Rome, le 25 juin 2024. « Les populations rurales souffrent plus que n’importe quel autre groupe des conséquences de l’accélération des crises mondiales aujourd’hui », a déclaré Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations Unies, à l’occasion de la publication, aujourd’hui, du Rapport annuel 2023 du FIDA: Investir dans les communautés rurales pour assurer un avenir durable.
Les crises climatiques et de la biodiversité, la multiplication des conflits, l’instabilité économique et le creusement des inégalités touchent les ruraux de manière disproportionnée. L’insécurité alimentaire est plus forte dans les zones rurales que dans les espaces urbains, et la pauvreté extrême dans le monde demeure à 80% enracinée dans les campagnes.
« Les populations rurales détiennent aussi la clé pour se libérer de ces difficultés: avec les investissements nécessaires elles peuvent produire des aliments nutritifs pour tous tout en gérant de façon durable les ressources naturelles », a ajouté Alvaro Lario.
Le Rapport annuel du FIDA met en lumière les « progrès importants » réalisés en 2023, en notant les développements et initiatives essentiels mis en place pour faire face aux crises mondiales actuelles et soutenir les populations rurales du monde entier. Il fournit également des « raisons d’être optimistes ».
Les États membres du FIDA ont pris des engagements records dans le cadre de la 13e reconstitution triennale des ressources du Fonds. L’ambition du FIDA est de mobiliser 2 milliards d’USD de nouveaux financements pour appuyer son programme de travail d’une valeur de 10 milliards d’USD, et atteindre plus de 100 millions de ruraux entre 2025 et 2027.
Avec sa solide note de crédit AA+, le FIDA a continué de tirer parti de sa capacité d’emprunt pour exploiter la richesse mondiale afin de véritablement changer la vie des populations rurales. L’organisme spécialisé des Nations Unies et institution financière internationale a émis deux placements privés d’obligations durables en euros, d’une valeur de 180 millions d’EUR, au titre de son cadre de financement du développement durable. Le FIDA a présenté son premier rapport d’impact à la Bourse de Londres, détaillant comment le produit des obligations émises en 2022 est utilisé pour investir dans près de 2 millions de ménages ruraux.
Compte tenu de l’importance qu’il accorde à l’innovation, le FIDA a introduit, l’année dernière à l’occasion de la COP28 à Dubaï et en collaboration avec ses partenaires, le Mécanisme financier d’adaptation aux changements climatiques en milieu rural en Afrique (ARCAFIM). L’ARCAFIM est un modèle à grande échelle de financement personnalisé de l’adaptation climatique destiné aux petits producteurs et productrices alimentaires pauvres et aux microentreprises rurales. Ce modèle innovant de partage des risques mélange ressources de donateurs et fonds commerciaux pour réduire les risques liés aux prêts consentis par les banques locales aux petits exploitants.
Le FIDA n’a de cesse de plaider l’urgence de financements climatiques à destination de l’adaptation compte tenu de l’intensification des changements climatiques, alors même que l’écart avec le financement des mesures d’atténuation continue de se creuser. Dans le cadre du Programme élargi d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP+), le Fonds continue d’orienter le financement de l’action climatique vers les populations rurales les plus vulnérables, y compris celles qui vivent dans des contextes fragiles. Le FIDA conjugue dons et prêts pour appuyer l’adaptation climatique des communautés rurales par l’intermédiaire de solutions fondées sur la nature et de l’agriculture régénératrice. Près de 7 millions de petits producteurs et productrices agricoles de 41 pays ont renforcé leur résilience grâce à des interventions d’adaptation climatique depuis le début de ce programme.
Parmi les autres faits marquants de 2023, citons la création de mécanismes pionniers fondés sur le marché pour rémunérer les petits exploitants pour leurs services écosystémiques, la mise en place d’un laboratoire d’innovation et le lancement de nouvelles modalités de financement direct des organisations rurales pour leurs projets axés sur le climat.
Renforcement des capacités organisationnelles du FIDA
Les capacités d’investissement du FIDA s’appuient sur son personnel dédié. Dans le cadre du processus de décentralisation lancé il y a quelques années, 40% du personnel du FIDA est désormais en poste sur le terrain, au plus près des petits producteurs et productrices alimentaires des pays en développement dans lesquels le Fonds investit.
« Malgré les difficultés importantes qui nous attendent, le FIDA est mieux armé que jamais pour collaborer avec les communautés rurales à des solutions durables et efficaces à la faim et à la pauvreté tout en mettant à leur disposition des outils d’adaptation aux changements climatiques », a ajouté Alvaro Lario.
Le FIDA a par ailleurs dépassé les 45% de représentation des femmes aux postes de direction et d’encadrement supérieur, et atteint les 55% de représentation des pays en développement dans lesquels il investit. Au total, 110 nationalités sont aujourd’hui représentées parmi les membres du personnel du FIDA.
Communiqué de presse n. IFAD/47/2024
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, le Fonds a octroyé plus de 24 milliards de dollars dans des pays en développement sous forme de dons ou de prêts à faible taux d’intérêt.
De nombreuses photographies illustrant l’action du FIDA aux côtés des populations rurales peuvent être téléchargées à partir de la banque d’images de l’organisation.