Agriculture numérique: bilan de l’action du FIDA dans la région Asie et Pacifique

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Agriculture numérique: bilan de l’action du FIDA dans la région Asie et Pacifique

Temps de lecture estimé: 5 minutes
CGIAR/ C. de Bode

Les solutions informatiques au service du développement peuvent apporter aux petits exploitants agricoles un large éventail d’avantages. Elles peuvent, par exemple, les aider à améliorer leurs rendements grâce à des pratiques agricoles modernisées, à adopter des semences et des engrais adaptés aux conditions locales, en protégeant efficacement les cultures contre les maladies et les ravageurs, à s’adapter aux changements climatiques, à vendre leurs produits au meilleur prix et à accéder à des services financiers de nature à leur ouvrir de nouvelles perspectives et à réduire les risques auxquels ils sont exposés.

Toutefois, l’accès à ces technologies reste l’un des principaux obstacles à la généralisation de leur adoption. Pour que les technologies de l’information et des communications (TIC) au service du développement soient porteuses de transformations en profondeur, il faut non seulement que ces technologies et les infrastructures nécessaires soient à la disposition des petits exploitants et des populations rurales, mais que leur coût soit abordable. De leur côté, il faut que les ménages ruraux connaissent l’existence de ces outils et soient à même de les utiliser.

Dans la région Asie et Pacifique, par exemple, depuis une vingtaine d’années, l’utilisation des TIC et des outils numériques est en plein essor dans les zones rurales. Néanmoins, la crise de la COVID-19 que nous connaissons actuellement confère à l’accélération de cette évolution un caractère d’urgence. La nécessité de renforcer la résilience des systèmes alimentaires de la région est largement reconnue, et le rôle des investissements dans les TIC et les outils numériques à l’appui de cette priorité stratégique est de plus en plus considéré comme indispensable.

Compte tenu de ces éléments, partout dans le monde, le FIDA accélère aujourd’hui l’appui qu’il apporte à l’utilisation des TIC et des outils numériques chez les petits paysans des zones rurales. La Stratégie relative aux technologies de l’information et des communications au service du développement, qu’il a récemment mise au point, constitue désormais un élément central du Cadre stratégique actuel. Au titre de l’action menée pour mobiliser davantage de soutien, plus particulièrement dans la région Asie et Pacifique, le FIDA a récemment répertorié les solutions informatiques au service du développement mises en œuvre dans les interventions de son portefeuille régional.

Point sur les interventions du FIDA faisant appel aux TIC au service du développement dans la région Asie et Pacifique

L’inventaire que nous avons réalisé nous a permis de recenser un total de 50 interventions faisant appel aux TIC au service du développement menées dans 14 pays de la région Asie et Pacifique.

Les résultats démontrent clairement que la conception et la diffusion des technologies numériques et des solutions informatiques représentent un thème important qui occupe une place de plus en plus large dans les priorités régionales. De plus, ce portefeuille témoigne d’une prise de conscience de la nécessité d’intégrer ces technologies dans la prestation de services indispensables à la viabilité de l’activité des petits producteurs. Les solutions proposées vont d’un système informatisé de traçabilité de la qualité et de la sécurité sanitaire des filières porcines en Chine à l’utilisation de drones pour lutter contre la pêche illégale et non réglementée aux Philippines, en passant par une application qui permet de suivre les progrès des groupes d’entraide féminins en Inde – pour n’en citer que quelques-unes.

Cependant, nous avons également détecté un certain nombre de lacunes et d’obstacles cruciaux auxquels il est indispensable de remédier pour que ces interventions donnent leur pleine mesure. Par exemple, dans cette région, l’action menée par le FIDA dans le domaine des TIC au service du développement porte, à de rares exceptions près, sur l’appui à la conception d’outils numériques spécifiques et à leur adoption par les petits producteurs. Les lacunes sur le plan de la stratégie et de l’environnement dans lequel elle s’inscrit, comme la cohérence des stratégies nationales d’informatisation appliquée au secteur agricole ou les moyens d’application des cadres stratégiques et réglementaires, font l’objet d’une attention limitée.

L’intérêt porté à l’élaboration de stratégies d’amélioration des compétences numériques dans les zones rurales reculées de la région est également limité. Pour remédier à ces lacunes, il faut travailler en partenariat avec les organisations paysannes nationales et régionales, les organisations de la société civile et du secteur privé, les services de vulgarisation et les milieux universitaires.

Nous devons aussi redoubler d’efforts pour favoriser la couverture par les réseaux et la connectivité dans toutes ces zones, éventuellement grâce à la mise en place d’incitations afin d’encourager le secteur privé à agir. Cela suppose inévitablement que les pouvoirs publics interviennent dans une certaine mesure, notamment par la mise en place d’une réglementation appropriée et de subventions judicieuses.

Perspectives d’avenir: développer les solutions informatiques au service du développement partout dans le monde

Le FIDA a conscience que l’agriculture numérique est indispensable pour favoriser la sécurité alimentaire et la transformation durable et inclusive du monde rural à l’échelle planétaire. Comme nous l’avons toujours fait, nous continuons de concentrer notre action sur le dernier kilomètre, avec l’ambition de faire émerger des sociétés rurales dans lesquelles toute la population aura accès à des services et des solutions fonctionnant grâce aux TIC afin de parvenir à la sécurité alimentaire et à la prospérité.

Pour servir cette ambition, nous envisageons de réaliser de nouveaux inventaires des solutions informatiques au service du développement dans l’ensemble de notre portefeuille. Nous espérons que ce travail permettra de faire le point sur les projets dont certaines composantes portent sur l’agriculture numérique, de faire naître des idées et de dégager des ressources afin de favoriser des échanges féconds et la collaboration, et d’ouvrir des perspectives d’approfondissement de la coopération. Nous espérons également faire progresser la connaissance globale des effets de ces interventions, notamment en comblant les lacunes en matière de données.

Le FIDA est bien placé pour faire avancer à l’échelle mondiale les priorités en matière de TIC au service du développement dans le domaine de l’agriculture. L’alphabétisation, en particulier l’alphabétisation numérique et financière, contribuera à faire avancer la stratégie numérique au sein des communautés rurales et facilitera l’élaboration d’offres numériques durables. Le FIDA continuera d’investir dans les aspects permettant d’avancer sur ces questions, comme les partenariats public-privé et les initiatives de développement des capacités. Parallèlement, nous allons approfondir notre manière de penser les priorités numériques, et nous allons continuer de travailler avec les pouvoirs publics et d’autres partenaires de développement afin de mettre au point des interventions axées sur l’agriculture numérique dont l’impact transformateur est considérable.

 

Cliquez ici pour consulter l’intégralité du rapport sur l’agriculture numérique dans la région Asie et Pacifique (en anglais seulement).