles aux changements climatiques en objectif prioritaire, ou de garantir à toutes et à tous un accès à une alimentation saine. Parmi les études que nous avons présentées en 2021 figure notre rapport phare, le Rapport sur le développement rural, consacré cette année au thème de la transformation des systèmes alimentaires au service de la prospérité rurale et que nous avons publié en préparation du Sommet sur les systèmes alimentaires. Nous avons également publié des rapports de recherche à l’occasion de la COP 26 pour démontrer combien les investissements ont toute leur pertinence dans l’adaptation aux changements climatiques. Le rapport technique Nature-based Solutions (Solutions fondées sur la nature) et la série de rapports d’analyse du risque climatique intitulée What can smallholder farmers grow in a warmer world? (Que peuvent cultiver les petits exploitants agricoles dans un monde plus chaud?) ont fourni des données probantes ainsi que des exemples à l’appui de l’appel que nous avons lancé en faveur d’une intensification des investissements visant à favoriser l’adaptation des petits exploitants agricoles aux changements climatiques. Les données récentes, les éléments probants et les nouveaux renseignements, ainsi que les recommandations sont des éléments essentiels sur lesquels le FIDA se fonde pour influer sur les débats et mettre en avant les besoins des populations rurales sur la scène mondiale.

Nous avions également pour objectif d’amener les ruraux à s’exprimer sur cette scène afin qu’ils puissent exposer leurs préoccupations et leurs solutions aux dirigeants du monde entier. Pour rallier les ruraux et leurs organisations au débat, nous avons eu recours à des solutions diverses, comme la radio, qui nous a permis d’atteindre celles et ceux qui auraient été autrement exclus du dialogue, et nous avons rassemblé leurs points de vue sur le site Web dédié «Parole aux ruraux». Nous avons également joué un rôle actif dans le cadre des concertations du Sommet sur les systèmes alimentaires, notamment dans l’organisation des débats et la participation aux discussions, et par le fléchage des ressources financières vers les organisations paysannes et les organisations des peuples autochtones, afin que celles-ci puissent engager leurs propres processus de concertation. Enfin, nous avons fait entendre la parole des femmes et des hommes des zones rurales lors de la COP 26 en plaçant par exemple ces derniers sous les feux des projecteurs à l’occasion des 31 rencontres auxquelles le public a pu assister, en personne ou virtuellement, depuis le pavillon réservé au FIDA. Ces initiatives ont offert aux populations des zones rurales une occasion précieuse d’influer sur les décisions de la communauté internationale qui ont une incidence sur leur vie.

©FIDA/Gibson Digital

©FIDA/Gibson Digital

Ces actions ont porté leurs fruits. Le Sommet sur les systèmes alimentaires a notamment abouti, et cela est encourageant, à la création de la coalition d’action Travail décent, salaires et revenus de subsistance pour tous les acteurs des systèmes alimentaires, que le FIDA codirigera avec l’Organisation internationale du Travail.

Mais l’année 2021 n’a pas été placée sous le seul sceau des campagnes d’influence. Nous avons également dû, en tant qu’organisme, continuer d’accorder nos paroles à nos actes, et trouver des solutions pour canaliser davantage d’investissements vers les zones rurales qui en ont besoin et amplifier l’effet de ces injections de fonds.

La Douxième reconstitution des ressources du FIDA (FIDA12) est un moment qui fera date. Nos membres ont envoyé un signal fort et fait valoir la légitimité de notre ambition en fixant l’objectif de mobilisation des ressources à un niveau record, soit 1,55 milliard d’USD en contributions de base pour la période couverte par FIDA12 (2022-2024). Ce résultat représente une vision mobilisatrice du rôle que joue le FIDA en tant qu’acteur du redressement, de la reconstruction et de la résilience à l’échelle mondiale au sortir de la pandémie.

Si les contributions de base demeurent le fondement de notre modèle financier, nous continuerons néanmoins à mobiliser toute notre énergie pour puiser dans de nouvelles sources de financement. Le financement de l’action climatique est l’un des grands axes de ces actions en faveur duquel nous avons obtenu près de 300 millions d’USD auprès de diverses sources, comme le Fonds pour l’environnement mondial, le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’adaptation au cours des trois dernières années. Cela nous permettra de respecter notre engagement à faire en sorte que les fonds débloqués en faveur de l’action climatique à l’échelle mondiale parviennent jusqu’aux petits exploitants agricoles.

