2022 - Opposer la résilience à l'adversité

Nombreux sont celles et ceux qui ont commencé l’année remplis d’espoir – la COVID-19 semblait sous contrôle, les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement découlant de la pandémie semblaient s’atténuer et le monde entier aspirait à davantage de stabilité en 2022.

À peine avions nous fêté la nouvelle année que notre espoir de voir s’ouvrir une ère plus prévisible et pacifique a été réduit à néant, le monde comprenant que l’état de crise permanent était toujours de mise. Mais malgré l’adversité, nous avons conquis quelques  avancées. Passons en revue certains des événements déterminants de cette année porteuse de changements importants. 

Persistance de la guerre et des crises mondiales  

Le 24 février, la Russie a envahi l’Ukraine. Cette guerre a eu de vastes répercussions, en particulier sur les communautés rurales les plus pauvres à travers le monde.

Face à la flambée des prix de l’alimentation et du carburant, le FIDA a lancé l’Initiative de réponse à la crise. Ce mécanisme fournit un soutien vital aux populations rurales des régions les plus durement touchées, notamment la Corne de l’Afrique, l’Afrique australe, le Sahel, l’Asie centrale et l’Afrique du Nord. Il consiste en des interventions sur mesure destinées à prévenir la faim et l’insécurité alimentaire, tout en favorisant des systèmes alimentaires durables.

Les changements climatiques ont continué à faire des ravages dans la vie des plus pauvres

Une fois de plus, les populations rurales pauvres ont été en première ligne des changements climatiques. En Afrique de l’Est, une sécheresse sans précédent a mis en péril la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau et entraîné migration, dégradation des ressources naturelles et faibles résultats économiques. Dans le même temps, les inondations inédites qui ont frappé le Pakistan ont submergé un tiers du pays.

Mais les populations rurales nous ont aussi montré la multitude de rôles qu’elles jouaient dans l’atténuation des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement: en utilisant les technologies des systèmes d’information géographique pour protéger les forêts, en gérant les ressources halieutiques de façon durable ou en pratiquant une agriculture à même de nourrir les sols.

Réagissant au sixième rapport d’évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Jo Puri, Vice-Présidente adjointe du FIDA et spécialiste du climat, a déclaré que la science avait une nouvelle fois parlé sans équivoque. Toutefois, l’agriculture n’est pas uniquement un facteur contribuant aux changements climatiques: elle fait partie de la solution. 

À l’occasion du plus grand événement consacré aux changements climatiques, à savoir le sommet de la COP27 en novembre, le FIDA s’est efforcé de mettre les petits exploitants agricoles et les difficultés qu’ils rencontrent au cœur du programme de travail mondial et le nouveau Président de l’organisation, Alvaro Lario, a rappelé les grandes victoires que le monde devait remporter pour assurer un avenir plus vert.

Davantage de femmes rurales aux commandes  

Nous avons posé les questions que tout un chacun devrait poser: de quelle manière les femmes rurales sont-elles touchées par les changements climatiques et quelles sont les leçons que le monde peut apprendre d’elles?

Les réponses sont claires. Les femmes des communautés rurales nous ont démontré en quoi elles détenaient la clé d’un avenir résilient face aux changements climatiques. Elles créent, elles entreprennent, elles innovent, elles protègent, et ainsi elles nous montrent la voie à suivre et continueront de le faire pour les générations futures.

Les peuples autochtones et la voie du développement durable 

Cette année, la biodiversité a été au cœur des attentions et les peuples autochtones nous ont prouvé qu’il était possible de produire de la nourriture tout en protégeant les nombreuses espèces de notre planète. Nous avons découvert les mots uniques par lesquels ils décrivent la nature et qui déterminent leur mode de vie.

Le FIDA respecte et met en avant le rôle crucial que les peuples autochtones jouent dans l’édification de sociétés résilientes et durables en leur donnant la parole et en les aidant à être en lien les uns avec les autres au sein d’instances mondiales telles que le Forum des peuples autochtones. En 2022, le Mécanisme d’assistance pour les peuples autochtones a aidé ces derniers à mener à bien leurs propres initiatives de développement grâce à un nouveau dispositif de financement, tandis que le Prix pour les peuples autochtones a mis en lumière les projets en faveur des peuples autochtones ou des minorités ethniques qui vivent dans des zones rurales. 

Garantir l’avenir des populations rurales

Avec un nouveau Président, Alvaro Lario, à sa tête, le FIDA a réaffirmé son engagement à favoriser le changement dès aujourd’hui. À la soixante-dix-septième Assemblée générale des Nations Unies, Alvaro Lario a présenté son programme pour les populations rurales et s’est adressé aux responsables mondiaux en ces termes: « Nous ne pouvons pas nous laisser porter de crise en crise. Il est bien moins onéreux d’investir à moyen terme. Nous devons changer la manière dont nous produisons nos aliments et l’ensemble de l’architecture de financement de l’alimentation. »

L’année touche à sa fin, mais le FIDA continuera d’être aux côtés des populations rurales qui redoublent d’efforts pour bâtir des systèmes alimentaires plus solides, protéger la planète, faire prospérer les économies rurales et garantir un avenir durable.

Date de publication: 27 décembre 2022