Du Nigéria au Népal, Ies entrepreneuses rurales à l’assaut du numérique

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Du Nigéria au Népal, Ies entrepreneuses rurales à l’assaut du numérique

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© Isaiah Muthui

À l’ère du numérique, le monde semble de plus en plus petit. Si les technologies permettent de créer du lien, elles peuvent aussi aggraver les inégalités, notamment entre femmes et hommes. La fracture numérique désigne le fait que les femmes, en particulier dans les zones rurales pauvres, ont plus difficilement accès et moins facilement recours aux technologies que les hommes.

Le FIDA s’emploie à combler cet écart, en élargissant l’inclusion numérique et en finançant des projets qui aident les femmes à s’emparer des outils numériques pour bâtir des entreprises florissantes et, au bout du compte, des communautés plus fortes.

Nouer le contact avec la clientèle, au Nigéria et au-delà

Watsaji utilise son téléphone pour contacter des clients situés au Cameroun. © Barnabas Wanapia

La farine de manioc est un ingrédient polyvalent, fabriqué à partir de racines de manioc et utilisé dans tous les plats, des biscuits au pain. Dans le nord-est du Nigéria, où cet aliment est une denrée de base, l’entrepreneuse rurale Watsaji Angye vend de nombreux produits à base de farine de manioc, grâce au téléphone portable reçu dans le cadre du Programme de développement des filières financé par le FIDA.

Lors du lancement de ce programme, en 2015, le marché du manioc était saturé et les producteurs peinaient à vendre leurs produits. Grâce au programme, les habitants des zones rurales, comme Watsaji, ont appris à transformer la racine en des produits moins périssables qu’ils pouvaient alors vendre à un prix plus élevé.

La formation et les outils numériques aident les populations rurales à développer leur entreprise. © Barnabas Wanapia

Watsaji a alors créé une entreprise de transformation de la farine de manioc pour fabriquer des friandises nutritives. Grâce à son téléphone, elle a pu rejoindre des groupes de producteurs en ligne, où elle partage et reçoit des conseils sur la meilleure façon de fabriquer et de vendre ses produits.

Le développement de son entreprise a eu de multiples retombées positives sur sa communauté. Son entreprise emploie 10 salariés à temps plein et 30 employés occasionnels, y compris de nombreux jeunes qui avaient auparavant du mal à trouver un emploi. Elle transmet son savoir et montre aux autres femmes comment gagner leur vie.

Au Népal, les services bancaires par téléphonie mobile aident les familles à rester unies

Lilawati a pu obtenir l’aide dont elle avait besoin grâce à la carte de crédit Kisan. © FIDA/Purnima Shrestha

Lilawati Marasini, productrice laitière, a entendu parler de la carte Kisan début 2021 à son centre local de collecte de lait. Alors que la pandémie de COVID-19 sévissait dans le monde entier, la carte de crédit Kisan, mise au point dans le cadre du Mécanisme de relance du FIDA en faveur des populations rurales pauvres, a été conçue pour aider les communautés rurales à surmonter la crise.

La vente de lait ne rapportait alors à sa famille qu’un revenu faible et incertain. Son époux envisageait de quitter le Népal pour travailler à l’étranger, mais Lilawati était déterminée à rester et à mettre sur pied une entreprise agricole prospère.

Grâce à la carte Kisan, elle a bénéficié d’instruments financiers particulièrement adaptés à la situation de petits exploitants qui, comme elles, n’ont généralement pas accès aux prêts bonifiés dont ils ont besoin pour développer leur entreprise. Ce prêt lui a permis d’agrandir ses troupeaux de bufflonnes et de chèvres, de rénover l’étable et de construire un entrepôt pour le fourrage.

Les revenus du lait alimentent directement le compte de Lilawati et l’aident ainsi à surveiller ses dépenses. 
© FIDA/Purnima Shrestha

Grâce à cet investissement, les revenus de sa famille ont presque triplé, passant de 15 000 roupies (113 USD) à 40 000 roupies (300 USD) par mois. Les paiements du centre de collecte de lait alimentent directement son compte bancaire, ce qui lui permet d’épargner et de rembourser son prêt en temps et en heure.

Lilawati est heureuse que son époux ait pu rester. « Nous pouvons vivre ensemble, comme une vraie famille », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas toujours une question d’argent, vous savez. Vivre auprès des siens, ça n’a pas de prix. »

Des téléphones portables aux services bancaires par téléphonie mobile, les outils numériques donnent aux femmes comme Lilawati et Watsaji l’information et les instruments dont elles ont besoin pour développer leur entreprise et contribuer ainsi à la consolidation des économies rurales.