NOS INITIATIVES ONT OFFERT AUX POPULATIONS DES ZONES RURALES UNE OCCASION PRÉCIEUSE D’INFLUER SUR LES DÉCISIONS DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE QUI ONT UNE INCIDENCE SUR LEUR VIE

Forts de notre excellente note de crédit (AA+), nous sommes aujourd’hui en mesure d’apporter un complément aux contributions de base à la reconstitution des ressources par la mobilisation de ressources empruntées grâce à un nouvel outil, le Cadre d’emprunt intégré, tout en recherchant des cofinancements additionnels auprès de sources nationales et internationales. L’année 2021 a vu se concrétiser la mise en œuvre de cet outil et, au mois de juin, nous avons mis en place le Cadre de financement du développement durable, qui s’adresse à un choix d’investisseurs à impact souhaitant contribuer à la mission du FIDA. Les fonds collectés conformément au Cadre de financement du développement durable seront orientés dans leur intégralité vers des projets visant à soutenir notre population cible: les populations rurales les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus marginalisées.

©FIDA/Flavio Ianniello

©FIDA/Flavio Ianniello

En effet, alors que nous poursuivons la diversification de notre assise financière, nous devons plus que jamais veiller à ce que les populations pauvres des zones rurales puissent jouir de l’intégralité des investissements auxquels nous sommes associés et que ceux-ci soient écologiquement durables. Dans cette optique, nous avons intégré des considérations environnementales, sociales et de gouvernance dans le cadre de nos investissements, et nous poursuivons la consolidation de nos placements en obligations vertes et autres titres ayant trait à ces thématiques. En parallèle, nous intervenons de front pour favoriser l’adoption de stratégies d’investissement conformes aux dix principes du Pacte mondial des Nations Unies et veillons à ce que nos placements y adhèrent strictement. Cela signifie que nous excluons systématiquement les produits, les services et les pratiques commerciales qui sont incompatibles avec les principes fondamentaux relatifs aux droits humains, au travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption.

Nous œuvrons également pour ancrer davantage les valeurs d’inclusion, d’équité et de durabilité dans notre organisation. Dans cet esprit, nous avons mis en place en 2021 une méthode à l’échelle du FIDA afin d’inscrire les principes de diversité, d’équité et d’inclusion au cœur des priorités, quels que soient les services concernés. Par cet engagement, tous les membres du personnel pourront contribuer à la réalisation du mandat du FIDA en donnant la pleine mesure de leurs capacités et en prenant appui sur leurs compétences uniques. Nous avons également réalisé un sondage à l’échelle du Fonds pour recueillir des renseignements sur les discours de haine, le racisme et la discrimination, et définir les mesures à prendre pour faire en sorte que ces pratiques n’aient plus cours au sein de l’organisation.

©FIDA/David Paqui

©FIDA/David Paqui

L’un des piliers de notre culture institutionnelle est notre engagement en faveur de l’amélioration continue de l’efficience. Nous maintenons le cap sur l’innovation et misons sur les technologies modernes pour trouver des solutions en réponse aux difficultés opérationnelles. En 2021, nous avons déployé un programme d’automatisation interne enrichi par l’intelligence artificielle. Jusqu’à présent, nous avons donné la priorité à l’automatisation pour les transactions et mis le personnel à contribution pour recenser les tâches à automatiser. Parmi les solutions mises en place, citons la publication automatique des résultats des projets, l’insertion des taux de change par robot et l’utilisation d’une zone de discussion instantanée pour traiter les demandes dans plusieurs domaines dont le volume d’activités est élevé.

