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Éclairage | 11 septembre 2024

Tout comprendre de la coopération Sud-Sud et triangulaire

Temps de lecture estimé: 6 minutes
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La coopération Sud-Sud et triangulaire (CSST) cela peut sonner comme une expression jargonnante du secteur du développement. Or c’est un moteur majeur de croissance durable et d'innovation, il est important donc que ce concept soit bien compris de tous.

Alors tâchons de comprendre de quoi on parle, et toute l’importance de la CSST pour les populations rurales.

Nord, Sud... de quoi parle-t-on?

Le Nord et le Sud (ou Pays Sud, ou « Sud global » comme on l’appelle de plus en plus) désignent deux grands ensembles de pays qui partagent des caractéristiques politiques, économiques et sociales. Ces termes ne reflètent pas toujours parfaitement la géographie – par exemple, l'Australie et la Nouvelle-Zélande font toutes les deux parties des pays du Nord – mais ils offrent un raccourci pratique qui permet de décrire le principal fossé socioéconomique de notre monde.

Traditionnellement, la coopération au service du développement est mise en œuvre par un pays à haut revenu du Nord, qui fournit financement, ressources et savoir-faire technique à un pays à faible revenu du Sud.

Mais ce modèle ne tient pas compte du fait que les pays du Sud ont énormément à apprendre les uns des autres, même plus que des pays du Nord souvent. C'est là que la CSST entre en scène.

D'accord, mais c’est quoi la CSST?

La coopération Sud-Sud est le fait pour les pays du Sud – ainsi que des institutions et des organisations de la société civile – d'échanger des connaissances, des technologies et des ressources afin de résoudre des problématiques communes.

La coopération triangulaire est une variation sur le même thème. Il s'agit d'une forme de coopération Sud-Sud appuyée par un pays tiers du Nord ou une organisation multilatérale, comme le FIDA. Le partenaire tiers fournit une assistance financière ou technique mais la coopération reste sous la direction des partenaires du Sud.

Qu'apprennent les uns des autres les pays en développement?

Les pays du Sud font face à des difficultés communes dans des domaines tels que le développement agricole, la santé publique et les changements climatiques. De plus, il arrive souvent qu'ils disposent de ressources limitées pour y faire face. De plus leurs populations se ressemblent, sur le plan démographique ou culturel.

Cela signifie que les solutions qui ont fait leurs preuves dans un pays, une région ou une communauté ont de grande chance de réussir dans un contexte similaire.

Plus particulièrement, de nombreux pays en développement ont récemment acquis une expérience précieuse en matière de réduction de la pauvreté rurale, de développement des marchés et d'élaboration de normes de protection de l'environnement. Même les pays à revenu intermédiaire supérieur comptent encore des poches de pauvreté rurale dont ils peinent à se départir et pourraient donc bénéficier de la CSST, et y contribuer.

En quoi la CSST bénéficie-t-elle aux ruraux?

C'est précisément dans les zones rurales des pays en développement, où la faim et la pauvreté sont les plus enracinées, que la CSST peut avoir le plus grand impact. On ne compte plus, dans le portefeuille du FIDA, les exemples de petits producteurs et productrices agricoles qui ont fait l’expérience de ses retombées positives tangibles.

  • Des experts afghans ont formé des pasteurs du Tadjikistan voisin, leur permettant d'élever des chèvres cachegoras – croisement de chèvres angoras et de chèvres cachemires – et de produire une laine résistante et d'une grande finesse.
  • À Cuba, des personnes pratiquant une agriculture familiale ont, dans le cadre d'une série d'échanges, bénéficié des connaissances d'homologues uruguayens en matière de bétail et de production laitière, et ont fini par adopter les mêmes techniques peu onéreuses et des pratiques agroécologiques similaires.
Des petits producteurs et productrices agricoles tanzaniens sont formés par la Chine aux meilleures pratiques en matière de culture du tournesol. © Unité CSST du FIDA

Comment le FIDA encourage-t-il la CSST?

Au FIDA, nous nous efforçons sans cesse d'appliquer les meilleures pratiques et les enseignements tirés à de nouveaux projets, mais trois de nos initiatives sont spécifiquement consacrées à la CSST:

  • Nos centres régionaux de connaissances pour la coopération Sud-Sud et triangulaire à Beijing et Brasilia facilitent le recensement et la diffusion de pratiques novatrices en nous rapprochant de nos partenaires et des participants à nos projets.

En collaboration avec les autres organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome, le FIDA a lancé un programme conjoint de CSST visant à promouvoir les repas scolaires cuisinés à partir de produits locaux. Ce programme, qui parvient à faire entrer des aliments nutritifs cultivés par de petits producteurs locaux dans les cantines scolaires, gagne du terrain au Kenya, au Rwanda, au Sénégal et aux Philippines.

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La CSST peut avoir l'air d'un terme alambiqué mais l'idée qui la sous-tend est toute simple. Grâce à la solidarité et la coopération, les pays en développement peuvent se prêter main forte et avancer ensemble vers le développement durable.

Plus d'informations sur la CSST et la Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud.

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