Apporter notre aide, y compris financière, aux jeunes agrientrepreneurs d’Afrique de l’Est

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Apporter notre aide, y compris financière, aux jeunes agrientrepreneurs d’Afrique de l’Est

Temps de lecture estimé: 4 minutes

En Afrique de l’Est, les jeunes, en particulier ceux qui souhaitent démarrer une entreprise agricole, se heurtent à de nombreuses difficultés sociales et économiques. S’il est établi que l’accès à des services financiers inclusifs crée de l’emploi et des richesses dans les zones rurales (en particulier pour les femmes et les jeunes), les institutions financières hésitent pourtant toujours à accorder des prêts aux petites exploitations et entreprises agricoles, invoquant des risques trop élevés.

Pour faire face à ces défis, un don intitulé Accès à plus grande échelle des jeunes ruraux à des services financiers inclusifs en faveur de l’entrepreneuriat et de l’emploi  (également désigné par son acronyme en anglais SYAF) aide les jeunes entrepreneurs agricoles des zones rurales d’Afrique de l’Est à développer leurs compétences commerciales et à participer à des séances d’apprentissage entre pairs pour accéder à des subventions et des prêts.

Qu’avons-nous appris sur la mise en relation des jeunes avec les services financiers?

Sarah Wambui présente des produits de son entreprise, Agrinovations. © EAFF

 

La spirale vertueuse du développement des compétences des jeunes

Certaines compétences, portant par exemple sur la planification des activités d’entreprise, l’élaboration de propositions et les techniques de vente, aident les jeunes à obtenir des fonds auprès des banques. Grâce à certaines formations en création d’entreprises agricoles, telles que celle proposée par l’African Agribusiness Academy (AAA), les jeunes apprennent à élaborer et vendre leurs plans d’entreprise.

Agrinovations est un parfait exemple de réussite du projet. Cette entreprise propose aujourd’hui aux jeunes entrepreneurs des formations en matière de production de cultures horticoles rentables, les aide à créer leurs propres exploitations, leur offre des services de gestion et les met en relation avec des acheteurs.


Des services de médiation pour faire la différence

Les jeunes ayant participé au projet SYAF ont rédigé des propositions d’activités, qui ont été évaluées par un consultant en gestion financière. Les propositions admissibles ont ensuite été transmises aux institutions financières appropriées, afin d’être financées et d’assurer la croissance de l’entreprise concernée. À cette fin, les possibilités de financement ont été recensées et définies, le degré de préparation des entreprises aux services financiers a été évalué et des accords de partenariat ont été conclus. Les candidats ont par ailleurs bénéficié de services de mentorat. Certaines de ces entreprises ont été développées par les clubs d’affaires de l’AAA, d’autres ont été mises en relation avec des banques.

Ces services de médiation se sont avérés être la bonne solution pour Lugon Green, une entreprise fabriquant des briquettes combustibles. À sa création, elle a été mise en relation avec la Fondation Tony Elumelu pour bénéficier d’une formation et de services de mentorat commercial. Grâce à cette formation, elle a reçu une subvention de 500 000 keniotas (plus de 4 000 USD).

Deux membres d’Aqua Fahari, une entreprise agricole kenyane dirigée par des jeunes qui pratique l’agriculture hydroponique © EAFF

 

Apprendre des autres, puis transmettre ses connaissances

L’apprentissage entre pairs était un élément important du projet. Les jeunes entrepreneurs ont eu l’occasion d’échanger des conseils, des expériences fructueuses, des vidéos et des opportunités sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes comme African Youth Agripreneurs. Le projet a par ailleurs permis à un ou une représentante de chaque entreprise créée par un jeune de se former à la gestion d’entreprises agricoles, puis de transmettre ces connaissances nouvellement acquises aux autres membres de leurs groupes.

Le FIDA pourrait appliquer la philosophie « Apprendre, puis transmettre » pour améliorer son impact. Par exemple, le projet PRODEFI, qui cible les jeunes Burundais, s’est mis en contact avec des partenaires déjà établis dans le cadre du projet SYAF. En Ouganda, le FIDA a utilisé la base de données d’entreprises dirigées par des jeunes du SYAF pour offrir un soutien financier aux jeunes. De même, le regroupement des jeunes dans différents secteurs commerciaux (horticulture, production de volaille, apiculture, par exemple) favorise la transmission d’informations et les échanges commerciaux, de même que la création de coopératives de jeunes dans la région.

La principale leçon? L’apport d’une aide bien structurée aux entreprises dirigées par des jeunes peut aider ces derniers à créer des entreprises fonctionnelles et rentables.

Consulter notre note sur les retours d’expériences pour en savoir plus.

Découvrez l’action du FIDA en Afrique orientale et australe.

Guyo Roba est analyste technique de pays, et Zainab Semgalawe est spécialiste technique régionale en chef des institutions, pour la région Afrique orientale et australe. Tous deux travaillent pour la Division production durable, marchés et institutions du FIDA.