Sans innovation, il ne saurait y avoir d’amélioration continue en matière d’efficience. La seconde édition du concours FIDA – Défi Innovation a été lancée à la fin de l’année 2021 en vue de faire souffler un vent d’innovation sur nos activités et nos pratiques institutionnelles, l’accent étant mis sur les solutions propices à un changement de culture. Parce que nous sommes convaincus que les jeunes sont le moteur de l’innovation, nous avons mis en place plusieurs initiatives au cours de l’année pour offrir aux jeunes esprits novateurs du FIDA la possibilité de s’épanouir et de contribuer aux actions en faveur de l’innovation menées à l’échelle des Nations Unies grâce à un partenariat axé sur le mentorat entre le FIDA et l’École des cadres du système des Nations Unies, par l’intermédiaire de la plateforme UN Innovation Toolkit. Le réseau IFAD Youth Network a été particulièrement actif dans cet espace, dans lequel l’innovation est un moteur de changement au cœur des actions menées par les Nations Unies pour avancer vers la réalisation des objectifs de développement durable.

Nous œuvrons également pour ancrer davantage les valeurs d’inclusion, d’équité et de durabilité dans notre organisation.

Au chapitre des pratiques durables, le FIDA a conservé, pour la gestion de son siège, la certification platine décernée par le programme Leadership in Energy and Environmental Design, la plus haute certification de construction écologique disponible dans le monde. Ce succès est le fruit d’initiatives telles que l’enrichissement de la diversité biologique sur les terrains du siège, l’intégration des énergies renouvelables et la réduction de nos déchets non recyclables.

L’année 2021 fut celle de notre contribution au positionnement de nombreux jalons parmi ceux qui sont nécessaires à l’édification d’une reprise solide et porteuse d’inclusion. Nous avons également poursuivi les réformes qui s’imposent pour impulser le changement auquel nous aspirons dans le monde. Je me réjouis que le public international ait entendu notre message et, peut-être plus encore, qu’il ait prêté attention à la parole des ruraux dont nous nous sommes faits les porte-voix à l’occasion des grandes manifestations mondiales qui ont jalonné l’année. Je suis certain que le FIDA continuera, dans les années à venir, de consolider les acquis et de réaliser ses nobles et louables objectifs.

Alors que nous sommes entrés de plain-pied dans l’année 2022, nous devons déjà composer avec de nouveaux chocs. Pour y parvenir, nous nous inspirons des résultats obtenus et des enseignements tirés en 2021, et notamment du travail que nous avons mené auprès des populations rurales pour renforcer leur capacité de résilience face à la pandémie. Ces enseignements constituent un pivot fondamental des mesures que nous avons adoptées pour assurer la montée en puissance de nos interventions et la fourniture des services d’appui essentiels aux populations rurales qui subissent de plein fouet les conséquences des perturbations des systèmes alimentaires causées par la guerre en Ukraine – en conséquence de laquelle nous avons lancé une Initiative de riposte à la crise.

L’ANNÉE 2021 FUT CELLE DE NOTRE CONTRIBUTION AU POSITIONNEMENT DE NOMBREUX JALONS PARMI CEUX QUI SONT NÉCESSAIRES À L’ÉDIFICATION D’UNE REPRISE SOLIDE ET PORTEUSE D’INCLUSION
NOUS AVONS ÉGALEMENT POURSUIVI LES RÉFORMES QUI S’IMPOSENT POUR IMPULSER LE CHANGEMENT AUQUEL NOUS ASPIRONS DANS LE MONDE

Alors que je m’apprête à quitter mes fonctions au sein du FIDA, j’éprouve un profond sentiment de reconnaissance pour l’ensemble des réalisations que nous sommes parvenus à mener à bien. Ce fut un honneur et un privilège d’avoir travaillé au service de cette organisation qui, j’en suis convaincu, est particulièrement bien placée pour jouer un rôle majeur dans la conduite d’un changement durable et significatif en faveur des populations les plus vulnérables de la planète.

Le FIDA, les membres du personnel du Fonds, ainsi que les populations rurales pour lesquelles il œuvre, continueront de me tenir à cœur.

J’ai la ferme conviction que le FIDA, fort de l’appui renouvelé de ses partenaires – notamment des États membres –, continuera de s’acquitter de son mandat historique, qui est de bâtir un avenir dans lequel toutes les populations rurales sont libérées de la pauvreté et de la faim.

