Les systèmes alimentaires qui ne tiennent pas compte des besoins des populations rurales pauvres sont voués à l’échec, prévient le Président du FIDA en amont du Pré-Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires

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Les systèmes alimentaires qui ne tiennent pas compte des besoins des populations rurales pauvres sont voués à l’échec, prévient le Président du FIDA en amont du Pré-Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires

©IFAD/ David Paqui

Rome, le 23 juillet 2021 – Si nous ne tenons pas compte des difficultés et des besoins des populations rurales des pays les plus pauvres de la planète, les efforts que nous faisons pour rendre les systèmes alimentaires plus équitables et plus durables sont voués à l’échec, a déclaré le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) en amont du Pré-Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires qui s’ouvrira lundi à Rome.

« Depuis longtemps, les populations rurales sont reléguées au second plan dans les chaînes de valeur alimentaires. Une grande partie de notre alimentation est le fruit de leur dur labeur, mais trop souvent, leur récompense est bien maigre et les laisse à la merci de chocs », a rappelé Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, l’organisme des Nations Unies spécialisé dans la lutte contre la faim et la pauvreté en milieu rural.

« Rendre nos systèmes alimentaires plus équitables revêt aujourd’hui une importance capitale. Sans actions concrètes suivies d’effets réels pour les producteurs ruraux, la faim et la pauvreté continueront de s’aggraver, et l’instabilité et les migrations avec elles », a-t-il ajouté.

Les petits agriculteurs ruraux produisent environ un tiers des denrées alimentaires au niveau mondial et jusqu’à 80% de celles consommées dans certaines régions d’Afrique et d’Asie. Alors même qu’ils jouent un rôle majeur dans le fonctionnement des systèmes alimentaires, ils souffrent souvent de la faim. En 2020, leur situation s’est dégradée en raison des changements climatiques, des conflits et des conséquences de la pandémie de COVID-19, qui ont entraîné une recrudescence alarmante de la faim dans le monde, d’après un rapport publié conjointement par cinq organismes des Nations Unies, dont le FIDA, la semaine dernière. À l’heure actuelle, une personne sur dix souffre de la faim. 

Lors du Pré-Sommet sur les systèmes alimentaires (26-28 juillet), le FIDA se joindra à des milliers de responsables gouvernementaux, d’entreprises, d’organismes de développement, d’organisations paysannes et d’organisations de la société civile pour examiner les moyens de rendre nos façons de produire, de transformer, de vendre et de consommer des denrées alimentaires plus durables et plus équitables. Ce Pré-Sommet vise à faire émerger une vision commune, à susciter des engagements et à obtenir des financements au moyen de partenariats.

« Si nous voulons améliorer les systèmes alimentaires, nous devons écouter celles et ceux qui œuvrent à leur fonctionnement », a affirmé M. Houngbo. « Ce sont les petits producteurs ruraux qui connaissent le mieux les difficultés auxquelles ils font face et qui peuvent dessiner les solutions à adopter. »

Le FIDA a ainsi lancé, cette semaine, la plateforme Parole aux ruraux qui recueillera les contributions de producteurs ruraux, comme Shirley Casachagua, qui vit dans une région reculée du Pérou.

« Quel que soit le continent, le pays ou la république où vous vivez, nous sommes tous des enfants de la Terre qui nous nourrit », a-t-elle déclaré. « J’aimerais demander aux dirigeants de ce monde de surveiller de près les grandes industries, car ce sont elles qui contribuent le plus aux changements climatiques et nuisent à nous tous qui vivons sur cette planète. »

Par ailleurs, le FIDA a réalisé des sondages sous la forme de programmes radio auprès de personnes vivant dans des zones rurales isolées en collaboration avec Radios rurales internationales et il a appuyé la tenue de plus de 40 concertations indépendantes menées par des organisations paysannes et des groupes de peuples autochtones, qui guideront le déroulement du Sommet.

Le FIDA préconise un certain nombre de grandes réformes visant les systèmes alimentaires, parmi lesquelles:

  • Garantir, par des financements et une ferme volonté politique, l’accès des populations rurales aux intrants, aux marchés, aux services financiers, aux technologies et aux informations dont elles ont besoin pour développer leurs activités, s’adapter aux changements climatiques, protéger l’environnement et la biodiversité et mieux surmonter les chocs économiques, sanitaires et météorologiques.
  • Transformer les systèmes alimentaires pour les rendre plus justes et plus équitables. Les systèmes alimentaires reposent sur le travail de femmes et d’hommes, lequel doit leur assurer des moyens d’existence décents.

Le FIDA pilote également une initiative visant à libérer le potentiel offert par les banques publiques de développement du monde entier en vue du financement de la transformation des systèmes alimentaires et de la réorientation des investissements vers des systèmes plus respectueux de l’environnement et plus justes. Il accueillera une session officielle consacrée à cette initiative lors du Pré-Sommet: Mobiliser plusieurs milliers de milliards – Financer avec un réel impact grâce au levier décisif des banques publiques de développement.

À la suite du Sommet sur les systèmes alimentaires, qui se tiendra en septembre, les États établiront leurs propres plans de transformation des systèmes alimentaires. Le FIDA apportera son concours aux États membres dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre leurs stratégies.

À l’intention des journalistes:

Inscrivez-vous au Pré-Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires et assistez aux événements organisés par le FIDA le 27 juillet:

9 heures – 9 h 50 (heure d’Europe centrale): Mesures audacieuses en faveur de l’égalité femmes-hommes et de l’avancement des femmes dans les systèmes alimentaires (avec la participation de Sabrina Elba, ambassadrice de bonne volonté auprès du FIDA)

11 h 30 – 13 h 30 (heure d’Europe centrale): Piste d’action no 4: Promouvoir des moyens d’existence équitables dans les systèmes alimentaires afin de ne laisser personne de côté

13 h 30 – 14 h 20 (heure d’Europe centrale): Parole aux ruraux: À l’écoute des petits producteurs et des agroentrepreneurs.

17 h 30 – 18 h 20 (heure d’Europe centrale): Mobiliser plusieurs milliers de milliards – Financer avec un réel impact grâce au levier décisif des banques publiques de développement

L'accréditation des médias est prolongée jusqu'au dimanche 25 juillet.


Communiqué de presse n.: IFAD/42/2021

Le FIDA investit dans les populations rurales en les dotant des moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer leur résilience. Depuis 1978, il a octroyé 23,2 milliards d’USD sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt et de dons, dans le cadre de projets dont ont bénéficié quelque 518 millions de personnes. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.