Au Mexique, les peuples autochtones en première ligne pour protéger la planète
Dans la région de Michoacán, un peuple autochtone soutenu par le FIDA restaure ses terres natales et renforce ses liens communautaires.
En 2024, Cuba a subi plusieurs pannes d’électricité d’ampleur nationale et de longue durée, dues à la vétusté de ses infrastructures énergétiques alimentées par des combustibles fossiles. Alors que les médias ont mis l’accent sur l’impact de ces blackouts dans les métropoles, les communautés rurales ont également été touchées de plein fouet.
Les petits producteurs et productrices agricoles ont besoin d’électricité dans toutes leurs activités, de l’irrigation des terres au stockage sécurisé des produits récoltés. En l’absence de cette énergie, la productivité peut être faible, avec des pertes après récolte considérables, ce qui met à mal les revenus et la sécurité alimentaire des producteurs.
Or, le long de la côte est de ce pays insulaire se prépare une transition vers les énergies propres. En installant des panneaux solaires, les petits exploitants se montrent déterminés contre les crises récurrentes, tout en protégeant l’environnement dont nous dépendons tous.
Martha et son mari cultivent des aubergines, des plantains, des tomates et d’autres légumes dans la province de Holguín. Comme d’autres petits exploitants, ils sont confrontés aux effets des changements climatiques. Dans cette partie de l’île, on a l’habitude des longues saisons sèches, mais les phénomènes climatiques extrêmes sont devenus plus fréquents, notamment, les sécheresses.
Face à cette évolution, il est particulièrement important pour Martha de pouvoir s’appuyer sur une source d’électricité fiable – et c’est loin d’avoir été facile ces derniers temps.
De fait, elle a pu garantir la protection de ses cultures en installant de nouveaux panneaux solaires, qui convertissent la lumière du soleil en une électricité propre et fiable. Soutenu par le Mécanisme de coopération Sud-Sud et triangulaire Chine-FIDA, le projet Gibara Verde X Ciento a permis de fournir ces panneaux à Martha et à d’autres agriculteurs.
Dans les périodes où les précipitations sont rares, Martha peut compter sur ses panneaux solaires pour produire l’énergie nécessaire au pompage de l’eau et à l’irrigation de son champ. Ainsi, malgré les défaillances régulières du réseau électrique national, son activité a pu continuer.
« Notre production électrique est insuffisante », explique Martha. « Mais ce système moderne nous aide à assurer l’irrigation, qui est essentielle à notre production. »
Près de 760 millions de personnes dans le monde vivent encore sans électricité, le plus souvent dans des zones rurales. De nombreux petits exploitants agricoles restent tributaires de la combustion de biomasse, comme le bois, le charbon de bois et les déjections animales, pour combler ce déficit d’électricité, ce qui contribue à la dégradation de l’environnement et aux changements climatiques.
Les sources d’énergie propre constituent une alternative. Et, comme illustré par l’exemple de Martha, la décarbonation des systèmes alimentaires ne bénéficie pas seulement à l’environnement. Elle permet à l’agriculture de gagner en efficacité et en durabilité, ce qui peut aussi stimuler la productivité et transformer les économies rurales.
A l’heure où les besoins énergétiques des petits producteurs augmentent sous l’effet des changements climatiques, l’électricité propre peut redynamiser les communautés agricoles, à Cuba et dans le monde entier.
« Cette région était autrefois considérée comme le grenier à blé de Cuba, mais la variabilité du climat a lourdement impacté les rendements, et de nombreux producteurs ont totalement abandonné certaines cultures », explique Robert Leyva, chef du Département de recherche sur les céréales de base à l’Unité de diffusion, de recherche et de formation en agriculture de la province de Holguín (UEICA-H).
La production locale étant actuellement insuffisante pour répondre à la demande, Cuba importe jusqu’à 80% des denrées alimentaires qu’elle consomme. Mais la situation peut changer si ses communautés rurales poursuivent leur transition vers les énergies propres.
Les énergies renouvelables peuvent transformer les zones rurales par une stimulation du secteur agricole ainsi qu’une amélioration des moyens d’existence et de la santé publique. C’est aussi une source de bienfaits pour les petits producteurs et productrices, comme Martha, qui peuvent continuer d’allumer l’espoir dans leur communauté même en cas de défaillance du réseau.
« L’énergie naturelle, comme les panneaux solaires, qui transforment le soleil en électricité, cela nous aide, c’est bon pour nous », conclut Martha. « C’est une source de joie et de satisfaction. »