BOLIVIE (ÉTAT PLURINATIONAL DE) Grâce à l’amélioration des réseaux d’irrigation et des mesures de protection du climat, les agriculteurs de Villa Abecia peuvent fournir à leur famille des aliments plus nutritifs et vendre davantage de produits

©FIDA/Juan I. Cortés

©FIDA/Juan I. Cortés

COUP D’ŒIL SUR 2021

À l’orée de cette nouvelle année, le monde se trouvait au bord du précipice. Nous avions toutes et tous pleinement conscience que la voie que nous avions empruntée était:

Intenable à long terme

La température sur Terre devrait augmenter de plus de 3 °C d’ici à la fin du siècle, une situation qui aggraverait encore les vagues de chaleur, les inondations et les épisodes de sécheresse qui ravagent notre planète. Cette situation exacerberait aussi les risques qui pèsent sur les systèmes de production alimentaire et sur les moyens d’existence des populations les plus pauvres et les plus vulnérables.

Inéquitable

Parmi les personnes les plus riches de la planète, 1% détiennent une fortune plus de deux fois supérieure à la richesse cumulée de 6,9 milliards de personnes. Les inégalités se creusent inexorablement: la part des revenus captée par la moitié la plus pauvre de la population mondiale a presque baissé de moitié en l’espace de 200 ans.

Source de situations tragiques, en particulier pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables

D’après les estimations les plus récentes, la faim a touché entre 720 millions et 811 millions de personnes en 2020, soit une augmentation de plus de 100 millions de personnes depuis 2019.

D’APRÈS LES ESTIMATIONS LES PLUS RÉCENTES, LA FAIM A TOUCHÉ ENTRE 720 MILLIONS ET 811 MILLIONS DE PERSONNES EN 2020, SOIT UNE AUGMENTATION DE PLUS DE 100 MILLIONS DE PERSONNES DEPUIS 2019
EN 2021, IL NOUS A FALLU ESQUISSER UNE NOUVELLE TRAJECTOIRE

En 2021, il nous a fallu esquisser une nouvelle trajectoire. L’heure était venue d’unir nos forces et de pallier les faiblesses de nos systèmes. L’année a été marquée par trois grands événements:

le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires

la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26)

le Sommet Finance en commun

La nécessité impérieuse de transformer les systèmes alimentaires et de faire face à l’urgence climatique, étroitement imbriquée dans tous les autres enjeux, imprègne l’ensemble des activités du FIDA. Nous avions un rôle important à jouer pour réunir un consensus sur les mesures à mettre en œuvre et étudier les moyens de les financer.

Nous avons entrepris plusieurs initiatives pour structurer les débats sur les systèmes alimentaires et le climat:

* Nous avons amplifié la parole des populations rurales sur la scène internationale

* Nous avons proposé des idées innovantes dans notre rapport phare intitulé Rapport sur le développement rural 2021 - La transformation des systemes alimentaires au service de la prospérité rurale

* Nous avons diffusé les enseignements tirés des travaux que nous avons consacrés aux actions à mener pour remédier aux problèmes mondiaux

* Nous avons formulé des recommandations claires et compréhensibles

* Nous avons relayé notre appel en faveur d’un changement positif dans les médias internationaux

Nous avons présenté plusieurs solutions, fruit de nos travaux, à la communauté internationale à l’occasion du Sommet sur les systèmes alimentaires et de la COP 26:

* Investir dans des programmes d’adaptation aux changements climatiques destinés aux petites agricultrices et petits agriculteurs

* Privilégier les solutions fondées sur la nature 

* Renforcer la résilience des moyens d’existence des populations rurales face à la COVID-19 et aux autres risques

* Faire de l’inclusion des groupes traditionnellement marginalisés, comme les femmes et les jeunes, une priorité

Les médias ont manifesté un vif intérêt à l’égard de nos travaux et de nos messages. Lors de la COP 26, notre appel à multiplier les investissements en faveur des mesures d’adaptation aux changements climatiques a trouvé un large écho à l’échelle internationale et a été relayé dans plus de 1 200 publications émanant des principaux organes de presse. Avec clarté et conviction, les ruraux, dont nous nous sommes faits les porte-voix à la COP 26 et au Sommet sur les systèmes alimentaires, ont présenté aux dirigeants du monde entier les solutions dont ils ont besoin – et dont nous avons besoin – pour construire un avenir meilleur.

