À pays nouveau, stratégie nouvelle – L’appui du FIDA aux jeunes du Soudan du Sud

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À pays nouveau, stratégie nouvelle – L’appui du FIDA aux jeunes du Soudan du Sud

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© Fonds des Nations Unies pour l’enfance – Soudan du Sud/Mark Naftalin

Le FIDA ne pourrait transformer la vie des populations et communautés rurales sans une solide compréhension des pays dans lesquels il intervient. De l’Amérique latine à l’Asie du Sud-Est, ses choix stratégiques dépendent en grande partie d’un document: le Programme d’options stratégiques pour le pays (COSOP).

Le COSOP est un document qui résume l’investissement réalisé par le FIDA dans un pays. Il permet de repérer les financements disponibles et facilite la gestion pour les équipes du Fonds. Dans le cadre de ce plan d’une durée de six ans, le FIDA réitère son engagement auprès des autorités locales, cherche à répondre aux besoins, œuvre en faveur d’un développement durable et répond aux chocs.

Ce processus revêt une importance particulière dans les États fragiles comme le Soudan du Sud, créé il y a 12 ans. Ce pays – qui est le plus jeune et le troisième plus fragile du monde – fait face à de nombreux problèmes, tels que des catastrophes naturelles récurrentes, une forte insécurité alimentaire et divers conflits, auxquels s’ajoutent les effets à long terme de la COVID-19. Ces difficultés n’ont fait qu’exacerber une situation humanitaire déjà catastrophique.

Depuis 2011, le FIDA contribue à améliorer les conditions de vie de dizaines de milliers de ménages ruraux sud-soudanais. Toutefois, dans ce pays où huit personnes sur dix vivent dans des zones rurales et dépendent de l’agriculture de subsistance, il y a encore beaucoup à faire. C’est pourquoi le FIDA élabore son premier COSOP pour le Soudan du Sud, effectuant un pas important dans la bonne direction compte tenu de sa présence accrue dans le pays.

Comment cette stratégie peut-elle porter ses fruits?

Les parties concernées ont leur mot à dire

Le FIDA commence par organiser des consultations avec différentes parties prenantes (partenaires de développement, organisations de la société civile, entreprises du secteur privé) au niveau fédéral et des États. Il leur demande de partager leur point de vue et leurs connaissances spécialisées sur le contexte actuel de développement, et sollicite leur avis sur les objectifs qu’il devrait se fixer.

Les COSOP dépendent aussi largement des personnes ciblées par les projets du FIDA: les groupes ruraux vulnérables. Le Fonds organise donc également des consultations avec ces derniers, afin d’obtenir leur point de vue sur ce qui fonctionne ou non, ainsi que sur les éléments qu'ils souhaiteraient que le Fonds approfondisse.

À l'issue de ces discussions, le FIDA peut mieux saisir les domaines dans lesquels il doit investir et mobiliser des fonds. Il veille à ce que ses bénéficiaires soient représentatifs des différents milieux socioéconomiques et disposent d’un espace sûr où ils puissent interagir librement.

Appel à tous les jeunes

Au Soudan du Sud, sept personnes sur dix ont entre 18 et 35 ans. Ces jeunes sont donc des interlocuteurs qu’il faut impérativement consulter en amont de l’élaboration de ce premier COSOP. Comme l’explique Grace, 18 ans, « le développement commence avec nous ».

Face au fort taux de chômage, les jeunes Sud-Soudanais parviennent à s'en sortir grâce à l’aide de leur famille, à des travaux domestiques, à l'agriculture et au commerce de petites marchandises sur les marchés. Mais ce n’est pas toujours facile. « Parfois, on ne trouve du travail qu’une journée par mois, ce qui ne nous rapporte pas plus de 3 000 livres soudanaises (environ 23 USD) », déplore Tape K., 28 ans.

« Tout est une question de réseau. Tout dépend des personnes que tu connais, des personnes qui te connaissent. Même quand tu as étudié et obtenu ton diplôme, tu dois avoir des relations », ajoute Alith M., 19 ans, lors d’une consultation.

Les jeunes Sud-Soudanais ont le désir de devenir entrepreneurs, de créer leur entreprise, mais ils doivent pour cela accéder au crédit et à la formation professionnelle. En outre, alors que le pays revêt un énorme potentiel agricole, celui-ci demeure largement inexploité puisque seuls 4% des terres agricoles sont cultivées.

Une fois les consultations achevées, le FIDA intègre ces points de vue dans sa stratégie, en particulier dans son cadre financier et dans sa méthode de suivi-évaluation des projets.

Il collabore ensuite avec des représentants des pouvoirs publics à la rédaction de la stratégie à proprement parler, qui est ensuite examinée puis présentée lors d’un atelier de validation pour approbation par lesdits représentants.

Ce COSOP couvre les projets du FIDA s’étalant jusqu’en 2029. En parallèle, le Fonds continuera d’investir dans un avenir plus résilient, d’œuvrer en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de la réduction de la pauvreté, et de mobiliser les jeunes et d’autres groupes vulnérables, sans oublier les partenaires de développement et les pouvoirs publics. Il veillera aussi à apprendre de ses interlocuteurs. Il est particulièrement important de poursuivre sur cette voie, alors que plus de dix ans après son indépendance, le pays subit encore les graves effets des changements climatiques, de la fragilité, de la stagnation économique et de l’instabilité.