Faire du changement une réalité: mon engagement en tant que Président du FIDA

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Faire du changement une réalité: mon engagement en tant que Président du FIDA

Temps de lecture estimé: 5 minutes

Au premier jour de mon mandat comme Président du FIDA, en me rendant au siège du FIDA depuis les Castelli Romani aux abords de Rome, j'ai à l'esprit les 150 millions de personnes qui ont sombré dans l'insécurité alimentaire et la pauvreté ces deux dernières années et le peu de temps  qu'il nous reste avant que la planète n'atteigne 1,5 °C de réchauffement supplémentaire, au vu des tendances actuelles en matière d'émissions.

Depuis plus de 40 ans, le FIDA n’a cessé d’aider les populations pauvres rurales à sortir de la pauvreté. Mais alors que seules quelques récoltes nous séparent de l’année 2030, le monde est à la traîne.

Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment décisif, et faisons face à de nombreuses crises comme les changements climatiques, la pandémie de COVID-19, la multiplication des conflits… et maintenant, une crise alimentaire. Mais toutes ces crises n’ont pas surgi de nulle part. C’est la façon qu’a la planète de nous dire que les choses doivent changer. Nous ne devons plus nous contenter de suivre les mêmes vieilles règles du jeu.

Malgré tout, je reste convaincu que nous pouvons non seulement changer les choses, mais les changer en mieux. Reste à faire les bons choix. Voici ce que fait le FIDA aujourd’hui, et ce qu’il continuera de faire sous ma présidence, pour répondre aux défis d’aujourd’hui, assurer la durabilité des systèmes alimentaires mondiaux et transformer la vie des populations rurales les plus pauvres de la planète.

Aider là où les besoins sont les plus pressants

Le FIDA travaille avec les communautés rurales pauvres, qui sont celles qui ont le plus besoin de notre aide. En tant que Président, je chercherai des solutions pour faire passer à l’échelle la mobilisation de ressources au service des populations les plus pauvres et des pays les plus fragiles de la planète.

Alors que le monde semble aujourd’hui traverser une crise après l’autre, la capacité du FIDA à intervenir rapidement et à travailler dans des situations de fragilité est essentielle pour fournir aux petits exploitants et à leurs communautés l’aide dont ils ont besoin. Produire des effets durables et à long terme reste l’objectif du FIDA. Mais ces dernières années nous ont appris que nous devions faire preuve de souplesse pour répondre aux besoins des populations auxquelles nous venons en aide, notamment pendant la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, suivies par notre Initiative de riposte à la crise.

Aborder la question climatique à la moindre occasion

Aujourd’hui, plus rien ni personne n’échappe aux effets des changements climatiques. Mais que les populations rurales pauvres en souffrent le plus, alors même qu’elles y ont le moins contribué, est une grave injustice.

Le FIDA est la première organisation à axer ses efforts sur l’adaptation des petits producteurs aux changements climatiques. Nos programmes ont aidé des millions d’exploitants à faire face à la crise climatique, mais nous devons aller encore plus loin dans l’intégration des questions climatiques à notre réflexion. C’est non seulement indispensable à garantir un avenir durable, mais cela consolide aussi la place du FIDA au premier rang dans le financement de l’action climatique.

Défendre les populations marginalisées

Une transformation rurale réussie est une transformation rurale inclusive. Les personnes marginalisées, comme les femmes, les jeunes ou les populations autochtones, détiennent de nombreuses solutions pour assainir les systèmes alimentaires et la planète.

Cela signifie qu’il faut créer des emplois décents pour les femmes et les jeunes afin de leur permettre de gagner un revenu et d’améliorer leurs conditions de vie, tout en contribuant à la prospérité des sociétés. Le FIDA contribue déjà, avec ses projets et programmes, dont un grand nombre ciblent les femmes et les jeunes, à ouvrir ces perspectives et il se tient prêt à aller encore plus loin.

Donner la priorité aux partenariats avec le secteur privé

Dans ce monde de plus en plus complexe et interconnecté, nous ne pouvons avancer sans collaborer avec tous les acteurs, notamment le secteur privé. Les prêts et les dons du FIDA, aussi bien que son guichet dédié au secteur privé stimulent déjà les investissements privés en faveur de l’agriculture paysanne. Mais nous pouvons faire encore bien davantage pour exploiter ce réseau potentiellement important de partenaires, combler les déficits de financement, créer des emplois pour les jeunes des zones rurales et accélérer la transformation numérique des petits producteurs agricoles.

Ne pas dévier de notre objectif

Mes années d’expérience dans la finance et le développement m’ont appris que si les stratégies évoluent pour s’adapter à un monde en pleine mutation, nous devons toujours rester fidèles à notre mission fondamentale. Le FIDA doit rester concentré sur son objectif d’aider les petits producteurs à transformer les économies et les systèmes alimentaires. En plus, c’est bon pour l’économie.

Relayer le message

Compte tenu de l’ampleur des problématiques mondiales actuelles, je travaillerai avec chacun de vous pour obtenir les ressources dont le FIDA a besoin pour doubler son impact d’ici 2030 dans les communautés rurales les plus pauvres. Au FIDA, nous travaillons en étroite collaboration avec les populations rurales pour faire entendre leur voix, renforcer leur résilience et défendre leurs solutions. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir sain et durable pour tous et pour toutes.

Nous avons déjà les institutions nécessaires pour lutter contre la pauvreté. Nous avons déjà le savoir-faire pour réduire les inégalités. Il nous reste désormais à mobiliser des ressources et amener l’ensemble de la communauté internationale à unir ses forces. Nous formons un tout qui est bien davantage que la somme de nos parties et, ensemble, le champ des possibles à notre portée est source de la motivation et de l’inspiration qui sont les miennes au moment où j’endosse ce nouveau rôle.

Alvaro Lario, expert des questions financières internationales, prend ses fonctions à la tête du Fonds international de développement agricole