«Ce qui nous faciliterait la vie, ce serait de disposer de solutions technologiques et d’équipements, pour pouvoir mettre à l’essai plusieurs scénarios et travailler de manière productive.» Shirley Casachagua, céramiste (Pérou)

«Les changements climatiques ont provoqué des sécheresses et diminué les ressources en eau disponibles, ce qui a, en retour, diminué la production de blé.»Temesgen Tchane, cultivateur de blé (Éthiopie)

«Nous avons besoin de programmes d’aide financière, comme des prêts, pour pouvoir acheter du blé à semer.» Shabana Bibi, agricultrice et couturière (Pakistan)

Nous savons parfaitement ce que nous souhaitons accomplir et quelles sont les mesures à prendre pour y parvenir. Mais nous savons également que pour que nos actions aient l’ampleur voulue, il nous faut nous doter des moyens nécessaires pour pouvoir en faire encore plus, aider encore plus de personnes, et générer un impact encore plus retentissant.

C’est pourquoi nous avons pris les choses en main en 2021:

Nous avons élargi notre portée pour toucher un plus grand nombre de bénéficiaires

Le Rapport 2021 sur l’efficacité du FIDA en matière de développement révèle que le FIDA a dépassé ses engagements et augmenté le nombre de bénéficiaires touchés. Selon les données plus récentes, en 2020, le FIDA a atteint 128 millions de personnes et dépassé son objectif, fixé à 120 millions de bénéficiaires. La répartition en genre et en âge des bénéficiaires est par ailleurs assez équilibrée: 49% des bénéficiaires directs étaient des femmes, et 22%, des jeunes. Portés par le succès de la Douzième reconstitution des ressources du FIDA (FIDA12), dotés d’outils de ciblage plus perfectionnés, et résolument ancrés dans les pays grâce à la décentralisation, nous nous attendons à voir ces chiffres augmenter au cours des prochaines années.

Nous avons établi, aux côtés de nos États membres, un montant cible historique pour la mobilisation des ressources

Le 16 février 2021, à l’occasion de la réunion de clôture de la Consultation sur FIDA12, les représentants des États membres du FIDA ont annoncé l’octroi de contributions d’un niveau sans précédent pour financer les programmes pendant la période 2022-2024. Au terme de la Consultation, les contributions de base s’élevaient à environ 1,1 milliard d’USD. La Douxième reconstitution des ressources du FIDA est un moment qui fera date. En fixant l’objectif de mobilisation des ressources à un niveau record, qui permettra au FIDA de doubler et d’amplifier son impact à l’horizon 2030, les États membres ont envoyé un signal fort et donné acte de l’importance du rôle joué par le Fonds à l’échelle mondiale. Le résultat de la Douxième reconstitution des ressources établit une vision forte pour le FIDA, une vision axée sur les effets concrets au premier rang desquels figurent le relèvement après la pandémie, la reconstruction et la résilience.

Nous nous sommes positionnés à l’avant-garde de la pensée sur les grands problèmes mondiaux qui affligent les populations rurales, et nous avons appelé à l’adoption de mesures de solutions stratégiques pour améliorer leurs conditions de vie

Nous nous sommes pleinement mobilisés pour relayer les savoirs que nous avons acquis grâce à nos activités auprès de la communauté internationale. À l’occasion de la COP 26, nous avons publié notre rapport phare, intitulé Rapport sur le développement rural 2021 – La transformation des systèmes alimentaires au service de la prospérité rurale, dans la perspective du Sommet sur les systèmes alimentaires, ainsi qu’une vaste étude, What Can Smallholder Farmers Grow in a Warmer World? Nous avons également diffusé d’autres sources de savoirs sur la sécurisation des droits fonciers des femmes et des jeunes, et sur l’importance des envois de fonds pour le renforcement des moyens d’existence des populations rurales, un thème qui fut ensuite mis en avant dans la Déclaration de Rome des dirigeants du G20 de 2021.

