Au Mexique, les peuples autochtones en première ligne pour protéger la planète
Dans la région de Michoacán, un peuple autochtone soutenu par le FIDA restaure ses terres natales et renforce ses liens communautaires.
Pas facile de pratiquer l’agriculture dans la région semi-aride du Nord-Est au Brésil. La zone subit de plein fouet les changements climatiques: les précipitations deviennent de plus en plus irrégulières, les périodes de récolte se décalent.
Sous l’effet de la dégradation de l’environnement, la plupart des sols ne sont plus assez sains pour retenir l’eau, les nutriments ou les microorganismes. Face à cette situation, beaucoup d’agriculteurs ont alors davantage recours aux engrais et aux pesticides, utilisent davantage d’eau, ressource devenue rare, et dégradent encore davantage les sols dans un cercle vicieux dramatique.
Dans ce contexte difficile, les micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) de l’État du Rio Grande do Norte parviennent pourtant à produire des denrées alimentaires tout en protégeant la nature. Et, grâce à l’appui d’une coopérative locale, ces MPME rurales jouent un rôle encore plus grand.
La réussite certifiée
À Mossoró, Tiago José Souza cultive des légumes dans l’exploitation agricole Asa Branca depuis plus de 25 ans. Ces dernières années, malgré les changements climatiques, il a réussi à développer son activité bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer.
En tant que membre de la coopérative Cooperxique, soutenue par le projet Organisations paysannes pour l’Amérique latine, ou FO4LA, son acronyme anglais, il a été formé à des pratiques agroécologiques qui permettent de gagner en productivité tout en nourrissant le sol.
De plus, Tiago a adhéré au programme de certification bio piloté par la communauté dans le cadre de cette coopérative; il bénéficie ainsi d’une production de qualité sans avoir à assumer le coût élevé d’une certification privée.
Résultat: son exploitation prospère, et les consommateurs locaux achètent en toute confiance des denrées sûres et de bonne qualité, qui ne nuisent pas à la planète.
Pour Tiago, c’est la prise de décision collective des petites entreprises qui fait toute la différence. « Tout le monde a voix au chapitre et peut s’exprimer pour contribuer au bien commun », confie-t-il.
C’est à Mossoró que pour la première fois une femme a obtenu le droit de voter au Brésil, en 1928. Aujourd’hui, Francisca Eliane « Neneide » de Lima, 50 ans, la responsable de Cooperxique, y ouvre la voie à un développement rural plus durable.
Elle a mis en place des foires agroécologiques où des agricultrices et agriculteurs, comme Tiago, exposent et vendent leurs produits certifiés bio. L’idée est de permettre aux populations locales d’accéder à des aliments sains et nutritifs aussi facilement que les habitants des grandes villes.
« Pour nous, la vie des gens passe avant le profit; nous respectons l’environnement, les humains et la nature », explique Neneide. « Nous produisons non seulement sans produits toxiques, mais aussi sans violence à l’égard des femmes ni travail des enfants. »
Aujourd’hui, elle aide d’autres ruraux à tracer leur propre voie grâce aux MPME – et pas uniquement dans des exploitations agricoles. Par exemple, elle a suggéré à Ivoneide Alves, mère de deux enfants au chômage, de devenir chef d’unité dans une usine de transformation de pulpe de fruit appuyée par le projet FO4LA.
Ivoneide a ainsi coordonné la mise en place d’équipements automatisés qui permettent aux employés de manipuler et de transformer les fruits de manière propre et efficace. Douze variétés de fruits locaux issus d’une culture bio, dont la noix de cajou et la cerise acérola, sont transformées en pulpe et conditionnées dans le respect des normes de sécurité en vigueur.
Ivoneide et ses partenaires ont pu bénéficier d’une formation et d’une certification grâce à la coopérative Cooperxique. Elle sait combien il est important pour les consommateurs d’avoir accès à des denrées de grande qualité produites de manière durable.
Moteurs des économies rurales, les petites entreprises agroalimentaires, qu’il s’agisse d’exploitations comme celle de Tiago ou d’usines de transformation comme celle d’Ivoneide, incarnent l’espoir d’un avenir agricole plus durable. Il est temps de reconnaître leur potentiel et de saluer ces microentreprises et PME, ainsi que les organisations qui les soutiennent.
En savoir plus sur le rôle méconnu des MPME dans l’agriculture mondiale.