Cabo Verde, un petit pays animé par de grandes ambitions

IFAD Asset Request Portlet

Agrégateur de contenus

Cabo Verde, un petit pays animé par de grandes ambitions

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© FIDA/POSER/Sergio Da Luz

Jo Puri et le Ministre caboverdien de l’agriculture et de l’environnement, Gilberto Silva, s’entretiennent avec des ruraux de Boca Coruja (Cabo Verde), qui ont reçu un système photovoltaïque de pompage d’eau.

Ma mission dans l’État insulaire le plus à l’ouest de l’Afrique, Cabo Verde, avait deux objectifs: évoquer l’avenir de l’archipel avec ses dirigeants et discuter avec les populations rurales bénéficiant d’un appui du FIDA des solutions que nous pouvons mettre en place pour améliorer leurs conditions de vie.

J’attendais particulièrement de m’entretenir avec les participants du Programme de promotion des opportunités socioéconomiques rurales (POSER). Mis en œuvre dès 2013, ce programme a eu des retombées impressionnantes, dont le financement de plus de 400 microprojets et la fourniture d’un appui à environ 12 000 producteurs, dont près de la moitié étaient des femmes.

Malgré les bons résultats obtenus, certaines difficultés ont entravé l’exécution du programme. L’eau a toujours été le maillon faible à Cabo Verde, et le programme, à l’origine axé sur l’aspect financier, a par conséquent été modifié en 2017, pour privilégier la construction d’infrastructures hydriques fiables et la création d’emplois.

Un pays vulnérable mais politiquement stable

Malgré son nom, cet archipel composé de dix îles est en proie à l’aridité et au manque d’eau. Cabo Verde n’est en fait composé qu’à 10% de terres arables. L’agriculture, le pastoralisme et le secteur forestier sont constamment touchés par les sécheresses et les pénuries d’eau, et il est difficile de croire qu’il pousse quoi que ce soit sur ces îles.

Mais Cabo Verde a aussi beaucoup d’atouts, notamment un gouvernement stable, un taux d’alphabétisation élevé, une volonté affichée de mettre en place des techniques et des systèmes de données, et des projets d’investissement public dans les écosystèmes marins et l’économie bleue.

Marina Nathalia Delgado, productrice de bananes et de manioc, est l’une des participantes du programme POSER à San Antão (Cabo Verde). © FIDA/POSER/Sergio Da Luz

 

Accompagnée du Ministre de l’agriculture et de l’environnement, Gilberto Silva, et de la Directrice de pays du FIDA, Haoua Sienta, je suis partie à la rencontre des habitants, des hauteurs de San Antão aux plages de sable de Porto Novo.

Les bénéficiaires nous ont expliqué comment les forages et les systèmes d’eau à énergie solaire avaient amélioré leur accès à l’eau, leur permettant ainsi de cultiver plusieurs aliments, comme des bananes, des pommes de terre et du manioc, et d’améliorer leur état nutritionnel, tout en multipliant le nombre de campagnes agricoles.

Marina Nathalia Delgado, productrice de bananes et de manioc, a expliqué la situation en ces termes: « Grâce aux infrastructures mises en place dans le cadre du programme, non seulement je n’ai plus de problèmes pour accéder à l’eau, mais j’ai aussi accru ma production de façon à pouvoir nourrir toute ma famille. »

Les femmes de Cabo Verde font preuve de détermination. « Je dis à toutes les femmes qui ont la force et le courage de travailler dans le secteur agricole qu’il s’agit d’un travail comme un autre et que nous sommes tout à fait capables de l’accomplir », a affirmé une autre participante au programme du FIDA, Janícia Monteiro da Luz.

Janícia Monteiro da Luz, participante au programme du FIDA. © Oteldino Carvalho

 

Le rôle des dirigeants

J’ai également eu le privilège de rencontrer Ulisses Correia e Silva, Premier Ministre, et Garcia Correia Vice-Premier Ministre et Ministre des finances, de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’économie numérique, et leur ai assuré que le FIDA se tenait prêt à soutenir certaines initiatives, telles que des fonds climatiques à l’appui d’un tourisme et d’une énergie durables.

Le Gouvernement souhaite ramener le taux de pauvreté de 28 à 20% d’ici à 2030 et prévoit d’impliquer davantage le secteur privé dans les plans de développement durable du pays. Il privilégie également la production de données de qualité, et cherche à améliorer l’inclusion sociale en recherchant des lieux pour diffuser les bonnes pratiques adoptées dans des projets financés par le FIDA.

Ce n’est un secret pour personne: les petits États insulaires en développement comme Cabo Verde sont particulièrement vulnérables aux chocs climatiques et doivent s’adapter rapidement. Ils ont besoin de plus d’investissements pour accéder aux marchés, gagner en productivité et réduire leur dette. Mais ils possèdent également des avantages comparatifs, tels qu’une stabilité politique, une volonté affichée de lutter contre les inégalités et un courage caractéristique des habitants des petits États insulaires.