Assurance agricole au Viet Nam - Aider les petits exploitants à mieux connaître et comprendre ses avantages

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Assurance agricole au Viet Nam - Aider les petits exploitants à mieux connaître et comprendre ses avantages

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©FIDA/Minzayar Oo/Panos

Entre le semis des graines et la vente de la récolte, les petits exploitants des pays en développement sont confrontés à une multitude de risques potentiellement dévastateurs. Au Viet Nam, comme dans d’autres pays du monde, les menaces les plus graves sont principalement liées au climat: tempêtes, inondations, chaleur excessive, gel et sécheresse, entre autres.

Les pays de la région Asie et Pacifique sont particulièrement exposés à la crise climatique. D’ici à 2030, la région devrait enregistrer une hausse des températures allant jusqu’à 2 °C, et l’élévation mondiale du niveau de la mer pourrait atteindre 16 centimètres.

Malgré les nombreux risques qui pèsent sur leurs moyens d’existence, les 8,6 millions de petits producteurs vietnamiens n’ont généralement pas recours à des contrats d’assurance agricole. Pourtant, ce type d’assurances sont proposées depuis plus de 30 ans dans le cadre d'initiatives pilotées par les secteurs public et privé.

Il est ressorti du récent programme pilote national d’assurance agricole, qui s’est déroulé de 2011 à 2014, que le faible taux d’adoption des contrats d’assurance s’expliquait principalement par le manque de confiance et de sensibilisation des exploitants, et ce, malgré les généreuses subventions de l’État couvrant les primes d’assurance agricole.

Stimuler la demande des exploitants par l’éducation

Le FIDA travaille actuellement en partenariat avec le Gouvernement vietnamien en vue de renforcer l’offre de produits d'assurance contre les risques agricoles et climatiques pour les petits producteurs et de stimuler la demande et l’adhésion des exploitants grâce à l’éducation et la sensibilisation. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre du décret no 58 qui impose aux autorités publiques d’œuvrer avec le secteur de l’assurance dans le but de fournir des produits d’assurance agricole aux petits exploitants pauvres et modestes.

Un atelier de formation des formateurs a démarré en juin 2021 avec un total de 67 participants, dont 60% de femmes. Une seconde séance d’une journée est fixée au 4 novembre 2021. Cette formation aura un format hybride, à la fois en visioconférence et en présentiel. Il s’agit en priorité d’atteindre les professionnels des 19 provinces actuellement ciblées, notamment les agents de vulgarisation et les coordonnateurs travaillant avec les coopératives agricoles.

Des supports pédagogiques adaptés aux besoins des exploitants, ainsi qu’un manuel de l’assurance pour les formateurs, ont été élaborés.

Les trois brochures destinées aux exploitants abordent les notions de base en matière d’assurances pour la riziculture, l’élevage et l’aquaculture. Elles expliquent le fonctionnement d’une assurance et les situations que les produits couvrent et ne couvrent pas. Par ailleurs, elles définissent clairement les limites et les avantages potentiels. De plus, elles précisent comment les primes d’assurance sont établies: le coût est plus élevé dans les zones à plus fort risque. Enfin, elles soulignent l’importance des bonnes pratiques agricoles et des autres types de gestion des risques agricoles pour être admis à bénéficier d’une assurance et pour potentiellement réduire le montant des primes. La marche à suivre pour souscrire une assurance, bénéficier des subventions aux primes d’assurance et présenter une demande d’indemnisation est clairement expliquée.

Brochure sur les produits d’assurance agricole pour le riz et les autres cultures (en vietnamien)

Le manuel d’orientation pour les formateurs présente un examen plus approfondi. Il expose notamment les avantages et inconvénients de l’assurance pour les petits producteurs. Il fournit une liste des questions fréquemment posées pour que les formateurs puissent aider les exploitants à décider en toute connaissance de cause de souscrire une assurance.

Avec l’assistance technique du programme INSURED (programme de produits d’assurance à l’appui de la résilience et du développement économique des zones rurales), le FIDA collabore actuellement avec l’Institut des politiques et des stratégies pour le développement agricole et rural (IPSARD) par l’intermédiaire du Réseau de centres de réflexion sur le développement agricole et rural dans la sous-région du Mékong (NARDT), financé par le FIDA.

« L’assistance technique fournie par le FIDA est arrivée à point nommé, car nous élaborons actuellement la Stratégie nationale de développement agricole et rural 2021‑2030 à l’horizon 2040 », a déclaré Tran Cong Thang, directeur général de l’IPSARD. « La stratégie de développement de l’assurance agricole que recommande le FIDA constitue l’un des éléments importants de cette stratégie nationale. »

Les assurances facilitent les affaires

Le message clé adressé aux exploitants est le suivant: l’assurance est un atout précieux même lorsqu’elle n’implique pas le versement d’une indemnisation. Pour les producteurs, la souscription d’une assurance facilite l’obtention de prêts et l’achat d’intrants améliorés. Elle permet aussi de faire plus facilement des affaires avec les autres acteurs de la filière, y compris les acheteurs. En cas de perte ou de dégât, les exploitants peuvent utiliser les indemnités d’assurance afin d’acheter de la nourriture, de payer les factures, d’effectuer des réparations et de réinvestir pour une reprise plus rapide de la production.

Dans le cadre de l’effort déployé par l’État pour accroître le taux d’adoption de produits d’assurance chez les petits exploitants, de nouveaux produits ciblés sont proposés. Actuellement, les contrats d’assurance subventionnés par l’État s’adressent aux petits exploitants qui pratiquent la riziculture, l’élevage de buffles et de vaches ainsi que l’élevage de crevettes. À l’avenir, il est possible que les contrats d’assurance subventionnés couvrent d’autres cultures vivrières et de rente (caoutchouc, porcs, volaille et café, par exemple). L’assurance indexée sur les rendements par satellite a été adoptée comme le modèle présentant le meilleur rapport coût/efficacité pour les cultures actuellement.

Le Viet Nam est en train de gagner la bataille contre la faim. En 2020, 4,5% de la population vivait sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle, contre 9,9% en 2016. Malgré des progrès importants et le dynamisme du secteur agricole, la pauvreté continue à prédominer en milieu rural, touchant en particulier les groupes ethniques et minoritaires. L’augmentation des investissements dans les zones rurales et reculées, qu’il est possible de favoriser et de garantir par l’adhésion à une assurance, est essentielle pour veiller à ne laisser personne de côté.

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