Il est temps que cessent les violences faites aux femmes rurales

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Il est temps que cessent les violences faites aux femmes rurales

Temps de lecture estimé: 6 minutes
©FIDA/Francesco Cabras

Les violences faites aux femmes représentent l’un des obstacles majeurs sur le chemin du développement durable. En la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, réaffirmons notre engagement à éliminer et prévenir les violences fondées sur le genre.

Qu’appelle-t-on la violence faite aux femmes?

Les femmes et les filles du monde entier – qu’elles soient riches ou pauvres, rurales ou urbaines, jeunes ou âgées – subissent des formes de violence sexiste.

La violence faite aux femmes peut être de nature physique, émotionnelle, psychologique ou sexuelle. Elle implique aussi leurs familles et leurs collectivités. Ses conséquences perdurent pendant des générations.

La violence faite aux femmes est une manifestation extrême des inégalités de genre. Elle porte atteinte à leurs droits humains et compromet leur santé physique et mentale ainsi que leur capacité à être des membres productifs de la société.

Quelle est l’ampleur du problème des violences faites aux femmes, en particulier dans les zones rurales?

Pourquoi cette question est-elle importante pour le FIDA?

La violence touche toutes les femmes, mais les femmes appartenant à des collectivités rurales et autochtones sont particulièrement vulnérables. Dans de nombreux endroits du monde, les activités quotidiennes comme la collecte de l’eau et le ramassage du bois de chauffage, ou le fait de rentrer à pied du marché après la tombée de la nuit, exposent ces femmes à des risques.

Beaucoup de ces femmes subissent également les conséquences de pratiques traditionnelles néfastes telles que le mariage forcé ou précoce et les mutilations génitales féminines. La persistance de ces pratiques est souvent exacerbée par la pauvreté.

Les ralentissements économiques dus à la pandémie de COVID‑19, ainsi que les restrictions à la circulation liées aux confinements ont aggravé les tensions dans les familles et les collectivités, augmentant du même coup le risque de violence.

Mettre fin à la violence fondée sur le genre sous toutes ses formes n’est donc pas seulement un impératif moral: il s’agit aussi de supprimer l’un des principaux obstacles au développement durable de sociétés rurales inclusives.

Comment le FIDA contribue-t-il à prévenir les violences faites aux femmes au sein des populations rurales?

Le FIDA aide les femmes à devenir économiquement autonomes.

L’émancipation économique des femmes rurales accroît leur autonomie et réduit leur vulnérabilité à la violence.

Les programmes financés par le FIDA appuient les moyens d’existence des femmes en promouvant l’agriculture, la pêche et l’élevage à petite échelle, ainsi que l’entrepreneuriat rural. Par exemple, grâce au Projet d’intégration de l’agriculture familiale dans les chaînes de valeur mené au Paraguay, les femmes se regroupent en collectifs de vendeuses sur les marchés afin d’obtenir de meilleurs prix pour leurs produits.

De telles initiatives aident les femmes rurales à accéder à la terre, au crédit et aux ressources et accélèrent leur avancement économique et social – ce qui leur permet ensuite de veiller plus facilement à leur sécurité personnelle et familiale.

Le FIDA œuvre aux côtés des hommes, des ménages et des responsables locaux dans le but de parvenir à l’égalité femmes-hommes.

De nombreuses femmes sont privées de pouvoir au sein de leur foyer et de leur collectivité. De leur côté, si les hommes peuvent eux aussi se trouver aux prises avec des difficultés liées aux rôles de genre traditionnels, ils sont souvent négligés dans les programmes d’intervention. Or, l’égalité femmes-hommes dans les ménages et les collectivités profite aussi bien aux femmes qu’aux hommes.

Dans le cadre du Programme d’autonomisation et d’amélioration des moyens de subsistance des groupes tribaux particulièrement vulnérables dans l’État d’Odisha mené en Inde, qui visait à aider les ménages autochtones à faire valoir leurs droits fonciers, l’équipe a veillé à ce que les titres soient délivrés conjointement aux maris et aux femmes, ou directement aux femmes cheffes de famille: il s’agit d’un exemple concret de reconnaissance de l’égalité femmes-hommes.

Le FIDA aide les femmes à s’asseoir à la table des décisions.

Lorsque les femmes sont entendues et peuvent participer aux décisions, elles sont moins vulnérables à la violence et mieux à même de s’y opposer.

Le FIDA renforce la représentation des femmes dans les organisations de producteurs et les organes de décision locaux. Conscient du rôle essentiel que les dirigeants traditionnels et politiques et les fonctionnaires locaux ont à jouer dans le changement systémique visé, le FIDA collabore étroitement avec ces responsables – qui devraient compter des femmes parmi leurs rangs – dans le but de parvenir à une transformation durable.

Le FIDA s’attaque aux causes profondes des inégalités entre les femmes et les hommes.

Le FIDA applique les méthodes axées sur les ménages dans le cadre de ses projets, au moyen d’activités qui amènent les membres d’une famille à travailler ensemble pour prendre des décisions communes, répartir plus équitablement les tâches et renforcer leurs relations.

Les méthodes axées sur les ménages visent à remettre en cause les normes sociales, les attitudes et les comportements qui constituent non les symptômes, mais plutôt les causes profondes des inégalités femmes-hommes et des violences fondées sur le genre.

Au Malawi, par exemple, les méthodes axées sur les ménages ont été appliquées dans le cadre du Programme de production agricole durable, financé par le FIDA, afin de s’attaquer aux causes sous-jacentes des inégalités de genre, notamment dans les ménages comptant des membres touchés par le VIH/sida. Ces activités ont permis aux femmes de participer davantage à la prise de décisions, de réduire leur charge de travail et de mieux contrôler les ressources.
En savoir plus sur l’action du FIDA pour l'égalité femmes-hommes