La biodiversité est en danger sur toute la planète. Voici cinq façons dont le FIDA et les populations rurales la protègent

La biodiversité désigne la variété étourdissante des formes de vie sur la Terre. Cette diversité sous-tend tous les avantages indispensables que nous tirons de la nature: de l’air pur à notre nourriture, de notre capacité à réguler le climat aux stratégies que nous employons pour renforcer notre résilience face aux pires effets des changements climatiques.

Mais au cours des 150 dernières années, la biodiversité a reculé sur notre planète. Un million d’espèces de plantes et d’animaux risquent désormais de s’éteindre et un nombre incalculable d’écosystèmes sont au bord de l’effondrement. Cette situation fait peser un risque colossal sur nos systèmes alimentaires, nos économies, notre bien-être et la santé de notre planète.

C’est pourquoi nous intégrons systématiquement la biodiversité dans les interventions du FIDA à l’aide de notre nouvelle Stratégie sur la biodiversité. Voici cinq manières dont nous aidons les petits exploitants agricoles à pratiquer l’agroécologie et à préserver la précieuse biodiversité de notre planète.

1. Promouvoir l’agroécologie pour une alimentation soucieuse de la biodiversité

Le secteur agricole est une cause majeure de recul de la biodiversité mais il est également porteur de solutions. En effet, les petites exploitations agricoles ont d’ores et déjà un niveau de biodiversité plus élevé que les grandes. En utilisant un ensemble de pratiques appelé agroécologie, les petits exploitants produisent davantage avec moins. Ils enrichissent leurs ressources naturelles et améliorent la biodiversité. Ainsi, les sols sont plus riches, les aliments de meilleure qualité et le régime alimentaire plus diversifié.

En Inde, l’initiative APDMP a aidé des agriculteurs à mieux gérer leurs ressources en eau et à améliorer les sols et la flore locale en recourant à des systèmes de culture plus diversifiés et moins gourmands en eau. Plus de trois quarts des ménages participant au projet ont commencé à adopter un régime alimentaire plus varié, et à améliorer leurs revenus, en cultivant des légumes durant la saison sèche.

Au Burkina Faso, la technique traditionnelle consistant à planter des arbres dans des trous peu profonds qui dirigent l’eau là où nécessaire tout en ajoutant de la matière organique aux sols contribue à freiner la désertification.

Des pousses de palétuviers en vue de reboiser la mangrove. Ces actions de reboisements sont cruciales pour restaurer la côte sénégalaise et améliorer les moyens d’existence des villages locaux ©FIDA/Ibrahima Kebe Diallo

 

2. Tirer parti de la symbiose entre les populations rurales et leurs écosystèmes

Lorsque les communautés rurales préservent leur environnement, les écosystèmes le leur rendent bien: davantage de nourriture, de meilleurs moyens d’existence, et une protection contre les inondations, les sécheresses et d'autres conséquences graves des changements climatiques.

Le FIDA aide les communautés à cerner et gérer efficacement leurs ressources naturelles. Au Népal, ASHA forme des groupes communautaires à l’élaboration de plans d’action visant à gérer les bassins versants et protéger les forêts en mêlant données satellites et savoir local.

En Érythrée, en Gambie et au Sénégal, des communautés rurales replantent des forêts de mangrove en bord de mer. Ce faisant, elles protègent la vie marine qui dépend de ces mangroves et permettent aux lignes de côte de mieux résister aux tempêtes et à l’érosion.

Grâce à l’appui du FIDA, des coopératives telles que celle-ci obtiennent les ressources et les certificats dont elles ont besoin pour transformer les fruits et légumes produits localement et les distribuer dans le monde entier ©FIDA/Lianne Milton/Panos

 

3. Faire en sorte qu’une diversité de produits alimentaires et agricoles entre sur les marchés

Les petits exploitants agricoles et les peuples autochtones font généralement pousser une plus grande diversité de plantes que les grandes exploitations et cultivent souvent des espèces négligées et sous-utilisées. S’ils parviennent à écouler efficacement leurs produits sur les marchés, ils peuvent améliorer leurs revenus, et les clients avoir accès à des aliments de qualité et participer à la préservation de modes d’alimentation traditionnels.

