À Cuba, l’électricité propre alimente la résilience en milieu rural
Cuba connaît des pannes d'électricité récurrentes. Mais sur sa côte Est, une transition énergétique est en route.
Niché au cœur des montagnes orientales du Kirghizistan, le lac Issyk-Kul est l’un des plus vastes lacs alpins au monde. Depuis des millénaires, il constitue une ressource biologique majeure pour la région et joue un rôle clé dans son économie. Or, sur ses rives, petits exploitants et exploitantes agricoles voient leur monde se transformer.
Dinara et son époux Akmatov élèvent des vaches, des chevaux et un troupeau de précieux moutons mérinos sur les rives du lac. L’été, leurs animaux paissent dans les pâturages de montagne verdoyants. Mais l’hiver est rude et les troupeaux se nourrissent alors de blé, d’orge et de sainfoin, stockés en prévision.
Avec l’évolution de la situation météorologique, cependant, il est devenu impossible de respecter ce calendrier agricole traditionnel. L’année dernière, alors qu’il faisait encore chaud à la fin de l’été, début septembre, le temps a changé en l’espace d’une semaine, et la neige a commencé à tomber tôt. Les pâturages en souffrent et plus de 40% des pâturages d’été du pays se sont gravement dégradés.
« Quand j’étais enfant, les saisons étaient plus prévisibles. L’été ressemblait à un été, et l’hiver à un hiver », confie Dinara.
Face aux sécheresses de plus en plus fréquentes, Akmatov doit planter ses cultures plus tard dans l’année. Mais comme l’hiver arrive plus tôt, la saison de croissance est de plus en plus courte.
« Chaque année nous subissons plus de sécheresses, et l’eau se fait rare. Il y a moins de neige en hiver, ce qui fait que le sol ne retient pas d’humidité. Maintenant, les précipitations sont très fortes, elles ne sont plus réparties sur plusieurs jours comme avant », explique Akmatov.
Alors qu’ils faisaient autrefois deux récoltes de sainfoin, ils n’en ont plus qu’une pour passer l’hiver.
« Dans les montagnes, les plantes ne poussent plus aussi bien, elles se dessèchent rapidement. Nos animaux manquent de bon fourrage », explique Dinara.
Toutefois, la coopérative Zhaichy, que dirige le couple, a pu continuer à produire de la viande et de la laine mérinos de haute qualité.
Dinara et Akmatov font partie des plus de 90 000 personnes vivant en milieu rural qui ont participé au Projet ATMP, financé par le FIDA et le Gouvernement kirghize. Ils ont bénéficié d’un don pour développer le cheptel de la coopérative et augmenter la production de laine et de viande.
Ce projet leur a également donné accès aux outils et aux techniques dont ils ont besoin pour s’adapter. Équipés d’un nouveau système d’arrosage par aspersion et d’un dispositif d’épandage d’engrais, ils exploitent l’eau disponible avec plus d’efficacité. Un broyeur à grains et une presse à foin les aident à produire un fourrage de meilleure qualité, gage de bonne santé pour leurs animaux pendant l’hiver.
Les membres de la coopérative Zhaichy comptent aussi parmi les quelque 2 000 éleveurs qui ont reçu une formation en production animale. Grâce au projet ATMP, ils ont appris à trier la laine qu’ils produisent afin d’en obtenir le meilleur prix. Les moutons mérinos sont relativement rares au Kirghizistan, et leur laine, considérée comme un luxe, est très demandée.
La sœur de Dinara, Elsa, est l’une des femmes du village qui tissent ensuite la laine mérinos pour en faire de confortables chaussettes, gants ou ponchos, ou de magnifiques tapis traditionnels kirghizes et des couvertures pour les yourtes.
Plus d’un tiers des participants au projet ATMP sont des femmes. Dans de nombreuses coopératives, le Système de formation-action pour l’égalité femmes-hommes (GALS) a été mis en œuvre pour favoriser l’égalité entre les membres du ménage.
Dinara est également connue pour ses talents de cuisinière. Elle s’est lancée dans une activité d’accueil des touristes dans la yourte familiale située au bord du lac, où elle prépare des plats traditionnels kirghizes comme le beshbarmak, un ragoût de viande et de nouilles, et le kurut, un fromage sec acidulé.
Ainsi, elle bénéficie non seulement d’une nouvelle source de revenus pour subvenir aux besoins de sa famille, mais elle partage aussi les traditions kirghizes avec des gens de tous les continents.
Alors que le monde change, Dinara et Akmatov évoluent avec lui. Mais certaines choses méritent d’être préservées.
«Le beshbarmak est le plat traditionnel du pays, il est important pour nous», explique Dinara. «Nous devons préserver notre culture et transmettre ces traditions à la génération suivante. Elles font partie de notre identité, celle du peuple kirghize, nous ne devons jamais l’oublier.»
Soutenus par le projet ATMP, Dinara et Akmatov apprennent à s’adapter à leur nouvel environnement. Aujourd’hui, ils peuvent se projeter dans un avenir où leur famille continuera à prospérer dans l’élevage et à défendre leur patrimoine kirghize tout en s’adaptant à un monde en mutation.