hero image
flag image

Tunisie

15
Projets
552,04 millions d'USD
Coût total
245,3 millions d'USD
Part du FIDA

Le contexte

Le contexte politique de la Tunisie d'après la révolution a été dominé par l’élaboration d’une nouvelle Constitution, la tenue d'élections législatives et présidentielle à la fin de 2014, la nomination d’un gouvernement en février 2015 et la mise en place de nouvelles institutions. La situation sociopolitique se caractérise par une fragilité encore exacerbée par la préparation d'élections législatives et présidentielle prévues en 2019.

La croissance économique est poussée par le tourisme, la production agricole et de fortes exportations (en particulier les phosphates). En juin 2018, le pays a enregistré une croissance du PIB de 2,5% en glissement annuel, la plus forte depuis 2014. Les réformes prévues pour renforcer la gouvernance et améliorer l'accès au financement devraient permettre davantage de création d'emplois dans le secteur privé. Néanmoins, la Tunisie est toujours confrontée à une dégradation de ses finances publiques et aux difficultés que pose le lancement des réformes structurelles nécessaires à son redressement. Le risque d'instabilité macroéconomique s'est accru en raison de la hausse de l'inflation, qui a atteint 7,5% en août 2018, son plus haut niveau depuis 1991. Le contexte extérieur est également moins favorable en raison du prix élevé du pétrole et d'une plus grande aversion pour le risque sur les marchés financiers internationaux.

Le taux de pauvreté reste élevé en Tunisie: 15,5% de la population vivait en dessous du seuil national de pauvreté en 2016, avec un écart important entre la pauvreté en zone urbaine (10%) ou rurale (26%). Il existe de grandes disparités entre les régions dotées de ressources naturelles, comme le Nord-Est (10,3%), et les régions écologiquement fragiles où se trouvent les principales poches de pauvreté, en particulier les zones montagneuses du Centre-Ouest (32,3%) et du Nord-Ouest (25,7%).

Le taux de sous-alimentation est resté stable au cours des 15 dernières années (5,6% entre 2004 et 2006 et 5% entre 2014 et 2016). Toutefois, la sécurité alimentaire est menacée par les changements climatiques et la dégradation des ressources naturelles, les groupes les plus vulnérables étant constitués par les habitants des zones rurales, en particulier les femmes et les jeunes.

L’agriculture continue d'occuper une place importante; elle représente près de 10% du PIB et contribue à l'emploi (16%) ainsi qu'au développement régional. Le secteur agricole souffre cependant de nombreuses contraintes structurelles, dont une faible structuration des filières et un accès difficile aux financements. L'agriculture souffre d’une grave raréfaction des ressources en eau combinée à une faible fertilité des sols. Les projections indiquent que d'ici 2025, la sécheresse entraînerait une réduction d'environ 30% la superficie consacrée aux cultures céréalières non irriguées. Le coût annuel de la dégradation de l'environnement est estimé à 2,7% du PIB. Bien que la Constitution garantisse les droits économiques, sociaux, culturels et politiques des femmes, celles qui vivent dans les zones rurales continuent de se heurter à un certain nombre d’obstacles qui limitent leur accès à un travail rémunéré décent. Seulement 20% d'entre elles disposent de leur propre revenu (contre 65% des hommes en zone rurale), et seulement 4% des promoteurs de projets agricoles sont des femmes, alors qu’elles représentent 58% de la main-d'œuvre agricole.

Un autre groupe défavorisé est celui des jeunes ruraux, avec 33% des jeunes vivant dans les zones rurales sans emploi ni formation scolaire ou professionnelle (contre 20% des jeunes en ville). Dans l'intérieur du pays, ce taux s'élève à 42% pour les jeunes hommes et 45% pour les jeunes femmes. Dans le cas des jeunes entrepreneurs indépendants, qui représentent 8% des jeunes ruraux actifs (contre 13% des jeunes urbains actifs), la majorité d’entre eux travaillent dans le secteur informel.

La stratégie

L'objectif global du programme de pays du FIDA et de la République tunisienne pour la période 2019-2024 est l’amélioration des conditions de vie, des revenus et de la résilience des populations rurales pauvres, en particulier les femmes et les jeunes, face aux changements climatiques. Cela contribuera à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable (ODD), en particulier les ODD 1 (pas de pauvreté), 2 ("faim zéro"), 5 (égalité femmes-hommes) et 13 (mesures de lutte contre les changements climatiques).

Les objectifs stratégiques (OS) s’inscrivent dans la continuité de ce qui a été mis en œuvre précédemment, en prenant en compte les enseignements tirés et en répondant aux priorités du Gouvernement :

  • OS 1 – meilleur accès aux infrastructures productives et gestion durable des ressources naturelles : L'objectif est, après leur construction, d'assurer la durabilité sociale et technique d’infrastructures de base et d’ouvrages hydrauliques dans le contexte des changements climatiques. Les effets escomptés sont l'amélioration des pratiques agricoles, la restauration de la fertilité des sols, un meilleur accès à l'eau et une gestion rationnelle des ressources en eau, ainsi que l'amélioration durable de la productivité agricole.
  • OS 2 – Inclusion des ruraux pauvres dans des filières agricoles mieux structurées: le programme de pays appuiera des actions de renforcement des capacités des organisations professionnelles, la réalisation d’infrastructures de stockage ou de transformation, et la réhabilitation de routes rurales, ainsi que le financement d’activités économiques et l’animation de plateformes-filières. Les résultats escomptés seront une meilleure structuration des filières agricoles ciblées, des liens commerciaux durables entre les petits producteurs et les autres acteurs de la filière, et, au final, une augmentation de leurs revenus agricoles.
  • OS 3 – autonomisation économique et sociale des femmes et des jeunes ruraux vulnérables : afin de pallier les problèmes spécifiques des femmes et des jeunes dans les zones rurales, le FIDA financera des actions d’appui-conseil à la création d’activités génératrices de revenus, facilitera l’accès à la microfinance tout en renforçant les capacités opérationnelles et la coordination des principaux programmes nationaux à destination de ces groupes cibles. Les résultats escomptés sont l'autonomisation économique et sociale des femmes rurales dans des filières diversifiées, l'insertion professionnelle des jeunes ruraux et l’amélioration de la capacité des acteurs nationaux et locaux à mettre à l’échelle les approches les plus prometteuses.

Le pays en quelques chiffres

En 2021, 3,59 millions de personnes vivaient dans les zones rurales. Cela représente 30% de la population totale.

En 2021, l'agriculture, la sylviculture et la pêche représentaient 9,15% du produit intérieur brut.

Le FIDA finance des projets de développement agricole en Tunisie depuis 1980.

Nos actualités sur le sujet

En savoir plus

Experts

Philippe Remy

Directeur de pays

[email protected] Voir la bio

Projets et programmes

Aucun résultat trouvé
Aucun résultat trouvé
Aucun résultat trouvé

Documents de pays