Le droit à l’alimentation est universel, et les petites exploitations peuvent le satisfaire
Avec un soutien adéquat, petits producteurs et productrices agricoles peuvent nourrir leurs communautés sans dépendre de coûteux intrants importés.
La faim n’est pas due à un manque de nourriture ou de capacités agricoles. Ses premières causes sont en réalité les conflits, les changements climatiques et les aléas économiques. Pour les 733 millions de personnes qui ont souffert la faim en 2023, sans doute le constat est-il amer.
Le dernier rapport sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde affirme que nous avons les moyens d’éradiquer la faim et la malnutrition d’ici à 2030 mais que ce sont l’argent et la volonté politique qui font défaut.
Il est difficile d’estimer précisément ce que coûterait d’éliminer la faim, mais on sait que le coût de l’inaction est encore plus élevé. En matière de santé, de nutrition et d’environnement, les coûts actuels des systèmes d’alimentation et d’utilisation des terres s’élèvent déjà à 12 000 milliards d’USD par an, tandis que les coûts sanitaires imputables au régime alimentaire devraient dépasser 1 300 milliards d’USD par an d’ici 2030.
En outre, transformer les systèmes alimentaires générerait une activité économique supplémentaire équivalant à 4 500 milliards d’USD chaque année. Il pourrait en résulter plus de 120 millions de nouveaux emplois décents, sans parler du ralentissement du réchauffement planétaire et de la régénération des écosystèmes naturels.
Incontestablement, investir dans la sécurité alimentaire et la nutrition n’est donc pas seulement une obligation morale, c’est aussi une décision économiquement judicieuse.
Quels sont les obstacles?
Éliminer la faim nécessite de relever une palette de défis. Premièrement, les petits exploitants et exploitantes agricoles, qui produisent un tiers des denrées alimentaires dans le monde, sont victimes d’un sous-investissement chronique. Il nous faut investir plus, mais aussi mieux. Les financements doivent ainsi être adressés aux populations qui en ont le plus besoin: celles qui vivent dans les zones rurales des pays en développement.
C’est pourquoi, dans son prochain cycle de projets, le FIDA consacrera 45% des ressources de base aux zones rurales des pays à faible revenu. C’est là que la faim sévit le plus et que les investissements sont les plus fructueux.
Deuxièmement, les fonds actuellement mis à disposition sont insuffisants. Seuls 4% du total de l’aide publique au développement, l’APD, vont au développement agricole. Par ailleurs, les dépenses publiques nationales consacrées à l’agriculture sont très limitées. Cette situation est encore aggravée par la dette écrasante qui pèse sur nombre de pays à faible revenu et contraint leurs autorités à choisir entre rembourser cette dette ou investir dans les services publics les plus élémentaires.
Enfin, perçus comme présentant un risque financier élevé, les pays qui souffrent le plus de la faim et de l’insécurité alimentaire sont aussi les moins visés par l’offre de financements.
Quelles sont les solutions?
Le monde a besoin de davantage de financements, avec un meilleur retour sur investissement. Or, il existe déjà des mécanismes de financement qui pourraient être déployés à plus grande échelle pour plus d’impact:
L’action du FIDA
En matière de solutions innovantes pour le financement de la sécurité alimentaire et de la nutrition, le FIDA montre l’exemple:
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L’échéance de 2030 fixée pour les objectifs de développement durable approche à grands pas, or la faim et la malnutrition progressent. Il est temps de joindre le geste à la parole, il est temps d’investir pour réaliser l’objectif « Faim zéro ».
L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde est un rapport annuel élaboré conjointement par la FAO, le FIDA, l’UNICEF, le PAM et l’OMS.