Des rêves en chocolat devenus bien réels
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Des rêves en chocolat devenus bien réels
Temps de lecture estimé: 4 minutesLe chocolat est une gourmandise appréciée dans le monde entier, mais saviez-vous qu’il est presque entièrement produit par des petits exploitants? C’est en effet à ces hommes et ces femmes des zones rurales d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud que nous devons notre en-cas préféré.
Pourtant, malgré leur dur labeur, nombre d’entre eux sont encore prisonniers de la pauvreté. En moyenne, les producteurs et productrices de cacao ne gagnent que 6% de la valeur finale d’une tablette de chocolat.
Avec un soutien adapté, ils peuvent accéder à la sécurité alimentaire et financière qu’ils méritent. Alors saluons ensemble quelques-uns de ces petits producteurs et productrices, qui mettent un peu de douceur dans notre vie tout en pratiquant une agriculture durable.
Moderniser les pratiques
Femi Olofingbasote a 32 ans et il a appris la culture du cacao avec son père dans leur exploitation de l’État d’Ondo, au sud-ouest du Nigéria. Mais c’est à l’occasion d’un stage dans le cadre de l’initiative LIFE-ND soutenue par le FIDA qu’il a acquis un trésor de nouvelles connaissances.
Les techniques agricoles modernes qu’il applique aujourd’hui, telles que les principes de la taille pour qu’elle soit efficace et le remplacement des vieux cacaoyers, ont permis de doubler sa récolte annuelle, qui dépasse aujourd’hui une tonne. Il pratique en outre la fermentation lente, qui confère à ses fèves un arôme intense délicieux et leur assure un prix de vente élevé.
Sans surprise, les revenus annuels de Femi issus du cacao ont quadruplé. Hier, assurer l’alimentation de base de ses enfants était déjà pour lui une lutte de chaque instant; aujourd’hui, il rêve de leur laisser une entreprise florissante.
«Pour l’instant, je loue la terre. Mais le propriétaire a accepté de me le vendre», confie-t-il. «L’exploitation sera à moi pour toujours. J’investis aujourd’hui portera demain ses dividendes.»
À son tour, Femi soutient sa communauté: il partage ce qu’il a appris avec cinq de ses propres stagiaires. Le cadeau qu’il leur a offert pour marquer la fin de leur apprentissage? Une centaine de plants de cacao chacun pour lancer leur propre exploitation.
Assurer la bonne santé des filières
Dans les collines luxuriantes de Sulawesi, quatrième île d’Indonésie par sa superficie, un groupe de 4 000 docteurs du cacao œuvrent à protéger cet arbre contre les conditions climatiques extrêmes, les ravageurs et les maladies, pour que nous puissions continuer à déguster le chocolat sous toutes ses formes.
L’une de ces « médecins » spécialistes est Rufiad, une productrice qui a suivi le « programme doctoral en cacao » dispensé par la Mars Cocoa Academy en partenariat avec READSI. Elle y a appris à préparer la terre, à entretenir les cacaoyers, à diagnostiquer tous les problèmes de production ou de qualité et à administrer les traitements adéquats. Elle applique ses nouvelles connaissances pour replanter la cacaoyère vieillissante de son père avec des espèces plus résistantes.
La première collaboration nouée par l’intermédiaire du FIDA entre le Gouvernement indonésien et Mars Incorporated date de 2012. Mars y a gagné une source fiable de cacao de qualité, tandis que les producteurs et productrices ont pu apprendre des techniques durables et obtenir enfin un bon prix de leur travail.
Depuis, ce partenariat s’est étoffé, notamment avec l’« école doctorale » du cacao. Aujourd’hui, les cacaoculteurs comme Rufiad sont des producteurs compétitifs intégrés aux chaînes d’approvisionnement mondiales en chocolat, et ils contribuent également à la protection de leur environnement naturel.
Partager la culture du cacao avec le monde entier
Il y a quelques années, Johny Serrano, 22 ans, avait un rêve. Certes, la plantation de cacao de sa famille à San Rafael, en Colombie, produisait un cacao de qualité à destination du reste du monde, mais ce qu’il voulait, c’était que le monde vienne à San Rafael.
Grâce au projet PUENTES, ce rêve est devenu réalité.
Johny occupe aujourd’hui, non sans une certaine fierté, le poste de conservateur du Cacao de la Sierra, un parcours touristique consacré à l’histoire et l’élaboration du chocolat dans la région.
En effet, il a pu suivre une formation au tourisme appuyée par le FIDA et devenir ainsi l’un des 700 jeunes Colombiens ruraux formés au développement d’un tourisme durable et à la présentation de leur production alimentaire. Les touristes qui visitent l’exploitation familiale de Johny découvrent les pratiques durables qui permettent de produire leurs en-cas préférés, et achètent un chocolat fabriqué localement pour le rapporter à la maison.
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Alors que la consommation mondiale de chocolat augmente, les petits exploitants comme Johny, Rufiad et Femi travaillent sans relâche pour produire du cacao de manière durable. Veillons à ce qu’ils puissent vivre décemment de leur activité pour continuer à nous régaler de leurs produits.
Date de publication: 05 juillet 2024