5 mots autochtones liés à l’environnement qui n’existent pas en français

IFAD Asset Request Portlet

Agrégateur de contenus

5 mots autochtones liés à l’environnement qui n’existent pas en français

Temps de lecture estimé: 4 minutes

Feux de forêts, inondations, vagues de chaleur, les effets des changements climatiques sont visibles chaque jour. Alors que nous peinons à trouver des solutions pour atténuer ces effets, les peuples autochtones ont beaucoup à nous apprendre.

Leur connaissance approfondie de leur environnement local constitue la base de systèmes alimentaires propres aux écosystèmes où ils vivent. Depuis plusieurs générations, ces communautés protègent les ressources naturelles et la biodiversité de leur habitat. Pour elles, la durabilité est une seconde nature.

Et leur langue est un outil puissant pour désigner celle dont ils dépendent: Mère Nature.

Voici cinq mots et concepts uniques que les peuples autochtones emploient pour décrire leur relation avec l’environnement.

1. Inayan – « Actes immoraux »

Peuple: Kankanaey 

Lieu: Cordillère, Philippines

L’inayan est une valeur pour cette communauté, qui interdit les actes susceptibles de causer des dommages à toute personne ou toute chose, qu’elle soit vivante ou non. Par exemple, déverser des ordures dans les cours d’eau est inayan.

Ce concept repose sur la croyance que tout est interconnecté et étroitement lié à la biodiversité et la protection de la nature. C’est en vertu de l’inayan que les forêts communales sont protégées et les ressources naturelles utilisées de façon durable.

Le peuple Kankanaey vit dans la Cordillère, une chaîne de montagnes des Philippines. Il est divisé en deux groupes, les Kankanaey du nord, et ceux du sud. Tous deux pratiquent l’agriculture sur brûlis et la riziculture inondée, ainsi que la pêche, la chasse et la cueillette. La deuxième culture la plus importante pour le groupe du nord est la patate douce (camote).

2. Yok’ol-kab – « Le monde »

Peuple : Mayas yucatèques

Lieu: Belize

Yok'ol-kab se traduit approximativement par « le monde » mais sa traduction littérale est « sur du miel », reconnaissant ainsi la terre comme une source de nourriture et de bien-être.

Autrefois, les Mayas yucatèques occupaient une grande partie de la péninsule du Yucatán au Mexique. Aujourd’hui, ils sont présents dans le sud du Mexique, ainsi que dans le nord et l’ouest du Belize. De nombreuses communautés du Belize cultivent le maïs, tout en prenant part de différentes manières à la vie économique. Au Belize, la langue yucatèque est menacée.

3. Ral Ch’och’ – « Enfants de la terre »

Peuple: Mayas q'eqchi

Lieu: Belize

Ral Ch'och' désigne les personnes dont la vie, et le travail, dépendent de la terre, et qui prennent soin d’elle. C’est le nom que se donnent les Q'eqchi.

Aujourd'hui, ce peuple vit au Guatemala et dans le sud du Belize. Traditionnellement, il cultive une grande variété de plantes comestibles, qu’il complète par la cueillette. Aujourd'hui, nombre de Q'eqchi continuent de pratiquer l'agriculture de subsistance, cultivant le maïs, les haricots et le cacao, tout en récoltant des aliments dans les forêts.

4. Linka – « Nourrir le bétail de rosée »

Peuple: Masaaï

Lieu: Tanzanie

Le linka consiste à faire paître le bétail avant le lever du soleil, quand l’herbe est couverte de rosée. Les Masaaï pensent qu’ainsi, leur bétail sera en meilleure santé et produira davantage de lait. Le linka est pratiqué durant la saison des pluies, lorsqu'il est plus facile de trouver des pâturages verdoyants à proximité des habitations.

Le mode de vie est le système alimentaire traditionnels des Masaaï reposent sur le bétail. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux sont chassés de leur terrains de parcours par les réserves de chasse, les parcs nationaux et les établissements privés. Certains cultivent désormais le maïs et d’autres cultures.

5. Aroni – « Oublier d’abreuver son troupeau pendant une journée »

Peuple: Masaaï

Lieu: Kenya

L’aroni désigne la pratique consistant à ne pas abreuver le bétail pendant un jour ou deux afin que d’autres troupeaux puissent accéder aux maigres réserves d’eau.

Durant la saison des pluies, il y a largement d’eau pour les hommes et les bêtes au Kenya. Mais durant la saison sèche, cette ressource se fait rare.

Les Masaaï considèrent que la terre doit être partagée entre tous, et être gérée avec soin et de façon durable. En n’amenant pas le bétail s’abreuver chaque jour lorsque l’eau vient à manquer, les pasteurs masaaï s’assurent que tous les troupeaux sont en bonne santé.

Les pratiques et la façon de voir le monde des peuples autochtones montrent la voie à suivre pour parvenir à un avenir durable, dans lequel nous utiliserons les ressources de la terre avec parcimonie et respecterons la chaîne de vie qui nous nourrit tous.

C’est pourquoi le FIDA aident les peuples autochtones à renforcer leur identité, à faire entendre leur voix et à s’assurer que leur savoir est intégré dans son action.

Apprenez-en davantage sur notre action aux côtés des peuples autochtones.

Découvrez le Mécanisme d’assistance pour les peuples autochtones du FIDA.

Comprenez comment le FIDA applique le principe du consentement préalable, libre et éclairé dans ses projets et pourquoi celui-ci est essentiel.

Découvrez comment les peuples autochtones utilisent les financements spécifiques du FIDA pour s’adapter aux changements climatiques.

Tous les deux ans, le FIDA organise le Forum des peuples autochtones, qui constitue un espace de dialogue systématique entre les peuples autochtones et les organismes des Nations Unies.