Les agriculteurs de la région de Bahia, au Brésil, qui travaillent avec le Projet de développement rural durable dans la région semi-aride de Bahia (Pró-semiarido) ont mis au point de nouvelles façons de transformer des fruits autochtones et nutritifs tels que l’umbu et le burití et de les distribuer dans le monde entier, notamment en créant des mécanismes de certification qui facilitent la commercialisation de ces fruits nourrissants et de grande qualité.

Des politiques bien conçues à tous les niveaux de l’action publique sont indispensable à la préservation et de la restauration de la biodiversité ©FIDA/Susan Beccio

 

4. Collaborer avec les autorités pour protéger la biodiversité

Le FIDA aide les populations rurales et les aut0orités publique à tous les niveaux à élaborer et utiliser des politiques visant à protéger leurs moyens d’existence et préserver leurs écosystèmes.

Le projet AMD mené au Viet Nam s’appuie sur des systèmes numériques pour aider les agriculteurs à surveiller la salinité de l’eau, paramètre essentiel pour éviter des pertes agricoles. Ce type de technologie permet d’intégrer l’atténuation des changements climatiques dans la planification du développement provincial et les systèmes de finance rurale.

En 2019, le FIDA a recommandé au Tadjikistan de modifier une loi sur les pâturages afin d’encadrer le gestion des terres de parcours et de favoriser l’adaptation aux changements climatiques.

Lorsque le Gouvernement guatémaltèque a mis en œuvre une loi obligeant les écoles à servir des repas équilibré d’un point de vue nutritionnel aux élèves, le FIDA a suggéré d’intégrer dans le programme le chaya, un légume vert essentiellement cultivé par des femmes autochtones.

Au Bangladesh, les coopératives du Projet d’amélioration de l’infrastructure et des moyens de subsistance dans les haor ont tiré parti d’une politique publique autorisant les pêcheurs à louer et gérer des étendues d’eau dans le Bassin des haor. Non seulement leurs rendements ont augmenté, mais des études ont également montré que les sites visés par le projet présentaient une diversité plus importante que les autres.

L’appui fourni par le FIDA permet aux femmes, aux jeunes et aux peuples autochtones de prendre les rênes en matière d’agroécologie ©FIDA/Irshad Khan.

 

5. Donner les moyens d’agir aux acteurs clés de la préservation de la biodiversité

Bien que participant à l’agriculture tout autant que les hommes, les femmes sont souvent écartées des processus de prise de décision. Mais grâce à l’appui du FIDA, elles prennent les rênes en matière d’agroécologie.

Les peuples autochtones disposent de connaissances approfondies sur leurs écosystèmes et leurs systèmes alimentaires sont ancrés sur des pratiques durables. Le Mécanisme d’assistance pour les peuples autochtones du FIDA les aide à accéder à des financements climatiques et à prendre l’initiative en matière de préservation.

Grâce à lui, les anciens du peuple Wapichan apprennent à des jeunes du Guyana à cultiver et cueillir de manière durable tout en préservant leur riche héritage culturel et leur environnement naturel.

Les jeunes sont les dépositaires de l’avenir et le FIDA collabore étroitement avec eux afin de créer des moyens d’existence ruraux à même de protéger la biodiversité. Au Soudan, le FIDA a appuyé la formation de 747 personnes, principalement des femmes, afin qu’elles puissent fournir des services de conseil technique sur l’agroécologie à leur communauté.

Nous savons que la biodiversité est la clé d’une planète saine et du bien-être de tous. Dans le cadre de l’appui que nous fournissons aux petits exploitants agricoles partout dans le monde, nous continuerons de donner à ces agriculteurs et agricultrices les outils nécessaires pour bâtir un avenir durable.

 

Découvrez les avantages de la biodiversité.

Voyez comment le FIDA place l’agroécologie au cœur de ses interventions.

Date de publication: 20 mai 2022