Au service des ruraux pauvres en ces temps de distanciation sociale: quand rester en bonne santé rime avec être connectés

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Au service des ruraux pauvres en ces temps de distanciation sociale: quand rester en bonne santé rime avec être connectés

Temps de lecture estimé: 4 minutes

© FIDA / Alfredo D'Amato / Panos

Voilà plusieurs semaines que la pandémie de COVID-19 a radicalement modifié le quotidien du personnel du FIDA, qu’il soit au siège à Rome ou en poste dans le monde entier. Les scientifiques et les gouvernements aux quatre coins de la planète conviennent que l’un des moyens d’empêcher la propagation du virus est la distanciation sociale. Cela étant, ces mesures nécessaires à contenir l’épidémie ont pour effet de ralentir le moteur économique mondial. Les conséquences seront extrêmement graves partout dans le monde, mais ce sont les pays les plus fragiles et les populations les plus vulnérables qui paieront le plus lourd tribut. Dans un monde qui ralentit, la pauvreté s’accélérera – avec son corollaire, la faim. Rien que dans le monde arabe, la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale prévoit que, du fait de l’épidémie, 8,3 millions de personnes sombreront dans la pauvreté, au moins 1,7 million d’emplois auront disparu en 2020 et la pénurie d’eau s’intensifiera, si bien que la faim pourrait emporter plus de vies que le virus. 

Dans un monde qui ralentit, notre engagement, lui, prend de l’ampleur.

Les effectifs de la Division Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe du FIDA se réunissent à une fréquence inédite, chaque semaine, pour faire le point sur les travaux en cours et se soutenir mutuellement en ces temps difficiles, dans un esprit d’équipe et de cohésion.
Les réunions virtuelles nous permettent de collaborer plus étroitement, par-delà les distances physiques. Ce n’est qu’en unissant nos efforts que nous parviendrons à trouver un moyen d’aider les ruraux pauvres dans un contexte sans précédent.

Même si le virus se propage rapidement, nous devons agir avec encore plus de célérité. Nous travaillons d’arrache-pied pour mobiliser nos ressources avec une plus grande rapidité et une meilleure efficacité, en vue d’accompagner les gouvernements et les populations rurales dans la lutte contre les conséquences de la pandémie. Nous constatons une recrudescence inquiétante des cas en Égypte, au Maroc et en Turquie. Nous examinons également la situation dans les pays touchés par un conflit, comme la Libye, la Syrie et le Yémen, où le nombre rapporté de cas de COVID-19 reste étonnamment faible. Nous craignons que ces chiffres en apparence rassurants tiennent au fait que ces pays n’ont pas la capacité nécessaire pour effectuer des tests de dépistage de la COVID-19, compte tenu des fortes pressions déjà exercées sur leur système de santé. C’est pourquoi nous nous efforçons de renouer le dialogue avec ces pays, qui se trouvent désormais menacés à la fois par l’instabilité endémique des conditions de sécurité et la pandémie de coronavirus.

Nous menons une course contre la montre pour déterminer comment répondre convenablement aux demandes des pouvoirs publics et préserver les moyens d’existence dans les zones rurales. Il est évident que le statu quo n’est pas une option: nous devons faire preuve de souplesse et d’agilité. La Division Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe ne ménage aucun effort pour assurer la continuité des opérations, même si notre capacité d’action dans la région a été mise à rude épreuve par les mesures de confinement et les restrictions à la circulation. Ainsi, dans notre pôle infrarégional à Istanbul, l’ensemble du personnel télétravaille, certains depuis leur pays d’origine, à savoir l’Arménie, la Finlande, la Suède et la Turquie. Les effectifs de notre pôle au Caire travaillent eux aussi à distance, conformément aux strictes mesures de sécurité prises par le Gouvernement égyptien, qui a notamment imposé un couvre-feu nocturne et la fermeture des services. De même, notre bureau de pays au Maroc a été temporairement fermé en raison des règles de confinement.  

Malgré toutes les difficultés posées par l’épidémie de COVID-19, le FIDA continuera d’œuvrer sans relâche en adaptant son modèle opérationnel pour répondre plus efficacement aux nouveaux défis. Nous faisons tout notre possible pour éviter les interruptions de travail en échangeant avec les différents ministères et en assurant en suivi continu avec les unités de gestion de projet, notamment en prévoyant une supervision à distance pour les projets où le contexte régional permet le recours à des consultants locaux. Jusqu’à présent, nous avons confirmé 13 missions à distance, qui seront déployées virtuellement entre les mois de mars et de juin, y compris, fait étonnant, une mission de conception à distance au Yémen. L’impossibilité de nous déplacer nous a également permis de nous concentrer sur les activités hors prêt et de mettre en place des séances à distance de renforcement des capacités pour notre personnel de projet.

Le monde se trouve face à un défi sans précédent. Aujourd’hui, notre travail est plus que jamais nécessaire aux millions de personnes vulnérables qui porteront probablement sur leurs épaules le fardeau le plus lourd de la pandémie et de la crise économique. Toutefois, c’est en unissant nos forces que nous pourrons surmonter ce défi, ainsi que tous les autres. Travailler ensemble vers un but commun fait notre force, et malgré toutes les difficultés liées à ce quotidien qui est désormais le nôtre, nous demeurons résolument déterminés à apporter tout notre soutien aux ruraux pauvres. Nous ferons tout notre possible pour ne laisser personne de côté. 

 

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