Nous avons réalisé notre ambition et joué un rôle plus important au niveau mondial dans les domaines de la communication et de la sensibilisation

La création d’une visibilité utile constitue l’un des fondements de notre nouvelle stratégie de communication et de sensibilisation à l’échelle mondiale. Dévoilée et mise en place en 2021, celle-ci a déjà engendré des retombées considérables. Cette stratégie est dictée par une volonté de multiplier les mesures de telle sorte que le rôle central joué par les petits agriculteurs – et les autres personnes travaillant dans les zones rurales – figure au premier plan des réflexions menées à l’échelle mondiale pour remédier aux problèmes les plus pressants qui touchent l’humanité. Parmi ces mesures figurent le renforcement de la collaboration entre les effectifs responsables de la communication et le personnel de terrain, le but étant de constituer et de diffuser un corpus de témoignages et de données probantes, l’organisation d’un plus grand nombre d’événements internationaux, l’amplification de la voix des populations rurales sur la scène internationale et l’établissement de partenariats en vue d’atteindre de nouveaux publics. En conséquence, la notoriété du FIDA à l’échelle mondiale a connu une forte progression en 2021: par exemple, nous avons été mentionnés dans plus de 17 000 publications dans les médias (soit une augmentation de 30%), le Président du FIDA a prononcé plus de 150 discours au cours de manifestations internationales de haut niveau (ce qui représente une hausse de 25% par rapport à 2020) et nos vidéos ont été visionnées plus d’un million et demi de fois. Nous avons également noté une nette augmentation de la participation de notre audience sur l’ensemble des réseaux sociaux sur lesquels nous sommes présents.

Nous avons tiré parti de notre bonne situation de solvabilité pour puiser dans de nouvelles sources de financement du développement

Nous diversifions nos sources de financement tout en conservant un système de gestion du risque méthodique et solide pour préserver notre note de crédit (AA+). Fort de notre statut de créancier privilégié, nous avons entrepris de compléter les contributions de base à la reconstitution des ressources par des ressources empruntées grâce à un nouvel outil, le Cadre d’emprunt intégré. Nous nous employons, en parallèle, à mobiliser davantage de cofinancements internationaux en nouant des partenariats avec d’autres banques multilatérales de développement, des partenaires bilatéraux et des fonds de développement. Ce faisant, le FIDA tirera parti de son importante présence dans les pays et des relations étroites qu’il a établies avec les autorités publiques et d’autres acteurs du développement opérant sur le terrain, avec pour ambition d’élargir la portée de son action et de renforcer son impact sur le terrain.

Nous avons entrepris une réforme ambitieuse de notre stratégie de gestion financière afin de gagner en souplesse, en efficience et en transparence

Nous avons entrepris d’abandonner notre stratégie de gestion financière, qui repose en grande partie sur des règles et les opérations, au profit d’un cadre souple et articulé autour de principes, afin de donner lieu à de nouveaux gains d’efficience, d’investir dans les systèmes nationaux et les effectifs présents dans les pays, mais aussi d’adopter les meilleures pratiques en cours à l’international. Nous souhaitions notamment parvenir à une utilisation optimale des systèmes de gestion financière des pays de manière à alléger le fardeau que représente la gestion de systèmes parallèles cloisonnés pour les emprunteurs et les bénéficiaires, mais également renforcer la discipline financière dans le cadre des projets par l’établissement de rapports sur les résultats financiers et leur suivi plus rigoureux.

49% DES BÉNÉFICIAIRES DIRECTS ÉTAIENT DES FEMMES, ET 22%, DES JEUNES
LE FIDA A ATTEINT 128 MILLIONS DE PERSONNES ET DÉPASSÉ SON OBJECTIF, FIXÉ À 120 MILLIONS DE BÉNÉFICIAIRES

Nous avons poursuivi l’élargissement de nos sources de financement afin d’améliorer la prestation de services et d’amplifier les effets des initiatives sur le terrain

En juin 2021, nous avons mis en place un Cadre de financement du développement durable. Ce cadre orientera notre collaboration avec les investisseurs institutionnels à impact triés sur le volet qui ont montré une forte appétence pour la finance durable et qui souhaitent appuyer le FIDA dans son mandat d’éradiquer la faim et la pauvreté dans les zones rurales. Les fonds collectés conformément au Cadre de financement du développement durable seront orientés dans leur intégralité vers des projets visant à soutenir sa population cible: les populations rurales les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus marginalisées.

