Paroles rurales | 20 mars 2025

Les forêts, des trésors qui nourrissent la planète

Temps de lecture estimé: 4 minutes
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De l’Amazonie luxuriante aux mangroves du Sénégal, en passant par les régions boisées sèches du Sahel, ces forêts influencent le destin et les systèmes alimentaires des populations rurales du monde entier.

Plus de 5 milliards de personnes, dont près de la moitié vivent dans des pays en développement, dépendent de produits forestiers autres que le bois pour leur survie, leurs médicaments et d’autres ressources essentielles.

En récoltant durablement des produits forestiers de grande valeur, les populations rurales peuvent gagner plus d’argent et acheter des aliments de qualité pour leurs familles. Les petits exploitants ont aussi recours de plus en plus à l’agroforesterie, une méthode agricole dans le cadre de laquelle les cultures et le bétail sont associées à un environnement diversifié et sain, d’arbres et de haies, pour produire des aliments variés et nutritifs.

La production alimentaire partout dans le monde repose sur des forêts en bonne santé qui abritent des pollinisateurs, assurent la bonne santé constante des sols et de l’eau, régulent la météorologie locale et fournissent un refuge aux animaux et aux cultures.

Faisons connaissance avec des hommes et des femmes en zones rurales avec qui travaille le FIDA pour célébrer et entretenir le trésor de nos forêts.

Rendre à la nature en Tunisie

Hassan a créé une entreprise qui transforme les pommes de pin d’Alep en compost. © FIDA/Chedly Ben Ibrahim

Le zgougou, ou pomme de pin d’Alep, a une signification particulière en Tunisie. Il est un ingrédient essentiel de l’assida zgougou, un dessert partagé avec famille et amis lors d’occasions religieuses.

Les communautés de Siliana voient ses grains comme un cadeau des forêts de la région, où s’épanouissent les pins d’Alep. À l’automne, les gens ramassent les cônes dans les forêts et les cuisent dans des fours traditionnels pour en extraire les graines. Une fois celles-ci récoltées, les cônes vides sont éliminés.

Mais Hassan, entrepreneur de 34 ans, a trouvé un moyen d’utiliser ces déchets et de rendre quelque chose à la forêt par la même occasion. Il a inventé un système pour combiner les pommes de pin vides à du fumier et à des branches d’arbres émondés, normalement brûlées, en vue de les transformer en un compost de grande qualité.

Grâce aux fonds du projet PROFITS, soutenu par le FIDA, l’idée d’Hassan est devenue une réalité. Il emploie désormais jusqu’à cinq personnes pour produire le compost et le vendre en ligne. « Je suis très fier que mon projet soit écologique  », déclare Hassan.

Un succès au goût sucré en Tanzanie

Ngotina s’est lancée dans l’apiculture, aux côtés d’autres jeunes membres de la communauté Hadzabé, en Tanzanie. © FIDA/Imani Nsamila

Dans le nord de la Tanzanie, le miel a toujours été au cœur de l’alimentation traditionnelle des Hadzabés, l’une des dernières communautés de chasseurs-cueilleurs d’Afrique. Aujourd’hui, avec les ruches qui leur ont été distribuées par le projet LDFS, appuyé par le FIDA, les jeunes Hadzabés comme Ngotina et Shakwa produisent ce miel délicieux pour eux-mêmes et le monde, tout en protégeant les forêts qui leur servent de maison.

LDFS a distribué des ruches modernes qui sont suspendues aux branches des arbres de la forêt. Les abeilles vivent du nectar du baobab, de l’acacia et d’autres arbres indigènes, produisant 5 à 10 litres de miel par ruche. Et lorsque Ngotina et Shakwa contrôlent leurs ruches, ils gardent également un œil sur le bien-être de la forêt.

« Je passe ma vie dans la nature, nous sommes entourés de nature. J’adore vivre dans cet environnement », explique Shakwa.

Shakwa, membre de la communauté des Hadzabés en Tanzanie, explique que l’apiculture répond à son profond respect de la nature. © FIDA/Imani Nsamila

Entretenir les terres boisées au Brésil

Dans la région semi-aride de Caatinga, au Brésil, les jeunes, comme Iris, 18 ans, apprennent avec enthousiasme comment cultiver des potagers avec différents arbres, légumes et plantes médicinales. Ces potagers, adaptés à leur environnement local par le projet PSA, appuyé par le FIDA, ont contribué à une baisse de 10% du nombre de familles ayant des difficultés à obtenir des aliments en quantité suffisante.

Étudiante à la Escola Família Agrícola (école d’agriculture familiale), Iris a appris comment utiliser l’agrocaatinga, une technique conçue pour conserver les plantes alimentaires et indigènes du Caatinga. À l’instar des autres étudiants, elle applique cette pratique à la maison et transmet son savoir sur la durabilité et l’agroforesterie à ses parents.

Iris fait partie des nombreux gardiens des terres boisées du Caatinga qui se sont associés à PSA. Les femmes autochtones comme Adeline et sa petite-fille Jucimara recueillent des semences et multiplient des variétés créoles et des végétaux indigènes, adaptés aux conditions locales. Elles préservent ainsi la diversité luxuriante du Caatinga pour les générations futures.

Iris s’appuie sur ce qu’elle a appris dans une école agricole du Brésil pour apprendre à ses parents comment préserver les ressources naturelles présentes sur leur propriété. © FIDA/Manuela Cavadas

Les forêts du monde nous donnent tout ce dont nous avons besoin: un air pur, une eau propre et des aliments variés. Les populations rurales protègent leur avenir et s’assurent que les forêts continuent de nous nourrir grâce à des systèmes alimentaires durables et diversifiés.

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