Escapade touristique nature au Bangladesh

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Escapade touristique nature au Bangladesh

Comment un projet d’écotourisme mis en œuvre localement par les habitants transforme une zone rurale

Temps de lecture estimé: 5 minutes

Prêtes pour notre voyage, armées de notre appareil photo
© Mariel Zimmermann

Dans le cadre de notre travail avec le FIDA au Bangladesh, nos journées sont principalement consacrées à la gestion de projets depuis notre bureau, dans le brouhaha de la ville de Dacca. Mais en fin de semaine, alors que la plupart des habitants se ruent vers les magnifiques côtes bangladaises, nous préférons éviter la foule et nous échapper à la campagne, dans les zones rurales moins fréquentées.

Ce week-end-là, nous partons pour Sitakunda—à quelques heures de voiture au sud de Dacca—afin de découvrir un projet d’écotourisme mis en œuvre localement par les habitants et qui a transformé la région.

Après un arrêt à Chittagong, nous roulons pendant 90 minutes à travers la fraîcheur de forêts verdoyantes, sous une pluie lègère. Nous nous sentons déjà en vacances!

Notre première visite est le lac Mohamaya , que l’on pourrait traduire par « la grande illusion ». Selon les anciens, ce lac était autrefois un cours d’eau vénéré par les hindous de la région.

Il abrite un grand nombre d’espèces et représente une source importante de revenus pour les habitants, qui proposent des activités de tourisme, notamment des visites guidées.

À la découverte de la beauté du lac Mohamaya © Mariel Zimmermann

Notre guide pour la journée est Mohammad Imtiaz, 21 ans, qui nous accueille par un large sourire. Il a lancé son activité de guide il y a deux ans, après avoir été formé par un organisme de développement local appelé Young power in social action (YPSA). « J’adore faire découvrir de nouveaux endroits aux gens, en particulier aux touristes qui viennent de Dacca et même de l’étranger ».

Mohammad Imtiaz dans les collines verdoyantes de Sitakunda
© Mohammad Imtiaz

Les bons mois, Mohammad gagne près de 120 USD, un revenu relativement conséquent pour quelqu’un qui travaille à temps partiel dans cette communauté rurale. Grâce à cet argent, il finance ses études à l’université. Il nous explique qu’après son diplôme en littérature anglaise, il veut devenir journaliste et explorer le monde.

Pour la suite de notre visite, Mohammad  propose de nous initier au kayak et nous présente Muhammed Dulal, propriétaire d’une entreprise de location au bord du lac. Grâce à un prêt d’un faible montant accordé par YPSA, celui-ci a acheté dix kayaks, qu’il loue 3 dollars de l'heure.

Équipées de nos gilets de sauvetage et de nos pagaies, nous partons à la découverte de la faune, accompagnées par le chant des criquets et des oiseaux. Aujourd’hui, nous avons le lac rien que pour nous mais en haute saison (d’octobre à janvier), Muhammed gagne jusqu’à 400 USD par mois au plus fort de la fréquentation.

Afin d’immortaliser la beauté des paysages et de ne rien oublier, de nombreux jeunes photographes proposent leurs services à un prix très abordable.

Rakib Muasbbir à l'œuvre © Mariel Zimmermann

L'un de ces photographes est Rakib Musabbir, qui étudie le commerce dans une université de la région. En haute saison, il gagne près de 180 USD par mois, ce qui l’aide à couvrir ses frais d’études.

Notre déjeuner dans l’établissement de Mosammat Liza
© Mariel Zimmermann

Après avoir ramé pendant deux heures, nous sommes affamées et avons hâte de goûter la cuisine locale. Mohammad nous conduit à une chambre d’hôte toute proche, où nous sommes accueillies par Mosammat Liza.

Cette dernière a ouvert son établissement après avoir suivi une formation en hôtellerie. En plus de louer des chambres (5 à 10 USD la nuit), sa famille propose des repas cuisinés maison.

Nous prenons place à une table sur laquelle trônent toutes sortes de plats bengali appétissants tels qu’une soupe de lentilles, des aubergines frites, du machh-bhorta (poisson émietté) et du curry de poulet.

Au déjeuner, nous rencontrons Mohammed Arifur Rahman, directeur de YPSA et responsable des activités d’écotourisme locales. Il nous explique que 25 services différents ont déjà été créés dans le cadre de cette initiative.

Il nous explique également que le fait de gagner sa vie grâce à l’environnement est indissociable du principe de responsabilité. « Nous vivons grâce à la beauté naturelle du lac et les espèces sauvages que ce dernier abrite. Nous devons les protéger et intensifier nos efforts de sensibilisation, non seulement auprès des habitants, mais aussi auprès des visiteurs ».

En écho à cela, dans le cadre du Projet d’appui à la commercialisation et aux entreprises dans le secteur agricole (PACE) du FIDA, exécuté par la Fondation Palli Karma-Sahayak, plus de 1 000 entrepreneurs du Bangladesh ont été formés à la gestion des déchets, à la protection de l’environnement, à la réduction de la pollution et aux outils, équipements, biens et produits respectueux de l'environnement.

Sur le chemin du retour vers Dacca, nous pensons déjà à la prochaine région rurale à couper le souffle que nous découvrirons au Bangladesh.

Découvrez l’action du FIDA au Bangladesh.