Le financement du développement en 4 questions

Maillon essentiel de l'écosystème du financement du développement, le FIDA met les petits producteurs et productrices agricoles en relation avec des acteurs de la finance mondiale afin qu'ils puissent durablement nourrir la planète, tout en participant de l'édification de communautés rurales prospères.

Mais comment ce système complexe fonctionne-t-il exactement? Nous allons le voir.

Le financement du développement désigne des fonds qui sont affectés à la réalisation d'objectifs sociaux, environnementaux et économiques, en faveur des populations et de la planète.

Le financement du développement prend principalement la forme de dons, qui ne doivent pas être remboursés, ou de prêts, qui doivent l'être. Les fonds peuvent venir d'acteurs publics, comme des gouvernements, ou d’acteurs privés, comme des banques ou des entreprises.

Lorsque plusieurs pays s'accordent pour établir une banque de développement, ils créent une institution financière internationale (IFI). Les IFI sont un élément central du système de financement du développement car elles financent un large éventail de programmes conformes aux objectifs de développement durable.

Certes, le FIDA est une IFI. Mais il est également un organisme spécialisé des Nations Unies, doté d'un mandat essentiel: éliminer la pauvreté et la faim en investissant en faveur des populations rurales.

Fort d'une expérience de plusieurs décennies, le FIDA intervient directement dans la conception et l'exécution des projets qu'il finance. Par conséquent, en plus d'accorder des dons et des prêts à long terme à des conditions abordables aux États, nous mettons notre expertise technique à profit pour apporter des solutions innovantes aux problématiques des populations rurales.

Grâce à notre position unique dans le système de financement du développement, le FIDA donne à celles et ceux qui sont généralement les grands oubliés des systèmes financiers la possibilité de bénéficier de financements publics et privés.

Une part significative de nos fonds provient des contributions versées par nos États membres, dont les niveaux de revenus diffèrent. Dans le cadre du cycle actuel de reconstitution des ressources, ceux-ci se sont engagés à contribuer à l'organisation à hauteur de plus de 1,4 milliard d'USD.

En 2020, le FIDA est devenu le premier fonds des Nations Unies à obtenir une note de crédit. Il a ainsi eu accès aux possibilités offertes par les marchés de capitaux mondiaux et a pu diriger les fonds empruntés vers les populations rurales, en plus des ressources disponibles via l'aide publique au développement.

Aujourd'hui, le FIDA est noté AA+ par les agences S&P et Fitch, gage de bonne santé financière pour les investisseurs potentiels. Cette note de crédit, couplée à une mission forte et un impact avéré, rend les obligations du FIDA particulièrement attractives pour les investisseurs institutionnels, tels que des caisses de retraite ou des compagnies d'assurance. Nous leur permettons de réaliser des investissements sûrs, durables et à long terme, avec des bénéfices pour eux-mêmes mais aussi pour le monde.

Enfin, le FIDA se sert des fonds existants pour mobiliser encore davantage de ressources auprès d’autres partenaires financiers: gouvernements, entreprises du secteur privé, fonds de donateurs internationaux ou autres IFI.

Les petits producteurs et productrices agricoles, de même que leurs communautés, peinent souvent à accéder à des financements et à intéresser les investisseurs mondiaux. Mais pour efficacement bâtir des systèmes alimentaires durables et protéger les ressources naturelles, il est urgent et nécessaire d'y remédier.

En collaborant avec le FIDA, les communautés rurales et leurs membres les plus marginalisés – tels que les femmes, les personnes autochtones et les personnes handicapées – prennent part à des projets qui leur permettent d'accroître leur production, d'économiser les ressources en eau, de protéger les terres et la biodiversité, et de décemment gagner leur vie.

• En Égypte, le projet PRIDE travaille avec les communautés locales à la restauration de vallées désertiques et au stockage de l'eau de pluie, permettant d'éviter des crues soudaines et d'irriguer les cultures pendant la saison sèche. Les paysans ont ainsi vu leur production de figues doubler, voire tripler.

• En Sierra Leone, le projet RFCIP fait en sorte que les populations rurales aient accès aux financements nécessaires pour faire grandir leurs entreprises. Grâce à cette initiative, Julius a pu emprunter 280 USD, en donnant le salaire d'enseignante de son épouse comme garantie, et investir dans son entreprise apicole. Avec les bénéfices générés, il a construit une chambre d'hôtes et s'est depuis diversifié en cultivant du cacao.

• Au Viet Nam, les dix membres de la coopérative des producteurs de coques arche de Dinh Cu ont reçu 5 000 USD du projet AMD et rassemblé 2 300 USD par leurs propres moyens. Ils ont ainsi acheté 800 kilos de jeunes coques, aménagé les vasières et investi dans de nouveaux filets. Aujourd'hui, leurs revenus annuels sont stables, s'élevant à 5 000 USD, et comme le mollusque se plaît dans l'eau salée, leur moyen d'existence ne craindra pas les changements climatiques.

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Le système de financement du développement peut paraître complexe mais son objectif est simple: créer un monde meilleur pour tous. Depuis plusieurs dizaines d'années maintenant, le FIDA joue un rôle central dans la réalisation de cet objectif et continuera de le faire dans les années à venir.