Communiqué de presse | 17 janvier 2025

Le Président du FIDA invite les dirigeants à Davos à concentrer leurs efforts sur la réduction des inégalités, la croissance et la stabilité

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Caroline Chaumont

Responsable de la communication et des relations avec les médias

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Rome, le 17 janvier 2025 – Alors que le monde est aux prises avec un mélange explosif de changements climatiques, de conflits et d’incertitudes sur le plan économique, Alvaro Lario, le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), organisme des Nations Unies, exhorte les dirigeants mondiaux et chefs d’entreprise à « investir dans les zones rurales pour lutter contre la pauvreté, la faim et les inégalités et favoriser la stabilité mondiale ». Tandis qu’il se rend au Forum économique mondial annuel organisé à Davos qui débute ce lundi, il attire l’attention sur les trois milliards de personnes qui vivent dans les zones rurales où la faim et la pauvreté sont le plus solidement ancrées et qui dépendent des économies rurales.

« Les migrations forcées, l'inflation des prix des denrées alimentaires et l'accélération des changements climatiques sont autant de signaux d’alarme d'un monde fragmenté où la stabilité et la sécurité alimentaire sont profondément menacées », prévient Alvaro Lario. « Pour remédier à toutes ces difficultés, il faut des investissements dans les zones rurales qui fournissent des emplois décents aux jeunes, stabilisent l'approvisionnement alimentaire mondial et aident les petits producteurs et productrices à s'adapter à l'évolution du climat. J'appelle les dirigeants présents à Davos – en particulier les gouvernements, les investisseurs privés et les innovateurs – à investir des fonds, leur savoir-faire et leurs technologies dans la recherche d'une prospérité mieux partagée qui profitera à tous. »

Selon les estimations, la croissance économique du secteur agricole contribue à réduire la pauvreté deux à trois fois plus efficacement que la croissance générée dans d’autres secteurs. La hausse de la demande d’aliments diversifiés, imputable à la croissance démographique mondiale et à l’évolution des modèles de consommation vers des aliments plus diversifiés et plus sophistiqués dans les pays en développement, ouvrent d’immenses perspectives pour les petits producteurs et productrices agricoles, les petites entreprises agroalimentaires et les populations rurales.

Or les investissements dans l’agriculture et le développement rural ont été négligés au fil des années, malgré les rendements qu’ils peuvent avoir sur les plans de la sécurité alimentaire, de la croissance et de la stabilité. L’aide publique au développement (APD) destinée au développement agricole stagne, atteignant à peine 4 à 6% du total de l’APD, loin de satisfaire aux besoins croissants, en particulier dans un contexte où les changements climatiques appellent une adaptation urgente des agriculteurs. Les petits exploitants, qui produisent un tiers des aliments dans le monde, ne reçoivent actuellement que 5 milliards d’USD par an de financements climatiques, soit moins de 1% du total mondial, alors que leurs besoins sont estimés à environ 75 milliards d’USD par an.

« Au FIDA, nous nous appuyons sur des partenariats avec des entreprises, des gouvernements et des innovateurs pour repenser la croissance au service des pauvres en milieu rural. Mais nous devons travailler ensemble, car personne ne peut résoudre isolément les problèmes mondiaux actuels », a souligné Alvaro Lario. « Nous devons mettre à profit l'ère de l'intelligence pour faire en sorte que les technologies émergentes soient accessibles à tous, en particulier aux plus pauvres de la planète. Les laisser prendre encore plus de retard met en péril le développement mondial et accroît partout le risque de famine et de conflit ».

Le FIDA développe des solutions pour attirer les investissements et l’engagement du secteur privé dans les domaines du développement rural et de l’agriculture. Par exemple, il est le premier organisme spécialisé de l’Organisation des Nations Unies, avec la Banque mondiale, à avoir reçu une note de crédit et à émettre des obligations durables. Le FIDA a depuis levé plus de 720 millions d’USD auprès de fonds de pension mondiaux ou d’assurances-vie pour bénéficier aux populations les plus pauvres.

Le FIDA cherche également des solutions pour donner aux petits exploitants et aux populations rurales un accès aux technologies numériques, y compris l’intelligence artificielle (IA), les porte-monnaie électroniques, les drones et la blockchain, avec des services et des outils adaptés. Par exemple, par l’intermédiaire de son initiative Moonshots for Development, le FIDA soutient une petite start-up kenyane qui fournit des services d’intelligence artificielle fondamentaux alertant les agriculteurs d’une infestation et leur fournissant des conseils pour y faire face.

Près de 700 millions de personnes dans le monde vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, avec moins de 2,15 USD par personne et par jour, et les trois quarts des pauvres vivent dans les zones rurales des pays en développement. La hausse du prix des denrées alimentaires est devenue un enjeu pressant pour la plupart des pays en développement. Environ 735 millions de personnes souffrent de la faim, et plus de 3 milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’offrir une alimentation saine. Le nombre de personnes vivant encore dans des économies caractérisées par de fortes inégalités approche les 1,7 milliard de personnes, soit 20% de la population mondiale.

Les plus de 45 ans d’expérience du FIDA montrent que les investissements dans l’agriculture et les économies rurales peuvent réellement transformer des vies. Entre 2019 et 2021, les investissements du FIDA ont amélioré les revenus de 77 millions de personnes et la sécurité alimentaire de 57 millions de personnes.

Pour plus d’informations sur le FIDA et son travail: www.ifad.org/fr

Communiqué de presse no IFAD/02/2025

 

Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, le Fonds a octroyé plus de 24 milliards de dollars dans des pays en développement sous forme de dons ou de prêts à faible taux d’intérêt.  

De nombreuses photographies illustrant l’action du FIDA aux côtés des populations rurales peuvent être téléchargées à partir de la banque d’images de l’organisation. 

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