Au Zimbabwe, l'irrigation comme arme de résistance à la sécheresse
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Au Zimbabwe, l'irrigation comme arme de résistance à la sécheresse
Temps de lecture estimé: 3 minutesCette année, la saison des pluies a tardé à venir au Zimbabwe. En raison du phénomène El Niño, nombre de producteurs et productrices de maïs ont manqué d'eau lors de la saison de croissance, moment clé qui a lieu en février.
La prochaine saison des pluies, qui s'étendra d'octobre à décembre, devrait elle aussi être moins abondante qu'à l'accoutumée. Le pays tout entier s'attend à des pertes de cultures et près de 6 millions de personnes pourraient basculer dans l'insécurité alimentaire.
Ce n'est pas la première fois qu'El Niño amène dans son sillage l'insécurité alimentaire en Afrique australe, région où l'agriculture dépend très largement des précipitations. Mais exacerbés par les changements climatiques, ces épisodes de sécheresse prolongés sont encore plus dommageables pour les communautés rurales.
Face à ces conditions difficiles, les petits producteurs et productrices des zones arides du sud du Zimbabwe tiennent bon et ont trouvé leur planche de salut dans l'irrigation.
Chaque goutte d'eau compte
Malgré la sécheresse, le petit champ de maïs d'Aaron, dans la province de Masvingo, produit largement assez pour lui permettre de survivre. Celui-ci fait partie du système d'irrigation Banga, qui a été remis en service en 2021 grâce à l'initiative SIRP, soutenue par le FIDA, et dans le cadre de laquelle les canaux à ciel ouvert qui transportaient l'eau jusqu'aux champs ont été transformés en canalisations accessibles depuis la surface. Ainsi, le gaspillage a été considérablement réduit et l'utilisation de l'eau optimisée.
« Une année comme celle-ci, où les précipitations ont été insuffisantes, ces installations nous ont permis de préserver le peu d'eau dont nous disposons », explique Aaron. « Nous pourrons donc assurer la prochaine récolte ».
Aaron devrait récolter suffisamment de maïs non seulement pour nourrir sa famille mais également pour en vendre une partie à l'office national de commercialisation du maïs, qui distribue les grains aux groupes vulnérables.
La résilience par l'irrigation
Dans le sud-est du Zimbabwe, l'initiative SIRP a installé des infrastructures d’approvisionnement en eau résilientes aux changements climatiques, qui irriguent plus de 4 000 hectares de terres agricoles. Mais le système Banga a eu un effet tout particulier: il a même été désigné meilleur système d'irrigation du pays, devant 450 autres.
Faith fait partie des petits exploitants et exploitantes ayant gagné en résilience grâce au système d'irrigation. Elle est veuve et il lui est plus aisé de gérer son foyer maintenant qu'elle produit suffisamment pour nourrir sa famille.
« Comparées à celles des autres producteurs des zones arides, nos récoltes sont meilleures et notre sécurité alimentaire est supérieure », raconte-t-elle. « Nous espérons pouvoir vendre une partie de nos grains à la communauté, ainsi qu'à la réserve nationale ».
Son exploitation est si prospère que Faith a même engagé des gens de sa communauté pour l'aider lors de la récolte, permettant à ces personnes de subvenir aux besoins de leur famille.
S'adapter à un monde qui change
La modernisation des infrastructures d'acheminement de l'eau n'est que l'une des manières dont l'initiative SIRP favorise l'adaptation aux changements climatiques au Zimbabwe. Avec l'appui du SIRP, les producteurs et productrices optent pour des cultures résistantes à la sécheresse, comme le sorgho et le niébé, et se mettent à l'agriculture de conservation.
Les changements climatiques rendant des phénomènes météorologiques naturels comme El Niño plus extrêmes, les communautés rurales doivent impérativement accroître leur résilience. En adaptant les pratiques et les infrastructures agricoles, nous ferons en sorte que les exploitants et exploitantes comme Aaron et Faith continuent de se nourrir eux et leur communauté dans les années qui viennent.