En 2021, nous avons lancé l’événement IFAD Innovation Talks, une série consacrée à l’apprentissage et à la diffusion des savoirs, qui met les pleins feux sur les méthodes, les outils, les produits et les services innovants issus du travail du FIDA et de ses partenaires.

Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a abouti à une avancée majeure: la création d’une coalition d’action axée sur le droit de tous les travailleurs des systèmes alimentaires à bénéficier d’un travail, de revenus et de salaires décents. Compte tenu de notre statut d’organisme de référence pour la piste d’action du Sommet sur la promotion de moyens d’existence équitables – que nous remplirons en nous appuyant sur notre expérience opérationnelle de première main en matière de renforcement des moyens d’existence des populations rurales –, le FIDA a été désigné pour chapeauter cette coalition, aux côtés de ses partenaires, l’Organisation internationale du Travail et CARE. La coalition est axée sur la justice économique et sociale, et a pour mission de faire en sorte que tous les acteurs des systèmes alimentaires puissent faire valoir leur droit à une alimentation suffisante et nutritive. Le FIDA s’est également vu confier un rôle de premier plan pour établir la finance comme «levier de mise en œuvre» de la transformation des systèmes alimentaires.

Nous nous sommes positionnés à l’avant-garde de la recherche pour améliorer les résultats et trouver de meilleures solutions, au bénéfice des populations rurales

Conscients que les populations rurales doivent composer avec des problèmes inédits et plus complexes et que, dans le contexte actuel, les bonnes pratiques deviennent rapidement obsolètes, nous avons entrepris d’affermir notre action afin de faire émerger des solutions innovantes. En 2021, nous avons lancé l’événement IFAD Innovation Talks, une série consacrée à l’apprentissage et à la diffusion des savoirs, qui met les pleins feux sur les méthodes, les outils, les produits et les services innovants issus du travail du FIDA et de ses partenaires. Nous avons également organisé une foire de partage des outils géospatiaux et de leurs applications aux fins de l’investissement climatique à l’occasion de la COP 26, qui nous a donné l’occasion de présenter des applications concrètes de ces outils. Enfin, nous avons apporté notre contribution à des initiatives mondiales d’envergure en matière d’innovation, notamment dans le cadre du concours «Agrobiodiversity Innovation Challenge» – dont nous avons financé les solutions gagnantes –, comme la trousse à outils pour l’innovation des Nations Unies, le concours de l’innovation des Nations Unies pour un changement de culture ou le groupe de travail Moonshots for Development.

Nous avons joint l’acte à la parole et fait de la durabilité une priorité

Nous devons faire preuve d’exemplarité; c’est pourquoi nous sommes allés encore plus loin en 2021 et avons mis en œuvre des actions respectueuses de l’environnement au sein de notre institution. Nous avons notamment réduit notre consommation d’énergie et d’eau en adoptant une série de mesures, parmi lesquelles l’adoption d’énergies renouvelables, la collecte des eaux de pluie, ainsi que la réduction des déchets non recyclables et de la consommation de papier. En outre, nous avons entrepris d’enrichir la diversité biologique sur les terrains de notre siège en introduisant des abeilles et d’autres insectes pollinisateurs, ainsi que des fleurs sauvages. Ces initiatives, ainsi que d’autres, nous ont permis de conserver la certification platine du programme de certification Leadership in Energy and Environmental Design, la plus haute certification de construction écologique disponible dans le monde.

OÙ INTERVIENT LE FIDA

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE PROCHE-ORIENT, AFRIQUE DU NORD ET EUROPE ASIE ET PACIFIQUE AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE
  • AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

    27

    projets en cours dans 17 pays Financement du FIDA en cours: 487,9 millions d’USD

  • AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE

    49

    projets en cours dans 22 pays Financement du FIDA en cours: 1 865,2 millions d’USD

  • AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE

    46

    projets en cours dans 17 pays Financement du FIDA en cours: 1 891,5 millions d’USD

  • PROCHE-ORIENT, AFRIQUE DU NORD ET EUROPE

    32

    projets en cours dans 17 pays, ainsi qu’à Gaza et en Cisjordanie Financement du FIDA en cours: 921,9 millions d’USD

  • ASIE ET PACIFIQUE

    53

    projets en cours dans 20 pays Financement du FIDA en cours: 2 561,0 millions d’USD