En Chine, les jeunes à l'avant-garde de la transformation des systèmes alimentaires

Les jeunes sont l’avenir des systèmes alimentaires mondiaux. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies, 1,2 milliard de personnes dans le monde (soit une sur six) sont jeunes, c’est-à-dire âgées de 15 à 24 ans. Ces chiffres signifient à eux seuls que les jeunes devraient avoir leur mot à dire sur la configuration des systèmes alimentaires de demain.

Bien sûr, les jeunes du monde entier ont déjà commencé à s’exprimer et à agir. En Chine, par exemple, ils sont depuis longtemps à la tête d’initiatives visant à promouvoir l’agriculture biologique et la consommation durable dans tout le pays. Aujourd’hui, leurs voix et leurs interventions sont à l’origine des changements nécessaires pour mettre en place des systèmes alimentaires équitables et durables qui garantissent une bonne alimentation et des moyens d’existence stables.

De jeunes voix pour transformer les systèmes alimentaires

Lors du Sommet sur les systèmes alimentaires qui s’est tenu il y a quelques mois, le FIDA a collaboré avec le Groupe mondial des jeunes autochtones des Nations Unies pour réunir des jeunes ruraux du monde entier. Ayant convenu qu'il était temps d'agir, ils ont lancé le mouvement Act4Food Act4Change (Agir pour l’alimentation, Agir pour le changement), une campagne mondiale dans laquelle les jeunes peuvent s’engager à agir au quotidien en faveur d’un changement systémique. Sur plus de 100 000 engagements pris par les jeunes dans le monde, plus de la moitié provenaient de Chine.

De jeunes chefs de file chinois ont également créé un réseau de défenseurs des jeunes avec l’appui du Good Food Fund et du FIDA. Les membres du réseau défendent leurs intérêts sur les réseaux sociaux, s’inscrivent à des formations et à des concours pour approfondir leurs connaissances en matière d’alimentation, et prennent des mesures en faveur des populations avec lesquelles ils interagissent quotidiennement. Plus de 100 défenseurs des jeunes ont rejoint le réseau chinois à ce jour. Ensemble, ils ont organisé cinq concertations indépendantes à l’occasion du Forum des Nations Unies sur les normes de durabilité, auxquelles ont participé plus de 200 personnes.

Lors du récent Forum pour la paix de 2021 tenu à Nanjing, les membres du réseau ont publié la Déclaration de Nanjing sur la bonne alimentation, avec le concours du FIDA, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, de Slow Food et du Good Food Fund. Ils ont ainsi affirmé leur volonté de promouvoir la consommation durable et d'encourager la participation des jeunes à l’agriculture et à la gouvernance alimentaire urbaine.

Parallèlement, des initiatives comme les « hackathons » (séances de travail réunissant des développeurs informatiques) se révèlent être des moyens fiables et appréciés pour assurer la participation des jeunes, en particulier parmi les partenaires du secteur privé. Par exemple, lors d’un atelier récemment organisé par l’Organisation de coopération économique Asie-Pacifique, les représentants de cette organisation se sont ralliés à l’engagement du FIDA, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et du Réseau des jeunes professionnels pour le développement agricole (YPARD) en vue de financer un hackathon pour les jeunes sur le thème de la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, qui se tiendra en 2022.

Les jeunes, véritables moteurs du changement

Outre les campagnes en faveur de systèmes alimentaires durables, de nombreux jeunes militants chinois ont déjà commencé à agir.

En mai 2020, en partenariat avec le géant chinois de la technologie Tencent et le réseau YPARD, le FIDA a lancé une campagne nationale sur les réseaux sociaux intitulée « Investir dans l’avenir de l’agriculture », qui encourageait les jeunes à partager leurs idées sur les solutions aux problèmes de développement agricole de la Chine.

En deux mois, les représentants des jeunes s’étant portés candidats ont soumis plus de 600 propositions. Six candidats d’exception ont été invités à présenter leurs propositions lors d’un webinaire tenu avec des spécialistes du FIDA, du réseau YPARD et du monde universitaire. Deux de ces candidats ont ensuite participé à une mission de supervision d’un programme appuyé par le FIDA dans le Sichuan, durant laquelle ils ont fait part de leurs idées: l’une concernait le développement de coopératives agricoles dirigées par des femmes et l’autre la transition numérique de l’agriculture dans la province.

S’ils en ont la possibilité, les jeunes peuvent faire bien plus que proposer des idées. Nombre d’entre eux impulsent déjà des changements pour résoudre les problèmes structurels de nos systèmes alimentaires.

Élève de l’école secondaire de l’Université Tsinghua, Li Dengyuan compte parmi les cadets des défenseurs de la cause des jeunes. Il a néanmoins réussi à persuader la direction de son école d’instaurer les « lundis sans viande », un jour où aucun produit d’origine animale n’est proposé à la cantine, afin de contribuer à freiner la surconsommation de viande.

De son côté, Liu Xuefei, jeune producteur de porcs à petite échelle et dirigeant de la coopérative d’éleveurs Lin Er Jie, a reçu l’appui d’un projet financé par le FIDA, grâce auquel il pratique désormais l’élevage en plein air pour réduire les effets environnementaux de l’élevage de porcs et assurer le bien-être de ses animaux, tout en préservant les avantages économiques de la coopérative.

En outre, un groupe de jeunes dirigé par Shi Yan, fondatrice de la ferme Shared Harvest, a commencé à promouvoir l’agriculture paysanne en Chine.

Aujourd’hui, la ferme est un véritable réseau d’agriculteurs paysans qui forment d’autres jeunes agriculteurs. Dans ce cadre, les processus d’incubation ont déjà bénéficié à 116 producteurs biologiques et ont concerné 180 produits agricoles. Le réseau s’étend maintenant dans la province rurale du Sichuan, le FIDA ayant permis d’y rattacher les jeunes entrepreneurs agricoles qu’il appuie.

Les jeunes sont le moteur du changement au sein des filières

Dans les économies émergentes, qui passent d’une dépendance à l’égard de l’agriculture à une dépendance à l’égard des services et de l’industrie, les systèmes alimentaires s’étendent au-delà des exploitations agricoles rurales pour couvrir d’autres activités des filières, comme la transformation des aliments, le transport, la vente au détail, la restauration et d’autres services urbains. Au regard de cette évolution, les jeunes entrepreneurs sont particulièrement bien placés pour promouvoir un entrepreneuriat agricole durable à la fois sur l’exploitation et hors de l'exploitation, et surtout, entre les exploitations et leurs partenaires hors exploitation.

Les projets financés par le FIDA dans les provinces du Yunnan et du Hunan, par exemple, offrent des incitations et un appui aux jeunes entrepreneurs et investisseurs des zones rurales. Les pépinières d’entreprises et les centres de services mis en place dans le cadre de ces projets proposent des formations et des services de conseil aux jeunes talentueux, ainsi que des fonds de démarrage pour financer les propositions de plan d’action prometteuses.

Les jeunes sont en première ligne dans la lutte visant à construire un avenir meilleur pour tous. Le FIDA s’emploie résolument à conclure des partenariats avec des organisations de jeunes, des réseaux dirigés par des jeunes et de jeunes défenseurs afin de promouvoir des systèmes alimentaires durables, abordables et accessibles.

Découvrez l’action de nos partenaires en faveur des jeunes: le réseau YPARD, le Good Food Fund, la ferme Shared Harvest et la campagne mondiale Act4Food Act4Change.

Cet article a été initialement publié sur le site Web du China Daily.

Découvrez l’action du FIDA en Chine.

Date de publication: 06 décembre 2021