La COP – D’où ça vient, et où va-t-on?

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La COP – D’où ça vient, et où va-t-on?

Temps de lecture estimé: 5 minutes
© FAO/Petterik Wiggers

Les changements climatiques ne sont pas un phénomène nouveau. Les températures mondiales ont toujours fluctué mais ce n’est que dans la première moitié du XIXe siècle que les scientifiques ont pour la première fois évoqué l’effet de serre, peu de temps après l’introduction de la combustion du charbon industrielle.

Plus d’un siècle plus tard, en 1988, préoccupées par les découvertes alarmantes des scientifiques, les Nations Unies ont constitué le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) afin de comprendre les mécanismes à l’origine du changement du climat. En 1990, dans leur premier rapport, les experts du GIEC ont conclu que les températures avaient augmenté de 0,6°C au cours du siècle et que les êtres humains en étaient responsables. 

En 1995, ils ont présenté sans détour les dangers auxquels nous exposait l’augmentation des températures. Cette même année, l’ONU a pris acte des conclusions du GIEC et organisé la Conférence sur les changements climatiques à Berlin, le premier de nombreux sommets servant d’espace de rencontre à la Conférence des Parties (COP), afin d’échanger sur la lutte contre les changements climatiques.

Chaque année depuis lors, chefs d'État, ministres, militants, PDG et représentants de la société civile se sont réunis avec l’objectif d’établir une feuille de route vers un avenir meilleur.

Au-delà des mots

La conférence des Nations Unies sur les changements climatiques est la plus grande réunion annuelle sur l’action climatique.

Au fil des ans, elle a abouti à beaucoup de résultats prometteurs, allant de l’engagement des chefs d'État à rendre  les énergies propres abordables aux efforts collectifs pour garantir une transition rapide vers des véhicules zéro émission, en passant par la promesse de stopper et d’inverser la destruction des forêts et la dégradation des terres d’ici 2030.

L’importance de ces sommets n’a jamais été aussi claire qu’à Paris, en 2015, à la COP21.

Les responsables politiques célèbrent l’adoption historique de l’Accord de Paris en 2015 © CCNUCC

Pour la première fois de l’histoire, 195 Parties se sont alliées pour une cause commune: maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C, par rapport aux niveaux préindustriels. Une tâche ardue dans un monde qui voit les effets dramatiques des changements climatiques, mais une nécessité pour prévenir les catastrophes futures. Ce traité international est connu comme l’Accord de Paris .

Huit ans plus tard, certains pays ont élaboré des plans ambitieux pour réduire leurs émissions, tandis que d’autres les ont déjà considérablement réduites.

Pourquoi le FIDA participe-t-il aux COP? Pour qu’on n’oublie pas les petits producteurs

Jusqu’à la COP23, tenue en 2017, les petits exploitants et l’agriculture à petite échelle n’avaient pas dûment été pris en compte dans le cadre des négociations sur le climat. Mais tout a changé lorsque l’Action commune de Koronivia pour l’agriculture a établi que l’agriculture avait un potentiel unique pour lutter contre les changements climatiques. C’est cela qui a permis au FIDA de faire entrer les petits producteurs et productrices agricoles dans l’arène mondiale.

Depuis, des progrès colossaux ont été faits. La COP27 a vu la création historique d'un fonds pour les pertes et préjudices, ouvrant la voie à ce que les pays les plus vulnérables et les plus touchés par les effets des changements climatiques puissent bénéficier d’une aide financière.

En dépit des efforts concertés déployés par la communauté internationale pour résoudre la crise climatique, les petits producteurs restent les plus touchés par l’évolution erratique des régimes météorologiques. Ils produisent un tiers de la nourriture mondiale mais ne reçoivent que 1,7% des financements climatiques, à savoir  les fonds alloués à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation à ces phénomènes.

Partout dans le monde, les populations dont les moyens d’existence dépendent de l’agriculture ressentent l’impact qu’a l’évolution du climat sur leurs écosystèmes et leur sécurité alimentaire. Avec l’allongement de la saison sèche et les brusques inondations, le calendrier des récoltes autrefois prévisible est devenu incohérent, fragilisant ainsi leurs moyens d’existence.

L’évolution du climat touche au premier chef les populations dont la survie dépend de l'agriculture.  
© FIDA/Ruvin De Silva

Le FIDA finance et appuie plusieurs projets spécifiquement axés sur le renforcement de la résilience communautaire, qui vont de la promotion des cultures autochtones résistantes aux conditions climatiques difficiles, aux systèmes de protection sociale, en passant par l’alphabétisation financière ou l’aide à l’épargne.

En 2021, le FIDA avait averti que la COP26 ne pourrait avoir un effet durable si les dirigeants mondiaux continuaient de négliger les investissements en faveur de l’adaptation aux changements climatiques et qu’ils auraient des conséquences mondiales, avec une augmentation de la faim, de la pauvreté, des conflits et des migrations.

En participant au sommet annuel sur les changements climatiques, le FIDA continuera à placer les petits exploitants agricoles – y compris les femmes, les jeunes et les peuples autochtones – au cœur des négociations sur le climat et faire entendre son message: ne laissons personne de côté.